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Critiques de Eddy Simon (192)
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Divine : Vie de Sarah Bernhardt (BD)

🎶Rien ne me fut facile jamais

Depuis l'enfance où j'errais

Petit fantôme sans racine

Qui n'avait rien d'une héroîne

Père inconnu et mère volage

J'étais un encombrant bagage

On me condamne dés le baptème

Eh bien, moi, je vivrais "Quand Même"



Grandir envers et contre tous

Lutter quand le vent me repousse

A la manière des marins

qui ne rebroussent jamais chemin

J'apprends la honte et l'injustice

Je sais le prix du sacrifice

Récolte t'on ce que l'on sème

Et bien moi, j'y croirais "Quand Même"



Dans cette enfance sans avenir

Où il est de mise de souffrir

Je découvre un jour dans les livres

Les mots qui enfin, me délivrent

C'est le théatre qui m'appelle

L'art de la parole m'ensorcèle

S'il faut mourir pour un poète

Eh bien moi je le dirais "Quand Même"



En route vers la célébrité

Je ne laisse rien m'arrêter

Jalousie, coups bas, trahison

Je crie, j'enrage, mais je tiens bon

Les ragots, les rumeurs infames

On ne passe rien à une femme

Qui ne doit sa place qu'à elle même

Eh bien moi, j'y resterais "Quand Même"



J'ai une cour de soupirants

On me dit croqueuse d'amant

On me croit toujours la plus forte

Pourtant je pleurs mes amours mortes

La démesure et la passion

L'emportent toujours sur la raison

Si tu ne m'aimes pas je t'aime

Tu t'en vas, je t'aimerais "Quand Même"



Ainsi va ma vie de bohème

Revers de fortune ou problème

J'ai toujours le même stratagème

A l'obstacle je réponds "Quand Même"

Ces deux mots toujours me redressent

Planche de salut dans la détresse

Payer le prix pour ce que j'aime

Tomber mais avancer "Quand Même"

Avoir peur, mais oser "Quand Même"🎶

Sa devise était "𝓠𝓾𝓪𝓷𝓭 𝓜ê𝓶𝓮"

-Marsaudon Fabienne- 2013 -

"La Dame des Poulains" album dédié à Sarah Bernhard (1844-1923)

2023 Centenaire de sa disparition,

Tout est si bien dit dans cette chanson,

Découvrez vite sa vie en Illustre à Sion.

Mais j'trouve pas d'refrain à cette histoire

Tous les mots qui m'viennent sont dérisoires

Je sais bien que je l'ai trop dit

Mais je vous le redis : "𝓠𝓾𝓪𝓷𝓭 𝓜ê𝓶𝓮"

Mémento Mori

Quitter la scène

Partir "𝓠𝓾𝓪𝓷𝓭 𝓜ê𝓶𝓮"...
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Confidences à Allah (BD)

À 16 ans, Jbara, bergère, n'a rien connu d'autre que Tafafilt. Dans ce petit village marocain perdu au coeur des montagnes, la jeune fille vit très modestement avec sa maman qui s'occupe d'elle et de ses sept frères et sœurs, de son père qu'elle n'aime pas et de ses brebis. Dans ce trou perdu, elle se dit qu'Allah ne voit pas les parties de jambes en l'air qu'elle s'octroie en échange de quelques yaourts, biscuits ou chewing-gum. Jbara, bien qu'elle ne le sache pas, est une très belle jeune fille. Priant souvent Allah, elle lui supplie qu'il se passe quelque chose dans sa vie. Tous les mercredis et les samedis, elle guette le car de Belsouss. Ce jour arrive enfin où une valise en tombe. Une belle valise rose avec de magnifiques vêtements de jeune fille et de l'argent. Heureuse qu'il lui arrive enfin quelque chose. Malheureusement, Jbara se découvre enceinte. Aussitôt, ses parents, déshonorés, lui ordonne de partir. La jeune fille va devoir dorénavant faire ses propres choix...



