Ces silences et ces non-dits sont des erreurs d'appréciation puisqu'on se tait par peur du conflit alors que c'est parce qu'on s'est tu que le conflit est né.
L’une des caractéristiques principales d’un conflit est la prédominance de l’émotionnel sur le rationnel : ce sont moins les « faits » (les mots prononcés, les gestes effectués…) qui sont en cause que les réactions affectives qu’ils provoquent. La raison essentielle en est qu’il renvoie souvent à des situations douloureuses de l’enfance (se faire gronder, être pris en faute, se sentir coupable, être rejeté…) qui n’ont pu être comprises et dépassées à l’époque, et qui resurgissent dans ces moments pénibles. À cet égard, on peut dire que le conflit a un aspect « régressif » qui rend d’autant plus difficiles, pour celui qui le vit, sa compréhension « intellectuelle » et son analyse.
Communiquer avec les autres oblige donc à gérer des exigences parfois contradictoires : s’ouvrir aux autres et se protéger d’eux ; en être proche et les tenir à distance ; communiquer pour maintenir la relation tout en sachant taire ce qui peut lui nuire ; être authentique dans ses émotions tout en abordant les situations rationnellement ; être à la fois autonome et dépendant… Et cette gestion est d’autant plus délicate et potentiellement conflictuelle que ces besoins sont tous fortement teintés d’affectivité.
Comme dans le couple, les conflits en amitié tendent à refléter la structure profonde de la relation. Or, celle-ci est marquée par le décalage entre le fantasme et la réalité, ainsi que par le déséquilibre entre les attentes et les comportements. D’où la facilité avec laquelle s’installent l’amertume et le sentiment d’avoir été déçu.
La politesse ne peut être réduite à un système formel et superficiel de règles de convenance plus ou moins arbitraires. Elle agit sur l'affectivité profonde de l'individu, sur l'image et l'estime de soi, sur le rapport à autrui. Elle est fondée sur des valeurs et des principes qui répondent aux besoins les plus fondamentaux de facilitation et de régulation des interactions sociales. C'est pourquoi elle repose sur l'adhésion et se régule dans le symbolique.
Les membres d’un groupe ont tendance à se comparer les uns les autres ; chacun cherche à vérifier, notamment, si le rapport entre les « rétributions » (le salaire au travail, les marques d’affection dans une fratrie, les notes en classe…) et les « contributions » (les « mérites », les efforts déployés, les résultats obtenus…) est le même pour tous
En effet, que se passe-t-il concrètement en chacun de nous ? Nous ne percevons pas la réalité, mais nous sommes confrontés à deux réalités : celle qui existe objectivement en dehors de nous (la "réalité de premier ordre") et celle qui est en quelque sorte l'aboutissement de nos perceptions et de nos jugements (notre "image du monde").
(p 109)
L'École de Palo Alto n’a pas « inventé » la démarche systémique.
Son mérite est d’avoir cherché à l’appliquer de façon méthodique et rigoureuse au domaine des relations humaines et notamment aux problèmes des troubles psychiques.
C’est cela qui constitue la véritable novation par rapport aux démarches antérieures de la psychologie.
(page 19)
L'univers de la communication est subjectif
L'univers de la communication n'est pas un monde d'objets, il n'a pas de réalité objective ; c'est un univers de perceptions et de significations (ce n'est pas telle chose qui compte pour moi, mais la perception que j'en ai et le sens que je lui donne) qui n'a de réalité que subjective.
(p 76)
L’approche de l’École de Palo Alto repose sur un postulat essentiel : il est impossible de ne pas communiquer car il est impossible de ne pas avoir de comportement (l’immobilité ou le mutisme absolus étant aussi des comportements) et que tout comportement est communication.
(page 38)