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Citations de Denise Desautels (72)


Tu me regardes.
Tu dis nous serons debout
nous mettrons nos peurs
nos morts ensemble.
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Ton corps.
Pour qu’on ne s’en serve plus contre son gré.
Tu dis l’exact rassemblement de ses blessures.

De face. Un soleil gronde sous une fenêtre de feu.
Des siècles de forêts de sorcières
en lui s’agitent.
Comme si le savoir
de tout les temps s’y était emmuré.
Comme si la torture de tout les temps.
D’où date la Sorcière?
Je dis sans hésiter : Des temps du désespoir.
Jusqu’au dévorant tonitruant aujourd’hui.

Parce qu’il est encore à la mode
qu’il éclabousse tout l’emporte partout le désespoir.
Beloved éternelle.
Attention – péril
petites humaines universelles.
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inventaires III



Celles que je suis

Qui sommes-nous. Qui suis-je.
Diversement rejointe en continu douloureux.
Mon pays schizophrène confortablement ancré
aérien. Ma paume gauche contre ma cage où gronde
grande colère. Mer et monde attaquent. Et me har-
cèlent les journaux de l’aube.
Où suis-je. Mon pays par pillage.


p.203
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AHAN



bleu janvier
dur comme un cri
tu en as plein la gorge
des manèges dont on ne guérit pas

ce vieil au jour le jour repasse, possédé, on dirait
la guerre va, vient, fait des trous dans tes nuits
les animaux, les enfants, leur poitrine pâle
l’émotion fait culbuter les heures

dans la cohue, quelques corbeaux
l’angle d’un cou d’une aile
épinglé à la hâte

on entend l’épouvante
le bruit d’un organe froissé
d’un cœur blanc
les choses humaines qu’on largue
in situ

trop de chagrin alentour et un trop de ciel au-dessus
les cauchemars laissés à eux-mêmes

on regarde la flexibilité du mensonge
on te regarde t’y précipiter

astre halluciné, haletant
rêvant de ravage

rêvant
sans savoir vers quelle bouche se tourner


p.47-48
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POUR DIRE NOUS VOICI


extrait 2

Depuis — un autel mon nom d’effroi et un volcan. Ça a poussé.
Quelque chose s’est fait en mon absence. Arrivée lente à l’aveu-
gle autobiographie de mon espèce. Je commence tard à mourir
à chaque aube. Me relève tard mais rude résiste revis veux me
battre. Jusqu’aux étoiles. Dis oui nombreuse à voix violente.
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Valise et chaussures
Petit pan de ville …
  
  
  
  
Petit pan de ville et d’instants aveugles.

En solitaire s’y ancrent
certaines silhouettes silencieuses
fractions fanées de foule.

Comment décoder la peur et l’euphorie
des lents bruits tropicaux
des lents cahiers
des lentes pages de meurtrissures et d’ailes
qui rampent en pleines ténèbres plein jour
juste avant un premier essai d’envolée.

La traversée sera lourde. Au fond
nos phrases le savent
leur écho froissé sous la énième doublure
d’océan de cuir et toujours là l’accroc.
Là ce quelque chose d’implacable
s’impatiente.
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POUR DIRE NOUS VOICI


extrait 5

Or tout (re)commence à mon soudain cri. Je suis espèce
deuillante indignée. J’envisage chaque jour prochain en nuit.
Chancelante résiste. Mon poing sur des sons drus d’encre.
Mon poing retient alarme et plaie respire planète et nostalgie
future. Me voici plurielle. Nous. En force qui soulève ce qui
s’effondre. Qu’on arrache. Qui revient s’afficher aux murs
d’angle de passage des villes — espoir aux phrases mobiles.
Vieille colère rose feu qui nous a fait nous dresser. À cet
ébranlement de la configuration antique des espèces humaines.
Ombre unanime. Les rubans hurlants de Jenny Holzer s’y enfouis-
sent encore. S’ouvrent encore somptueusement l’esprit le lieu
— océan de marbre d’un pavillon des Giardini.
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une pensée inclinée vers le monde
laisse des traces
écrire est un paysage sonore
l’œil la bouche l’épaule la main
lient les mots et les choses
je suis absorbée par es intentions de lumière
par la vie comme un geste dressé
rouge vif dans le poème
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Sous les paupières
M’enfoncer vagabonde …
  
  
  
  
M’enfoncer vagabonde dans les blessures de la couleur.

