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Critiques de Davide Longo (52)
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L'homme vertical

En lisant rapidement l’auteur du livre, j’ai cru que c’était David Lodge et mon erreur a été confortée lorsque le début de la quatrième de couverture parle d’un professeur d’université. Je n’ai alors pas hésité et ai emprunté ce livre. C’est en regardant de plus près que je me suis aperçue de mon erreur mais je ne regrette absolument pas cette confusion, cela a été une découverte très intéressante.

J’ai beaucoup apprécié cette histoire où l’Italie du nord subit une crise hors du commun qui entraine une barbarie amenant Leonardo , professeur d’université à fuir avec sa fille Lucia et Alberto son beau-fils vers la suisse ou la France. Nous les suivons donc sur la route qui devient progressivement un enfer. On pense alors inévitablement au roman de Cormac McCarthy .

Malgré toute la violence rencontrée sur leur chemin, Léonardo restera digne et en accord avec ses valeurs , il ne se laissera pas happer par cette violence et la barbarie. Malgré les vols, les viols, les atrocités vécues et vues, nous gardons grâce à Léonardo, une lueur d’espoir, l’humanité n’a pas complétement disparu.

Ce roman d’anticipation fait sans aucun doute référence à notre société actuelle en évoquant la peur suivie de la haine des personnes «extérieures», la fuite d’un pays, mais aussi montre l’incertitude et la fragilité de notre système économique et politique.

Davide Longo mêle des moments sombres, très noirs, à des passages poétiques et des réflexions philosophiques. Je suis vraiment très contente d'avoir découvert ce livre et cet auteur .

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L'homme vertical

Que reste-t-il quand il ne reste plus rien ? C’est la question qui s’impose lorsqu’on suit les pas de Leonardo, professeur d’université et écrivain déchu qui voit progressivement une ombre froide et sombre recouvrir son pays. L’Italie s’est effondrée, gangrénée par un nouveau mal qui la transforme en un monde chaotique et hostile, où tente de survivre une humanité effrayée et belliqueuse.

La presse a disparu, l’autorité de l’Etat n’a plus cours. Sans que l’on sache ce qui se passe, chacun tente de fuir le pays avant que les frontières soient fermées, avant l’arrivée des mystérieux « extérieurs », avant que cette menace sans nom gagne tout le pays.

Leonardo, retiré dans son village natal après un scandale qui l’a conduit à une mort sociale, préfère trouver refuge dans ses livres. Mais le jour où la barbarie impose peu à peu des images et un langage nouveaux, il choisit de partir, découvrant un monde infiniment plus féroce que celui qu’il avait fui.



Dans une sorte d’odyssée crépusculaire, face à un monde redevenu primaire, il est confronté à une sauvagerie brutale qui lui a été étrangère toute sa vie ; la violence, les pillages, les meurtres, les viols offrent une vision cauchemardesque. L’auteur n’épargne pas le lecteur, on assiste impuissant à cette folie furieuse avec un sentiment de solitude infinie et d’implacable chagrin.

Et pourtant, dans cet univers anxiogène et frustre, la narration porte à bout de bras la lueur vacillante de l’amour de Léonardo pour sa fille Lucia qui l’accompagne. C’est cet amour qui lui permet de ne pas renoncer face aux pires supplices et actes de cruauté, de se redresser et continuer à avancer parce que même lorsqu’il n’y a plus rien, il reste quand même la vie.





Lecture éprouvante et passionnante. Éprouvante parce que cette œuvre est traversée de manière magistrale par une esthétique de la désolation. Tout est sauvage, terrifiant, dramatique, le désespoir se fait lancinant d’autant plus que le danger qui met l’humanité en péril n’est autre que l’homme lui-même.

Mais au-delà de cette noirceur, le talent de l’auteur est d’inscrire son roman dans la dimension humaine rendant tout le reste superflu. La langue est d'une lucidité grave et sans complaisance, et pourtant Davide Longo parvient à nous faire absorber les émotions de cette humanité en souffrance, même lorsque ces êtres se sont repliés sur eux-mêmes. C’est émouvant parce qu’on pénètre de manière singulière la réalité de l’existence humaine, on voit un homme prendre conscience douloureusement du sens de la vie, abandonner le confort de la faiblesse et la vie qu’il s’était construit pour que persiste le verbe être.

