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EAN : 9782277222613
J'ai lu (26/02/2001)
3.81/5   118 notes
Résumé :
Que faire quand on est étudiant en psychologie et que les émeutes post-atomiques effacent d'un trait toute civilisation sur le territoire des Etats-Unis ?
Depuis quinze ans, Gordon Krantz court les bois à la recherche de communautés désireuses de repartir de zéro, en s'efforçant d'échapper à la vigilance des "survivalistes". Jusqu'au jour où il rencontre successivement le facteur, l'ordinateur Cyclope et le chef indien Powatan...
Les États-Unis s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman est aussi un film " The Postman " et on peut aussi le trouver en français sous le titre de le Facteur .

Le film est sympa , c'est une sorte de western post-apocalyptique sympathique . Il n'est pas inoubliable , mais il n'est pas radicalement mauvais en tout cas .

Le roman possède beaucoup plus de profondeur car le monde d'après la destruction nucléaire affiche beaucoup de présence L'univers est bien campé .
Au fil de la narration le lecteur découvre une assez grande variété de contextes divergents et le lecteur parcours de grandes étendues sauvages en croisant des communautés variées , méfiantes et fortement clivées .

C'est un peu la reconquête de l'ouest finalement . le personnage principal s'efforcera de recréer du lien social et de l'échange entre des communautés isolées et repliées sur elles-mêmes .
Il jouera ce rôle par opportunisme et assez fortuitement au départ ...
Pour se faire la poste a semblé à l'auteur , le meilleur symbole pour incarner une renaissance d'un sentiment identitaire plus vaste que de petites communautés étriquées .

C'est sans doute un peu naïf ou cliché mais c'est en tous cas , au centre du texte , mais c'est bien amené .

Très vite la cohérence des communautés civilisées , à peine renaissantes , se heurte aux visées destructrices des communautés issues d'une démarche de survivalisme , qui ébauchent alors un élan destructeur de conquêtes .

David Brin écrit ici un texte positif d'inspiration libérale , où le survivalisme ( sans le nommer directement ) est posé comme une sorte de danger social ; qui vient heurter des groupes qui tentent eux de s'organiser sur des bases plus éthiques et plus démocratiques .
Ce conflit est le thème fondamental de ce roman , avec en parallèle la laborieuse renaissance de communautés libérales plus vastes .

Un roman sympathique et finalement plus politisé que l'on pourrait le penser si on s'en tenait au côté " facteur " ...

C'est donc une bonne distraction et un roman d'action bien construit qui se passe dans monde magnifique revenu à l'état sauvage .
Pas de mutants , pas de radiations mais plutôt des forêts, des prairies , du vent et des flèches et des colts ....

Un sympathique western post-apocalyptique ( sans indiens ) pour tout dire ......
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En voilà un beau roman ! Un post-apo efficace et plein d'humanité qui m'a ravie.

David Brin a un beau et grand talent de conteur. Son récit est rythmé et addictif. Et ce, dès le début. Son récit démarre très vite. En quelques pages, un décor et un contexte sont posés, le personnage principal caractérisé.
L'univers post-apo est bien planté. La petite allure western du récit ajoute un attrait supplémentaire.
L'auteur parvient à éviter de tomber dans une routine narrative, l'intrigue se renouvelle régulièrement grâce à des développements intéressants et à des péripéties nombreuses. le roman est palpitant de bout en bout, impossible de le lâcher. Dans ce foisonnement de directions, certains développements m'ont beaucoup intéressée, d'autres ne m'ont pas entièrement convaincue (par exemple, les modifiés) mais cela n'a jamais entravé mon plaisir de lecture.