Adapté du roman éponyme de Saphia Azzeddine, cet album dresse le portrait saisissant et étonnant de Jbara, une jeune bergère qui, dans un pays aux fortes traditions, refuse de se soumettre à celles-ci et rêve d'une certaine liberté. Sans tabou, dans un langage le plus souvent cru et sur un ton assez léger, Jbara s'adresse à Allah, dans un monologue en voix-off. De sa bergerie de Tafafilt aux riches demeures de Belsouss, cette jeune fille au fort caractère mène sa vie comme elle l'entend, disposant librement de son corps. Un album original, surprenant et un brin amoral. Graphiquement, Marie Avril magnifie ce portrait de femme libertine, décomplexée et émouvante : un trait subtil et de superbes couleurs orientales.
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Violette Nozière : Vilaine chérie

Dans les années 30, une jeune femme se crée une vie débridée qu'elle essaye en vain de cacher a ses parents. Elle ne les respecte plus et les vole jusqu'au jour ou elle décide de les éliminer.



Une BD tirée d'une histoire vraie et qui fait franchement froid dans le dos.

Les graphismes sont très adaptés à l'époque.



J'ai particulièrement apprécié le dossier racontant la vie de la Violette, mais également son devenir à sa sortie de prison.. et pourtant elle était vouée a la peine capitale.



Une BD bien intéressante, qui vaut le coup d'œil.

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Confidences à Allah (BD)

Jbara rêve d’une vie meilleure, mais comme la majorité des femmes dans ce coin reculé du Maroc, l’autorité des hommes impose soumission et silence. Mais le jour, ou la jeune femme est rejetée par les siens, elle est bien décidée à vivre comme elle l’espère. En ayant à rendre compte de ces choix qu’à Allah. Et si la route de Jbara est cruelle et difficile, c’est celle qu’elle assume. Très belle adaptation du roman de Saphia Azzedine, avec un portrait saisissant à la fois dur et cru d’une femme prête à assumer ces choix, quitte à heurter les consciences, à remettre en cause un patriarcat intransigeant. Les dessins magnifiques de Marie Avril renforcent le parcours tumultueux de la jeune femme, et la rende à la fois charismatique et terriblement émouvante. Au cœur d’une religion qui suscite beaucoup de débats, le livre comme la BD apportent un regard intéressant et difficile sur nos croyances. Une belle réussite.
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Violette Nozière : Vilaine chérie

Octobre 1934, Violette Nozière, toute de noir vêtue, rouge aux lèvres, attend dans les couloirs d'un palais de justice...

Mars 1933, dans le quartier latin. La jeune femme rejoint son amie Maddy. Elle lui annonce alors une bien mauvaise nouvelle: elle a attrapé la syphilis, un "cadeau" de son ami Pierre. Afin de ne pas inquiéter ses parents, elle a demandé à son médecin de leur faire croire que c'est une maladie familiale. Les deux amies rejoignent dans un troquet deux hommes qui tombent sous le charme de Violette. Pour ne pas révéler sa vraie personnalité, elle leur ment en leur disant que ses parents ont une très belle position sociale, son père ingénieur et sa mère Première dame chez Paquin, un grand couturier, et qu'ils sont riches. Elle se fait raccompagner par l'un d'eux, là encore dans une très belle bâtisse et rentre chez elle où l'attendent ses parents. Sa mère se fâche aussitôt en apprenant la mauvaise nouvelle tandis que son père ne dit rien. Le soir, dans son lit, elle pense à la vie dont elle rêve. Ayant laissé tomber les études, elle rêve de liberté et de luxe. Mais comment faire dans cette famille d'imbéciles et sans ambition? Le lendemain, elle promet à sa mère d'être plus sage. Mais, bien vite les vieux démons ressurgissent. Bien qu'aimant ses parents, elle va tenter de les tuer... une première fois...