Œuvre fascinante car elle rappelle cette vérité ontologique de la manière la plus obscène mais aussi la plus majestueuse qui soient. Parfois le beau nait de ce qu’il y a de plus terrible...et en cela, L’homme vertical n’est pas sans rappeler La route de McCarthy.

Coup de cœur de l'année 2013.

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L'Affaire Bramard

Un méticuleux tueur en série, surnommé Automnal.

Un brillant commissaire : Corso Bramard.

Deux victimes qui lui sont très chères.

Sa vie qui bascule...

Turin, la montagne, les longues nuits sans sommeil, l'alcool, les envies suicidaires...

20 ans qui passent. Une reconversion professionnelle, mais toujours cette haine qui le ronge, l'obsède. A jamais.

Des courriers de l'assassin, pour remuer le couteau dans la plaie.

Jusqu'à l'erreur.

La traque peut recommencer.

Comme une dernière chance de retrouver enfin la paix.

Avec toute la force du désespoir.

C'est L'affaire Bramard.

La promesse d'une histoire palpitante, d'une tension à son comble, d'une atmosphère oppressante, d'émotions fortes, d'un rythme soutenu.

Mais malheureusement, Davide Longo n'a pas réussi à me captiver... à m'emporter.

J'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l'histoire. A y comprendre quelque chose, surtout.

Faisant des retours en arrière pour m'assurer que je n'avais rien loupé.

J'ai décroché à de nombreuses reprises.

Avec ce sentiment de ne pas avoir tous les éléments nécessaires pour suivre convenablement.

J'en suis venue à mettre en cause, peut-être, la traduction de l'italien (?!). Je ne sais pas.

Sans empathie, ni attachement ou sentiments quelconques, je reconnais que l'intrigue n'était pas inintéressante, que les personnages avaient du potentiel, mais ça n'a pas été suffisant pour moi. Pas assez abouti.

L'enquête a cruellement manqué de densité, de rythme et ne m'a pas captivée, comme j'aurais pu l'espérer.



Je remercie Babelio et les éditions Le masque de leur confiance.

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L'homme vertical

Enorme coup de coeur !

Dans une ville dévastée, que l’on suppose en Italie, Léonardo se souvient de sa vie et de cette liaison avec une de ses élèves qui avait précipité sa déchéance professionnelle et causé son divorce.

Il vit avec ses livres enferré dans la solitude au point de n’avoir pas pris conscience du chaos dans lequel le pays s’enfonce irrémédiablement.

Il reviendra à la réalité, lorsque son ex épouse lui confie leur fille dont elle a la garde et un autre enfant, le temps pour elle de retrouver son nouvel époux.

Peu à peu la situation se dégrade au point que la seule issue lui semble être la fuite en espérant atteindre la France ou la Suisse.

S’ensuivra une incroyable odyssée où Léonardo traversera les épreuves pour sortir de l’enfer et tenter de protéger les personnes qui lui sont chères.

Avec une écriture sensible et élégante, Davide Longo dresse le portrait d’une société ravagée par la violence, la corruption, l’intolérance mais qui cache toujours dans son passé le plus lointain les prémices d’un avenir différent.

J’ai été littéralement happée par cette lecture angoissante, parfois insoutenable qui rappelle inévitablement : La route de McCarthy mais également le magnifique roman de Jacqueline Harpman : « moi qui n’est pas connu les hommes ».



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L'homme vertical

Quelque chose de grave est arrivé… Une catastrophe sans précédent qui a mis fin au monde tel que nous l’avons toujours connu, n’offrant plus à la population restante qu’un scénario apocalyptique dans lequel même les plus téméraires ont de quoi trembler de peur… Leonardo, un ancien écrivain à succès et professeur à l’université autrefois respecté, a fui les répercussions d’un scandale dont il est l’objet, trouvant refuge dans un petit village d’Italie. Mais lorsque la situation dégénère, il se voit confier par son ex-femme sa fille de 17ans, qu’il n’a pas vue depuis huit ans, ainsi qu’un jeune garçon de dix ans. Dès lors, il n’aura plus qu’une obsession, les protéger tous deux de l’atrocité et du danger ambiant et les mener sains et saufs en France, où il espère trouver l’asile. Mais comment survivre quand l’horreur est partout et que le monde entier devient fou ?