Les différentes sociétés, incarnées par les villes traversées par Gordon, sont bien dépeintes, tant géographiquement et socialement qu'à travers la galerie d'habitants. Bien sûr, le trait est appuyé lorsqu'il s'agit des survivalistes mais sans jamais que ça ne vire au n'importe quoi.
De plus, j'ai trouvé que c'était une idée très intéressante que de faire du survivalisme une des causes principales de l'effondrement de la civilisation (en tout cas, c'est la brutalité et l'individualisme des survivalistes qui a achevé le boulot des guerres et des bombes, qui a porté le coup de grâce).
Brin, très intelligemment, évite de tomber dans le cliché de la technologie destructrice. Brin rappelle que la technologie en elle-même n'est ni bonne ni mauvaise, que cela dépend de ce que les humains en font.
Si l'auteur réattribue à l'humain la responsabilité de ses propres malheurs, il ne livre pas un récit pessimiste et désespéré. Brin croit en l'humain, en tout cas en certains êtres. Son roman est plein d'humanité et plein d'espoir.
Espoir qu'il place dans les femmes. J'ai beaucoup apprécié la dimension féministe du récit. le personnage de Dena est superbe. Excessive bien sûr, mais derrière sa radicalité se trouve le désir profond de construire un monde meilleur. Sa colère est si légitime. Et si elle se montre si radicale, c'est l'amour qui la porte, l'amour qu'elle ressent pour Gordon mais aussi l'amour qu'elle porte aux gens bons en général. L'aspect féministe, même s'il est un peu naïf et maladroit, m'a paru totalement sincère et est l'expression d'un profond humanisme de l'auteur.
L'espoir, Brin le place également dans les mains des gens simplement bons. A l'image de Gordon. Gordon est héroïque sans être un héros. Il ne veut pas voir qu'il a une aura spéciale, une belle âme, un petit rien en plus qui fait de lui un être à part. Toujours à se demander "qui prendra la responsabilité...?", il ne voit pas qu'il est cet homme qu'il cherche. Non pas que Gordon soit du genre à se défiler (au contraire, il lutte, se bat contre la barbarie) mais simplement parce qu'il ne se voit pas comme meilleur que les autres. Et c'est peut-être parce qu'il refuse ce rôle que Gordon mérite d'être un guide.
Avec Gordon, Brin a vraiment créé un très beau personnage auquel le lecteur s'attache intensément. On l'aime vraiment ce menteur magnifique.

"Le facteur" c'est aussi l'histoire d'un beau mensonge, d'une fable qui grandit les hommes, même celui qui l'a inventée. "A force d'y croire, les gens finiraient par la rendre vraie". Et quelle plus belle fable que celle de la paix et du lien retrouvé entre les humains ?! Et quelle magnifique idée que celle du courrier comme vecteur de civilisation. L'écrit, c'est le lien, la création, la communication, l'espoir.

J'ai vraiment passé un très beau moment de lecture, riche en action, en réflexion et en émotions.

Challenge Multi-défis 2017 - 25 (19 - un livre qui a remporté un prix littéraire au XXème siècle)
Challenge Atout-prix 2017 - 7 (Prix Locus 86 et Prix John Campbell Memorial 86)
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J'ai passé un très bon moment de lecture aux côtés du héros idéaliste et pourtant bien adapté à son monde post-apocalyptique, puisque voilà plus de 10 ans qu'il y survit, seul, sans faire partie d'une communauté, contrairement à la plupart des survivants.

Dans les communautés villageoises, Gordon y passe, fait son show (sorte de ménestrel) puis repart avec ce que ces communautés pacifiques peuvent lui donner. Il essaie d'éviter les petites communautés de brigands, mais ça, ce n'est pas toujours possible. Et le début de l'histoire de la tentative désespérée de Gordon pour rétablir un semblant de société commune et harmonieuse découlera d'une attaque non évitée.

La communauté de violence organisée en armée (fichu survivalistes holnistes), j'ai pas pu m'empêcher de les rapprocher des fanatiques actuels, ce qu'ils sont aussi, de la force et de la violence, et le résultat est le même pour que le fanatisme religieux... C'est plutôt bien pensé, de fait. Et bien décrit.