Violette Nozière déchaina le tout Paris des années 30. Jeune femme émancipée, avide de liberté et d'argent, elle a vendu son corps et commis quelques vols pour mener le train de vie qu'elle souhaitait. Dans une atmosphère familiale délétère, elle tentera de tuer ses parents en leur administrant une forte dose de comprimés et ouvrira le gaz. Sortis indemnes de cette première tentative, elle réessayera une seconde fois où son père trouvera la mort tandis que sa mère y survivra. Elle sera condamnée à mort en 1934, libérée en 45 et réhabilitée en 63.

Eddy Simon s'est emparé de cette tragique histoire, n'étant évidemment pas le premier (Claude Chabrol pour ne citer que lui), celle-ci ayant fait écho dans toute la France et de nombreux artistes de l'époque soutenant le jeune femme. Sans porter de jugement, il relate dans ce scénario rondement mené les faits tels qu'ils se sont déroulés et va droit au but. Il nous dresse le portrait d'une femme ambitieuse, sûre d'elle, mystérieuse, manipulatrice et frivole mais paradoxalement touchante. Camille Benyamina réussit un très joli travail, élégant, raffiné, au trait subtil et aux jeux d'ombre et de lumière saisissants. Elle nous plonge directement dans cette ambiance rétro, tantôt noire tantôt poétique.

Une biographie, quelques articles et des photos de l'époque à la fin de l'album pour une immersion totale...



Violette Nozière: Vilaine chérie... vilaine tout court...
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Chaque soir à onze heures

Pour ses 16 ans, dans ce chic hôtel particulier, Fran a invité toutes ses amies, dont Willa qui se trouve être aussi la petite amie de son demi-frère. La fête bat son plein et pour faire plaisir à ses amis, Willa leur joue un air de saxophone. Après la fin de son morceau, un jeune homme, Edern Fils-Alberne, la félicite chaleureusement. Il lui apprend que sa jeune sœur, Marni, qui joue du piano, formait un duo avec sa maman jusqu'à ce que cette dernière meurt. Une fois rentrée chez elle, Willa découvre un petit mot d'Edern qui lui propose de venir jouer avec sa sœur. Intriguée par la personnalité de ce dernier, la jeune fille découvre que sa mère, multipliant les relations adultérines, a été tuée par son père qui s'est ensuite suicidé en mettant le feu à la maison. En rendant visite à Edern, Willa découvre la Villa des Brouillards, une étrange demeure inquiétante. Elle fait la connaissance de la petite Marni, qui se trouve être aveugle, de Roch, le frère aîné d'Edern et d'Isabelle, sa petite amie...



Adapté du roman éponyme de Malika Ferdjoukh, cet album met en scène la jeune Willa Ayre qui fera la connaissance d'une famille un brin étrange et fantasque, notamment le mystérieux Edern et la petite Marnie, aveugle, qui, chaque soir à onze heures, est témoin d'un bien curieux phénomène. L'on plonge dans une ambiance étrange et fantastique où de lourds secrets pèsent sur cette famille. Intriguée, Willa tentera de percer ces mystères. Évidemment, retranscrire 400 pages d'un roman en un album qui en fait 94 suppose des raccourcis et des ellipses mais le duo de Violette Nozière s'en sort plutôt pas mal. Tout comme Willa, l'on est curieux de savoir le fin mot de l'histoire. Camille Benyamina nous offre de superbes planches élégantes et raffinées au trait subtil et frais. Les couleurs douces et feutrées nous plongent dans un Paris obscur et mystérieux.
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Violette Nozière : Vilaine chérie

S'il est un commandement que Violette ignora copieusement, c'est bien le quatrième qui n'est pas, comme je le crus longtemps, " va ranger ta chambre ou ça va chauffer pour ton matricule " , particulièrement usité à l'armée, mais bien " tu honoreras ton père et ta mère ".

Bon, elle le fit la gamine, mais à sa manière...



Paname, 1933, Violette à 18 ans et des rêves plein la tête.

Passe-temps favori, collectionner les amants tout en bourrant le mou de ses géniteurs logiquement inquiets quant à son attitude et l'avenir susceptible d'en découler.

