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Henri Thiès (Traducteur)
EAN : 9782859409326
384 pages
Phébus (12/09/2003)
3.9/5   139 notes
Résumé :
Quel rôle reste-t-il à la femme quand les hommes font la guerre ? C’est à cette question, vieille comme Homère, que répond ce roman violemment secoué par l’Histoire (nous sommes dans l’Angleterre du XVIIe siècle, en pleine guerre civile). Un livre publié en 1945 et composé dans l’urgence… au sortir d’une tout autre guerre.

Soit une sorte de récit de cape et d’épée subtilement dévoyé… L’héroïne en est une femme, et les hommes –même ceux qui sont dans l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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J'encourage vraiment le lecteur qui a apprécié "Rebecca" à ne pas s'arrêter là dans sa découverte de l'oeuvre de Daphné du Maurier. Ses autres romans offrent des héroïnes et des personnages tellement plus attachants que Mrs de Winter, beaucoup trop timorée et passive à mon goût.

Ainsi, "Ma cousine Rachel" et "L'auberge de la Jamaïque", pour n'en citer que deux, m'ont paru bien plus exaltants, tant du point de vue de l'action que de la psychologie des personnages.

Avec "Le général du Roi", c'est un autre registre, encore différent, que fouille l'auteure, celui du roman historique. Basée sur des faits réels, la narration déroule chronologiquement son action durant toute la guerre civile qui opposa Charles Ier d'Angleterre au Parlement et à Oliver Cromwell. Plongé en plein XVIIème siècle, en Cornouailles, le lecteur vit intensément les conflits, les soulèvements, les pillages, la traque des partisans, etc. Un roman d'aventures au rythme très enlevé et dans lequel transparaît toute la tendresse de l'auteure pour ses protagonistes, notamment pour son héroïne, atypique s'il en est mais chut, je n'en dis pas davantage.

Un bon moment de lecture, une belle histoire d'amour entre deux caractères forts et peu conciliants, un fragment tourmenté de l'histoire anglaise, bref, un bon roman.


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Challenge Petit Bac 2017 - 2018
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Dans la catégorie "roman où il ne se passe rien ", celui-ci obtient une belle place.
Il n'en est que plus admirable.

Les événements se déroulent au XVIIe siècle pendant la guerre civile anglaise, celle qui verra le triomphe de Cromwell et la décapitation de Jacques 1er.
Le décor est austère : la Cornouailles, sa campagne dévastée par les troupes des deux camps, ses côtes dangereuses, ses gentilhommières inconfortables.

Nos héros pourraient se nommer Roxane et Cyrano: même esprit guerrier et fidélité à son roi pour l'un, même goût pour la lutte seul contre tous. Il est le général des causes désespérées. Quant à Roxane, intrépide et passionnée, elle sait aussi combattre l'ennemi avec audace, non sur le champ de bataille mais en chaise roulante.

Tout l'art de la romancière est de nous faire vivre les émotions, les angoisses et les drames de cette situation totalement inédite avec beaucoup de réalisme. Plusieurs personnages du roman ont vraiment existé, notamment Richard Grenville et son frère.

Mais au-delà du contexte historique, c'est l'âme de nos héros, en particulier celle de Honor, qui est dépeinte avec justesse. Ses pensées, ses réactions, ses refus et ses engagements, nous les partageons jusqu'au bout, et cela malgré ses mauvaises fortunes.

