AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Dalie Farah (90)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Retrouver Fiona

Une mère de famille affirme à la police le 12 mai 2013, que sa petite fille de 5 ans, Fiona, a disparu dans un parc à Clermont-Ferrand.



La mère de famille, interpelle les médias en disant :

« Je lance un appel à tout le monde, tout ceux qui peuvent nous aider, c’est vraiment un appel au secours. »



Puis : « N’importe qui qui voit Fiona, n’importe qui, qui a Fiona, qu’il nous la ramène ! »



La France entière s’inquiète, on a pitié pour cette femme éplorée. Les gens se mobilisent. La population Clairemontoise vient en aide à cette famille.



Mais coup de théâtre + de 4 mois + tard. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf (beau-père de la petite) sont placés en garde à vue et finissent par avouer leur mensonge. Ils disent avoir enterré Fiona dans la forêt d’Aydat. Des équipes sont mobilisées pour retrouver le corps de la petite, en vain. La France entière passe de l’émotion la + forte, à la haine la + absolue envers cette femme. On apprend que la petite a été battue à mort. En + d’avoir menti sur les causes de la disparition de la petite, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont dissimulé des faits importants aux autorités.



Presque 10 ans après les faits, et malgré de nombreuses recherches, le corps de Fiona n’a jamais été retrouvé.



Dalie Farah revient sur cette affaire qui nous a tous, beaucoup révolté. Une « enquête journalistique » documentée, intéressante, même si, personnellement, je n’ai pas appris grand chose. Si j’ai globalement aimé ce livre, je suis mitigée du fait que l’auteure mêle son histoire personnelle à ce fait divers. Elle même a été victime de mauvais traitements dans son enfance, donc l’affaire Fiona l’a particulièrement touché. Elle raconte de façon intime son histoire, ses traumatismes et les conséquences.



Pas que je me fiche de son parcours de vie, de son vécu ou que je n’ai pas été touché par son histoire, mais disons que j’aurai aimé qu’on se focalise uniquement sur Fiona.



C’est une lecture qui questionne sur la violence, les blessures de l’enfance, la maternité…



Quelques longueurs, mais un récit bouleversant, pour ne pas que Fiona soit oubliée, pour lui rendre hommage.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Impasse Verlaine

Lu en 2020. Ce récit touche à l'intime et à l'universel. La plume de l'auteure est à la fois percutante, lumineuse, juste et sans pathos, et c'est ce que j'avais particulièrement apprécié.

Un récit qui parle d'identité, d'éducation, d'exil, de relations mère-fille, de transmission et d'émancipation. La reproduction du schéma culturel et éducatif (toxique) est au centre de ce roman. Les scènes de maltraitance sont d'une violence inouïe, et l'on est écoeuré par l'absence de signalement, l'indifférence générale, voire l'approbation tacite.
Commenter  J’apprécie          00
Retrouver Fiona



Il s'agit bel et bien d'un roman comme indiqué sur la couverture. Pourtant les bases sont celles du fait-divers, et il faudra peu de temps pour se remémorer l'affaire Fiona sous la verve de Dalie Farah.

Rappelez-vous. Été 2013, la France plonge dans la compassion d'une mère éplorée face caméras et se met à rechercher les beaux yeux de Fiona, 5 ans, disparue dans un parc de Clermont-Ferrand le temps d'un assoupissement de sa mère sur un banc. La narratrice-autrice ouvre le dossier papillon en pensant à sa mère berbère et à un épisode des Simpson – « On ne soupçonne pas les papillons » dixit Bart, la société quant à elle s'exprime via les réseaux sociaux, organise une marche non pas blanche mais de soutien, car « Fiona n'est pas morte », du moins pas encore. Quatre mois plus tard, Cécile Bourgeon avoue que Fiona est enterrée près d'un lac, morte sous les coups de son compagnon. C'est l'indignation qui s'exprime désormais, avec les questions sur la mère : « Comment ont-ils pu laisser quelque part le corps d'une gamine morte ? Comment une mère peut-elle oublier où est le corps de sa fille ? ».