Aaaaah pouvoir s'affranchir de la tutelle parentale qui l'étouffe, s'extraire de ce milieu social qu'elle abhorre et auquel elle semble promise.

Confinée dans un deux-pièces interdisant toute intimité, Violette supporte de moins en moins ce climat oppressant et ces coups de gueule journaliers.

C'est pourquoi, bien décidée à s'émanciper enfin, elle décide de jouer à "le premier qui empoisonne l'autre à gagné ".

Et à ce petit subterfuge, la fillette s'avèrera particulièrement retorse!



L'affaire Nozière défraya la chronique en son temps.

Les auteurs, visiblement enclins à respecter la chronologie et la véracité des faits à la lettre, délivrent une partoche de très haute volée.

Un graphisme si époustouflant qu'on en oublierait presque la gravité du propos.

Ils ont particulièrement travaillé le caractère manipulateur de cette jeune parricide tout en focalisant sur sa personnalité plutôt que sur le côté judiciaire de l'affaire.

" L'empoisonneuse de la rue de Madagascar " était assurément sournoise, inconséquente et dangereusement nuisible mais bizarrement, à la lecture de cette BD, difficile de vouer aux gémonies cette tragique héroïne assoiffée de plaisir et de liberté en cette période charnière qu'était l'entre-deux-guerres.



Une réussite incontestable!
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Violette Nozière : Vilaine chérie

Le fait divers aurait pu se faire oublier aussitôt –inconsciente Violette a malheureusement négligé la portée d’un caprice existentiel, et l’empoisonnement de ses parents révèle à toute la France la débauche de ses mœurs. Dans les années 30, le paysage culturel se caractérise alors par une critique sévère de la vie bourgeoise et les surréalistes, entre autres écrivains, s’emparent de ce crime pour démontrer par le contre-exemple les extrémités funestes que les rêves d’ascension bourgeoise peuvent inscrire sur un jeune esprit pourtant romantique et étourdi par « l’amour absolu ».





A notre tour, le talent graphique et narratif de Camille Benyamina et d’Eddy Simon nous enveloppe. Malgré toute l’indifférence ou la répugnance que peuvent susciter les faits divers surexploités, impossible de ne pas vouloir rester loin de cette histoire racontée avec simplicité et tristesse.

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Confidences à Allah (BD)

Quand le néant s’adresse à l’infini, ça sonne occupé.

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, l’adaptation du livre Confidences à Allah (2008) de l’autrice Saphia Azzedine. Sa première édition date de 2015. Il a été réalisé par Eddy Simon pour le scénario, et par Marie Avril pour les dessins et la couleur. Il compte quatre-vingt-six pages de bande dessinée.



À Tafafilt, petit village de montagne au Maroc, la jeune adolescente Jbara s’ennuie et elle considère que ce village c’est la mort, même si elle y est née. Elle a seize ans et elle a pris l’habitude de s’adresser à Allah dans sa tête. Il paraît qu’elle est belle, mais elle ne le sait pas. Un homme est en train de la pénétrer, et elle ne pense qu’à son Raïbi Jamila, un délicieux yaourt à la grenadine qu’on boit par-dessous, en faisant un petit trou. Elle se doute bien que ce qu’elle fait, c’est Haram. Vu qu’il n’y a rien à Tafafilt, elle se dit qu’Allah ne la voit pas. Avec un peu de chance… Elle regarde les yaourts, le paquet de biscuits au chocolat, les chewing-gums dans le sac en plastique… Lui, il gémit comme un porc. Heureusement, il est derrière. Lui, il s’appelle Miloud. Il est marron, il est amer, il la débecte. C’est un berger. Il habite dans un bled à une cinquantaine de kilomètres de chez elle. Il passe de temps en temps faire du commerce avec des mecs comme lui… Et se faire du bien avec elle. Elle, elle s’en moque. Elle a son raïbi Jamila. Pour elle, c’est le summum du plaisir. Elle est pauvre et elle habite dans le trou du cul du monde. Avec son père, sa mère, ses quatre frères et ses trois sœurs. Elle est une bergère et elle ne connait rien d’autre. Ses brebis sont tout ce qu’elle a. Non, elle a sa mère aussi. Elle aime sa mère, elle l’aime parce qu’elle lui fait pitié. Elle met des oignons dans tous ses plats pour pouvoir pleurer en paix. Le plus dingue pour Jbara, c’est qu’elle supporte son père. Son père est un gros idiot chez qui elle déteste tout ! Elle a beau essayer d’avoir pitié de lui, elle n’y arrive pas. Quand il parle, il a du blanc au coin des lèvres, ça la dégoute ! Elle sait qu’elle est injuste, il n’y est pour rien. C’est qu’un idiot !