Dans ce roman post-apocalyptique brillant, Davide Longo nous dépeint le combat d’un père, animé par l’énergie du désespoir, pour préserver son enfant du chaos environnant. L’écriture est brute, incisive et nous plonge en plein cœur de cet univers violent, privé de repères et de morale et dans lequel certains font appel à leur instinct le plus primitif pour survivre. Un roman captivant, extrêmement dense, qui met à jour toute la noirceur de l’âme humaine dans tout ce qu’elle a de plus barbare et de plus cruel, au point de rendre certaines scènes à la limite du soutenable… Malgré ça, en dépit de cette atmosphère chaotique, Davide Longo n’oublie pas que l’homme a aussi du bon et réserve quelques belles scènes d’entraide, d’autant plus fortes qu’elles se font rares… Un roman fort donc, très bien écrit, qui prend le lecteur aux tripes pour ne plus le lâcher !



Merci à Libfly et aux éditions Stock de m’avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre du Salon des Littératures Européennes de Cognac.
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L'Affaire Bramard

,Corso Bramard vit dans la campagne turinoise, il est enseignant et passe son temps à randonner dans les montagnes piémontaises ! Il habite une vieille maison héritée de sa mère il y rencontre son oncle qui est aussi taiseux que lui et il fréquente l'auberge de Cesare ou il échange avec des habitués !

Mais, il est hanté par une affaire criminelle vieille de 20 ans, ou des jeunes filles ont été enlevées puis tuées avec des broderies sanglantes sur leur dos ! Entre autres victimes de ces crimes atroces : il y a eu son épouse Michelle et la disparition de sa fille Martina. Il était à l'époque un brillant commissaire et avait comme élève puis comme ami : Vincenzo Arcadipane mais il n'a pas pu retrouver Automnal : le prédateur, et depuis une vingtaine d'années Corso reçoit des lettres avec des extraits d'une chanson de Léonard Cohen ! Aidé de son ami Vincenzo, devenu commissaire et d'une jeune agente "punk " : il va reprendre la piste des faits de 1981, il va rendre visite à Clara Pontremoli : seule survivante, qui vit dans un institut dirigé par des soeurs mais, elle n'est pas en état de lui procurer des informations. Ils vont reconstituer les emplois du temps des familles Pontremoli, de leurs amis Amedeo Luda et Domenico Tabasso en vain !

Corso était parti en vrille après le décès et la disparition de sa fille, il s'était mis à picoler, à se piquer, à cogner un collègue des moeurs pour finalement quitter la police et aller se réfugier au milieu des collines et trouver, grâce à ses diplômes et à son gout des livres un temps partiel dans une école ! Automnal : l'assassin le nargue et tente de le faire chuter psychologiquement mais aussi en mettant en péril ses proches !

Une dernière lettre vient d'arriver et, il y a un cheveu sur l'enveloppe ! Cet indice va t'il le conduire à son ennemi ?



Davide Longo, pour nous égarer et/ ou par manque de construction rigoureuse de son polar "slow " va dresser en parallèle le portrait, les faits et gestes de J.C Monticelli, amateur d'art japonais, familier des Pontremoli et trafiquant sans scrupules qui va créer la surprise de Corso et celle du dénouement !

Avec mes remerciements à Alexandrine de Babelio et aux éditions du Masque.



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L'Affaire Bramard



Un ancien commissaire de police reconnu comme un des meilleurs limiers d’Italie s’est reconverti en professeur après avoir «dévissé » ; une enquête compliquée se retourne contre lui, son épouse et sa fille en sont les victimes. Il ne peut oublier d’autant que le présumé coupable lui envoie des lettres énigmatiques ; La dernière reçue relance Bramard, il est accompagné pour ce faire d’une jeune fille pâle copie de « Lisbeth Salander » .

