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4.53/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Meudon , le 08/10/1903
Mort(e) à : Saint-Germain-en-Laye , le 07/11/1938
Biographie :

Colette Peignot est une auteure française. Elle est surnommée Laure, pseudonyme choisi par Georges Bataille, mais est également connue sous le nom de plume Claude Araxe.

Issue d’une famille d'industriels, elle est très affectée par la mort de son père, Georges Peignot, illustre fondeur de caractères, qui a donné ses lettres de noblesse à la typographie française au sein de la Fonderie Deberny et Peignot et de ses trois oncles morts pendant la Première Guerre mondiale, fâchée avec une mère sévère (qui avait préféré croire la parole d'un prêtre abuseur plutôt que la sienne), elle a vécu une vie en rupture de ban.

De santé fragile, elle a vécu constamment sous médication. Elle eut une relation "intense" avec Georges Bataille mais cette relation, alimentée par les perversions de ce dernier, se révéla destructrice. Colette Peignot vécut beaucoup seule.

Elle croise le chemin de Jean Bernier, de Boris Souvarine, de Michel Leiris. Elle aide financièrement Souvarine, Leiris et Bataille à fonder diverses revues littéraires et poétiques. Elle travaille même au courrier des lecteurs du Journal de Mickey.

Elle finit sa vie dans une indigence complète, médicamentée à l'extrême, et meurt à trente-cinq ans de la tuberculose, dans une chambre triste et austère chez Georges Bataille.

Ses œuvres ont été publiées de manière posthume, contre la volonté de son frère, Charles Peignot, par son neveu, le poète Jérôme Peignot (pour qui elle aura été une « mère diagonale »).

Elle laisse derrière elle une série de manuscrits poétiques, enflammés et torturés, dont la fameuse "Histoire d'une petite fille" (1943).

Publications: "Le Sacré" (1939). En 1971, puis en 1978 ont été publiés les "Écrits", avec de nombreux textes inédits, dont des lettres.

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi, en allant jusqu'au bout de ma pensée, ai-je toujours l'impression de trahir ce que j'aime le plus au monde et de me trahir moi-même sans que cette trahison soit "évitable"? Si vous sentiez toute l'angoisse vécue et à vivre dont ce pourquoi est chargé, vous essaieriez de répondre, mais il n'y a pas de réponse possible. C'est en soi que l'on porte l'opposition la plus dangereuse.
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… Je n’habitais pas la vie mais la mort.
Aussi loin que je me souvienne
les cadavres se dressaient tout droit devant moi :
« Tu as beau te détourner, te cacher, renier…
Tu es bien de la famille et tu seras des nôtres ce soir. »
Ils discouraient, tendres et sardoniques,
ou bien,
À l’image de ce christ, l’éternel humilié,
l’insane bourreau,
ils me tendaient les bras.
De l’occident à l’orient
de pays en pays
de ville en ville
je marchais entre les tombes.
Bientôt le sol me manqua.
Qu’il fût herbu ou pavé,
je flottais,
suspendue entre ciel et terre,
entre plafond et plancher.
Mes yeux, douloureux et renversés,
présentaient au monde leurs lobes fibreux,
mes mains, crochets et mutilés,
transportaient un héritage insensé.
Je chevauchais les nuages
avec des airs de folle échevelée
ou de mendiante d’amitié.
Me sentant quelque peu monstre,
je ne reconnaissais plus les humains
que pourtant j’aimais bien.
On me vit atterrir
au ciel de Diorama
où glacée jusqu’aux os
je me pétrifiai lentement
jusqu’à devenir
un parfait accessoire de décor.
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Sachez le, j'ai horreur de l'apitoiement et - même actuellement - je ne me sens nullement pitoyable et même actuellement il m'est impossible d'envier aucun être au monde. J'envie peut être une chose, un état, c'est la santé -cela oui - Et encore! Mon mal est si profondément lié à ma vie qu'il ne peut être séparé de tout ce que j'ai vécu. Alors? Peut-être est-ce encore une de ces malchances qui se muent en chance.
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Qu'est-ce qu'une conviction non prouvée ? Une certitude qui ne passe pas dans les faits ? Une solidarité verbale ?... La pensée entrave le geste et on reste là coincée. La pensée ? Pendant qu'on pense restent les faits, l'histoire, les hommes et leurs langages antinomiques. Finalement on reste là les mains bien propres devant une page toute blanche.
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Pauvres êtres falots et leur douleur qui se rend pour s'être trop cabrée et leur douleur vaincue, impuissante, écrasée, idiote. Ecoutez-les : a b c d je ne sais plus parler 1 2 3 4 je ne sais plus compter.
Que vous importe l'innocent du village ou la folle du quartier? Les rues ne sont-elles pas pleines de consciences achetées d'échines brisées ? D'autres être encore, voués à une mort plus proche ou à une vie meilleure, s'en vont échouer dans les foires, dans les ports, dans les squares, sous les ponts.
Les épaves vivantes, venues de tous les naufrages -misère ou désespoir - se retrouvent étonnées sur les bords friables des quais. Etonnées de se voir face à face, d'homme à homme, et puisque les regards se croisent, on échange ces mots passe-partout, sans aucun sens et lourds de signification.
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La vie répond — ce n’est pas vain
on peut agir
contre — pour
La vie exige
le mouvement
La vie c’est le cours du sang
le sang ne s’arrête pas de courir dans les veines
je ne peux pas m’arrêter de vivre
d’aimer les êtres humains
comme j’aime les plantes
de voir dans les regards une réponse ou un appel
de sonder les regards comme un scaphandre
mais rester là
entre la vie et la mort
à disséquer des idées
épiloguer sur le désespoir
Non
ou tout de suite : le revolver

il y a des regards comme le fond de la mer
et je reste là
quelques fois je marche et les regards se croisent
tout en algues et détritus
d’autres fois chaque être est une réponse ou un appel
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J'étais sans amis. Tous étaient réprouvés par ma mère comme "trop fortunés" ou "pas assez pieux". Pauvre, cette femme se fût trouvée tout naturellement porté à recourir aux voisins ou à leur prêter assistance, à laisser ses enfants jouer avec d'autres sur le trottoir, à parler d'elle-même aux commerçants, à connaître les histoires du quartier. Mais sa "situation" lui permettait de s'enfermer dans une méfiance totale de tout ce qui n'était pas la famille et dans une ignorance complète de tout ce qui au monde pouvait être gai, actif, remuant, vivant, productif ou même simplement humain.
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Les lettres de Laure n'ont pas de ciel. "Je me sais si égoïste, écrit-elle, que le doute le plus affreux est d'aimer égoïstement ... aimer parce qu'on se plaît à aimer. Dis moi là aussi se retrouve-t-on soi!"
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Qu'elle était donc simple et douce, Christiane, la fille de notre femme de ménage, celle qui s'est jetée par la fenêtre parce que sa mère avait pris du charbon dans une cave.
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A dater de ce jour, apparemment calme, imperturbable, je commençai à jeter de grands cris sur des papiers.
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