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4.05/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1977
Biographie :

Claire Dumas est une autrice française.

Source : BnF
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Bibliographie de Claire Dumas (II)   (1)Voir plus

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Les nuits sans sommeil sont des nuits plus longues encore. Tout y bat plus fort. Tout s’y étend. Les peurs, les angoisses : décuplées. Tout grandi, tout ronge plus en profondeur ; les minutes poussent au cœur des palpitations et induisent l’esprit en erreur, on pense alors que le matin plus jamais ne viendra. Pourtant il vient, semblable au précédent.
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Ai-je foulé la place, ou emprunté ne serait-ce qu’une rue ? Je ne sais pas moi. Puis pourquoi faire ? Il se passe bien des choses en bas que mes yeux attrapent comme si j’y étais. Des choses qui passent et repassent, et moi si lasse qui ne bouge pas, je lis toutes les histoires sur les traits de tous les visages, dans les intonations et les pas qui s’y croisent. Mille vies, quatre saisons qui ne font qu’une : grise pluie, bruine fine, orage mordoré, ciel orange-sanguine qui tire parfois jusqu’au pourpre : naissance, vie, mort, amour, trahison, amour, amour, vie, mort, désert et lamentations … Accoudée à la fenêtre, j’ai depuis longtemps épluché toute la palette, alors à quoi bon ?
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La nuit, je ne dors pas. L'air est moite et comme je tiens la lumière allumée sur la grande encyclopédie des arbres de tous pays, des bêtes de nuit me grignotent les mollets.
Je ne dors pas alors que la nuit est calme, que le père ne rentre même pas comme il le fait parfois à cogner dans les meubles et les murs, ou encore les veines baignées de mauvais vin quand il se met à rire, à parler fort aux fenêtres, à crier à la rue des saletés crues qui m'obligent à lui tirer la manche pour le faire taire.
Je ne dors pas.
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J’ai prié le ciel que viennent sept hivers, sept printemps, sept étés et sept automnes, maintenant. Il ne s’est rien passé d’autres qu’un éclair dans le ciel noir. Ne reste qu’un poids qui pèse, un poids intact juste là, au creux de mes bras et que je berce.
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Maman vit dans le noir de sa chambre. Elle ne sort jamais dans la rue et jamais la rue ne vient la voir.
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(…) un saule pleureur.
Quel arbre !
Sans même le voir, je peux sentir ses lassitudes et ses tristesses mêlées, mais aussi les douceurs effilées d’un vert tendre et délavé qui pointent à chaque branche. Il y a là quelque chose, sans que je sache le dire avec les mots, mais qui existe et me ramollit le cœur, sans doute cette façon qu’il a, quand les autres se dressent vers le ciel, de porter le regard sur ses pieds comme un arbre qui ne voudrait jamais être né et tendre vers sa mère. Comme je le comprends.
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Cela n’importe en rien, d’où nous venons et vers quoi nous allons demain et les jours suivants ; cela importe en rien, pas même qui nous sommes.
Ce qui importe, c’est ce que nous faisons de chaque jour, et de savoir ronger la moelle de chaque jour jusqu’à l’os et que les dents s’y cognent, jusqu’à la dernière goutte. Ronger ! Ronger, tout ce qu’il y a à prendre, tout ce qui peut être saisi, et garder la faim intacte encore après.
Chaque jour la moelle et rien d’autre.
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Bleu outremer, ça fait du bruit comme couleur, alors il faut y réfléchir à deux fois avant de peindre ses volets ou sa porte ou n’importe quoi d’autre avec. Ça fait des discussions, et de grandes exclamations, des ragots et même des lettres du chargé d’urbanisme pour rappeler à Acunza qu’on ne peint pas sa porte, non, non madame, même Madame grande comme ça avec la majuscule, de la couleur que l’on veut.
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Si demain je m’en vais, si demain le brouillard et la Ville Humide m’avalent, aucun regret. Et tant pis les impératifs et les obligations de toutes sortes, tant pis les choses de rien qui barbent et attendent en tas sur le pas de la porte jusqu’à ériger leur montagne, tant pis, car du jour j’aurais rongé tout la moelle. Pour quel motif la vie aurait-elle une raison d’être ?
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Les yeux de maman sont comme deux obsidiennes noires qui occupent quasi tout l'espace ; deux petits grains de roche qui oscillent à peine. Effet de l'obscurité forcée ou de la maladie, ils cherchent à conquérir de nouveaux territoires. Le blanc qui a quitté ses yeux a glissé sur sa peau, il court sur ce teint fantomatique avec des marbrures de toutes sortes de bleus, des plus clairs au plus sombres. C'est comme si un peintre avait voulu fixer là sa palette en gravant dans ses sillons toutes les nuances que l'on connaît au ciel. Ou encore, comme si une araignée avait tissé sa toile depuis l'intérieur, trempant ses pattes dans l'encre de ses veines.
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