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Critiques de Christophe Mory (7)
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Molière

On suit assez bien l'itinéraire de Molière tout au long de de sa vie. Ses débuts ratés à Paris, ses années en province avec la troupe, l'atmosphère familiale de la troupe, la charge de tapissier du roi et les devoirs qui en découlaient, la protection de Conti, plus tard de Monsieur et, surtout, du roi, la réussite sociale de Molière, sa richesse, sa volonté de plaire au roi et au public, les scandales générés par certaines de ses pièces, ses rivalités avec Racine et Lully, son obsession à continuer à jouer malgré la maladie : on ressort de cette lecture avec un schéma clair. le plus intéressant m'a semblé qu'on y (re)découvrait d'abord que le répertoire joué par la troupe de Molière puisait aussi bien dans le tragique que dans le comique, que ce répertoire était d'abord issu d'autres auteurs, dont de nombreux contemporains, contemporains que Molière joua toute sa vie, y compris lorsqu'il devint un auteur prolifique. Tout en accompagnant Molière dans son parcours personnel et professionnel, on apprend pas mal de choses sur les contingences et les nécessités liées à la pratique du théâtre au XVIIème siècle. Autres données qui ont leur importance : le nombre de pièces écrites par Molière, qui s'étend bien au-delà des plus connues, ainsi que le médiocre talent de sa troupe pour le tragique, pourtant passage obligé à l'époque, et l'attention toute particulière qu'elle porta, de tout temps, aux décors et aux costumes.



Le premier souci, cependant, c'est que tout ceci m'a paru fade, monotone. L'auteur cherche à donner vie à son ouvrage avec un ton qui se rapproche de la verve de Molière, mais c'est rarement réussi, le style reste assez morne, et les faits ennuyeux. du moins jusqu'à la moitié du livre, à peu près. Et puis, est-il bien besoin pour Christophe Mory d'accuser le petit personnel de la troupe de L'Illustre-Théâtre, non payé, ou encore les fournisseurs, d'avoir tort de réclamer leur argent juste pour "faire son Molière". Voici ce qu'on peut lire p.61 : "Pire que les fournisseurs, le petit personnel se rebiffe. Sur scène, cela se réglerait par des coups de bâton parce qu'on ne peut pas raisonner ces gens-là. «Mes gages, mes gages !» Ce pauvre Pommier n'a que cette revendication à la bouche. "Ce pauvre Pommier", c'était le portier du théâtre qui, comme tout un chacun et comme Molière lui-même, j'imagine, ne pouvait guère se permettre de travailler pour rien ni de vivre d'amour et d'eau fraîche. Or, Christophe Mory nous laisse entendre que les revendications de Pommier sont plus qu'importunes. Voilà quelques lignes qui se veulent amusantes et que je trouve plus que déplacées. Christophe Mory serait-il de la famille de Pierre Gattaz ? Il y a là de quoi s'interroger... Si c'est le cas, je ne vois guère où est l'intérêt de le faire savoir dans une bio sur Molière (si ce n'est dégoûter des lecteurs tels que moi).



Et donc, voilà qu'on en arrive au point essentiel qui mine tout le livre : les citations. L'auteur ne cesse de se servir des textes des pièces de Molière pour appuyer les faits qu'il présente. Molière est jaloux dans la vie ? Et hop, une petite tirade de L'École des femmes. Il est arrivé ceci ou cela à Molière ? C'est parti pour une autre tirade. Christophe Mory fait appel à des extraits de textes dramatiques comme s'ils étaient des extraits d'un journal ou d'une autobiographie. La méthode laisse énormément à désirer, car il détourne les pièces de Molière pour les transformer des témoignages. C'est amené de manière un peu sournoise, sans annoncer la couleur, et cela s'avère donc, d'une part, intellectuellement assez malhonnête et peu rationnel. Ce qui a pour conséquence, d'autre part, de confondre constamment l'oeuvre et la vie de Molière, ce que nous assène d'ailleurs Christophe Mory à longueur de temps. Toute ligne aurait donc été écrite par Molière pour ne parler que de lui-même, exclusivement. Voilà bien un jugement qui porte à caution, alors que rien n'atteste cette thèse facile, et ce d'autant qu'on est tout de même assez peu documenté sur la vie dudit Molière.



Ce qui m'amène à un autre problème : Christophe Mory brode. Lorsqu'il est dans le flou sur la question biographique, il remplit les pages avec des falbalas. Il va même jusqu'à nous infliger des paragraphes sur l'amour-libre, justifiant la conduite de Molière avec les femmes - comme si nous allions être choqués parce qu'il couchait à droite à gauche et qu'il était nécessaire de nous expliquer qu'il avait de bonnes raisons pour ça ! Ainsi nous avons droit à de petites perles du genre, comme à la page 79. : "On se parle tant des yeux, que le coeur appelle les étreintes. Et pourquoi s'attarder ? Pourquoi ne pas tolérer d'autres façons d'aimer, comme le concubinage ? Si l'amour est singulier, ne peut-il s'inventer différemment ?" Je vous laisse méditer sur ce morceau de poésie. Quant à moi, j'avoue franchement que j'espérais lire autre chose que ce genre de fadaises en ouvrant ce livre...
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Molière

J’ai pris plaisir à la lecture de cette biographie qui m’a semblé claire, concise, documentée et d’un style agréable. Une lecture enrichissante et dynamisante, l’auteur sait chapitre après chapitre ne pas s'appesantir et dérouler la vie de Molière ..
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Ernst Beyeler : La passion de l'art

Sous forme d'entretiens, ce livre retrace le parcours d'Ernst Beyeler, un des grands marchands d'art européens de la seconde moitié du XXe siècle.