Un beau portrait de femme, à admirer à côté de ceux des grandes héroïnes de la littérature anglaise, à contre courant des clichés romanesques.
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Nous sommes en 1629 et le duc de Buckingham revient du calamiteux siège de la Rochelle avec ses troupes vaincues. Au sein de son état-major, se distingue un brillant et colérique officier, Richard de Grenville, fils cadet d'un seigneur de Cornouailles. Fort en gueule mais non dénué de charme, Grenville va profiter de ce bref séjour sur les côtes anglaises pour séduire une jeune fille de noble famille, Honor Harris, à peine sortie de l'adolescence. Les deux tourtereaux filent le parfait amour, mais un horrible accident va briser leurs rêves d'épousailles, condamnant l'ardente Honor au rôle d'infirme jusqu'au restant de ses jours. A défaut d'être la femme ou la maitresse de Richard, Honor sera donc son amie, son éternelle confidente, celle que l'on abandonne, que l'on retrouve ou que l'on chérit au gré des désirs et des événements – un rôle bien ingrat surtout quand l'être aimé s'avère doté d'un tempérament tyrannique, capricieux et orgueilleux jusqu'à l'extrême.

Arrivent alors la guerre civile qui déchirera l'Angleterre entre partisans du Roi et du Parlement et, avec cette guerre, le début d'une période de deuil et de misère pour la Cornouailles. En digne grand seigneur, Richard prend le parti de la monarchie, mais sa morgue et son tempérament brutal ne tardent pas à lui attirer l'inimitié de ses alliés comme de ses ennemis. Pénélope délaissée par son Ulysse batailleur, Honor devra donc se résigner à regarder l'homme qu'elle aime affronter son destin pour le meilleur et, bien plus probablement, pour le pire.

Roman historique peu connu du public français (peut-être parce que son contexte, la Première Révolution Anglaise, n'éveille guère d'échos chez les lecteurs non-britanniques), « le Général du Roi » n'en vaut pas moins le détour. Ecrit dans le style un peu désuet mais charmant de Daphné du Maurier, ce surprenant récit de cape et d'épée nous entraîne dans un pays en proie aux convulsions de la guerre civile aux côtés d'une poignée de personnages tous plus captivants les uns que les autres. Fait plaisant et bien trop rare en littérature historique, les femmes y sont à l'honneur et leur force de caractère contraste fortement avec la versatilité de leurs alter-egos masculins, pour la plupart des brutes trop fières et affamées de gloire militaire.

Séduite par la profondeur psychologique des personnages et la virtuosité de la narration, j'avoue avoir un peu moins accroché à l'aspect « roman de guerre » du récit. L'atmosphère de nostalgie post-monarchiste et de jusqu'au-boutisme dans laquelle baigne toute la seconde partie de l'histoire m'a davantage agacée que touchée. Certes, il faut replacer son écriture dans son contexte, à savoir la fin de la 2e guerre mondiale, mais tout cela m'a paru tout de même un brin manichéen… Cette dernière critique étant on-ne-peut-plus subjective, j'espère qu'elle ne découragera pas les éventuels lecteurs. En ce qui me concerne, je garderai un souvenir agréable du « Général du roi » et ne manquerai pas d'explorer plus en profondeur le reste de l'oeuvre de Daphné du Maurier.
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Daphné du Maurier est une de mes auteurs favorites et je continue doucement la découverte de ses romans. le général du Roi m'a plu mais on est loin de ses meilleurs écrits.

Elle nous plonge au XVIIe siècle, en plein guerre civile, en Cornouailles évidemment. Sur fond de guerre, la narratrice, Honor, nous raconte sa grande histoire d'amour avec Richard, qui est général du roi. Sa vie sera faite, d'attente, d'inquiétude et de retrouvailles et malheureusement pour moi, certains passages m'ont semblait interminable. Les descriptions de guerre, les noms des protagonistes, tout ça n'est aucunement familier pour un nom britannique.

