Court roman qui nous parle d'un deuil. L'auteur avait 7 ans quand il a appris le décès de sa mère, renversée par une voiture " Avec sollicitude, l'institutrice me prend à part, me retranche du monde, je suis emmené dans une retraite, entouré d'adultes aux visages rougis qui me préparent..."
A 54 ans l'auteur recherche l'image et les souvenirs de sa mère. D'une langue poétique il nous parle de cette inconnue avec des images étranges, des phrases elliptiques, la douleur est exacerbée, les mots frémissent. Chaque phrase dit le manque avec une obstination désarmante.
Quatre vingt treize pages pour nous dire cette inconnue qui était la fille de Jacques Lacan. Touchant et troublant.
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Comment la Compagnie Fermière de France peut-elle continuer à prospérer dans un monde en perpétuelle évolution ? Tel est le sujet de Corrompre de Cyril Roger-Lacan. Ce roman nous plonge dans un univers opaque où l’argent est roi.
La mondialisation a permis aux cadres de la Compagnie d’élaborer des montages financiers complexes mûrement réfléchis et générateurs de profits. Mais elle a également poussé certains collaborateurs à effectuer des investissements douteux et risqués. Quand la justice s’en mêle, la panique règne à tous les niveaux.
La fausse camaraderie se transforme alors en une course effrénée : chaque acteur tente de sauver sa peau. Ce coup de pied dans la fourmilière déstabilise la Compagnie et révèle les vrais visages derrière les masques. Bienvenue dans un monde où l’investisseur intègre étouffe sous la pression des manipulateurs et des traîtres !
Corrompre nous fait découvrir les dérives d’un système où l’appât du gain favorise tous les excès. L’ouvrage est une description minutieuse des enjeux financiers et humains sur lesquels repose une économie libérale et débridée.
En somme, ce roman est une « grammaire des rapports de force » (p. 14) qui opposent les différents acteurs de l’univers de la finance.
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Qu'on choisisse leur venue, qu'ils nous surprennent ou qu'on les sente advenir, nos derniers jours charrient émotions et souvenirs. Tantôt accomplissement, tantôt malheureux coup du sort, ils sont au cœur des sept nouvelles de ce court recueil. Une mathématicienne qui n'a pu donner la vie décide d'un dernier grand plongeon. Un préfet de Bastia, maître de l'ordre, est secouru après une chute par une jeune gitane, seule femme alors à l'avoir jamais tenu dans ses bras. Les personnages de Cyril Roger-Lacan vivent des moments qui résonnent comme des limites. Lui qui s'était fait honorablement remarquer avec un court premier roman sur la perte précoce de sa mère, L'Inconnue (2018), creuse le sillon d'une humanité qui se dévoile dans son dernier retranchement, souvent de manière inattendue.
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Si l'ensemble, inégal, peine à
passionner d'entrée par une écriture retenue un peu trop délicate, on reste ému dans Armal par ces retrouvailles entre un homme d'un certain âge et une jeune femme autour du décès d'un père. L'espoir d'une ultime passion inespérée chez le premier bouleverse. Quand une vieille prof de piano avoue son affection pour son dernier élève qu'elle est contrainte d'abandonner, c'est alors le rideau d'une certaine froideur pudique qui tombe, non sans une pointe d'humour tendre
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