Longuement nageuse.
Respirer sous cache d’écailles et de pensées.
Respirer.
Mon crawl courageux
cherche là un contrepoison.

Tout serait docile soudain.
Jusqu’à la masse d’insomnie.
Le geste simple.
Flotter.
Nourrir.
Imaginer.

Et je demanderais – derrière. Quoi.
Tu dirais presque rien. Cet organe toujours ravage
cogne. Clos.
Un grand désert occupé.
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(...)
mais le cœur en décide autrement
on croise ses désordres
comme dans un moulin
à chaque prénom s'obstrue le
souffle
et le téléphone, et les cicatrices
de plus en plus
(...)
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Parfois il n’y a rien. Aucune musique, aucun son. Que ce pur silence de ta mort qui a effacé en quelques secondes jusqu’à l’icône de ta voix.
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de jour en jour
le ciel consent à s’affaisser
mon rêve rapetisse sur l’oreiller
morsure contre morsure
les mots n’atteindront jamais l’autre
le lit est une nature morte
où les pitiés prolifèrent
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toi
  
  
  
  
toi
sans personne au bout
ni à l’intérieur
nulle part.
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crier
  
  
  
  
crier
crier catastrophe et joie survivante

puis, comme on coud, caresser

car, amis
les mains nous précèdent

caresser
ossements, avenir, cœurs dans paume douce
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Ce qui s’en va se perd …
  
  
  
  
Ce qui s’en va se perd ce qu’on
cherche à contenir
cœurs et ombres en croix.
Encadré de mémoire.

Je dis la cendre ne laisse aucune syllabe
approcher. Je dis c’est l’épouvante
dans l’ovale cœur.
Bloc. Cendre unanime.

Tu me regardes.
Nous sommes debout
nous empilons nos peurs nos morts.
Il y en a toujours eu trop.
Leur vacarme – tu le sais
jusque dans ma voix. Comme un ventre.

Et nous dénombrons ensemble
nos épuisements. Les os de nos disparus.
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Je me souviens de m’être arrêtée quelque part le long de la piste cyclable pour lire les premières pages de Miniatures, balles perdues et autres désordres [Monique Deland]; de m’être demandé si on pouvait survivre à ce qui nous hante. Tant de brasiers qui n’en finissent plus de brûler en nous.
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devant
la mémoire
le chaos
l’humanité
une main se déploie
grise, se pose
architecture
obstinément
sonore
du désir
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au milieu du monde
le rêve d’amour ne ressemble à rien
chaque étreinte est une maladresse
où l’on cherche l’oubli dans le remous
dans la certitude des corps conquis
mais le ciel et le temps tournent
agitent le fond de l’âme
désormais tout s’effacera
jusqu’à ce que respirer
ne soit plus pathétique

car les corps qui frémissent
ne sont pas des statues
leurs voix bougent et s’étendent
jusqu’aux limites du paysage
dans l’écho clair du frisson
juste au-dessus des tombeaux
comme si elles avaient des ailes
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Inventaire des odeurs
ODEURS IV / extrait 3
  
  
  
  
odeur Répits — Chambre de l'arpenteur / odeur derniers quatuors de Chostakovitch qui lancinent sombre / odeur qui monte Plus haut que les flammes beaucoup plus haut / odeur d'Une mort très douce / odeur dépaysée des doigts on y revient c'est là c'est fatal — à qui appartiennent-ils ? — au bout d'une main — à qui appartiennent-ils ? — là oui on y revient doute disparition hurlement d'oubli on dirait qui court d'une œuvre à l'autre — Sisyphe malgré cette Insensée [qui] rayonne malgré tout.
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Inventaire des odeurs
ODEURS IV / extrait 1
  
  
  
  
   odeur de ciel lucide et de pensée considérable / odeur de ce qui fait bouger dedans dehors, de ce qui parfois sauve / odeur scène écran papier — et matériaux divers — imprimé gravé dessiné délavé point tordu déchiré barbouillé détruit / odeur dentelle de colle chaude pour piéta nombreuses et fils et filles / odeur de Cendres bleues / odeur de constellations et de vautours — ces « beaux chéris » en cage au zoo de Barcelone / odeur racines bâches aériennes nageurs et porteurs / odeur désarroi des Sœurs de / odeur de petite nuit et d'angle noir. /
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