Jbara est sortie à l’extérieur de la tente familiale pour s’adresser à Allah, lui faire des confidences, agenouillée à même le sol. Elle le remercie pour la santé de sa mère, de ses frères, de ses sœurs. Pour ses brebis, pour tout quoi. Elle veut lui dire qu’il doit être très beau et très miséricordieux, et très glorieux aussi. Mais quand même, pourquoi l’a-t-il laissée là ? Ce n’est pas une vie Tafafilt. Elle le supplie pour qu’il se passe quelque chose dans sa vie. Puis elle va s’occuper de ses moutons, tout en savourant un de ses yaourts. Le lait tourné de Miloud a tellement collé qu’elle a du mal à séparer ses cuisses. Ça tombe bien, c’est le jour du bain. Un jour, Miloud lui a dit qu’on n’était définitivement plus vierge quand on perdait tous ses poils d’en bas. Tout en se lavant, elle constate que sa touffe est toujours là. Elle se sèche et elle se sent encore plus vierge qu’avant. Elle sort de la tente de bain, sans s’être rendu compte qu’un homme s’était masturbé en la regardant. Prise d’une crampe soudaine, elle s’agenouille et vomit à même le sol.



Cette adaptation est celle d’un premier roman, d’une écrivaine née au Maroc, d'une mère française d’origine marocaine et d'un père marocain, qui n’a rien d’autobiographique, une pure fiction. Le lecteur découvre une jeune adolescente ayant grandi et habitant dans un petit hameau, dans une famille pratiquant la religion nationale, et étant devenue l’objet du désir de plusieurs hommes de la région. Pour autant, la tonalité de la narration ne relève pas du féminisme. Le lecteur voit crûment le comportement de certains hommes vis-à-vis de Jbara : un simple objet utilisé pour leur plaisir, parfois avec une forme de rémunération, des denrées pour commencer, de l’argent par la suite, d’autre fois sans aucune compensation d’aucune sorte, juste parce qu’ils sont en position dominante. D’une certaine manière, cette violence reste feutrée : elle ne prend pas la forme de violences physiques et cette jeune femme a complètement intégré ce fonctionnement systémique de la société. Elle s’y est adaptée, apprenant progressivement à en tirer pour profit pour elle-même, sans se voir comme une victime. Les choses sont comme ça, elle accepte cet état de fait et elle le vit comme étant l’ordre naturel des choses. Progressivement, elle prend conscience que le mode de vie qui est le sien est incompatible avec les préceptes de la religion, en aucune manière. Là encore, elle sait s’y adapter et elle fait évoluer son mode de vie en conséquence : elle s’éloigne peu à peu de la religion, tout en continuant à s’adresser à Allah.