L'ensemble du monde de Gordon, après une apocalypse nucléaire, est bien décrit. Certaines armes ont totalement détruit les organes de communication, et les communautés qui sont arrivé à survivre sont totalement isolées. Gordon, par hasard, va tomber sur un facteur mort, récuperer son équipement, et à partir de là, va tenter de développer un réseau de communication postal.

Totalement opportuniste au départ (il veut absolument entrer dans un village pour manger et se reposer, et ses occupants ne veulent pas le laisser entrer, d'où l'histoire qu'il va inventer pour les convaincre...), ce projet va se construire peu à peu dans son esprit de "rêveur naïf" qui ne sied pas tellement à ce monde violent. (ce qu'il se reproche souvent, d'ailleurs).

C'est vraiment passionnant à suivre, j'ai été totalement immergée dans le récit. J'aime beaucoup l'écriture de D. Brin (et la traduction), et ses questionnements m'ont beaucoup parlé. La sauvagerie naturelle de l'homme est bien décrite. D. Brin est, de fait, plutôt féministe, il me semble. Sans trop appuyer, sans en faire des tonnes, par petites touches assez discrètes, il nous montre qu'en fait, ce sont les femmes qui arrivent à monter des communautés assez prospères et solides, et les hommes qui ont surmonté (ou qui n'en ont pas) leur propension à la violence, ou ceux qui se posent des questions (le tout premier village, le déclencheur de l'aventure, en est le symbole).

C'est, certes, assez naïf. Mais c'est bien écrit, et j'aime aussi les livres où l'espérance est de mise, quand ce n'est pas gnangnan, et ici, ça ne l'est pas. D'ailleurs, certaines femmes sont violentes, aussi, il n'y a pas de différence, et j'aime ce féminisme-là.

