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Citations de Delphine Gardey (60)


Le « tablier » fascine l’homme blanc qui l’interprète parfois comme un « voile de pudeur », un appendice naturel protégeant ces femmes de possibles assaillants. Le fantasme du viol, omniprésent, se traduit dans la réalité de la profanation des parties intimes, au nom de la science.
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Ainsi les attributs sexuels hypertrophiés des femmes « boshimanes » contribuent-ils, parmi d’autres caractéristiques, à inscrire cette population au plus bas de l’échelle humaine, une place qu’elles occupent depuis Buffon, parmi les plus « dégradés » des humains – à un intervalle seulement des orangs-outans, comme y insisteront d’autres naturalistes.
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Le clitoris est exploré de façon inédite dans sa structure et sa physiologie (on trouve une description de ses dimensions internes, des muscles du clitoris et de ses tissus érectiles ; des transformations du clitoris pendant l’excitation ; de l’éjaculation féminine…). Il est narré de façon réflexive, l’expérience surgissant du va-et-vient entre ce qui est montré et ce qui peut être appris par soi. En ce sens, il s’agit bien d’une entreprise rare et radicale de décolonisation du regard médical sur l’intimité et la sexualité des femmes. La démarche est celle d’une auto-réflexion, d’un voir par le touché, d’un partage ; c’est l’invitation à une nouvelle forme de l’expérience et du connaître.
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Outre que des femmes ordinaires apprennent à pratiquer sur elles ou sur d’autres des techniques d’interruption de grossesse, elles apprennent à évaluer les connaissances médicales disponibles, à les confronter, à les compléter en promouvant l’écriture de véritables contre manuels, comme le sera le projet collectif « Our Bodies, Ourselves58 ». De l’échange et de l’expérience, de l’auto-expérimentation et de l’auto-apprentissage, surgit un corpus de savoir pratiques et théoriques émancipateurs qui contribue à modifier les connaissances sur le corps des femmes et autonomise les femmes de l’institution médicale. Le clitoris est l’un des bénéficiaires de ce grand chambardement.
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L’orgasme clitoridien est mis en scène pour menacer l’institution de l’hétérosexualité et la société patriarcale. La jouissance clitoridienne, en tant qu’elle est auto-érotique, non pénétrative et lesbienne, devient le symbole de la puissance d’agir des femmes et le connecteur entre des groupes aux pratiques sexuelles et options politiques différents.
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Oui, écrit-elle, le clitoris est un petit pénis. Oui, son érection est similaire à l’érection masculine. Oui, « le clitorisme n’a pas d’autres fonctions que celles du plaisir sexuel ». Mais rétablir le clitoris dans sa centralité ne suffit pas. Pour qu’il advienne comme organe de l’autodétermination sexuelle des femmes, il est nécessaire d’attaquer la fonction vaginale.
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L’activité sexuelle acquiert avec eux sa finalité érotique au plan biologique et psychophysiologique. Ils produisent une définition pragmatique et hédoniste du sexuel et leurs travaux anticipent le fait que la « révolution sexuelle » est plus que la « révolution contraceptive », c’est aussi la « découverte » de l’orgasme.
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Mélanie Klein revient sur la sensibilité du vagin dès l’enfance et propose de considérer « l’envie de pénis » comme une réaction secondaire palliant la difficulté pour la fillette et la femme de soutenir leur désir.
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Le « féminin » continue de constituer un obstacle, une obscurité, un trop grand écart à la norme. Non seulement les analystes des débuts (comme ceux des époques ultérieures) ne parviennent pas à décentrer la sexualité féminine de son cadre hétérosexuel et conjugal, mais ils restent aussi définis par les conceptions les plus socialement banales du féminin, par la réitération d’une théorie naturalisante de la féminité.
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Contre son temps, Freud considère la vie sexuelle des femmes comme indispensable à leur épanouissement, mais en homme de son temps il maintient une asymétrie, une différence d’ordre ontologique entre le masculin, qui a fonction de référent, et le féminin, qui est défini par l’absence et le manque. Novateur quand il stipule que la frigidité des femmes est liée à la répression sexuelle, il se fait conservateur quand il précise que c’est d’abord le caractère « inauthentique » de l’orgasme clitoridien qui explique cette frigidité.