Si l’écriture est simple, j’ai trouvé ce texte confus comme si l’auteur avait bien son histoire dans la tête, mais avait oublié que derrière lui il y avait des lecteurs… Faire des efforts pour trouver un coupable, normal, mais dans un dialogue, peiner pour comprendre qui parle, c’est déplaisant.Bref, un polar qui passe vite.

Merci aux Edts du Masque et à Babelio pour cet envoi.
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L'Affaire Bramard

C'est un polar à ranger dans la catégorie « enquêteur dont la vie a été détruite par le criminel qu'il cherchait à attraper ». C'est le genre d'histoire qui peut rapidement tomber dans les clichés. Et c'est d'ailleurs le cas ici. Corsi est jeune et prometteur. Un tueur en série s'en prend à sa femme et à sa fille. Il part en vrille, quitte la police, tente de survivre à tout ça, mais reste poursuivit toute sa vie par ce tueur qu'il n'a jamais réussi à arrêter. Il est poursuivit au sens propre comme au figuré, puisqu'il reçoit plusieurs lettres pendant les décennies qui suivent le drame.

Comme vous pouvez le constater, ce polar ne révolutionne pas le genre. Ce n'est pas forcément quelque chose qui me dérange. Une lecture agréable n'est pas toujours originale. Et j'aime bien les personnages écorchés vifs, ça donne souvent des histoires tragiques qui génèrent des rebondissements intéressants.

Donc, sur ce polar, je valide l'histoire.

Mais le style m'a posé un peu plus de problèmes. J'ai eu beaucoup de mal à accrocher. J'ai trouvé l'organisation de l'ensemble un peu brouillonne, avec des enchaînements parfois flous. Et quand l'accroche n'est pas là, l'esprit s'envole ailleurs et on loupe des bouts d'histoire. Et ça m'agace de devoir revenir en arrière pour relire des passages, juste parce que le style n'a pas fait le job. C'est dommage, parce que les personnages et l'histoire méritaient mieux que ça.

Ça reste néanmoins une bonne lecture dans l'ensemble, même malgré ses défauts. Mais elle ne va pas être inoubliable.

Je remercie tout même Les éditions du Masque et la masse critique Babelio pour ce moment de lecture.
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L'Affaire Bramard

Le personnage de Corso est un assez joli personnage mais un peu trop retranché du monde des mortels pour attirer une sympathie immense. Les personnages autour sont plus crédibles que ce soit sont ancien chef ou son ami restaurateur, son "adjointe" est assez réussie, dommage que l'auteur se soit senti obligé d'en faire une lesbienne rebelle même si je sais que c'est tendance dans les polars ces temps ci ...



Le personnage du tueur en série est finalement assez peu décrit et sa "démarche" reste confuse. C'est d'ailleurs l'une des difficultés de ce roman, beaucoup de points restent dans l'ombre, dans les non-dits , à peine évoqués, suggérés et le lecteur doit beaucoup construire sa lecture. Ce n'est pas forcément désagréable bien qu'on soit à la limite du manque d'informations .



En conclusion je dirais que c'est un roman policier étrange, déroutant pas inintéressant mais qu'il lui manque un petit quelque chose, un brin d'humanité pour y adhérer complètement .



Merci à Babelio et aux Editions du Masque pour l'envoi de ce roman.
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L'Affaire Bramard

Le résumé de ce roman, allié au premier chapitre très percutant, laissait présager une suite haletante. Pourtant, je n'ai pas été tant emportée par cette lecture...

L'affaire Bramard fait référence à Corso Bramard, ancien commissaire de police italien, qui a quitté ses fonctions après que sa traque d'un tueur en série se soit retournée contre lui, l'assassin lui prenant sa femme et sa fille. Devenu professeur, il reste tourmenté par cette affaire, les souvenirs restant d'autant plus vivaces malgré les presque 20 ans écoulés qu'il reçoit régulièrement des lettres du tueur. Mais la dernière est différente et cette fois, Corso veut y croire.

