Nous voici à Lannion en Bretagne pour faire le plein de bonnes idées de lecture post-confinement.
Les livres conseillés par la librairie Gwalarn sont à gagner sur le site Lecteurs.com, tentez vite votre chance !
"Dans la gueule de l'ours" de James A. Mclaughlin (Rue de l'échiquier)
"Patates, tome 2" de David Berry (Lapin)
"La Soustraction des possibles" de Joseph Incardona (Finitude)
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" Mais il s'est mis à me parler de sa femme. À cette époque, il en parlait comme si elle était encore vivante car sa mort était très récente, alors je me suis senti mal quand je lui ai proposé d'aller chercher sa femme pour arroser notre emménagement et qu'il est revenu avec une urne funéraire."
-Monsieur, je viens vous demander la main de votre fille.
-Vous voulez l'épouser ? Mais je ne vous connais même pas !
-C'est pas ça, ... Elle vient de se faire écrabouiller par un camion. Tout ce qu'il reste c'est sa main.
Alors, je peux la garder ou pas ?
Tata Jeannie, une grand-tante de ma belle- mère, a eu une vie riche, pleine d’aventures pittoresques aux quatre coins du monde, de rencontres surprenantes avec des célébrités, dont quelques officiers du IIIème Reich – c’est un sujet tabou dans la famille, évoqué seulement au cours des soirées les plus arrosées –, mais il faut avouer qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis qu’elle est en fauteuil, qu’elle a perdu la boule et qu’elle a dépassé les 120 kilos.
J’appelle mon père car, quand Tata Jeanine fait un trajet en voiture, il faut s’y mettre à trois pour la désincarcérer. Giacomo se joint à nous, et Tata Jeannie attaque gentiment avec quelques propos racistes à son encontre avant de se raviser en constatant qu’il n’est pas espagnol mais italien. C’est donc un camarade de l’Axe.
Tout le monde, depuis plus de dix ans et la désinhibition de ses propos, causée par la démence sénile, fait semblant de ne pas entendre son discours xénophobe, mais je reste surpris à chaque fois qu’elle ouvre la bouche.
– C’est qui ce bougnoule ? demande-t-elle à mon propos tandis qu’on l’installe sur son fauteuil roulant, rapport à ma longue « barbe de taliban ».
– C’est David, Tata, le mari de Pupuce.
– Il pue.
Tata Jeannie est en forme. Quand elle dit à
tous ceux dont la gueule ne revient pas qu’ils puent, ce n’est pas la peine de lui demander comment elle va, c’est signe qu’elle en pleine santé et qu’elle va nous faire profiter de sa verve durant tout l’après- midi.
C’était en CM2, et j’étais puni pendant la récréation par la maîtresse pour avoir oublié toutes les majuscules dans ma rédaction. En fait, non, je n’avais pas été puni pour ça, elle m’avait simplement demandé de recopier ma rédac, en remettant les majuscules, mais en la recopiant, j’avais oublié de remettre les majuscules… bref, elle était furax. J’en tenais pour une récréation complète à recopier ce con de texte dans lequel on devait faire le portrait d’un copain. J’avais fait celui de maman. Ce jour-là, Seb avait frimé devant tout le monde en exhibant sa médaille gagnée la veille dans une compétition de judo. Je me souviens, encore aujourd’hui, de ce qu’il a raconté pendant sa présentation :
— J’ai eu la médaille de la casse. Il fallait casser des briques à main nue, et moi, j’en ai cassé dix en moins de deux secondes. Le prof de judo a dit qu’il n’avait jamais vu ça et qu’il me donnerait une ceinture noire et que je devrais être champion du monde. Mais comme il faut avoir au moins 16 ans, ce n’est pas possible pour le moment.
