Marc André Masson la reçoit sur le plateau de RDI Matin pour en parler, en compagnie de Julie Jasmine Boudreau. Ce sont six années qui aboutissent enfin sur les tablettes des librairies pour Claudine Bourbonnais.
À cette époque, les communications étaient primitives et onéreuses, et les parents, par nécessité, moins enclins à échafauder des scénarios catastrophes lorsque leurs enfants prenaient le large. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
"Bravo! avait dit Ethel. je suis cent pour cent d'accord avec ce que tu as écrit dans le New Yorker. Tous mes amis aussi. Ils saluent ton courage." Mon courage ? Prendre la parole dans une démocratie un acte de courage ?
Je viens tout juste de terminer la lecture de ce roman que j'ai trouvé très très bien écrit. Le texte coule comme une petite rivière avec quelques cascades.... L'auteure est journaliste et nous fait mention à quelques reprises des faits réels de ces années (60/70). On embarque dans l'histoire d'un jeune homme ayant quitté sa gaspésie natale, il croit qu'on l'accusera d'un viol!!!
Il réalise le rêve Américain mais ce rêve lui glisse entre les mains.
De toute évidence, ce roman est un bijou, il nous captive du début à la fin. Un grand bonheur de lire cette auteure,
On avait dit aux parents que leur fils était fragile psychologiquement, pas fait pour être heureux dans un pensionnat – comme si nous pouvions l’être –, et les parents, dévastés, en avaient pris toute la responsabilité.
Mais les vrais coupables, c’était nous, avec nos moqueries cruelles. Un sentiment de culpabilité si fort que j’avais été incapable de retourner au séminaire, une fois guéri.
Pour qu’un homme parle comme tu le fais, les femmes, leurs droits, leur corps, il faut que tu l’aies vécu de près.
Trop de gens font des bébés pour les mauvaises raisons. Et l’enfant dans tout ça ? Un boulet qui les lie pour la vie à l’autre, qu’ils finissent par mépriser.
Dans le miroir au-dessus de ma commode, je me faisais l’effet d’un jeune vieux d’un autre temps, que l’on cherchait à tout prix à protéger de la dangereuse modernité qui pointait à l’horizon, cette modernité qui appartenait à la jeunesse, pas à nos parents sans grande instruction et dépassés par ce monde qu’ils ne comprendraient jamais vraiment.
Pas toujours facile de comprendre ces films compliqués, tous dans leur langue, évidemment. Un œil sur l’écran, l’autre dans la salle, à guetter leurs moindres réactions, surtout ne pas perdre la face, le rire, l’étonnement et la peur que nous parvenions à feindre avec, ma foi, presque autant de talent que les femmes l’orgasme...
La Terre est une boule d’acier dans l’univers… Cette boule, tous les mille ans, un grand oiseau noir vient l’effleurer de son aile… Quand le frottement de l’aile du grand oiseau noir aura usé toute la boule, ce ne sera que le commencement de l’éternité !
Le passé est une arme redoutable dans les mains de nos ennemis. Nos paroles, nos gestes, qu’ils aient été délibérés ou non, nos erreurs de jeunesse : il y aura tôt ou tard quelqu’un pour les déterrer et nous les braquer sur la tempe.