Retrouver Fiona ne sera dès lors plus l'affaire de la société, mais passera dans les mains d'une police et d'une justice, pour retrouver le corps de Fiona. Dix ans et quatre procès, d'appel en pourvoi, de report en renvoi, l'affaire Fiona bégaie dans les couloirs de la justice, se noie dans les aveux troubles d'une mère et d'un beau-père drogués. Une mère qui se verra condamnée bien différemment au fil des procès, un beau-père inculpé. Les différents procès se heurteront ainsi de plein front à la difficulté d'une condamnation sans corps : « La mort de Fiona semble une abstraction, quelque chose qui n'a pas eu lieu, un truc dont on parle, une énigme à résoudre, coincée entre les mots d'hier et ceux d'aujourd'hui ».

Mais l'affaire Fiona se transcende sous la plume vivifiante de Dalie Farah, sa narratrice à proximité immédiate du fait divers, inquiète le soir de la disparition du bruit des rotors de l'hélicoptère aux alentours du parc Montjuzet, aux « notes graves et aiguës et qui s'engouffrant dans les tympans». Elle suivra l'affaire et les procès dix ans durant dans un « tournis des coïncidences communes ». Retrouver Fiona devient dès lors la symbolique d'une quête impossible, noyée dans la mémoire embrumée, le déni de violence. C'est par l'entremise du fait-divers et par l'écriture documentaire qu'elle creusera les sillons vers son inconscient traumatique – « mon je se confond avec une légion infinie de gamins signés du sceau de l'insignifiance », et c'est vers sa propre histoire que se tournera l'autrice, avec ses secrets enfouis.

Voilà en tout cas un roman à l'écriture alerte et nerveuse qui scanne avec pudeur et sensibilité, sans pathos ni rancoeur, les stigmates enfouis de la narratrice-autrice sur sa propre enfance violentée. Mais « Retrouver Fiona » devient aussi par l'entremise de sa quête personnelle un profond et émouvant texte aux accents thérapeutiques, avec son parcours de réflexions sur la violence, sa reproduction, la maternité ou le filicide, entre autres.



« J'ai 48 ans, et je continue de déterrer l'archéologie de ma vie, mon puzzle intime se reforme à chaque livre »
Commenter  J’apprécie          535
Stop

68 textes. Quelques 300 pages. 68 hommes et femmes pour jeter une bouteille à la mer, dire leur colère, leur amertume, leur désespérance.

Un combat, ou 10, ou 100... L'anthropocène devenu capitalocène et anthropocide; la folie guerrière qui jette ses filets pour prendre les dollars des marchands de guerre; l'ineptie d'empoisonner la terre au principe de nourrir les populations; l'injure faite aux majorités dans l'injonction de faire plus et mieux quand ils donnent quasiment tout; le mépris jeté à la face de jeunes qui n'ont d'avenir assuré que leur lendemain; l'abrutissement orchestré dans une virtualisation offerte comme un pis aller rassurant; la compétition stérile et injurieuse sans cirque mais nourris de pouces baissés...

68 textes, cela fait beaucoup de mots et pourtant si peu quand il faudrait reboiser les esprits de milliers de gens.

Mais peu de mots au carré, au cube, à la puissance de 1000 lecteurs, voilà que cela devient une marée, un tsunami.

Romanciers, poètes, dessinateurs, réalisateurs, journalistes, sociologues, ces hommes et femmes ont joué le jeu d'un appel lancé par Oliviet Bordaçarre. Ecrire pour marquer un Stop, pour dire la colère et la peur.

Bribes de réflexion, manifestes, poèmes, courtes nouvelles, ces textes empoignent le cœur, rallument l'effroi ou offrent un peu d'espoir. Mais tous sans exceptions, secouent la torpeur insouciante qui sait que la situation est grave mais veut croire que l'humanité, en bonne élève, poursuivra sa course, persuadée de l'impossibilité de son extinction.

