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Citations de Dominique Dussidour (26)


Matisse a raison: "Ne dessinez pas un œil, dessinez un regard" (...)
Matisse a raison : "Ne dessinez pas un bras, dessinez un geste" (p. 158)
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Mon art a été une suite d'appels désespérés émis par l'opérateur radio d'un navire en perdition . (p. 196)
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Strindberg : Je suis le plus grand peintre scandinave. Munch : Dans ce cas, je suis le plus grand poète. Un silence. Munch : je hais tout et tout le monde, sauf moi-même. Strindberg: tu as de la chance, même moi je me hais. Fin du dialogue. A Berlin, Munch et Strindberg, tous deux célèbres, viennent de faire connaissance. (p. 88)
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La seule qualité, conclut Munch, que je reconnais à l'honorable société norvégienne, aux honorables académies norvégiennes, à l'honorable presse norvégienne, c'est leur impuissance à mon égard, c'est de n'avoir pas réussi, même si insidieusement, à m'entrer dans le crâne leur couleur des choses. (p. 53)
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Un été semblable, il y a quelques années, la bride d’un sac à dos a eu cette patience. J’écrivais et je la serrais dans ma main, elle me maintenait sur la ligne de flottaison, je me noyais, je remontais, je me noyais, je remontais vers le texte.
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Une route peinte par Edvard Munch n'est pas une route à proprement parler, plutôt une ligne d'embûches, une trajectoire en partance, une distance muette. (p. 189)
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Je n'ai jamais aimé. J'ai connu la passion qui déplace des montagnes et métamorphose l'individu- La passion qui arrache le cœur et s'abreuve de votre sang. Mais il n'y a jamais eu de femme à qui j'ai pu dire: C'est toi que j'aime, tu es tout pour moi. - Edvard Munch (p. 140)
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Je ne reconnais qu'à ma peinture le droit d'en savoir plus que moi. (p. 111)
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Longtemps j'ai mieux compris la peinture que la littérature, cependant écrivant. Mes interlocuteurs étaient des peintres plutôt que des écrivains, je formulais mes questions dans les matériaux et le travail de la peinture. Dans l'atelier d'Edvard Munch je parcours le trajet inverse: de la peinture à la littérature. (p.151)
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 savoir, dis-tu d’une voix pas assez douce pour glisser sur chaque mot, pas assez légère pour s’élever à peine un peu au-dessus, savoir, dis-tu, qu’il existe d’autres temps que le présent d’aucune certitude que grammaticale, sur la tôle ondulée où va ta pensée c’est ne pas le savoir
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C’est plutôt, ce que je vais comprendre, peut-être, quelque chose qui a trait à un mouvement de penser, une émotion de penser, comme si penser avait une tête et que cette tête se penchait, s’inclinait, penser aurait également un cou, des épaules, se penchait du cou vers une épaule infiniment lointaine pour encourager, accompagner le mouvement,
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Ce que je pense peut être exact en tant que vérité mais faux en tant que formulation de ma pensée. L’important n’est pas que ce que je pense soit vrai ou faux mais que je pense exactement ce que je pense. J’attache plus d’attention à penser exactement une erreur qui est mienne qu’à penser inexactement une vérité qui ne l’est pas.
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on est avant le bien et le mal, on est au paradis terrestre, le paradis c’est ça, le paradis c’est quand on n’a pas besoin du bien et du mal pour se tenir dans une pièce, debout ou assis, à discuter au téléphone ou regarder un cerisier, c’est avant que le bien et le mal s’abattent sur ma pensée parce qu’ils ne voient pas d’autre issue
....
Celui qui inflige la douleur l’inflige au nom du bien. Celui qui tue tue au nom du bien. Le bien a des millions de visages – et il a les actes du mal.
Quelle terreur : ce bien aux millions de visages qui inflige à l’autre des millions de douleur. Qui a introduit la douleur dans le monde – ceux qui ont introduit le bien ou ceux qui ont introduit le mal ?
........
Le bien et le mal n’existent pas seule existe la distance entre les corps.
Entre le monde et moi il y a la haine connue et la douleur inconnue, entre le monde et moi il y a la main qui va attraper la hache et la lame qui va retrancher ma main, le monde continuera avec elle et je resterai planté dans son oeil comme un éclat de verre..