L'intrigue possède un réel potentiel, mais je n'ai malheureusement pas vraiment adhéré à la plume de l'auteur, ni à sa façon de mener ce roman. J'ai en effet trouvé l'ensemble assez confus et surtout, j'ai eu souvent cette impression qu'il me manquait des éléments pour avoir une bonne compréhension de l'ensemble, comme si des événements s'étaient produits dans des tomes précédents, ce qui ne semble pourtant pas être le cas car il me semble que c'est justement ce roman qui ouvre la série des enquêtes de Corso Bramard.

Davide Longo apporte aussi une grande dimension psychologique à ses personnages, ce que j'apprécie toujours dans les romans, mais une fois encore cela est souvent confus, d'autant que les liens entre certains personnages sont parfois presque à deviner.

Une lecture en demi-teinte donc. Le personnage de Corso m'a pourtant plu, mais cette lecture n'est probablement pas faite pour moi. Je remercie Babelio et les éditions Le Masque pour son envoi dans le cadre d'une opération masse critique et espère qu'il plaira à d'autres lecteurs.
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L'Affaire Bramard

Un auteur italien dont j'entends beaucoup de bien depuis quelques semaines ... 



Un challenge de lecture qui me demande de lire un auteur européen ... 



Et voilà comment j'ai dévoré en une journée (avec beaucoup de déplacements parisiens) ce roman de Davide Longo qui met en scène Corso Bramard, un ancien commissaire turinois, qui, vingt ans plus tôt a quitté la police sur un coup d'éclat et qui est devenu professeur d'italien et d'histoire dans un lycée. 



Revenu dans son village natal, il n'a pas refait as vie après que le tueur en série  surnommé 'Automnal' s'est emparé de sa femme et de sa fille. Il vit dans ses montagnes, les escalade et descend enseigner quelques jours par semaine limitant au minimum les échanges dans la salle des profs. 



Lorsqu'Automnal refait surface, par l'envoi d'un cheveu, Corso reprend contact avec le commissaire Arcadipane qui lui met dans les pattes, une jeune agente punk, tendance mais seulement tendance, Lisbetth Salander ! Et le duo inattendu résoudra cette enquête en prenant des chemins de traverse, parfois peu clairs ! 



Une très belle langue, aux formulations étonnantes (il sentit sous ses semelles la souplesse mièvre d'une moquette) qui pallient aux ellipses de la narration ; des personnages très attachants (que je vais retrouver très bientôt dans Les jeunes fauves). 



A suivre donc ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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L'Affaire Bramard

● L'auteur, le livre (288 pages, 2024) :

L'italien touche-à-tout (musicien, réalisateur, écrivain, ...) Davide Longo nous est annoncé par les éditeurs et les médias de la Botte comme la nouvelle star du polar italien.

Une promotion marketing bien orchestrée qui suscitait notre défiance maladive ... alors ?



● On aime beaucoup :

❤️ Et bien oui, dès les premières pages on devine que l'écriture de Davide Longo sera bien à la hauteur de sa réputation transalpine.

Le polar italien nous a toujours gâté de très belles plumes mais il s'agit souvent de vieux routiers bientôt septuagénaires !

Davide Longo n'est plus un gamin (il a dépassé la cinquantaine) mais l'air qui descend de ses montagnes piémontaises est plutôt rafraichissant.

On ne peut que prendre du plaisir à la lecture de cette prose sèche et nerveuse, de ces dialogues savoureux et parfaitement maîtrisés (de véritables gourmandises).

Mais on réservera notre coup de coeur pour une autre fois parce que ce récit est vraiment un peu trop elliptique, ce qui est habituellement plutôt stimulant mais ce qui là, pourra désarçonner pas mal de lecteurs.

Pou les références littéraires, on a songé à des récits empreints de noirceur et de chagrin contenu comme ceux d'Indridason par exemple.

❤️ On adore cette ambiance du Piémont italien, un pays de montagnards, des gens de peu de mots, des taiseux. le récit est tout en ellipses et il semble qu'on démarre avec un lourd passé déjà. Voilà qui nous change des polars trop explicatifs, décortiqués comme des scripts de scénarios formatés pour Hollywood.