Collapsologie, pourront penser certains, oublieux des chiffres qui disent chaque jour la disparition de nos voisins aquatiques, volatiles, férus de froid, ou de forêts luxuriantes.

C'est peut-être un coup d'épée dans un océan d'impossibles, mais il a le mérite d'exister.

Alors, je sais gré à chacun de ces hommes et femmes, sentinelles, qui posent des mots comme on gratte une plaie, pour qu'elle suppure, gangrenne, et qu'enfin on coupe le membre.

Qu'importe le temps qu'il nous reste. Toutes les civilisations se sont éteintes un jour, mais, sans doute pouvons nous gagner un peu de temps avant que, pour citer cette belle expression de Mouloud Akkouche, la planète ne baisse définitivement ses paupières.

Un grand coup de chapeau à l'éditeur, la manufacture des livres, qui a joué le jeu.

Et, cerise sur le gâteau, tous les droits du livre dont reversés à des associations et collectifs locaux qui, en fourmis travailleuses, œuvrent sans relâche pour faire leur part du colibri.
Commenter  J’apprécie          218
Stop

STOP ! Cette injonction est forte et s’utilise lorsqu’il y a un danger immédiat.



Olivier Bordaçarre est à l’origine du projet STOP. Tout a commencé par un courriel envoyé fin 2022 à ses collègues auteur(e)s et son souhait de dénoncer tous les dangers que fait planer le capitalisme sur l’avenir de l’humanité avec de multiples outrages aux droits humains les plus élémentaires. Mais là le paroxysme est atteint, la nature, source de la vie, est en péril. L’adhésion à son projet a été immédiat et montre bien l’intensité de la colère collective.



STOP est le recueil des réactions de 68 artistes. Beaucoup ont choisi la littérature comme moyen d’alerte en s’exprimant en vers ou en imaginant une nouvelle. Les textes sont courts, la contrainte est forte pour trouver le mot juste, précis et efficace. D’autres moyens d’expression ont été choisis, le dessin et la photo. Tous dénoncent mais ce n’est pas seulement un constat, tous envoient un message d’espoir, celui de mettre un grain de sable pour enrayer un système criminel.



Pour parler de ces 68 créations, j’ai décidé de citer 68 mots ( ou groupes de mots ) choisis ( ou inspirés par les dessins et les photos ) dans chaque travail des 68 artistes.



Hiroshima et Nagasaki – forêt – essayer – respire – bienvenue - résistance – haine – compter les jours – arrêter et commencer – vocabulaire politique – désobéir – diversité – consommation – Lisa sait – matraque au vent – fait croire – toujours plus – rare – retroussons nos manches – sans-dents – hypocrisie – fin du monde – capital – grand patron – mare d’être noté – mon corps – arbres – herbe tendre – juste mesure – offrir pour que dalle – folle vision – roman noir – demain – vie réellement humaine – obus d’pouvoirs – sur la lune – chaos – citoyens – je crains – indifférence – alerte – capitalisme – réapparition – déchets – dans le mur – rejeter – transition véritable – rêver – littérature – une vie pour rien – humain – répression - vérité est en nous – dernière chance – obsolescence programmée – pour aider ma daronne – le poing en bannière – l’Homme au centre – les cons – leur sang est le même - on a toujours espéré – tout devint noir autour de Carol - bonnes résolutions – ( sa ) vie – écolo 2.0 – comme Hammett et Manchette



« Les mots justes trouvés au bon moment sont de l’action » ( Hannah Arendt )



STOP mais lisez encore, toujours .



STOP , 68 artistes s’engagent – Parution le 5 octobre 2023 , Éditions La Manufacture de livres . ISBN 978-2-38-3018-1



Tous les bénéfices de ce livre seront reversés à diverses associations travaillant à l’échelle locale.
Lien : http://romans-policiers-des-..
Commenter  J’apprécie          30
Stop

Manifestation littéraire en marche pour 68 plumes afin de dire Stop !