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Me récompense -t-on de peindre ou de me soigner ? N'Est-ce pas au docteur Jacobson qu'on accorde ce titre pour avoir débarrassé les villes de la mer du Nord de ma présence de bohème, de débauché, de provocateur de rixes et de solitaire colérique ? En réalité, n'est-ce pas le docteur Jacobson qu'on remercie ainsi de me tenir enfermé, à l'écart, n'Est-ce pas lui qu'on admire de tenter de me guérir mais de quoi: de ma peinture ou de moi ? Guérit-on de soi ? Peut-on être à soi-même une maladie ? Chacun ne souffre -t -il pas de cette infection incurable qu'est la vie, dont la mort seule le sauvera ? (p.171)
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Du narcissisme ? Docteur, vous êtes un fieffé imbécile si vous pensez que peindre un autoportrait dénote du narcissisme. On ne peut concevoir plus grand renoncement à soi que dans un autoportrait. Se peindre n'est pas se féliciter ou s'admirer. Se peindre c'est s'oublier, faire abstraction de soi, n'envisager désormais que comme circonstances négligeables son propre visage, son propre corps, sa propre histoire. C'est s'extraire de soi et se considérer à l'égal de n'importe quel objet: poussière, caillou, morceau de papier, éclat de miroir, simple présence au monde et cependant unique, peint tel, tel jour dans tel lieu, avec sa gueule de grand seigneur ou d'animal impuissant, et il faudrait que je meure ! (p. 73)
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Quand on naît la bouche broyée par la douleur de sa mère et les tympans broyés par la douleur de son père on n’a rien à dire ni à entendre. On désire les feux d’artifice qui brûlent dans le ciel en plein jour, on monte jusque sur la colline sur ses jambes grêles d’enfant de cinq ans afin de se tenir au plus près du théâtre d’ombres et on se glisse, ombre parmi les ombres, sous les buissons afin de regarder les fusillés qui tombent un à un dans les trappes souterraines où s’accomplit l’absence de la paix
broyé, on n’a pas peur
la bouche broyée ne craint aucun mensonge
les tympans broyés ne craignent aucun cri
un enfant broyé n’a plus peur
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Le jour où Honoré prit la photo qui fit pleurer Léo sous le chapiteau, une lumière dorée enveloppait la peau de Gabrielle d’une douceur qu’elle ne ressentait pas.
- Tourne-toi sur la gauche, vers la porte-fenêtre.
Elle avait regardé le ciel par-dessus le toit.
- Ne bouge plus.
Honoré dessine Gabrielle telle qu’il la voit. Bras droit replié derrière sa tête légèrement penchée, ce qui étire sa nuque. épaules dégagées. Seins qui prennent forme depuis qu’elle a eu ses règles le lendemain d’avoir fait l’amour. Pubis jaune citron. Intérieur de la cuisse tatoué d’ailes d’oiseau.
Le corps qu’il voit elle le voit aussi quand elle se regarde dans le miroir. Mais ce n’est pas le seul. D’autres corps existent sous ce corps visible. Des corps aléatoires, fugitifs, qui surgissent et disparaissent en un instant, qu’elle attrape parfois entre deux rapides battements de cils. L’un est si transparent, si léger, trace impalpable d’une absence, qu’elle voit ce qu’il y a au-delà. À l’opposé, un autre est si épais, si dense qu’il absorbe ce qui l’entoure et rend le monde opaque. Ils ne coexistent pas, ils surviennent, se succèdent. Elle voit aussi le corps solitaire qui s’est longtemps frotté au plaisir et à la douleur sans qu’elle parvienne à les séparer. Et enfoui au plus profond, propulsé à travers les années, le corps d’enfant qui ne savait pas que la mort existe. Aucun d’eux n’est le sien exclusivement, tous le sont.
(p. 226-227)
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- Tu es amoureux d’elle ?
- Bien sûr que je suis amoureux de Gabrielle, dit Léo. Comme je suis amoureux de Yolande et même d’Honoré. Comme je suis amoureux du gars qui envoie un mandat à sa famille par la Western Union, du gosse à la mèche décolorée qui fait le guet à l’entrée du centre commercial et des arbres au pied des tours. Que ce soit des saules ou des peupliers je m’en fiche, en amour je respecte l’anonymat. Ça veut dire quoi, à ton avis, être amoureux ?
(p. 168).
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Il croit voir une ombre près de lui.
Par pitié, rendez-moi la voix de ma mère quand je rentrais crotté. Des larmes coulent de ses yeux. Qu’elle me protège à nouveau des nuits de l’hiver. Il perd à nouveau conscience.
Il marche dans des prés mouillés en tenant la main de Loreline. Leurs baisers virevoltent dans le feuillage des peupliers. Un vent joufflu chasse les nuages vers la mer. Il court en sabots avec Jean Mouton et Louis Compère derrière les géants dans les rues de Saint-Quentin. C’est au carnaval du Bouffon que la bière les a saoulés la première fois. Ils sont si jeunes, ils ont tant d’énergie. Ils ne sont pas encore partis à la guerre. Ils sont encore debout, vaillants. Jean et Louis sont encore vivants. Loreline est encore vivante. Les champs sont encore bordés de haies, les vaches paissent encore dans les prés, il y a encore des papillons, des abeilles, des coquelicots et des bleuets, les teinturiers transforment encore les fleurs de guède en bleu-violet pour les drapiers qui tailleront les robes de la Vierge.
(p. 123).
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Un jour, l’enfance se déroba sous les pas de Gabrielle. Cela eut lieu là où vous vous y seriez attendu  le moins : non pas à l’école où les rivalités d’âges et de sexes sont aussi violentes et éphémères que les solidarités­ mais dans un escalier désert… désert. Quand elle atteignit le rez-de-chaussée la fillette avait perdu sa confiance dans les adultes et dans le monde qu’ils avaient construit autour d’elle. Ce jour-là, aucun de ceux qu’elle aimait ne lui fut d’aucun secours.
(p. 100)
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