Le personnage principal est également présenté comme appartenant à une classe sociale pauvre, voire très pauvre. La vie dans le village n’est pas juste simple : il n’y a aucun confort moderne. Pas d’électricité, pas de réseau et d’ailleurs même aucun téléphone portable, même pas l’eau courante. Lorsqu’elle présente ses parents, Jbara le fait comme une adolescente, sans beaucoup de nuance, mais en même temps de manière très pénétrante : sa mère qui met beaucoup d’oignons partout pour masquer ses pleurs, son père pas très futé et embobiné par le représentant religieux local, ce dernier profitant sans vergogne de la foi des personnes qui l’accueillent. La jeune adolescente souhaite une autre vie, en particulier plus confortable grâce à des biens matériels. L’écrivaine fait évoluer le statut de son héroïne grâce à une valise providentielle et une grossesse non désirée. Bientôt, Jbara a trouvé un gite en ville, et gagne même de l’argent ce qui lui permet de s’acheter des choses, autonomie relevant du délire seulement quelques semaines auparavant encore. Pour autant l’organisation systémique de la société la cantonne dans le rôle d’individu exploité par d’autres : du fait de sa condition de femme, mais aussi comme femme de ménage, comme personne entretenue, comme employée sans contrat, sans protection sociale, à la merci de la fantaisie de son employeur ou de son protecteur, ou d’événements sur lesquels eux-mêmes n’ont aucune prise.



Pour raconter cette histoire, les dessins s’avèrent assez doux. Le lecteur le remarque dès la première page avec les couleurs. Elles s’inscrivent dans un registre chaud, orangé et un peu foncé, pour montrer la ferme de Tafafilt. Puis vient la scène de sexe qui se déroule dans l’ombre de la tente : les dessins s’avèrent peu explicites, dépourvus de charge érotique, avec un pudeur dépourvue d’hypocrisie, car il n’est pas possible de se tromper sur ce qui est en train de se dérouler. Ainsi que l’artiste choisit des teintes pouvant aller du clair au foncé, toujours avec des dégradés adoucis, neutralisant toute forme potentielle d’agressivité. Même le soleil du Maroc ne semble jamais implacable, ou la chaleur accablante, ou les lumières artificielles trop vives. Les contours des personnages sont réalisés avec un trait fin, les couleurs apportant plus d’informations en termes de reliefs des corps, de luminosité de la peau, et renforçant les expressions de visage. Ce choix graphique participe également à rendre les individus plus gentils, même ces militaires qui effectuent un raid chez le cheikh ne semblent pas méchants, alors que pourtant leurs actions sont violentes. En fait la personne qui apparaît la plus mal intentionnée au regard de Jbara s’avère être la belle-mère.



Marie Avril impressionne tout de suite par son savant dosage entre traits de contour et mise en couleurs, composant des images avec une belle consistance en termes d’informations visuelles, sans pour autant qu’elles n’apparaissent chargées. Au fil des scènes, le lecteur se retrouve dans des endroits bien décrits la zone désertique de Tafafilt avec ses montagnes, les maigres pâturages, l’unique route de terre, l’arrivée en car dans la grande ville, ses rues, ses devantures de magasins, la grande demeure dans le quartier des riches avec ses pièces spacieuses, sa piscine, la cuisine, la discothèque avec ses lumières, le palais du cheikh et son encore plus grande piscine avec ses palmiers, la demeure modeste de l’imam. L’artiste s’inscrit dans une veine réaliste, un peu simplifiée, immergeant le lecteur dans un quotidien concret et consistant, que ce soient les lieux, les pièces des bâtiments et leur aménagement, les accessoires et les tenues vestimentaires, les modèles de véhicule, les gestes et postures, ou encore les expressions de visage. À plusieurs reprises, le lecteur remarque la force et la justesse des plans de prise de vue et de leurs cadrages. Les scènes de rapport sexuel ne sont pas édulcorées de manière hypocrite, et pour autant, le lecteur ne se retrouve pas en position malsaine de voyeur. Il voit Jbara se livrer à cette activité, avec son point de vue et sa force de caractère qui fait qu’elle ne se représente jamais en position de victime. Il assiste à un accouchement dans la rue, deux pages d’une intensité terrible, même s’il ne voit jamais le bébé et alors qu’il n’y a aucun gros plan sur la venue au monde elle-même. En pages cinquante-neuf à soixante-et-un, Jbara revient à Tafalit, alors qu’elle est maintenant beaucoup plus à l’aise financièrement que ses parents, et que ceux-ci la voient comme une bienfaitrice, lui rendant grâce comme à une personne digne de louanges. Le lecteur regarde la jeune femme et ressent les émotions qui la traversent, avec une solide empathie, une très belle réussite.