J'ai malgré tout aimé retrouver le style et la plume de Daphné qui me plaît toujours autant.
Ces descriptions de la Cornouailles sont toujours aussi vivantes : "Dans ce coin de Cornouailles sud-est, nous sommes assurément favorisés. La douceur de l'air, qu'il pleuve ou que le soleil brille, ces côtes douces, tout incite au bonheur et à la paresse. Tandis qu'au pays des Grenvile, dénudé, sans arbres, exposés aux quatre vents du ciel - des vents chargés d'écume et d'embruns -, l'esprit développe une perception plus aiguë, plus de feu, plus de colère. La vie y est hasardeuse et cruelle. Ici, peu de drames de la mer, mais, la-bas, la côte est semée de squelettes blanchis par le sel des navires perdus sans espoir. Autour des cadavres mutiles, broyés des morts, jouent les marsouins. Dans le ciel planent les faucons. le petit coin de terre où nous sommes nés, où nous avons été élevés nous marque plus qu'on ne saurait le croire et je puis comprendre les démons inquiets qui possédaient Richard Grenvile.

Bref, c'est un roman qui plaira aux amoureux de l'auteure mais sans doute pas celui avec lequel il faut rencontrer Daphné du Maurier pour la première fois.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Quand j'étais petite fille, je me souviens de deux livres que ma mère avait adorés et qui trônaient sur sa table de nuit : Ambre de Kathleen Winsor et le Général du Roi de Daphné du Maurier, paru en 1946 et devenu aussitôt un extraordinaire best-seller international. Eh bien je comprends pourquoi à présent, et c'est bien autre chose que 50 nuances de je-ne-sais-quelle couleur !

J'ai moi aussi, dévoré ce roman épique, celui d'une lutte sans merci entre les aristocrates fidèle au Roi Stuart Charles Ier et les puritains ou « Têtes Rondes » partisans du Parlement d'Olivier Cromwell. Une période s'étendant de 1642 à 1652, celle de la Révolution Anglaise, qui précède de peu notre Fronde (en 1648-1649).

La narratrice est Honor Harris, qui, en septembre 1653, sent venir le temps des souvenirs avant que la vie ne la quitte deux mois plus tard. le roman est donc le flash-back de sa vie singulière, et commence au jour de ses dix-huit ans. Elle est belle, petite et légère, rebelle et peu farouche … Elle va rencontrer l'homme de sa vie : Richard Grenvile, un soudard à la crinière auburn, au sourire carnassier, au courage sans faille, à la fidélité absolue à son roi mais à la cruauté et à la rouerie sans limites. Il est intime du duc de Buckingham, le fameux Georges Villiers, celui qui séduisit la Reine de France … le cadre est donc celui des Trois Mousquetaires : coiffures de boucles anglaises pour les dames et perruques pour les messieurs, collets de dentelle de grand prix, robes ajustées pour lesquelles une camériste est indispensable. L'espiègle Honor vit au milieu d'une famille nombreuse, alliée à tous les nobles seigneurs campagnards de la Cornouaille, tous fidèles au Roi. Elle a à son service l'industrieuse Matty.

Dès les premiers chapitres, on rencontre aussi les principaux protagonistes de ce roman qu'on ne peut plus abandonner. La pire est Gartred, soeur de Richard et éphémère épouse du frère aîné d'Honor. Belle et vénéneuse femme que seul l'appât du gain motive. Elle sera cause d'un terrible accident qui changera à jamais le destin de notre héroïne, à la veille de célébrer ses noces avec son amant. Car jamais ils ne pourront vivre leur attachement sans limite au grand jour, mais jamais non plus aucun autre sentiment ne viendra s'interposer entre eux.

Richard Grenvile est un général soucieux de la discipline de ses troupes et un fin stratège, mais il sera submergé par la bêtise des autres chefs militaires et l'incompétence du roi. Les batailles sont perdues et les sièges de places fortes mis en échec par l'incurie du commandement. Les pillages et les horreurs de la pire guerre civile, l'angoisse des populations prises au piège, l'extrême pression fiscale puis les indemnités imposées au vaincus sont particulièrement explicites. On sent que l'auteure sait de quoi elle parle dans cette Angleterre sortant à peine d'un terrible conflit. le suspens est constant, jusqu'à la dernière page, mais on sait que les deux amants, Honor restée en Cornouaille et Richard quelque part aux Pays Bas, sont toujours vivants … et que leur lien est indissoluble.

