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Citations de Daphné Du Maurier (1138)


Le bonheur n'est pas un bien quantifiable, c'est une qualité de pensée, un état d'esprit.
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Nous avons tous en nous un démon qui nous harcèle et nous tourmente, et il faut bien finir par lui livrer combat.
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La maison était un sépulcre : nos peurs et nos souffrances étaient enfouies parmi les ruines. Il n'y aurait pas de résurrection.
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J’ai rêvé l’autre nuit que je retournais à Manderley. J’étais debout près de la grille devant la grande allée, mais l’entrée m’était interdite, la grille fermée par une chaîne et un cadenas. J’appelai le concierge et personne ne répondit; en regardant à travers les barreaux rouillés, je vis que la loge était vide.
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-Je n'avais jamais mangé de cygne rôti, balbutiai-je, fermant les yeux à son seul souvenir.
-Ce n'était pas tant le cygne que le Bourgogne, murmura-t-il. Restez couchée. Cela va aller mieux.
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Il continua à regarder le pommier. Cette attitude courbée de victime, cette cime penchée, ces branches lasses, ces quelques feuilles flétries que le vent et les pluies de l'hiver n'avaient point emportées, et qui frissonnaient à présent dans la brise printanière comme des cheveux décoiffés, tout reprochait silencieusement au propriétaire du jardin : "C'est ta faute, c'est parce que tu me négliges, que je suis ainsi."
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La mort devrait ressembler aux adieux qu'on fait dans une gare avant un grand départ, mais sans l'excitation du voyage.
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La vie idéale, évidemment, était celle d'un homme en Orient ou dans les mers du Sud. Là, pas de problème, l'on prenait une épouse indigène et l'on s'assurait un service parfait et silencieux, une excellent cuisine, l'on était libéré de tout effort de conversation, mais, si l'on désirait quelque chose de plus, elle était là, jeune, ardente, la compagne des heures nocturnes. Jamais une critique, la docilité d'un animal pour son maître, et le rire léger d'une enfant. Oui, c'étaient des sages, ces types qui rompaient avec les conventions. Il leur tirait son chapeau.
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Si seulement, m'écriai-je, on pouvait inventer une technique qui permette de mettre les souvenirs en flacon, comme les parfums. Qui les empêche de s'évaporer, ou de virer. Alors, quand on voudrait, on pourrait déboucher le flacon, et on aurait l'impression de revivre l'instant.
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Un lilas avait convolé avec un hêtre pourpre et, afin d'unir ce couple plus intimement encore, le lierre malveillant, éternel ennemi de la grâce, avait jeté ses vrilles autour de lui pour le tenir prisonnier. Le lierre occupait une place prépondérante dans ce jardin délaissé; ses longues lianes, rampant sur les pelouses, ne tarderaient pas à recouvrir la maison elle-même.
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Le bonheur n’est pas un objet à posséder, c’est une qualité de pensée, un état d’âme.
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En ce bref instant, soixante secondes peut-être, je m’étais tellement identifiée à Rebecca que ma morne personne n’existait plus, n’avait jamais pénétré à Manderley. J’avais remonté en pensée et en personne le temps passé.
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Je me demandais combien il y avait de gens en ce monde qui souffraient, et continuaient de souffrir, parce qu’ils n’arrivaient pas à se départir de leur timidité et de leur réserve, et que, dans leur aveuglement et leur folie, ils construisaient devant eux une immense muraille déformante qui leur cachait la vérité. C'était ce que j'avais fait. J'avais construit de fausses images dans ma tête et n'avais pas cherché plus loin. Je n'avais jamais eu le courage d'exiger la vérité.
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Assise là dans mon lit, à contempler le mur, le soleil qui entrait par la fenêtre et le lit vide de Maxim, j'avais l'impression qu'il n'y avait rien d'aussi humiliant, d'aussi dégradant, qu'un mariage raté.
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Le bonheur n'est pas un bien quantifiable, c'est une qualité de pensée, un état d'esprit.