Témoignages, hommages, constats, revendications, actes de résistance, rébellion, colère… des lignes et des mots, des dessins, des poèmes, des messages à faire passer, à hurler pour qu’ils sortent du silence où l’on tente trop souvent de les museler.

C’est publié à La Manufacture de livres qui reversera tous les bénéfices à diverses associations travaillant à l’échelle locale.

À lire de toute urgence.
Commenter  J’apprécie          40
Retrouver Fiona

Fiona un prénom entêtant tant ce funeste fait divers de mai 2013 est tragique. Comment oublier les images de cette mère enceinte pleurant suite à la disparition de sa petite dans un parc à Clermont Ferrand, qui avouera quelques mois plus tard que Fiona est décédée suite à des coups (et dont on ne retrouvera pas la dépouille) . L'autrice auvergnate est liée à l'affaire, elle-même a subi des maltraitances, était régulièrement suivie par les services sociaux du Puy de Dôme comme Fiona . Cette affaire l'a fait replonger dans les méandres de son enfance . C'est une quête , Farah Dalie suit les procès , analyse les personnalités de la mère Cécile Bourgeon et du compagnon de cette dernière Berkane, leurs emplois du temps liés à la drogue et à la violence . L’autrice pointe de nombreuses interrogations sur les institutions, leurs dysfonctionnements aussi , comment par exemple un médecin peut–il faire un certificat dans voir le patient ? livre inévitablement poignant .
Commenter  J’apprécie          20
Le doigt

Le livre pourrait s’intituler « Autopsie de nos incivilités », ce que l’on nomme ainsi maintenant, le fourre-tout de nos comportements agressifs et des agressions qui en découlent. C’est aussi un livre sur l’école, ce qui s’y passe, ce qui se joue entre adultes au sein de l’institution, d’une criante actualité.



Ce livre dit surtout le travail de la violence dans la vie de l’adulte dont l’enfance a été maltraitée, qui occupe le terrain, perpétue ses méfaits. Finement, profondément, est montré là que d’une enfance ravagée par la violence on ne sort pas, on avance avec, en se poussant, en se mentant, en s’arrangeant, en buttant, en précipitant des chutes, en se relevant, en se débrouillant au sens littéral du terme.

Reste le style et le ton utilisé, Dalie Farah le sait et le dit, elle en fait trop, trop dans le flot des mots dispersés, trop à forcer la légèreté du ton par moment. Et trop aussi à semer la confusion chez son lectorat par une structure du texte qui éparpille les chapitres consacrés aux situations étudiées et fait fi de toute chronologie. Emmêler la pelote pour mieux parvenir à la démêler est une vieille tactique de tricoteuse qui a fait ses preuves mais encore faut-il se saisir du fil lorsqu’il se présente et le tirer, ce que ne fait pas l’autrice et son propos, de fait, au lieu de se révéler et se comprendre en lien à l’évolution de sa perception et de sa réflexion face aux événements semble plaqué là comme une vérité assénée et perd de sa puissance. Dommage.
Commenter  J’apprécie          40
Impasse Verlaine : premier roman

Une enfance sous l'emprise d'une mère violente. Chahutée par les émotions, je tombe sous le charme de cette enfant attachante élevée dans un HLM auvergnat. Dans l'impasse Verlaine, la petite fille prend des coups, apprend à cuisiner et à faire le ménage et surtout trouve refuge dans les romans. Fille d'immigrés algériens illettrés, sa vie cauchemardesque cotoie le goût du paradis. Ce récit d'enfance est vif. Le ton est léger. Le goût de la liberté est exprimé avec passion. Un régal.

Grâce aux editions @monpoche, il existe maintenant en format poche, si pratique l'été 👍❤️
Commenter  J’apprécie          00
Retrouver Fiona

✔️L'auteure relate l'affaire Fiona, où une fillette de 5 ans disparaît à Clermont-Ferrand.