❤️ On a donc le plaisir de faire la connaissance de ce Corso Bramard, nouveau flic taiseux qui collectionne les livres comme d'autres les vins dans leur cave, et qu'on imagine assez bien siroter un verre de grappa avec le commissaire Rocco Schiavone (celui d'Antonio Manzini), tous deux en train de faire sécher leurs chaussures trempées : les sandales de Corso seront bientôt aussi tendance que les clarks de Rocco !

❤️ On a pu goûter la référence japonisante aux Belles endormies du prix Nobel nippon Yasunari Kawabata, une belle histoire un peu trouble qu'on avait la chance de déjà connaître. Et en relisant nos billets sur cet auteur, on voit bien ce qui a pu séduire l'italien dans l'écriture de Kawabata.

❤️ On apprécie le soin apporté aux personnages, tout en épaisseur, chacun avec son passé et ses failles. Même cette figure, pourtant bien cliché, de la jeune geek de service, celle au vocabulaire de poissonnière mal embouchée, est dessinée avec application.

❤️ Tout cela pour dire qu'on salive d'avance à l'annonce pour début avril d'un second épisode, déjà traduit en français : ce sera Les jeunes fauves où l'on aura grand plaisir à retrouver ce duo improbable que forment Corso Bramard et la jeune Isa, version transalpine de Lisbeth Salander. On tient certainement là le début d'une nouvelle série pour nourrir notre addiction.



● L'intrigue :

Corso Bramard est un flic rangé des voitures de police : la faute à un passé douloureux quand un méchant serial-killer lui a ravi ses deux chéries, sa femme et sa fille.

Mais l'affreux jojo, un "saisonnier" surnommé Automnal, n'a jamais été attrapé et continue d'envoyer périodiquement des cartes postales à Corso ...

Pourquoi donc le tueur, amateur de camélias, s'acharne-t-il sur notre héros, ravivant ainsi une plaie jamais refermée, un chagrin toujours pas surmonté ?

Et que viennent faire ici ces étranges amateurs d'art japonais ?

Avec beaucoup de questions et de mystères, l'Automnal est un cold case qui va en faire ressortir un autre, "une affaire vieille de quarante ans que personne n'avait envie de rouvrir", l'histoire des "belles ronfleuses" qui seraient comme une déclinaison italienne des "Belles endormies" du japonais Kawabata.

Comme beaucoup d'autres flics de littérature, Corso se laisse guider par son flair affûté et porter par les évènements d'une intrigue qui va piano jusqu'à un très inattendu dénouement.



Pour celles et ceux qui aiment les flics taiseux.

Livre lu grâce à 20 Minutes Books et aux éditions JC Lattes le Masque
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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L'homme vertical

Roman apocalyptique sur l'effondrement d'un monde; en 2025.



On ignore ce qui a fait basculer le monde d'avant; quelle catastrophe ou bouleversement politique ou économique;

Ce n'est pas cela qui est important. Ce qui est important , c'est la façon dont les protagonistes réagissent à l'après.

Beaucoup ont quitté le pays pour se réfugier en Suisse ou en France, laissant leurs maisons qui seront pillées, saccagées par des bandes de jeunes, du pays ou immigrés.

Ceux qui sont restés luttent contre le froid, la faim, le manque de médicaments et de communications.

Ceci me semble propre aux romans pessimistes d'anticipation. Tout comme l'existence de quelques personnes qui ne se laissent pas abrutir par le défaitisme et réagissent avec les valeurs de l"ancienne culture et de l'humanité.

Le narrateur, ancien professeur qui vit avec ses nombreux livres,

refuse de se laisser engluer dans un processus de violence et d'horreurs et sortira grandi de ces épreuves. Il est "l'homme vertical" .

Ce roman préfigure-t-il une société toujours plus violente et égoïste ?

