Dorica Lucaci

En 525 avant Jésus-Christ, Cambyse II se trouve donc aux portes de Péluse, mais le siège n'aboutit pas, car les Egyptiens résistent. Il recourt alors à une ruse pour le moins surprenante afin de soumettre la ville : connaissant la vénération des Egyptiens pour les chats, il dote ses soldats d'animaux vivants, en guise de boucliers. Selon d'autres sources, les chats étaient seulement représentés sur les boucliers, comme d'autres animaux sacrés, chiens, brebis, ibis... Aussitôt, les assiégés arrêtent de tirer par peur de blesser les animaux (ou par respect pour ceux-ci). Péluse tombe...
L'anecdote de cette victoire "facile", racontée par Polyen dans Stratagèmes et reprise par bien d'autres, témoigne de l'amour que portait le peuple égyptien aux chats. Ce peuple qui, comme l'indiquait par ailleurs Hérodote, préférait, même en temps de famine, se laisser mourir de faim plutôt que de sacrifier ses animaux sacrés.

Le XIe empereur de la dynastie Ming -Chou Hu-Tsung (1507-1566) - comblait de faveurs un chat qu'il aimait par-dessus tout et qu'il avait baptisé Schuang-Meï : paré de bijoux précieux, nourri de mets raffinés dans des assiettes dorées et promené en palanquin sur des coussins en soie, le chanceux félin bénéficiait même de caresses exquises prodiguées par les servantes les plus jolies de l'empire...
Un jour, le favori - qui endossait à l'occasion l'habit de "protecteur" de l'empereur - vint déposer aux pieds de ce dernier une pauvre souris attrapée dans le palais. Cet exploit fut loué aux quatre coins du pays et il occasionna même des poèmes de la part de son illustre maître. Lorsque le courageux chat s'éteignit, sur sa tombe on grava trois signes correspondant à une allégorie de l'homme sage, supérieur : "Tombe d'un dragon avec deux cornes"...

Wolfpack ("meute de loups" était une escadre de chasse de la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Le colonel Fred J. Christensen en faisait partie et Sinbad, le petit chat noir qu'il avait adopté en Grande-Bretagne, aussi... Enfin, en quelque sorte, puisque le beau matou accompagnait le brave colonel dans certaines de ses missions, caché dans le cockpit de son appareil. Son vaillant maître revenait toujours sain et sauf de ses missions, qui étaient, la plupart du temps, de belles réussites. Reconnu comme un as (en février 1944), Christensen avait effectué plus de 100 vols de combat et il avait abattu pas moins de 22 avions de combat allemands, ce qui lui valu d'être classé 12 ème parmi les Army Air Force et 7 ème parmi les as de la Huitième Armée de l'air. Sinbad devait y être pour quelque chose, le pilote en était persuadé.
A la fin de la guerre, en rentrant aux Etats-Unis, le colonel - qui adorait le jazz et allait troquer de bon coeur son uniforme de soldat contre celui de musicien (il jouait à la fois du piano et de la clarinette) - emmena Sinbad avec lui. Et quelle ne fut sa surprise quand il découvrit que c'était en réalité une femelle!

"Dans l’évolution intérieure d’une personne intervient, à un moment ou un autre, la routine, ou plutôt un décalage entre le cours fluide de la vie et une certaine stagnation de la conscience qui a du mal à s’adapter aux processus intérieurs – qu’ils soient affectifs, intellectuels ou spirituels – et qui devient parfois prisonnière des attitudes déjà acquises.
En effet, l’être humain porte en lui un antagonisme entre l’inertie qui le pousse à ne pas changer et l’intuition de la nécessité de se réadapter sans cesse, de se remettre en cause pour son bien individuel et celui des autres. Nous avons tous fait l’expérience de rester attachés de façon rigide à une opinion, un jugement, un rôle, une doctrine, sans nous rendre compte que les choses changent sans cesse, que la société se transforme autour de nous et qu’il est vital de nous remettre en question régulièrement ou de simplement faire évoluer notre position. Nous figer dans un état peut se révéler dangereux et mettre en péril l’idée-même que nous défendons.
Le conte de Grimm Les Deux Compagnons de route éclaire d’un sens nouveau cet aspect de notre personnalité et nous permet de réfléchir sur les façons qu’on a de rester disponibles et ouverts au renouvellement, à un changement d’attitude, et d’éviter la sclérose périlleuse dans une position acquise."
(Les Deux Compagnons de route ou la nécessité de se réinventer sans cesse)