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La paix de Manderley. La quiétude et la grâce. Peu importaient ceux qui vivaient dans ses murs, peu importaient les ennuis et les conflits qui y survenaient, le malaise et la souffrance qui y régnaient, peu importaient les larmes qui y étaient versées, les chagrins qui y naissaient, la paix de Manderley ne pouvait être troublée ni son charme détruit. Les fleurs qui y mouraient y écloraient une autre année, les mêmes oiseaux y bâtiraient leurs nids, les mêmes arbres y refleuriraient. Cette antique et délicieuse odeur de mousse continuerait à flotter dans l'air, des abeilles ressurgiraient, mais aussi des grillons, et des hérons nicheraient dans les profondeurs des bois. Les papillons danseraient leur gigue joyeuse au-dessus des pelouses, les araignées tisseraient leurs toiles vaporeuses, et des petits lapins effarouchés qui n'avaient rien à faire là pointeraient leur museau à travers les arbustes touffus. Il y aurait toujours du lilas, et du chèvrefeuille, et les boutons blancs du magnolia, serrés comme des poings, se déploieraient lentement sous la fenêtre de la salle à manger. Personne n'abîmerait jamais Manderley. Il reposerait éternellement dans le creux de sa vallée, telle une chose enchantée, gardé par les bois, préservé, protégé, tandis que la mer continuerait à déferler sans relâche sur les petits criques de galets en contrebas. [p. 594-595]
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La mort par pendaison était rapide. La mort par pendaison n'était pas douloureuse. On avait le cou brisé instantanément. Non, en fait. Quelqu'un avait dit un jour que cela ne marchait pas à chaque fois. Quelqu'un qui avait connu le directeur d'une prison. On vous met ce sac sur la tête, vous vous tenez sur cette petite estrade, et puis le plancher s'ouvre sous vos pieds. Entre le départ de la cellule et le moment de la pendaison, il s'écoule exactement trois minutes. Non, cinquante secondes, avait dit quelqu'un. Non, c'est absurde. Cela ne pouvait pas durer cinquante secondes. Il y a un petit escalier sur le côté de l'échafaud pour rejoindre la fosse. Le médecin l'emprunte pour aller vérifier. Les pendus meurent sur le coup. Non, ce n'est pas vrai. Le corps s'agite quelque temps, la nuque n'est pas toujours brisée. Oui, mais malgré tout, ils ne sentent rien. Quelqu'un avait dit que si. Quelqu'un qui avait un frère médecin de prison avait dit que ce n'était pas de notoriété publique, parce que cela ferait un énorme scandale, mais que les condamnés ne mouraient pas toujours sur le coup. Ils avaient les yeux ouverts, ils gardaient les yeux ouverts très longtemps. [p. 529]
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Rebecca, toujours Rebecca. Où que j'aille à Manderley, où que je m'assoie, même dans mes pensées et dans mes rêves, je tombais sur Rebecca. Je connaissais sa silhouette à présent, ses jambes longues et minces, ses petits pieds étroits. Ses épaules, plus larges que les miennes, ses mains expertes et habiles. Des mains qui savaient manœuvrer un voilier, maîtriser un cheval. Des mains qui composaient des bouquets, fabriquaient des modèles réduits de bateaux et écrivaient « Pour Max. Rebecca » sur la page de garde d'un livre. Je connaissais aussi son visage, petit et ovale, sa peau blanche impeccable, son auréole de cheveux bruns. Je connaissais le parfum qu'elle portait, je devinais son rire et son sourire. Si je l'entendais, même parmi un milliers d'autres, je saurais reconnaître sa voix. Rebecca, toujours Rebecca. Jamais je ne me débarrasserais de Rebecca.
Peut-être la hantais-je ainsi qu'elle me hantait ; elle m'épiait du haut de la galerie comme me l'avait dit Mrs Danvers, elle était assise à côté de moi quand, installée à son bureau, je rédigeais mes lettres. Cet imperméable que j'avais mis, ce mouchoir dont je m'étais servie. Ils étaient à elle. Peut-être n'en ignorait-elle rien, peut-être m'avait-elle vue les prendre. Jasper avait été son chien et il courait maintenant sur mes talons. Ces roses étaient les siennes et moi je les cueillais. M'en voulait-elle et me craignait-elle comme moi je lui en voulais ? Souhaitait-elle voir Maxim à nouveau seul dans la maison ? Je pouvais me battre contre les vivants mais je ne pouvais rien contre les morts. S'il y avait eu une femme à Londres que Maxim aimait, une personne à qui il écrivait, à qui il rendait visite, avec qui il dînait, avec qui il couchait, j'aurais pu me battre contre elle. Nous aurions été sur un pied d'égalité. Je n'aurais pas eu peur. La colère et la jalousie étaient des choses qu'on pouvaient surmonter. Un jour, cette femme aurait vieilli, se serait lassée ou aurait changé, et Maxim ne l'aurait plus aimée. Mais Rebecca ne vieillirait jamais. Rebecca resterait toujours la même. Elle et moi ne pouvions pas nous battre. Elle était trop forte pour moi. [p. 393-394]
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L'orchestre continuait à jouer et les couples tournoyants se balançaient comme des marionnettes au bout de leurs fils, parcourant inlassablement le hall, et ce n'était pas moi qui les observais, ce n'était pas une créature douée de sentiments, faite de chair et de sang, mais une figurine en bois, un pantin avec un sourire sur le visage. La silhouette qui se tenait à côté de moi était en bois elle aussi. Son visage était un masque, son sourire n'était pas le sien. Ses yeux n'étaient pas les yeux de l'homme que j'aimais, de l'homme que je connaissais. Ils me regardaient sans me voir, froids, dépourvus d'expression, fixés sur un lieu de souffrance et de supplice auquel je n'avais pas accès, une sorte d'enfer privé que je ne pouvais partager. [p. 378]
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Sans le vouloir je frissonnai, comme si on avait ouvert la porte derrière moi, et provoqué un courant d'air. J'étais assise dans le fauteuil de Rebecca, j'étais adossée au coussin de Rebecca, et le chien était venu mettre sa tête sur mon genou parce que telle était son habitude, et qu'il se rappelait qu'autrefois elle lui donnait alors un morceau de sucre. [p. 137]
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