Citations de David Brin (135)
Un perchoir ne pouvait conserver longtemps son équilibre lorsqu’il ne reposait que sur deux pieds.
Ils étudièrent d'un œil le bureaucrate de l'Economie et de la Circonspection qui se hâtait d'exécuter une petite danse rituelle d'avilissement.
Bibliothécaire ! appela-t-elle soudain. Je ne comprends pas certains mots de l'humaine. Cherchez ce que l'expression "gnagnagna" signifie dans leur langue bestiale de jeunes loups !
Des vents glacés soufflaient toujours. Il tombait des neiges poussiéreuses. Mais l'antique immensité des flots prenait son temps.
Six mille fois la terre avait pivotée sur son axe depuis que s'étaient épanouies les fleurs de flammes et qu'étaient mortes les citées.
Maintenant après seize cycles du soleil au travers des saisons , de noirs rouleaux de fumée ne montaient plus des forets en feux pour rendre le jour indistinct de la nuit.
Qu'il nous haïssent , du moment qu'il nous craignent.
Le passé est un lieu saturé d’amertume, disaient les Manuscrits. Seul le chemin de l’oubli mène à la Sérénité rédemptrice.
"Des billes jaillies de la terre natale,
Lancées part de divins bras de lumière,
Qui dérivent un temps inimaginable
À travers un vide incommensurable..."
Ce n'est pas le meilleur des mondes. Autrement, y trouverait-on tant de choses illogiques ? La tyrannie ? L'injustice ? Même l'évolution, cette source de diversité qui est le cœur de la nature, est souvent un processus impitoyable où l'apparition de la vie dépend de la mort.
p.851
La plupart des Galactiques acceptaient de fermer les yeux sur le triste bilan de l'humanité d'avant le Contact. Le massacre des mammouths, des grands lémuriens et des lamantins était aisément pardonné à l'homme à la lumière de son statut d'orphelin. Le blâme retombait sur l'hypothétique patron d'Homo sapiens, cette mystérieuse race dont personne ne savait rien mais dont tout le monde disait qu'elle avait abandonné l'humanité au beau milieu de son processus d'Élévation, quelques milliers d'années auparavant.
p.184
"Il existe des limites à ce que peuvent enseigner les parents, sembla lui dire une petite voix. Au-delà d'un certain stade, la destinée d'un enfant lui appartient."
p.538
La descente était épuisante sur cette pente abrupte, mais il progressait rapidement. Le soleil n'était pas arrivé à mi-chemin du zénith qu'il courait sur les collines et laissait derrière lui les kilomètres comme des pensées sitôt oubliées.
p.689
- Docteur Baskin, reprit la machine pour une nouvelle tentative, chaque époque a son tournant. Il se produit parfois sur le champ de bataille et parfois prend la forme d'un grand pas en avant d'ordre technologique. Il arrive aussi que le pivot soit un événement philosophique si indécelable par nature que les races qui lui sont contemporaines ont à peine conscience d'un changement tant que leur vision du monde ne s'est pas trouvée radicalement chamboulée. Mais souvent, très souvent, ces grands bouleversements sont précédés par une légende. Je ne vois pas à quel autre mot anglique je pourrais faire appel pour définir une 'histoire' dont les images sont présentes dans l'esprit de presque tous les sophontes : une histoire 'vraie', tissée de hauts faits prodigieux, de puissants archétypes, et qui est l'annonce du changement qui va s'instaurer.
- Et tu dis que nous allons peut-être devenir une de ces légendes ?
- Oui, c'est ce que je dis.
p.553
Bientôt, la sélection naturelle n'importera que peu à côté de la sélection volontaire. L'homme se civilise et évolue de façon à correspondre à sa conception de ce qu'il peut devenir. D'ici à un siècle, nous aurons changé au point d'être devenus méconnaissables.
GREG BEAR
p.361
C'était un supplice de Tantale, comme ces fantômes de sens qui transparaissaient dans les grandes symphonies : indices que le compositeur avait entraperçu quelque chose que les nos ne pouvaient que vaguement traduire et dont jamais les mots ne constinueraient même une approche.
p.383
- Pourquoi suis-je à ce point fascinée par le point de vue humain des choses, docteur Baskin, demanda la Niss d'une voix qui s'était presque teintée de sympathie. Mes maîtres tymbrimis sont d'une habileté hors du commun. Leur faculté d'adaptation leur permet de survivre au sein d'une galaxie pleine de dangers. Ils sont néanmoins prisonniers, eux aussi, d'un mode de pensée universellement admis. Vous, Terriens, vous avez une perspective neuve qui vous permet de voir des choses qui leur échappent. Car, si vaste que soit l'éventail de comportements et de croyances des créatures qui respirent l'oxygène, l'expérience de l'humanité est virtuellement unique. Les races clientes élevées avec soin se voient épargner ce cheminement plein d'erreurs qui fut celui de vos nations humaines d'avant le Contact. Ce sont ces erreurs qui vous ont fait différents.
p.208
"Néoténie", pensa-t-il. Rien n'était venu invalider cette vieille théorie classique d'avant le Contact. Selon elle, le secret de l'intelligence consistait à garder le plus longtemps possible une mentalité d'enfant. Certains humains conservaient par exemple les mimiques, l'adaptabilité et - lorsque cela n'était pas étouffé par l'éducation - la curiosité insatiable des jeunes anthropoïdes jusqu'à un âge avancé.
p.445
[...] S'arranger pour qu'aucun robot ne passe le test de Turing, afin que nous soyons toujours en mesure de différencier les humains de la machine, et d'éliminer les traîtres potentiels même s'ils pleurent - virtuellement - des larmes de crocodile. Néanmoins, cela ressemblerait beaucoup à ces vieilles lois qui interdisaient aux esclaves d'apprendre à lire et à écrire.
[...]
La bonne nouvelle ? Nous ne sommes pas programmés pour nous autodétruire. Nous ne sommes pas prédestinés à déclencher un jour ou l'autre la guerre ultime. Nous avons le choix. La mauvaise nouvelle ? C'est la même. Nous avons le choix.