L'ultime chapitre, heureusement, ne laisse pas le lecteur sur des visions essentiellement pessimistes. Le final comporte de belles images et la foi dans le rôle thérapeutique des histoires contées et de la littérature.
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L'Affaire Bramard

Au départ une trame assez classique pour ne pas dire rebattue : un tueur en série esthète qui nargue la police et s’en prend directement à l’enquêteur en exécutant sa femme et en enlevant sa fille, amenant ce dernier à la dépression et à la démission. Mais ,vingt ans plus tard , l’enquête est relancée. L’originalité tient d’abord au personnage principal , Bramart , l’ex-policier devenu professeur . un homme taiseux , lourd de secrets et de douleurs , aux relations sociales compliquées , elle tient aussi à la sobriété énigmatique du récit et des dialogues . Jusqu’au bout le lecteur est tenu en haleine , ce qui est la recette d’un roman policier réussi.
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L'Affaire Bramard

C’est un livre qui prend son temps, et qui aspire le vôtre. On est dans le Piémont. La montagne, qui sont les Alpes, a des exigences : on n’y est pas grand-chose, on est contraint de veiller à la couleur du ciel, à la nature des pierres, à l’heure du jour, à la direction des vents. La vie, le plus souvent, ressemble à la montagne. Elle est dure, sans concession.



Davide Longo écrit un polar qui n’en est pas un : il est plus grand que ça. L’auteur est beaucoup plus qu’un écrivain de polars : il est un écrivain tout court. Son style est brillant, rempli d’images qui font sursauter. Il ne perce jamais la solitude des êtres, le mystère des existences. Il tourne autour comme son héros, Corso Bramard, un ex-flic resté flic.



L’affaire Bramard est un livre minéral, âpre, plein de silence, de douleur et de beauté. On attend le prochain, annoncé à la fin de l’ouvrage, avec impatience.
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L'Affaire Bramard

J'ai eu beaucoup du mal avec le début (les 100 premières pages) ils ne se passent pas grand-chose, très peu de dialogue, je me suis dit, si tous le livre est comme ça, ça ne va pas être facile.



Mais pour un cheveu retrouver dans une envelope, il va recommencer a enquêter, et la le rythme est là, et l'action est présente, et la lecture devenait plus plaisante.



C'est vraiment l'histoire d'une obsession d'un homme qui as vécu un drame 20 ans plus tôt, j'ai bien aimée le zeste historique qui l'as incorporée a son récit.



Par contre la fin est étrange, je préfére une conclusion claire et conscive, mais aprés cela reste juste mes préférences.
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L'Affaire Bramard

Je remercie BABELIO et les Editions DU MASQUE pour l'envoi de ce polar.



Le premier personnage se nomme Corso Bramard, il est solitaire et introverti, aux tendances presque suicidaires lorsqu'il s'aventure sur les pics montagneux.

Il y a 20 ans, il a été le plus jeune commisssaire d'Italie et s'est distingué par ses intuitions proches de la voyance.



L'enlèvement et le meurtre de sa femme Michelle et de sa petite fille Martina par le tueur en série qu'il traquait, on fait basculer son existence.



Retiré dans une vieille maison délabrée dans les collines et une reconversion pour être prof dans un lycée rural, il ne fait pas d'efforts pour retrouver le goût de vivre.



Le nouveau message inspiré d'une chanson de Léonard Cohen que lui envoie le meurtrier lui fait l'effet d'un électrochoc. Voici Corso qui redevient un flic qui est à nouveau en chasse il est secondé par une jeune flic, Isa, aussi rebelle que perspicace. Une alliance improbable se noue entre ces deux personnalités dissemblables.



"L'affaire Bramard" est un polar qui aurait pu être un très bon polar mais le style m'est apparu compliqué, je n'ai pas accroché à la plume de l'auteur, de plus j'ai eu beaucoup de difficultés de suivre les enchaînements et je ne me suis pas attachée aux personnages.



Mon esprit s'est détaché de nombreuses fois de ma lecture. C'est dommage. Je crains que ce polar sorte très vite de ma mémoire.



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L'Affaire Bramard

Je remercie tout d'abord Babelio pour cette masse critique privilégiée.



Je découvre l'auteur avec ce titre et c'est dans l'ensemble une découverte sympa.