Cela débute pendant la guerre par son entrée dans la vie active au service d'un libraire de Bâle. En 1945, Beyeler rachète le fonds de commerce de son patron mais comprend vite que le commerce de livres anciens ne remplira pas son assiette. Il liquide peu à peu son stock de livres et se met à exposer des œuvres d'art. Le succès est au rendez-vous. Grâce notamment à une politique d'édition de catalogues de grande qualité et à ses liens avec le directeur du musée de Bâle, Beyeler se forge une réputation d'excellence dans le milieu de l'art et il réussit à travailler avec des artistes prestigieux, au premier rang desquels se trouve le géant Picasso. Beyeler réussit également quelques 'coups' comme le rachat en bloc de l'énorme collection du richissime Américain David Thompson et il va devenir progressivement un des plus grands galeristes du monde, en occupant toutefois un positionnement original par rapport à ses concurrents; Beyeler n'est pas un découvreur de talents, il ne vend pas la nouveauté mais la qualité dans une sélection d'artistes plus large que celle des autres galeristes. Arrivé au sommet de sa carrière, il crée à Bâle la fondation qui porte son nom et qui attire aujourd'hui des centaines de milliers de visiteurs par an.



Ce livre qui se lit très facilement est intéressant mais je regrette qu'il fasse plus de place aux anecdotes qu'à de véritables analyses sur l'art et l'évolution de son marché. Beyeler reste finalement assez discret sur les secrets de sa réussite. On comprend qu'elle repose sur un excellent réseau relationnel et un incontestable savoir-faire commercial lorsqu'il évoque notamment ses liens personnels avec de nombreux directeurs de musée de part le monde ou de grands artistes ainsi que la leçon apprise auprès de son premier employeur : toujours trouver un deuxième acheteur potentiel pour une œuvre afin de créer de la concurrence entre collectionneurs et de susciter le passage à l'acte.
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Déconnexions

Qui n’a pas été une fois dans sa vie saisi par l’angoisse d’avoir envoyé un mail ou un texto au mauvais moment, à la mauvaise personne ?

C’est le point de départ du roman et aussi la fin.

Thomas, l’employé modèle, a-t-il bien fait la veille des vacances d’été de répondre au siège de New-York et de s’engager à fournir une analyse de la plus grande importance pour sa boîte.

L’été justement, où pour lui tout va si mal, car il se retrouve face aux souvenirs de tous ses échecs et de ses impuissances. Petit à petit, le romancier démêle les fils qui rendent Thomas si antipathique : la perte de son frère jumeau, sa lâcheté à l’annonce de la grossesse de son premier amour, tout cela s’est passé dans l’île de Noirmoutier. Comme dans tous les lieux de vacances traditionnels, les Français savent si bien reconnaître les origines sociales, tout en faisant mine de se libérer de toutes les contraintes de l’année de travail.

Il y a de l’Étranger dans ce Thomas, avec ce clin d’œil un peu lourd( ?), il prononce la même phrase que Meursault :

« Aujourd’hui maman est morte, ou peut-être hier, je ne sais pas. »

Hélas ce n’est pas du tout, la même écriture !

J’ai failli refermer à la première ligne

« Attention Déconnage immédiat au fond du couloir ». J’aurais eu tort. Le style m’a souvent gêné, on y « bouffe » on y « déconne » on « s’en fout » …mais le personnage avec tous ses enfermements est intéressant. La peinture de la France des classes aisées en vacances m’a fait sourire plus d’une fois. Ça manque, quand même, terriblement d’humour.

Les auteurs français se complaisent à raconter les tensions familiales, c’est un trop petit monde : on a envie de lui conseiller de voyager un peu et de lâcher prise. Il le fait une fois lorsqu’il voit une enfant trisomique éclater de rire devant un spectacle de clowns. C’est pratiquement la seule note d’espoir du roman :

« N’y avait-il pas une place pour chacun, voire pour lui-même ? Une toute petite place pour applaudir les clowns. Même s’ils n’étaient pas drôles, simplement parce qu’ils étaient là ».




Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Molière, le chrétien malgré lui

« Et si Molière, rejeté par l’Eglise de son temps , présenté de longue date par de nombreux metteurs en scène , de critiques et de comédiens comme un saltimbanque de gauche, libertin , athée voire anarchiste; était au fond plus marqué par le christianisme qu’on ne le pense? C’est la thèse originale et quelque peu iconoclaste que défend ici Christophe Mory » (4eme de couverture)



Je ne suis pas du tout une spécialiste de Molière mais cet essai m’a rendu perplexe. Il est évident que l’auteur connait son sujet sur le bout des doigts et a une grande culture à la fois en théologie et en histoire.



Toutefois il n’a pas réussi à m’emmener avec lui dans sa théorie, j’ai même été perdue plusieurs fois au fil de ma lecture.

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Molière

Plus qu'une simple biographie, ce livre replace chacune des pièces écrite par Moliere dans le contexte de sa création : dans l'évolution de son œuvre, selon les commandes, ses relations avec sa troupe, avec d'autres créateurs contemporains , son état de santé. Appréciant particulièrement les œuvres de Moliere, je vais les relire à la lumière de ce livre.
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Déconnexions

je me suis un peu ennuyée à lire ce livre, et comme je n'aime pas fermer un livre sans le terminer, je me suis dépêcher de le terminer pour en ouvrir un autre .
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