Tantôt vu comme un bouffon de cour, tantôt comme un évêque (surprenant, n’est-ce pas ?), le Fou se déplace en oblique, et exclusivement sur les cases de la même couleur que celle où il se trouve au préalable. Pauvres fous, prisonniers de la couleur de leur point de départ : l’un se trouve ainsi sur les cases foncées, l’autre sur celles claires. Autre contrainte liée à celle-ci : ils doivent attendre que les pions soient déplacés, avant de se lancer à leur tour sur les diagonales importantes. Eh oui, les Fous dépendent beaucoup de la structure des pions. Votre stratégie devra donc en tenir compte : ainsi, on placera ses pions sur des champs de couleur différente de celle qu’emprunte le Fou pour aller et venir. Tout cela a l’air si évident quand on le dit ! Sauf que, dans le feu de l’action, ce n’est pas toujours le cas… Ce n’est pas pour rien qu’on vous répète : « il fallait y penser ! »
Mais revenons un instant à la riche symbolique du « fou du roi », ce personnage très en vogue au Moyen Âge et surtout à la Renaissance, qui porte en lui l’idée de folie, donc de chaos à l’intérieur de l’ordre établi. Ce « fou » est celui qui, pour divertir son maître, imite, se moque, détourne le sens des mots, sans renoncer pour autant à une certaine sagesse. De l’autre côté, l’évêque fut une autre figure importante dans la société. Successeur des apôtres, sa fonction n’était pas seulement religieuse mais également politique : conseiller du roi (ce dernier lui déléguait une partie de ses prérogatives), il bénéficiait même d’un certain pouvoir judiciaire en matière de crimes et de délits…
Rappelez-vous tout cela quand vous lui faites enjamber les diagonales avec légèreté, après avoir soigneusement placé vos pions sur des champs de couleur différente de celle qu’il utilise. Votre stratégie, pour être efficace, doit en tenir compte ! Ne pas prévoir la réponse de votre interlocuteur (adversaire) peut vous faire perdre la partie, alors pensez-y tant pour votre prochaine réunion au bureau que pour l’expédition familiale que vos proches attendent.

Depuis des siècles, les chats étaient présents à bord des bateaux (c’est d’ailleurs ainsi que l’espèce s’est propagée à travers le monde). Leur mission ? Exterminer les rats qui hantaient les cales. Dès le XVe siècle, les compagnies d’assurances génoises avaient compris l’importance des services apportés par les chats aux armateurs et refusaient de rembourser les dégâts provoqués par les rongeurs s’il n’y avait pas un chat à bord. Néanmoins, les chats remplissaient aussi le rôle d’animaux de compagnie auprès des marins en comblant leur solitude.

Le chat dans l'histoire, une pièce en cinq actes.

Voyager dans le temps, voyager à travers le monde, et même au-delà, vers les étoiles. Puis essayer toute la palette des sentiments, de la vénération à l'amour en passant par la haine. Leurs nuances. Leur élévation par l'art, la musique et le mythe.
Vaste programme, impossible à tenir... Je vous entends d'ici.
Et pourtant si, et même sans efforts... Il suffit de vous laisser porter d'une page à l'autre, suivre sagement le chat. Celui d'hier, celui d'aujourd'hui. Le vôtre, qui sait?

Toutes les semaines, nous apprenons par les médias que tel ou tel poste important a été pourvu – pour la première fois – par une femme. Est-ce une victoire ? À la seule condition que cette femme ait obtenu le poste en question par son mérite et non… parce que c’est une femme ! Auquel cas, voilà toute l’avancée de la société qui recule, rendant de nouveau les femmes victimes… de la société. Et ce n’est pas cette victimisation des femmes qui doit leur donner leur place, mais bien la valorisation du mérite de chacune d’entre elles, au-delà du fait que ce sont des femmes. Exalter des mérites réels, oui. Encenser, favoriser parce qu’on est femme, non. Cela leur enlèverait d’ailleurs tout mérite...

Alors, pour apprendre à honorer le chemin parcouru par d’autres bien avant nous, au risque d’irriter certains et de passer pour une douce rêveuse aux yeux des autres, j’ai limité mes choix dans le temps : avant que les femmes obtiennent – au nom d’un statut de victime – des réparations.

Louis XV appréciait également un chat persan d'une grande beauté et dont le port altier a inspiré au roi son nom : le Général... La descendance de ce chat si "distingué" fut nombreuse au point qu'il n'est pas impossible que certains des félins qui vivent de nos jours au château de Versailles en fassent partie.

Marylin la jeune, la belle, la riche, la célèbre... Elle avait tout, et pourtant un jour elle s’est ôté la vie. Cela a surpris ses fans, son pays, le monde entier. Sous le jeu des apparences, il y avait donc une autre réalité, cachée.

Anna, la femme de Lee Strasberg, l’ami à qui Marilyn avait légué ses affaires personnelles, découvre en 1982 des papiers ayant appartenu à l’actrice. Abrités dans deux boîtes, des poèmes, des réflexions personnelles, des notes sur le métier d’acteur, etc. Ces inédits en surprennent plus d’un.