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À une époque où la vie érotique des femmes est un continent largement inconnu et tabou – la vie sexuelle, le plaisir et l’orgasme s’écrivent essentiellement au masculin – il convient de redonner d’abord à la clinique freudienne son caractère progressiste voire révolutionnaire. Freud s’intéresse à la vie érotique des femmes, s’ouvre à leurs souffrances et reconnaît leur sexualité (et la sexualité infantile) comme élément essentiel de leur développement.
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Il est nécessaire de relire Freud pour saisir l’impact de sa conception du développement psychique et sexuel des filles et femmes. « De la petite fille, nous savons qu’elle se considère comme gravement désavantagée à cause du manque d’un grand pénis visible », écrit-il, « qu’elle envie au garçon cette possession et que c’est essentiellement à partir de ce motif qu’elle développe le souhait d’être un homme, lequel souhait sera repris plus tard dans la névrose qui survient en raison de revers dans son rôle féminin ».
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" Il est très important pour le devenir-femme de la petite fille que le clitoris cède au bon moment et complètement cette sensibilité en faveur de l’entrée du vagin ".
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La « circoncision féminine » apparaît alors comme une solution de bon aloi pour ces femmes qui ne témoignent d’aucun intérêt pour la relation sexuelle avec leurs époux et ne parviennent pas à satisfaire leur mari.
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Quand le désintérêt d’une épouse pour l’acte conjugal est manifeste et qu’on a connaissance de l’existence de « manipulation clitoridienne », il convient de restaurer « l’épouse » dans ses instincts sexuels « normaux » et de s’orienter vers la « circoncision féminine ». Les médecins américains du début du xxe siècle s’emploient d’abord à assainir la vulve – leur idée étant qu’il faut prévenir l’accumulation du smegma (la substance qu’elle sécrète) et nettoyer soigneusement pour éviter toute source d’irritation et d’attirance des mains vers cette région de l’anatomie. À défaut, et dans une conception qui renvoie aux représentations anciennes de l’analogie des organes féminins et masculins, ils proposent de soulager la patiente en dégageant le « capuchon » clitoridien, comme on le ferait en cas de circoncision du prépuce (certains chirurgiens américains utilisent à cet égard l’expression de « clitoris emprisonnés »). Ils sectionnent alors le pli de la peau (souvent proche des petites lèvres) qui entoure et protège le « gland » du clitoris. L’enjeu est de détourner l’épouse de ses instincts sexuels malsains et de réhabiliter son ardeur pour le mari en favorisant le frottement pénis/clitoris.
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Quand le désintérêt d’une épouse pour l’acte conjugal est manifeste et qu’on a connaissance de l’existence de « manipulation clitoridienne », il convient de restaurer « l’épouse » dans ses instincts sexuels « normaux » et de s’orienter vers la « circoncision féminine ». Les médecins américains du début du xxe siècle s’emploient d’abord à assainir la vulve – leur idée étant qu’il faut prévenir l’accumulation du smegma (la substance qu’elle sécrète) et nettoyer soigneusement pour éviter toute source d’irritation et d’attirance des mains vers cette région de l’anatomie.
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Le non-respect du code d’honneur du médecin – qui a certes toute autorité sur ses patientes mais ne doit pas en abuser pour assurer sa fonction de protection de la gente féminine – le conduit à sa perte.
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Pourchassées chez les enfants et les jeunes gens, les pratiques masturbatoires le sont aussi chez les fillettes et les femmes justifiant dans certains cas des prises en charges médicales drastiques. Loin des demi-mesures, Brown affiche ainsi son mépris pour les usages connus d’application de substance caustique sur le « nerf pubien » et se propose de placer ses patientes « idiotes, épileptiques, hystériques, paralytiques, jeunes et vieilles » « sous les effets du chloroforme » et de pratiquer « l’excision sans contrainte du clitoris à l’aide de ciseaux ou d’un couteau »
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Il faut noter en effet que la loi française ne punit pas l’état « naturel » qu’est l’hermaphrodisme mais les relations sexuelles illicites qui sont généralement poursuivies à la suite de dénonciations.
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De l’analogie établie entre la physiologie imaginée des Égyptiennes et celle de ces « tribades » découle également la préconisation de l’excision. Or, les auteurs anciens ou arabes n’assimilent pas plus anatomie « particulière » et pratiques érotiques entre femmes que ces pratiques érotiques avec la nécessité de l’excision. Transférant de façon abusive les thèmes orientaux vers l’Occident, Daléchamps invente la « tribade » comme problème et l’excision comme solution.
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