Comme toute adaptation, celle-ci effectue des choix par rapport au roman originel, accentue certaines intentions, en atténue d’autres. L’autrice a imaginé une trajectoire de vie pour une adolescente de la campagne qui devient une de ses femmes faciles assouvissant le désir des hommes qui ne peuvent le faire avec les femmes respectables, observant les prescriptions de la religion afin d’être des épouses dignes selon ces critères. Il s’agit d’un récit féminin, une femme rendue très sympathique grâce à une narration visuelle prévenante et nuancée. Une mise en scène de la vie d’une jeune personne, femme et pauvre, s’adaptant intuitivement avec courage et à propos, au fonctionnement systémique d’une société qui ne la ménage pas.
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Rouge karma

Adélaide arrive à Calcutta, en Inde. Elle est enceinte de huit mois mais elle n’a aucune nouvelle de son mari Mathieu depuis quelques semaines. Elle mène son enquête sur place aidée d’un chauffeur de taxi, Suresh, assez prévenant…

J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée, pour l’intrigue. Adélaïde mène une enquête sans répit dans un Calcutta bien agité. J’ai été un peu surprise par l’énergie et la motivation pour cette femme, toute proche de l’accouchement. Par contre, je n’ai pas aimé les dessins, trop fins, pas assez détaillés, trop rouge, j’ai eu du mal à différencier certaines personnes.

Très dépaysant, on découvre une ambiance très différente. Il a parfois de la chaleur humaine mais aussi des actes inhumains (sans vouloir en dévoiler trop). Bien envie de relire des romans (ou BD) indien(nes).

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Rouge karma

J'ai emprunté cette bande-dessinée pour plusieurs raisons: du d'abord les couleurs presque fluorescentes de la couverture me faisaient de l’œil alors que cette dernière était tranquillement installé bien en vue sur un présentoir. Pour cause, cet ouvrage a été sélectionné pour faire partie du Prix littéraire des Apprentis et lycées de la région PACA ! D'où la raison de mon emprunt mais seule déception, c'est que aussi tôt emprunté et aussitôt lu !



Ici, les auteurs nous emmènent en Inde où Adélaïde, une jeune femme française enceinte, et selon les graphismes, dans un état très avancé, afin de retrouver l'homme qu'elle aime et qui ne lui a plus donné de nouvelles depuis près d'un mois. Son compagnon, Matthieu, est en effet partie depuis plusieurs mois déjà pour y travailler. Au cours de sa vite en Inde, à Calcutta plus précisément, Adélaïde, qui n'a pas réussi à se faire entendre auprès des forces locales, se trouvera un allié précieux en Imran, un modeste chauffeur de taxi qui sera pour elle le meilleur des compagnons dans cette quête où ils semblent se retrouver seuls !

En effet, Matthieu ayant été engagé pas une grande firme pour effectuer des cryptages informatiques, il ne savait pas, en acceptant ce contrat, qu'il allait faire bien plus que travailler sur un simple ordinateur, ce, non seulement au péril de sa vie mais qui plus est pour des raisons qui on ne peut moins politiquement et humainement correctes. L'Inde et le Bangladesh étant des pays voisins et dans un endroit de la planète où l'eau potable se fait rare, celle-ci se monnaye parfois extrêmement cher mais cela Mathhieu ne le découvrira que bien plus tard...et c'est là que le lecteur se it qu'il y a des choses qu'il ne préférerait ignorer tant elles lui paraissent inimaginables mais que pourtant, il se doit de connaître car ce n'est pas en fermant les yeux que l'on pourra changer les choses ! Je ne vous parle pas de ce cas précis car là, le nom de la firme et son projet ne sont que fictions mais pourtant, ne nous voilons pas la face car cela existe !