Sa mère avoue en garde à vue que l'enfant est enterré près d'un lac et accuse son compagnon de l'avoir frappée. Le corps ne sera jamais retrouvé.



✔️Fascinée par cette tragédie, l'auteure explore pendant neuf ans les racines de la violence et les aspects de la maternité à travers cette affaire.



✔️Dans ce texte, elle plonge dans l'intime, évoquant sa propre enfance violente, tout en abordant des questions profondes sur la violence et le traumatisme.



✔️Ce roman offre un regard sensible et clairvoyant sur l'histoire de Fiona, mais également sur les réflexions plus larges sur la violence, la maternité et les blessures de l'enfance maltraitée.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00
Retrouver Fiona

Je suis déçu de ce livre, je m'attendais à autres chose ,je n'ai pas du tout aimé le style d'écriture de Dalie FARAH ,et que dire des citations sur ce qu'elle a lu sur Facebook et les montages vidéo YouTube si ses sources sont les réseaux sociaux c'est pas étonnant que le livre soit mauvais
Commenter  J’apprécie          00
Retrouver Fiona

Le 12 mai 2013 Fiona a disparu. Sa mère Cécile Bourgeon pleure devant les caméras, supplie qu'on lui rende sa fille. Son beau-père, écrase également des larmes et semble collaborer de toutes ses forces avec les enquêteurs. La France entière est bouleversée, et cherche Fiona. Les médias et les réseaux sociaux se déchaînent. Puis, le 25 septembre 2013, Cécile Bourgeon avoue enfin que Fiona est morte, mais elle ne dira jamais où est son corps.

Fait divers terrible qui m'a marquée, Fiona est un prénom qui est resté dans les mémoires. Avec la disparition du petit Émile, ce livre est malheureusement plus que jamais d'actualité.

La disparition d'un enfant est un cauchemar absolu pour les parents. Comment Cécile Bourgeon a-t-elle pu oser déclarer qu'on lui avait enlevé sa fille alors qu'elle la savait morte et enterrée par ses propres soins ?

C'est on ne peut plus révoltant, d'autant qu'elle dira ensuite que la mort de sa fille est accidentelle.

Fiona avait 5 ans, et après une fête arrosée elle aurait reçu des coups qui auraient conduit à un traumatisme crânien qui l'aurait tué. L'enquête va révéler l'horrible vie qu'à vécu cette petite fille. Malheureusement, elle n'est pas la seule à subir ces abus derrière les portes des foyers. Combien d'enfants subissent-ils cela sans que personne ne fasse rien ? Car beaucoup avaient remarqué que la petite n'allait pas bien, que le bandeau qu'elle portait dissimulait en fait des bleus, qu'elle manquait régulièrement l'ecole le temps que les hématomes disparaissent, que son attitude était dénuée de joie.

L'auteure se passionne sur ce fait divers et nous rapporte le fruit de ces recherches ainsi que le procès de Cécile Bourgeon auquel elle a pu assister. Elle-même victime de mauvais traitements dans son enfance, elle est d'autant plus touchée et émue par les faits.

Elle nous rapporte tout, des détails de l'enquête au déchaînement des médias. Elle parle de Cécile Bourgeon, une femme à la personnalité complexe et trouble, qui voulait plus que tout être mère et qui pourtant à tuer sa fille.

J'ai trouvé les passages sur le procès très intéressants mais un poil trop longs.

Bref, c'est un livre documentaire très bien écrit qui marque et que je vous conseille.

Commenter  J’apprécie          20
Retrouver Fiona

Je renouvelle l’expérience, car dans « Le doigt », j’avais aimé le style mais pas la façon dont le thème était traité ; la curiosité ma pousse donc à lire « Retrouver Fiona ».

Ce fait « divers », je suppose que tout le monde le connait ; c’est vrai qu’il est plus sensible pour les gens comme quoi qui ont arpenté le parc Montjuzet à une certaine époque et qui connaissent les lieux du drame…

Alors voilà : « Retrouver Fiona », c’est d’abord le compte rendu, parfois détaillé, des jugements, audiences, procédures, une enquête quasi journalistique et vraiment intéressante.

