Citations de Claire Favan (543)
Il imagine la maladie comme un chat jouant avec une souris, relâchant sa victime juste le temps nécessaire pour qu'elle reprenne goût à la vie, avant de la broyer à nouveau entre ses crocs.
Tout ça est tellement injuste ! Ma sœur a disparu, mais au fond, c'est moi qui suis mort. Me vient une brusque envie de cracher ma haine à la face du monde, de maudire la pitié hypocrite des voisins, de réveiller mon père et ma mère à coups de pieds.
Il n'y a rien de pire qu'une disparition. C'est une course de fond dont les participants ignorent la durée, la distance à parcourir et la finalité.
Quelles que soient les circonstances d'un viol, l'attitude de la victime ou sa façon de se vêtir, il n'y a qu'un seul coupable : le violeur.
Aidés de pseudo-spécialistes, les journalistes analysent pour la millième fois le moindre détail qu'ils arrivent à glaner. Ils le décortiquent, l'interprètent, le déforment et le recrachent à un public avide de sensations fortes. Ils ont érigé le façonnage du vide à un niveau confinant au génie, et les quelques images anxiogènes dont ils disposent se transforment peu à peu en cercle hypnotique qui tourne, tourne, tourne jusqu'à la nausée, jusqu'à avoir force de vérité, jusqu'à devenir le seul mode de pensée possible.
- C'est un maître dans l'art de séduire les femmes. (...)
- Tu l'as dit. Les hommes veulent tous une seule chose et les femmes nous voient tous arriver de loin avec nos gros sabots. Et lui qui veut la même chose en pire, il passe au travers des mailles du filet. Il doit avoir une gueule d'ange.
Quand on vit dans la société, on est endoctriné dès qu'on naît pour suivre un mode de pensée unique, pour consommer la même chose que tout le monde, pour obéir sans faire de vagues, pour fuir ceux qui pensent différemment, pour les dénoncer, les éliminer.
Le dogme fixe les actes et le champ des possibles.
Contrairement à ce qu'il a toujours cru, il n'y a pas de bon ni de mauvais côté. Il y a juste la lutte pour s'emparer de la place située tout en haut de la chaîne alimentaire et pour la conserver.
Megan déplore l’individualisme des vies modernes qui facilite les actes malveillants
Et un jouet, ça ne se rebelle pas. Jamais. Même si son ennemi est vaincu, il doit comprendre qui est le maître.
J’ai eu l’impression de sombrer dans un trou noir. Il n’y avait plus qu’elle dans mon esprit. Elle se trouvait en travers de ma route, comme une plaie mal cicatrisée qui m’aurait empêché d’être le nouveau moi que je m’efforçais d’être.
Il fait mine de s'éloigner, mais [elle] le retient.
- Donc on est toujours ensemble ? demande-t-elle avec un sourire plein d'espoir.
[Son] coeur sombre quand il réalise que, dès qu'il se comporte mal, elle retrouve ses marques et ne se pose plus de questions.
(p. 175)
- Je n'ai aucune idée de tes opinions politiques. (...)
- Je suppose qu'en tant que riche je suis naturellement de droite, mais cela ne m'empêche pas d'avoir envie de lutter pour préserver la planète, par exemple. Pour moi, les deux ne sont pas incompatibles.
- Pourquoi tu SUPPOSES ? l'interroge Tony.
- Parce que je ne crois pas en la politique, et encore moins dans les politiciens. Ils ne sont pas là pour défendre le peuple, mais pour s'en mettre plein les poches et obtenir toujours plus de pouvoir.
(p. 112-113)
— Vas-y ! Fais-le !
Jules déglutit. Il jette un coup d’œil incertain vers son cousin, Alex, qui vient de lui lancer cet ultime encouragement.
Ils ont quatorze ans tous les deux, sont aussi inséparables et complices que des frères, malgré leurs différences frappantes. Grâce à une pratique assidue du rugby, Alex est plutôt massif, très brun, avec des cheveux mi-longs en désordre qui lui assurent un maximum de succès auprès des filles. Il est le ténébreux qui déborde d’énergie et d’idées – pas toutes raisonnables. Seule sa chance, insolente, lui a permis jusqu’à présent d’échapper aux conséquences de ses conneries les plus graves.
Jules, c’est le petit châtain, insipide, couvert d’acné, à qui on répète qu’il finira bien par grandir. En attendant ce « plus tard » qu’on lui fait miroiter, il accapare un peu de la lumière de son cousin pour exister aux yeux de tous ceux qui gravitent autour d’Alex.
Pour ne pas être condamné à l’invisibilité, il doit se reprendre. Il ne peut pas décevoir Alex. S’il le perdait, il tomberait définitivement dans l’oubli.
Jules lève son regard vers le ciel dégagé de ce mois de mai. Des traînées laissées par des avions viennent strier l’azur. Il observe la lourde pierre qu’il tient à deux mains. Ses jointures sont presque blanches à force de la serrer.
Caché derrière le parapet du pont, il hésite encore.
— C’est dangereux ?
— Mais non, pas du tout !
— T’es sûr ?
Alex soupire.
— Tu fais chier, Jules ! C’est vraiment gonflant !
Jules lève son regard vers le ciel dégagé de ce mois de mai. Des traînées laissées par des avions viennent strier l’azur. Il observe la lourde pierre qu’il tient à deux mains. Ses jointures sont presque blanches à force de la serrer.
Caché derrière le parapet du pont, il hésite encore.
— C’est dangereux ?
— Mais non, pas du tout !
— T’es sûr ?
Alex soupire.
— Tu fais chier, Jules ! C’est vraiment gonflant !
Pour ne pas être condamné à l’invisibilité, il doit se reprendre. Il ne peut pas décevoir Alex. S’il le perdait, il tomberait définitivement dans l’oubli.
ls ont quatorze ans tous les deux, sont aussi inséparables et complices que des frères, malgré leurs différences frappantes. Grâce à une pratique assidue du rugby, Alex est plutôt massif, très brun, avec des cheveux mi-longs en désordre qui lui assurent un maximum de succès auprès des filles. Il est le ténébreux qui déborde d’énergie et d’idées – pas toutes raisonnables. Seule sa chance, insolente, lui a permis jusqu’à présent d’échapper aux conséquences de ses conneries les plus graves.
Jules, c’est le petit châtain, insipide, couvert d’acné, à qui on répète qu’il finira bien par grandir. En attendant ce « plus tard » qu’on lui fait miroiter, il accapare un peu de la lumière de son cousin pour exister aux yeux de tous ceux qui gravitent autour d’Alex.
— Vas-y ! Fais-le !
Jules déglutit. Il jette un coup d’œil incertain vers son cousin, Alex, qui vient de lui lancer cet ultime encouragement.
Ils ont quatorze ans tous les deux, sont aussi inséparables et complices que des frères, malgré leurs différences frappantes.
Dire qu’il s’estimait malheureux à l’ASE, qu’il a attendu une famille toute sa vie… Quand il voit celle de Raf, il a peut-être évité le pire.
Tony observe la silhouette haute, puissamment bâtie, et le visage séduisant de Thomas de Perrache. Voilà donc le père de Raf, ce parangon d’égoïsme qui a façonné un monstre.