Fantastique roman d'aventures et de psychologie, où les scènes « osées » ne sont que suggérées mais où l'amour, même entre deux êtres aussi dissemblables, est partout palpable, malgré les défauts énormes de l'un et la fragilité de l'autre.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je sus alors que le mal l'emportait en lui, le possédait, corps et âme, et que rien de ce que je pourrais lui dire ne saurait l'aider dans l'avenir. Si nous avions été mari et femme, ou amants véritables, j'aurais pu, peut-être, dans cette intimité de tous les instants, lui permettre de se reprendre, l'adoucir. Mais le destin n'avait fait de moi guère plus qu'une ombre dans sa vie, un fantôme de ce qui aurait pu être. Il était venu cette nuit parce qu'il avait besoin de moi. Mais ni larmes, ni protestations, ni assurances d'amour et de tendresse éternelle ne l'empêcheraient de courir après son étoile, au malheur.
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Dans ce coin de Cornouailles sud-est, nous sommes assurément favorisés. La douceur de l'air, qu'il pleuve ou que le soleil brille, ces côtes douces, tout incite au bonheur et à la paresse. Tandis qu'au pays des Grenvile, dénudé, sans arbres, exposés aux quatre vents du ciel - des vents chargés d'écume et d'embruns -, l'esprit développe une perception plus aiguë, plus de feu, plus de colère. La vie y est hasardeuse et cruelle. Ici, peu de drames de la mer, mais, la-bas, la côte est semée de squelettes blanchis par le sel des navires perdus sans espoir. Autour des cadavres mutiles, broyés des morts, jouent les marsouins. Dans le ciel planent les faucons. Le petit coin de terre où nous sommes nés, où nous avons été élevés nous marque plus qu'on ne saurait le croire et je puis comprendre les démons inquiets qui possédaient Richard Grenvile.
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Et pendant qu'on discute la Défense de mon Richard, que le monde lui fait sa place dans les archives de ce XVIIe siècle, mon apologie me suivre au tombeau, et, y tombant en poussière avec moi, atteindra son but.
Je dirai pour Richard ce qu'il n'a jamais dit pour lui-même. Je montrerai comment, en dépit de ses fautes, de ses grandes erreurs, il a été possible qu'une femme l'aime de tout son coeur, de son esprit et de son amour -et que j'ai été cette femme. j'écris au milieu de la nuit, à la lueur de la chandelle. la cloche de l'église égrène les premières heures du matin. Aucun bruit ne me parvient que les soupirs du vent contre ma fenêtre et le murmure de ma marée montante par-dessus les sables jusqu'aux marais, sous le pont de St Blazey.

Chapitre premier
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- Excusez mon indiscrétion, madame, cette blessure est récente?
- Un accident, dit Gartred, levant les épaules. Un mouvement maladroit et quelques verres cassés.
- Une blessure involontaire?
- Penseriez-vous à autre chose?
- Elle a beaucoup plus l'apparence d'un coup d'épée. Excusez ma franchise. Si vous étiez un homme, je dirais que vous vous êtes battue en duel.
- Je n'en suis pas un, colonel Bennett. Si vous en doutez, pourquoi ne pas venir dans ma chambre et me laisser vous le prouver?
Robert Bennett était un Puritain. Il fit un pas en arrière et rougit jusqu'aux oreilles.
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Le bruit continuait et, le front moite, je me remémorais les histoires de revenant que mon père me racontait quand j'étais petite, comment un esprit peut hanter les lieux qu'il a haïs, amenant avec lui un souffle d'air glacé des régions obscures.
Le fantôme du pauvre idiot m'aurait clouée au lit mais un être vivant, pénétrant furtivement dans une chambre fermée à clef, était un motif suffisant pour réveiller la curiosité qui a toujours été l'un de mes moindres défauts.
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DAPHNÉ DU MAURIER / REBECCA / LA P'TITE LIBRAIRIE
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