Mais ce n’est pas que ça, bien sûr, et c’est là que je suis gênée, encore, pour les mêmes raisons que dans « Le doigt » : parce que Farah, rien à faire, elle n’arrive pas à se sortir d’elle-même, elle utilise l’écriture comme une thérapie pour partir à la recherche de son propre passé, et vraiment, j’ai du mal avec ça, parce que cet exorcisme me paraît trop intime pour être partagé, mais aussi et surtout parce que ça n’apporte absolument rien au roman, au contraire, je m’explique :

- Le style s’affirme : il y a parfois de sacrées formules, des réflexions qui font corps, une fluidité étrange (car elle n’est ni tranquille ni reposante), des respirations maîtrisées, des accentuations rythmiques (riche idée d’avoir incorporé des mots arabes, des vers…)

- L’analyse humaine est parfaitement incroyable, d’une justesse et d’une profondeur qui élèvent le débat, si débat il doit y avoir, bien au-delà du procès. Cette aptitude à sonder l’âme, à s’interroger sur la violence (thème déjà bien bien présent dans « Le doigt »), sur la transmission de la violence, sur la répétition de la violence, sur l’enfance et la résilience ou l’absence de résilience d’ailleurs, sur le rôle fondamental de l’oubli, bref, toutes ces réflexions et cette grandeur d’âme si j’ose dire, on devine, on sait que c’est une âme blessée qui voit, qui regarde, qui observe, qui analyse, avec des questions et des éléments de réponse mais pas (ou si peu) de jugement. C’est cette âme blessée qui va pouvoir nous offrir son regard et ses mots, qui va transfigurer le réel pour nous offrir sa vision, littéraire et humaine.

- Alors pourquoi, oui pourquoi a-t-elle besoin de nous parler de son divorce, de sa culpabilité quand elle craque avec ses enfants, de son enfance et de ses placements à l’ASE, pourquoi ????

Voilà… J’attends toujours la Dalie Farah qui fera abstraction d’elle-même, ou plutôt de son autobiographie, pour ne conserver que cette richesse venue de son parcours chaotique… Parce qu’elle en a des choses à dire, mais je suis juste une lectrice, pas une thérapeute, et lire un roman qui me met parfois mal à l’aise parce que j’ai l’impression d’avoir dérobé des pages de journal intime, ce n’est pas ce que j’en attends.

Il parait que c'est "Impasse Verlaine", le meilleur, alors je vais tenter de le trouver ! ;-)
Commenter  J’apprécie          30
Retrouver Fiona

Retrouver Fiona, c'est le récit d'un fait divers.

Clermont-Ferrand, parc Montjuzet, 12/05/2013.

Ce jour-là, la petite Fiona, 5 ans, disparaît dans le parc. Sa mère, Cécile Bourgeon, s'est assoupie et a constaté que sa fille n'était plus là. Les forces de police ont ratissé tout le périmètre, en vain.

Les Clermontois sont sous le choc, mais l'émotion et l'effroi sont ressentis dans toute la France ! Moi-même, à cette époque, j'avais quitté mon Auvergne et vivait en Champagne-Ardennes ; je connais ce parc, j'étais enceinte, j'étais donc d'autant plus touchée.

Dalie Farah vit cette tragédie en "voisine" : elle habite à proximité, sa mère a travaillé au même endroit que Cécile Bourgeon (mais pas à la même époque) et connaît bien les lieux du drame. En tant qu'écrivain, elle décide de suivre l'enquête et les 4 procès qui devront déterminer ce qui est réellement arrivé à la petite Fiona.

On saura plus tard qu'elle n'a pas disparu, n'a pas été enlevée : en effet, 4 mois après sa "disparition", sa mère avoue qu'elle est morte et qu'elle a été enterrée près du lac d'Aydat, lieu touristique s'il en est !

