Je lui ai montré A Streetcar Named Desire (1951). Je lui ai dit qu'en 1948 un jeune acteur peu connu, Marlon Brando, était parti sur le pouce depuis New York jusqu'à la maison de Tennessee Williams, à Provincetown au Massachusetts, auditionner pour un rôle dans une production de Broadway, et il avait trouvé le grand dramaturge en pleine crise d'anxiété; l'électricité venait de lâcher et les toilettes ne marchaient plus. Il n'y avait pas d'eau. Brando a rétabli le courant en mettant des pièces de monnaie derrière les fusibles; il s'est mis à quatre pattes pour réparer la plomberie; quand il a eu terminé, il s'est essuyé les mains, il est allé dans le salon et il a lu le rôle de Stanley Kowalski. C'a duré à peine trente secondes, selon la légende, et Tennessee, à moitié paf, l'a fait taire et lui a dit "c'est bon" avant de le renvoyer à New York avec le rôle.
«...les choses ont l'air pires qu'elles sont.» Des mots si inutiles, des mots si méprisables, détestables, inefficaces. Comme des pétales de fleurs jetés devant un bulldozer.
J'ai continué en disant, en répétant plutôt , ce que mes maîtres m'avaient dit à l'université: que quand on regarde un film pour la deuxième fois, il s'agit en fait de la vraie première fois. Il faut connaître la fin pour pouvoir apprécier la beauté de l'échafaudage depuis le début.
« Assis sur le lit, je prends conscience qu'il ne reviendra jamais plus sous la même forme. Un visiteur, dorénavant. Mais quel cadeau étrange, miraculeux, inattendu, que ces trois années dans la vie d'un jeune homme à une époque où il aurait pu, normalement, fermer la porte sur ses parents.
Et comme j'avais été chanceux (même si je ne le voyais certainement pas ainsi à l'époque) d'être sans travail, d'avoir beaucoup de temps à moi. Des journées et des soirées et des après-midi. Du temps. »
Récit de la relation d'un père professeur animateur cool et de son fils, Jesse, décrocheur de l'école secondaire qui écouteront et discuteront de trois films par semaine pendant trois ans avant de le fils ne décide de reprendre ses études et de retourner à l'université.
Dis-toi bien une chose : durant leur adolescence, les garçons ont besoin d'autant d'attention que des nouveaux-nés. Mais c'est leur père qui doit cette fois-ci la leur prodiguer.
Mes professeurs émérites m'avait dit à l'université : la deuxième fois qu'on voit quelque chose est en réalité la première. Il faut savoir comment cela finit pour juger de la beauté avec laquelle c'est agencé, dès le début.
... Quand on regarde un film pour la deuxième fois, il s'agit en fait de la vraie première fois. Il faut connaître la fin pour pouvoir apprécier la beauté de l'échafaudage depuis le début.