L’histoire de la boxe est tout à fait fascinante. C’est un sport à la fois complet et complexe ! On ne doit pas se fier à ce qu’on observe sur le ring. Il faut voir le pugiliste comme une machine faite de muscles. D’ailleurs, de l’Antiquité jusqu’à l’apparition de la boxe moderne, il s’agissait d’une discipline totalement réservée aux hommes, associée à la préparation physique pour la guerre, ou au divertissement masculin.
Les enquêteurs piétinaient et aucune preuve n’avait été trouvée contre Julien Desbois. Cependant, il était toujours surveillé de près et cela lui nuisait énormément. À la moindre erreur, il se retrouverait en prison. Il n’avait pas peur ; un nouveau plan avait germé dans sa tête. L’assassin n’avait pas dit son dernier mot.
Parfois, certains conteurs s’intéressaient vraiment à ses réactions, d’autres semblaient plutôt dans un monologue. Elle riait doucement lorsque ces derniers revenaient sur la terre, comme surpris de leur périple dans le passé.
Il détestait le regard que posait François sur Béatrice. Il la désirait, Julien le sentait. Cela le mettait en colère. Il n’aimait pas la relation amicale que sa femme développait avec les membres de la compagnie. Ce François cherchait à la séduire. Il avait une conjointe pourtant. Il était sûrement l’un de ces hommes infidèles. Il méritait une punition. Soit cet homme disparaissait de la vie de son épouse, soit il allait lui-même s’en charger.
Ce qui avait gardé Béatrice en vie était assurément la présence de ses deux garçons. La louve en elle était prête à tout pour les protéger. Ce qu’elle désirait le plus était la sécurité de ses fils. Béa s’était promis qu’elle tuerait cet homme dont elle avait partagé la couche trop longtemps. S’il s’approchait à nouveau d’elle ou de ses enfants, il ne verrait plus la lumière du jour. Plus jamais il ne leur ferait du mal. Jamais.
Ce qui perturbait, après la violence des lacérations sur le corps, était la position du cadavre. L’homme était à genoux, en position de prière, les poignets joints, la tête basculée vers l’arrière, comme s’il regardait vers le ciel. Le coroner savait que cette position n’était pas naturelle. Le médecin légiste découvrirait assurément ce qui maintenait le défunt.
Elle avait vu d’autres cadavres, comme des morts de vieillesse ou des accidents de voiture, mais ce qui était vraisemblablement un assassinat l’avait complètement perturbée. Elle s’était jetée à quatre pattes pour vomir le contenu de son estomac. Ce n’était pas l’odeur caractéristique de la putréfaction qui l’avait dégoûtée, mais bien l’ensemble de l’œuvre.
Lilianne. Un prénom pour une femme douce et obéissante. Elle acceptait tout. Il pouvait la prendre de force jusqu’à ce qu’elle saigne, elle en demandait encore, toujours plus fort. Il ne la laissait jamais jouir sans son consentement. Si cela arrivait, il la privait de son membre pendant plusieurs semaines. Il la frappait, la mordait, lui crachait dessus.
Elle n’était ni complètement blanche, ni complètement autochtone. Les habitants de la réserve la regardaient de haut, car elle n’était pas pure, et les Québécois pure laine la traitaient comme une bâtarde. Ce qui n’était pas faux, dans les faits, puisque son père était Abénaquis et sa mère, Québécoise. Les préjugés avaient la mémoire longue.
Ce sentiment de déchéance devait disparaître. Julien ne pouvait pas se défouler sur Lilianne, il était trop en colère. Il l’assassinerait sûrement s’il la voyait ! La tuer ! La mettre à mort, oui… Excité par cette perspective, il lança Béatrice sur le lit conjugal et lui asséna un solide coup de poing dans le ventre.