Cécile Bourgeon et son compagnon de l'époque, Berkane

Makhlouf, lui ont fait subir des violences physiques pendant toute son enfance. Cette petite fille innocente est morte sous les coups de ceux qui devaient la protéger, mais encore aujourd'hui, en 2023, les circonstances de sa mort ne sont pas éclaircies et son corps n'a jamais été retrouvé !

Dalie Farah fait le récit glaçant de ces mois, transformés en années, car en tant que mère, elle a été touchée en plein coeur par cet atroce fait divers, parce qu'elle a aussi été le souffre-douleur de ses parents, pour qu'enfin la petite Fiona ne soit pas oubliée et qu'à défaut de sépulture, elle ait au moins "un tombeau poétique".
Commenter  J’apprécie          00
Retrouver Fiona

« Retrouver Fiona » consiste pour l’autrice à faire advenir un récit qui n’éclipse pas l’enfant, mais se préoccupe réellement de la trajectoire ayant mené celle-ci à la mort et essaie de mettre au jour les mécanismes de la violence en allant les chercher à la racine.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          00
Impasse Verlaine

Dès le premier chapitre, nous comprenons que le récit sera douloureux. Pourtant, la première phrase aurait pu nous tromper : « Ma mère adore les histoires drôles.» (p. 8) Puis, la narratrice enchaîne sur les stratagèmes que sa mère, alors âgée de dix-sept ans, a utilisés pour empêcher sa naissance. Le bébé est né le 22 février 1973, après sept mois de grossesse. Prématuré, il a failli mourir. Vendredi, la maman, a pleuré sur ce petit être qui s’est attaché à la vie, mais quand elle revient sur les évènements, elle s’esclaffe. Alors que le ton semble léger et virevoltant, les mots sont empreints de douleurs et de souffrances sous-jacentes. La forme et le fond semblent composer un oxymore.



Dans la première partie, l’auteure déroule l’enfance et l’adolescence de Vendredi, en Algérie. Elle relate les traumatismes, qui ont façonné la personnalité maternelle. Comment être mère quand on n’a pas pu, soi-même, être fille ? Même si le corps de Vendredi était prêt à enfanter, son éducation ne lui a pas appris à être maman. Son mariage, avec un homme bien plus âgé, l’a menée en France. Son destin d’enfant émeut quand son attitude de mère révolte…



« On peut survivre à tout, quand on survit à sa mère. » (p. 9) La narratrice déroule ensuite son amour pour cette mère, qui exprime le sien par les coups. J’ai été bouleversée par les tourments de cette petite-fille qui quête les preuves d’affection, qui s’accroche aux miettes d’attention pour élaborer un portrait maternel aimant. Il est tellement difficile d’affronter la vérité du rejet qu’interpréter le moindre geste tendre est vital. J’ai été meurtrie par la violence qui émaille son quotidien et par le silence des voisins et des enseignants, qui détournent le regard. Pour se confier, elle recourt à un humour distancié et protecteur. Elle ne rêve que d’éveiller l’amour de sa mère et de crier le sien. Or, Vendredi oscille entre douceur et dureté et distribue espoirs et désillusions. C’est après un voyage, en Algérie, que l’héroïne devient réellement la fille de sa mère. Elle comprend qu’elle seule peut se sauver. « A mesure que je deviens la fille de ma mère, je commence à la quitter. Cela m’émeut, m’étreint, me terrifie. » (p. 220)



Pour des raisons différentes, j’ai été cette petite fille pour qui l’école et les livres étaient un refuge ; j’ai été très touchée par Impasse Verlaine.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          100
Retrouver Fiona

L'affaire Fiona, on l'a tous en nous. Une petite fille a disparu du parc où elle était avec sa maman enceinte et sa petite sœur. Le temps d'une sieste et la fillette disparaissait. Pauvre maman c'est horrible, encore un monstre en liberté... Et puis non ! 4 mois après, ravalez l'empathie, les monstres étaient là depuis le début, ils se sont moqués de nous, c'était la mère et le beau-père ! Ils la battaient la petite depuis longtemps et ils se droguaient, peut-être même bien que la petite a avalé des substances... Mais le corps est où ? Nulle part, ça on ne le saura sans doute jamais, les 2 monstres ne le diront jamais, 4 procès ont eu lieu sans que Fiona puisse avoir une sépulture correcte.