La maîtresse n’avait pas l’air d’y croire, mais les élèves étaient vachement impressionnés. Du coup, comme je voulais moi aussi être capable de casser des briques, je me suis dit qu’il me fallait cette médaille. Je l’ai volée dans son cartable et je l’ai cachée dans mon slip. Comme j’étais le seul à être resté en classe pendant la récré, tout le monde m’a traité de voleur et la maîtresse a fouillé mon cartable et mes poches. Mon slip était un endroit sûr, même si j’ai retrouvé le galon de la médaille légèrement souillé en fin de journée. Quelques jours plus tard, je suis allé voir la maîtresse et je lui ai confié avoir vu Ismaël, un gamin du voyage de passage dans notre école, revenir dans la classe et voler la médaille de Seb. J’ai ajouté qu’il m’avait menacé de mort si je parlais. Depuis, il était parti, et les soupçons s’étaient écartés de moi. Je crois sincèrement qu’une telle ingéniosité me faisait mériter cette médaille.
Ça y est, je crois que j’ai mon histoire. Je vais raconter mon adolescence, comment j’ai séduit Marine. Il y aura une attirance mutuelle, furtive, au départ, mais vite mise à mal par l’arrivée d’un beau mec, un nouveau, qui s’appellera Humphrey ou Kurt, qui aura vachement de poils et dont toutes les filles vont tomber amoureuses. Il va s'intéresser à Marine, bien sûr, mais le gars sera un salaud, forcément, il va lui rouler une pelle et faire croire à tous ses potes qu’elle lui a sucé la bite. Tout le monde la prendra pour une pute et elle en souffrira. Moi, je saurai que c'est faux, je verrai au plus profond d’elle-même. À son tour, elle me découvrira, tombera amoureuse, et moi, elle me sucera vraiment la bite.
Putain, ça va être trop beau !
À bout de nerfs, je laisse éclater ma colère, résultat d'un trop-plein d'ennuis accumulés depuis vendredi soir. Je mets tout le monde dehors, y compris Giacomo Pino qui revient la gueule enfarinée pour me demander si j'ai prévu de tailler la haie aujourd'hui.
D'habitude, je ne bois pas une goutte d'alcool quand je dois reprendre la route. Le problème, c'est que ma virée nocturne de récupération de Lili en terrain hostile n'était pas prévue, et j'ai enfilé pas loin de quatre verres de bourbon. Et voilà, pas manqué...
Nous repartons donc à pied, sans permis de conduire, sans bagnole, mais avec une putain d'envie de tuer quelqu'un.
Coco est un copain d'enfance. Plus précisément, c'est un copain intermittent. Quand il a une copine, il ne donne plus signe de vie à ses potes ou à sa famille. Dès qu'il se fait larguer, il rapplique comme si on s'était vus la veille.
Réveil bien trop matinal pour un samedi. Si c’est un jour que tout le monde aime, d’habitude, je crains qu’il soit le jour le plus pénible de l’année. Au programme, une séance de dédicaces où je vais me sentir ridicule, car je sais que la foule ne va pas venir en masse et que je vais devoir dessiner devant des gens, ce qui m’intimide. À suivre, un évènement qui aurait pu me réjouir, mais qui va être un moment pénible : l’enterrement de Géromine. Et pour bien enfoncer le clou de cette journée de merde, je vais me coltiner des enfants-des-autres, moi qui ne sais déjà pas bien gérer les miens. À vos marques, prêts, partez !
Il faut que je me débarrasse de ma mère avant qu'elle ne change toute l'organisation de la maison. Je dois l'occuper intelligemment. [...]
- Alors ?
- Tiens, voilà ton bon pour une épilation du SIF.
- T'as demandé, c'est quoi le SIF ?
- C'est entre les fesses, me répond-elle sans sourciller. À ce propos, tu peux m'expliquer pour quelle raison douteuse tu te fais épiler autour de l'anus ?
- Mais c'est pas vrai ! Pourquoi tu l'as acheté ? C'est un cadeau pour Pupuce ! De quoi je vais avoir l'air avec un bon pour une épilation du cul ?!