Bref, c'est un bon bouquin, même s'il me manque une vraie fin. J'aurais aimé savoir ce qu'il se passe après. :)
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Seize ans après la fin du monde. C'est Gordon Krantz, le héros ordinaire, qui profite d'un uniforme de facteur trouvé dans un véhicule pour s'aider à des fins personnelles. Il est pris dans des considérations plus grandes quand il voit que ces lettres apportent non seulement des nouvelles mais aussi de l'espoir.
Derrière ce titre, c'est un bon roman post-apocalyptique original. Tout le long du roman, Gordon est tiraillé par son mensonge qui l'empêche d'être complètement honnête avec ceux qui l'entourent même si c'est ce mensonge, en partie, qui permet de remettre, de relier une société détruite par la folie des hommes. Ces rencontres de Gordon dans l'Etat de l'Oregon vont faire avancer les choses. Les villages commencent à entrevoir l'espoir d'un monde qui s'ouvre aux autres, qui communique. Mais tout n'est évident, les survivalistes Holnistes ne voient pas d'un bon oeil ses méthodes. David Brin construit habilement cette opposition d'idées même si ses personnages sont parfois un peu manichéens.
Un bon roman tout de même, il apporte l'espérance et permet de croire en l'homme…
(Je n'ai pas vu le film mais j'avais en tête Kevin Costner en Gordon, marchant seul dans un paysage désertique. Je me note de trouver le film prochainement !)
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Le début m'a fait penser à « La Route » de Cormac McCarthy : une ambiance de fin du monde, de civilisation anéantie, de survie. L'écriture est simple, facile à lire, les actions, les situations s'enchaînent au rythme d'un Mad Max, les véhicules motorisées en moins, pas de temps morts, on est tout de suite happé, du coup, je l'ai dévoré. le livre est divisé en trois parties. La première que j'ai préféré, est un crescendo qui mène au thème général de la suite : le mensonge comme système de survie d'un individu va être le vecteur du retour vers la civilisation et l'espoir. C'est superbement amené. Les villages, systèmes politiques et économies sont intelligemment représentés, le féodalisme est de retour, la loi du plus fort a ses partisans, là encore, référence à Mad Max. Les caractères des personnages sont bien campés, bien imaginés, les référence à L Histoire et la littérature judicieusement choisis. Pour un roman post-apocalyptique, il n'est pas trop noir et laisse une place à l'espoir, sans pour autant tomber dans le style de littérature post-ados. Un roman sur la difficile reconstruction de la civilisation franchement passionnant, plein de bonne idées, d'action et de rebondissements, plutôt bien écrit.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Gordon fut bien vite cerné par un rempart de visages d'hommes, de femmes et d'enfants, tous surexcités. Il en vit qui boitaient. D'autres étaient couturés de cicatrices livides ; leur voix avait les rauques inflexions de la tuberculose. Et pourtant, en cet instant, toutes les souffrances de l'existence paraissaient reculer dans l'ombre sous l'illumination soudaine d'une foi retrouvée.
Transpercé par ces regards emplis d'espoir, Gordon garda son calme et, lentement, s'avança vers le portail. Il souriait et distribuait des saluts et des signes de tête, tout particulièrement à ceux qui se détachaient du cercle pour venir effleurer son coude ou toucher la panse rebondie de sa sacoche. Les plus jeunes arboraient une expression d'émerveillement superstitieux. Sur de nombreux vieux visages, des larmes ruisselaient.
Les tremblements du choc en retour commencèrent de l'assaillir, mais il résista aux flots d'adrénaline en s'accrochant à la petite lueur de conscience qui clignotait en lui... teintée de honte à la pensée d'un tel mensonge.
" Et puis merde ! Ce n'est pas ma faute s'ils veulent croire à la petite souris. J'ai fini par grandir, moi, et je suis décidé à prendre la vie comme elle vient. Quel ramassis de gogos !"
Il n'en continua pas moins de sourire à la ronde. Des mains se tendaient vers lui et il était le centre vers lequel convergeaient leurs élans d'amour. Il percevait ces sentiments confus comme une vague d'espoir extraordinaire et inattendu ; elle allait le hisser jusque sur les murs de la ville d'Oakridge.
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Il suffit de donner l’impression qu’on sait de quoi on parle… de se contenter de citer des faits. Et puis de parler très vite. Tu entrelardes tes bobards de sorte qu’ils aient l’air de révéler l’existence d’un complot et tu martèles ça sur tous les tons. Ceux qui cherchent un prétexte, pour haïr ou pour mépriser – ceux qui ont un ego boursouflé, les faibles – s’empressent d’adopter ces explications toutes faites. Il ne leur vient pas à l’idée de soumettre la théorie à l’épreuve des faits. Hitler faisait ça très bien. Le mage de Leningrad aussi.
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Dans les premiers temps, à l'époque des émeutes et de la grande famine, on avait cru que les munitions devaient être les seuls objets dont les réserves fussent inépuisables. Si seulement les citoyens de l'Amérique de l'an 2000 avaient pu distribuer et stocker la nourriture avec moitié moins d'efficacité que celle qu'ils avaient déployée pour cacher des montagnes de balles et de cartouches...
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Il réussit enfin à s'extirper des replis poisseux des anciens rideaux de lit en état de décomposition avancée et se rejeta, chancelant, jusque sur le palier, incapable de s'arrêter de cracher et d'éternuer. Puis, lentement, la crise s'apaisa, le laissant accroché à la rampe, les yeux vertigineusement croisés dans un strabisme convergent de cette torture proche de l'orgasme, et qui précède un éternuement titanesque.
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Les gens sains d'esprit sont, d'ordinaire, attirés par autre chose que par le pouvoir. Lorsqu'il leur faut agir, ils conçoivent leur action comme un service rendu, ce qui impose des limites à leur entreprise même. Le tyran, lui, veut dominer par tous les moyens; il est insatiable dans la poursuite de son but.
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