L'auteure n'est pas une auteure de faits divers mais une "locale d'étape", une voisine qui a entendu les hélicoptères faire les 1eres recherches de Fiona, elle connaît les lieux, le HLM où vivait Fiona. Et raisonne en elle aussi ces années de douleur et de souffrances qu'elle a elle-même vécue enfant, elle qui a pu y survivre. A chaque procès, @dalie.farah va prendre des uppercuts, elle fut une enfant battue sans procès, mais survivante.



Il faut s'accrocher à la lecture, nul ne peut parcourir ce livre sans accepter qu'il n'infuse en soi.

Les monstres sont en prison, Fiona sera restée leur otage et 3 autres petits sont aujourd'hui marqués à vie...
Commenter  J’apprécie          10
Retrouver Fiona

Quand je n’apprécie pas une lecture, elle me laisse indifférente. Plus rarement, elle me sort de mes gonds. Malheureusement pour la jeune Fiona, dont on imagine qu’elle a été tuée par sa mère et/ou son compagnon mais dont le corps n’a toujours pas été retrouvé, ce récit est de celles-là. Je n’ai aimé ni le traitement fait de ce “true crime” ni le style qui m’a semblé poseur de l’autrice. Une catastrophe que j’ai trouvée irrespectueuse, quand bien même les acteurs sont effectivement antipathiques.
Commenter  J’apprécie          30
Retrouver Fiona

J'ai beaucoup aimé son livre précédent et je ne suis pas déçue de celui-ci. L'auteure s'attaque à un fait divers : une petite fille disparue dont le corps n'a jamais été retrouvé. Au centre de l'histoire, une mère ou du moins une femme qui se reproduit comme on obtient des bons points. Par le biais de son histoire, l'auteure nous parle de la mère, de son histoire, de ses vides et de la difficulté d'être mère de façon générale et de façon particulière. Elle parle d'elle, elle parle de nous. J'ai apprécié son point de vue et je continuerai à suivre les écrits de cette auteure.
Commenter  J’apprécie          40
Retrouver Fiona

Ma découverte du mois! Une auteure formidable avec un très beau style, @dalie.farah. #retrouverfiona édité chez @editionsgrasset nous fait revivre un fait divers, la disparition de la petite Fiona à Clermont-Ferrand. La narratrice entend les hélicoptères qui tournent au dessus du parc. A partir de là elle va vivre et nous raconter toute l'affaire quasiment de l'intérieur. Enquête. Procès. Passé cauchemardesque des protagonistes. Elle découvre à quel point sa propre famille, son enfance cabossée, ses souffrances font écho avec l'histoire tragique de Fiona.

Elle aurait pu être Fiona. Elle a survécu. Pas Fiona.

Comment peut-on faire autant de mal à ses propres enfants? Dont on ne veut surtout pas être séparé. Pourquoi ? Quelle part d'amour y a-t-il dans ces tragédies? Quel scénario se répète ? D'où vient le mal? Quelle souffrance originelle essaye-t-elle de se dire? Pourquoi personne ne voit jamais les enfants battus, cabossés, blafards, qui titubent ?

Le public voit des monstres à la place des parents coupables. Histoire de continuer à ne pas voir, pas comprendre, pas agir.

Les monstres n'existent pas.

Les fantômes de ces enfants si.

Écrire sur un #faitdivers est un exercice difficile et délicat. Beaucoup s'y essayent.

@dalie.farah y excelle.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dalie Farah (325)Voir plus

Quiz Voir plus

les conteurs d'effroi vous mettent au défi

Comment s'appelle la mère de Roanne ?

Kira
Kora
Sora

5 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Là où règnent les baleines de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}