Je ne m'y connais pas très bien en polars italiens mais du peu que j'ai pu lire, ce ne sont pas forcément mes préférés.



On y retrouve ici je trouve une certaine lenteur et une mélancolie qui au début m'ont un peu déroutées.

Le style de l'auteur n'est pas désagréable même si j'ai ressenti parfois quelques longueurs dues à des descriptions un peu trop poussées à mon sens et n'apportant pas grand-chose à l'histoire.



Mais passé cela, j'ai apprécié ma lecture globalement car j'ai aimé cette intrigue.

Je ne saurais dire si j'ai apprécié Corso car assez énigmatique mais c'est un personnage que j'ai trouvé bien campé et charismatique à défaut de l'avoir trouvé attachant.

L'auteur aurait pu nous proposer une énième enquête sur un tueur en série mais l'on est plus sur une l'histoire de cet ancien policier devenu enseignant encore hanté par ce terrible drame dont il a été victime il y a plus de 20 ans.



Le tueur, surnommé "l'automnal" semble garder un lien avec lui, assez obscur.

Et j'ai aimé comment Corso, poussé par un indice et son instinct tente de stopper ce jeu du chat et de la souris.

L'auteur propose un polar donc assez singulier, sans lequel on suit essentiellement cet homme usé.



Le rythme monte d'un coup et j'avais vraiment envie de savoir où l'auteur voulait nous emmener.



J'ai toutefois été un peu déçue par ce dénouement pas forcément très clair et vite dévoilé.

Mais si j'en ai l'occasion, je retrouverais l'auteur avec son prochain roman dans lequel d'après l'extrait on retrouve le commissaire actuel de "l'affaire Bramard"



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L'homme vertical

Nous sommes en Italie dans un futur proche. Le chaos règne, les frontières sont fermées, les institutions sont à la déroute comme l'ensemble du pays. Leonardo, écrivain et ancien professeur a vu sa carrière entachée par un scandale. Revenu dans son village d'enfance où on l'appelle toujours le professeur, il tente de se remettre à l'écriture entouré de ses livres. Il ne sait pas comment la situation a pu tourner de la sorte parce que sa vie personnelle s'effondrait. D'ailleurs, qui le sait vraiment. Là n'est pas la vraie question.



Sans prévenir, son ancienne femme lui confie leur fille qu'il n'a pas vu depuis huit ans et le fils de son mari âgé de dix ans. Le temps pour elle de rejoindre la Suisse, juste une affaire de quelques jours. Leonardo découvre sa fille qui est devenue une adolescente de dix-sept ans. Mais les jours se transforment en semaines et Leonardo doit les protéger alors que la barbarie gagne le village. Des groupes de jeunes venus d'on ne sait où pillent, volent et tuent. La nourriture manque, le danger est omniprésent, Leonardo décide qu'il est temps pour eux de quitter l'Italie pour la France.

Dans un monde post-apocalyptique devenu fou où la violence règne, rien ne se passe comme prévu. Le monde est encore plus féroce qu'il ne l'avait imaginé. Un cauchemar vivant peuplé de tortures et de cruauté. Leonardo refuse de s'abaisser à la sauvagerie, il puise sa force et des ressources insoupçonnées dans l'amour pour sa fille. Pour elle, il doit rester debout.



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L'Affaire Bramard

Beaucoup de choses enthousiasmantes dans ce roman policier mais au final une réelle impression de gâchis.

Je l'ai aimé instantanément ce flic taiseux, solitaire, retranché dans les montagnes avec son lourd passé. Je l'ai donc suivi jusqu'au bout malgré le fait d'avoir rapidement senti un hic dans la narration. On tombe dans l'histoire comme si il manquait les 50 premières pages. Si j'aime les non-dits, les trous à reconstituer, j'ai parfois eu l'impression que j'allais devoir inventer toute seule le passé de Corso.

Et puis l'intrigue est incroyablement confuse. Je ne suis même pas sure d'avoir compris le dénouement.

Au final, on se retrouve avec un truc bancal. Et c'est vraiment dommage parce qu'il y a une jolie plume, parce qu'il y a une ambiance singulière.

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