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Citations de Claude Combes (11)


Quatre siècles avant notre ère, Aristote parlait de la biologie du coucou commun, que l'on appelle aujourd'hui Cuculus canorus, à peu près en ces termes : « il pond ses œufs dans le nid de petits oiseaux et n'élève pas ses jeunes ; quand ceux-ci naissent, ils jettent par-dessus le rebord du nid les autres oisillons présents dans ce nid ». Et à la fin du XVIIIe siècle, le biologiste anglais Gilbert White qualifiait un tel comportement de " monstrueux outrage à l'affection maternelle ".
La biologie, non seulement du coucou commun mais aussi celle d'autres oiseaux parasites, a fait l'objet de nombreux travaux car il s'agit d'une question qui fascine les biologistes, principalement spécialistes de l'évolution.
Précisons tout d'abord qu'il existe deux sortes de parasitisme chez les oiseaux. L'un occasionnel, l'autre obligatoire. Le parasitisme occasionnel s'observe surtout chez les oiseaux qui vivent en colonies nombreuses comme l'étourneau (Sturnus vulgaris) mais aussi l'hirondelle de cheminée (Gallinula chloropus). Comme le dit N. B. Davies (1988), nombre de ces oiseaux " play at cuckoos " (jouent au coucou). Il s'agit d'un parasitisme intraspécifique : tout simplement une femelle profite de l'absence d'un couple voisin pour aller pondre un œuf dans leur nid.
Bien sûr, on peut objecter que ce comportement ne traduit rien d'autre qu'une " erreur ". Toutefois, le fait que, chez certaines espèces, c'est un œuf déjà en partie incubé qui est transporté par les parents de leur propre nid vers un nid voisin, prouve qu'il s'agit alors d'un acte de parasitisme authentique. On a même vu certains de ces oiseaux (les étourneaux par exemple) évincer l'un des œufs du " nid-hôte " avant de déposer le leur, ce qui ne peut qu'améliorer la qualité moyenne des soins que recevront chacun de leurs jeunes de la part des parents involontairement adoptifs.

Chapitre 6 : Alice et la Reine rouge.
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Lorsqu'un chat poursuit une souris, ils courent tous deux, mais l'objectif n'est pas le même : le chat " court pour un repas " (après tout, il pourra toujours survivre même s'il n'attrape pas cette souris-là), tandis que la souris " court pour sa vie ". Lorsqu'un stade infestant cherche à contaminer un hôte, ils courent tous deux (au moins symboliquement), mais ici, c'est le stade infestant qui court pour sa vie, puisqu'il mourra s'il ne trouve pas rapidement d'hôte convenable. L'hôte ne court pour sa vie que dans des cas particuliers ; en général, il court seulement pour conserver une meilleure santé.
Ce " détail " permet de comprendre pourquoi il existe toujours des souris et des parasites.

1 : Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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Quel que soit le type de mutualisme en cause dans les associations intraspécifiques, l'harmonie apparente est le résultat d'intérêts convergents et non d'une quelconque forme d'altruisme.

5. La profession de mutualiste.
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On voit que les deux mécanismes sélectifs, l'un dans les populations du parasite, l'autre dans les populations de l'hôte, présentent les caractères d'une course aux armements. Plus le parasite est couronné de succès dans sa quête de l'hôte, plus les pressions qu'il exerce sur celui-ci sont importantes et plus par conséquent la sélection d'adaptations permettant d'éviter le parasite apporte un bénéfice à l'hôte. Ici s'enclenche un mécanisme sans fin… Au fur et à mesure que l'hôte devient plus efficace pour éviter le parasite, ce dernier ne survit que si le renouvellement de sa diversité génétique permet que soient sélectionnées de nouvelles armes pour rencontrer. À quoi, bien sûr, la sélection chez l'hôte répondra par la sélection de nouvelles armes pour éviter.

1 : Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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On ne connaît pas de parasite (au moins parmi les pluricellulaires) qui soit redevenu un animal libre, même si cela, théoriquement, n'apparaît pas comme totalement impossible.

2 : Comment devient-on parasite ?
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Tout organisme vivant qui utilise un autre être vivant à la fois comme ressource-hôte et comme ressource-habitat est PATHOGÈNE s'il provoque une modification de l'anatomie, de la physiologie ou des comportements de son hôte. Il est VIRULENT s'il provoque une diminution de son succès reproductif.

3. La profession de parasite : Ménager son hôte.
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La profession de parasite consiste donc à être le plus virulent possible, mais il faut bien comprendre que le « possible » peut aller du très limité à l'illimité. Dans certains cas, par exemple lorsque la transmission implique la mort de l'hôte, la virulence peut se donner libre cours. Dans d'autres cas, du fait que le parasite exploite un milieu vivant et fragile dont il a le plus grand besoin, la sélection naturelle ménage la poule aux œufs d'or.

3. La profession de parasite : Ménager son hôte.
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Claude Combes
Les hôtes sélectionnent les meilleurs parasites et les parasites sélectionnent les meilleurs hôtes.

L'ART D'ÊTRE PARASITE.
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Dans la grande majorité des cas, l'un des deux organismes utilise l'autre non seulement comme habitat mais également comme source de nourriture. L'organisme-habitant est le parasite, l'organisme-habité est l'hôte. Comme on le voit, les associations du vivant sont, en règle générale, fortement asymétriques.
Bien sûr, il existe par rapport à ce schéma des situations nuancées, la variante de beaucoup la plus importante étant que l'exploitation ne se fait pas toujours dans le sens que nous venons de décrire. Dans un nombre de cas qui apparaît de plus en plus grand au fur et à mesure que l'étude des associations progresse, ce n'est pas l'organisme-habitant qui exploite l'organisme-habité, mais l'inverse. Dit en termes volontairement provocateurs, ce n'est pas le parasite qui exploite l'hôte, c'est l'hôte qui exploite le parasite. Comme cette inversion ne peut se produire toutefois que s'il existe un minimum de réciprocité dans les échanges de ressources, on donne à ces associations le qualificatif de " mutualistes ".

1. Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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Depuis l'émergence déjà lointaine des hominidés quelque part dans l'Ancien Monde, très vraisemblablement en Afrique, nos ancêtres n'ont pas cessé de conquérir de nouveaux écosystèmes et de diversifier leurs modes de vie. Les hommes ont consommé de nouvelles nourritures et ont fréquenté de plus en plus les milieux aquatiques, ce qui les a amenés à rencontrer des parasites qui avaient évolué chez d'autres hôtes, quelque fois éloignés du phylum des primates. En devenant les commensaux de certaines espèces et en en domestiquant d'autres, ils ont permis à certaines espèces de parasites de passer de l'animal à l'homme et de s'y adapter avec succès. Quant à la vie sociale, déjà apparue chez d'autres primates mais atteignant une intensité exceptionnelle chez les humains, elle ne pouvait que favoriser la transmission de nombreuses parasitoses.

1. Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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Un organisme-hôte offre, à tout organisme qui sait l'exploiter, à la fois un habitat, une source permanente de nourriture et, quand il s'agit d'un animal, un moyen efficace de dispersion.

1. Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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