Aussi, est-ce une bande-dessinée extrêmement poignante que je ne peux que vous conseiller de lire et de faire lire ! Les dessins sont naïfs mais c'est fait pour et je ne peux que féliciter les auteurs et illustrateurs pour leur performance en visant un public jeune avec un scénario aussi accusateur ! Bravo !
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Violette Nozière : Vilaine chérie

Violette Nozière : Vilaine chérie, un doux euphémisme pour qualifier cette jeune fille aux multiples faces.

Gentille fille à son papa, voleuse et mythomane profitant que ses parents lui portent pour faire les 400 coups. Quant elle sort, elle donne le change et ment encore pour se faire passer pour ce qu'elle n'est pas auprès de la jeunesse dorée parisienne à qui elle veut ressembler.

Seulement voilà, la vérité n'est pas si belle, pas autant que dans ses rêves d'ado romantique, et Violette est prête à tout pour faire de sa vie un rêve. Peu importe le prix. Peu importe si pour cela elle doit tuer ses parents pour toucher l'héritage qui lui permettra de vivre son rêve encore un peu.



Cette histoire, célèbre fait divers des années 1930 est magnifiquement illustrée par un dessin fin et sensuel qui reflète bien le Paris de l'époque.

La construction du récit, d'abord en flashback, est extrêmement bien maîtrisée et permet de garder un certain suspense, tant sur les évènements d'avant le procès, que sur l'après procès.
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Divine : Vie de Sarah Bernhardt (BD)

Surnommée par Victor Hugo "la voix d'or", Sarah Bernhardt était unanimement considérée comme la plus grande tragédienne française du 19e siècle.



Femme moderne fantasque et fascinante, elle aura bousculé les traditions et connu une destinée follement romanesque.



Sarah Bernhardt connut la consécration avec Ruy Blas, de Victor Hugo, qui l'initiera au spiritisme.



Devenue « la Divine », elle commanda un cercueil pour en faire son lit.



Tout cela on le voit dans la biographique d' Eddy Simon et Marie Avril qui nous montre une femme libre un tempérament volcanique et extremement attachante



Leur biopic se focalise surtout su les années 1870 à 1900 où la tragédienne va construire sa légende qui a fait d'elle le monstre sacré comme Cocteau qui a inventé la formule pour elle le dira



Le récit d'Eddy Simon s'article sur nombreuses scènes de dialogues insistant bien sur le coté très pugnace de Sarah Bernhardt qui n'avait pas peur de provoquer .





Les illustrations de Marie David- confidences pour Allah- à l'aquarelle et à la gouache qui s'inspire beaucoup des affiches de l'époque, sont très colorées et composées et appuient joliment ce destin follement romanesque .



Un album remarquable pour une femme qui l'était tout autant !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Violette Nozière : Vilaine chérie

J'ai découvert ce faits divers grâce a ce magnifique roman graphique, l'histoire de Violette dans les années 30 cette prostitué frivole adepte des fêtes va très rapidement vouloir plus d'argent.



Vivant dans une famille aisée elle va une première fois tenté d’assassiner ses parents mais ceux-ci en réchappent, elle va donc quelques temps plus tard chercher à les éliminer à nouveau. Cette nouvelle fois son père n'en réchapperas pas.



Le roman graphique a vraiment de très belles illustrations et le dossier à la fin de celui-ci est vraiment très instructif.



Une découverte pour moi de ce fait divers et les dessins retranscrivent très bien l'ambiance de cette époque.
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Confidences à Allah (BD)

Jbara ne doit jurer que par Rebelle, le délicat et sensuel parfum de Rihanna.

D'ailleurs Riri, si tu me lis, merci pour les royalties, eu égard à la pub gratos susmentionnée.



Née dans un bled, destinée à y mourir aussi pauvre et inéduquée que ses parents sous le regard d'Allah visiblement hermétique à la moindre de ses prières.

Qu'à cela ne tienne, le changement, c'est maintenant, qu'elle s'est dit la gamine de seize printemps attirée par le brillant de la ville.

Foi en Allah avec qui elle converse journalièrement, ok, mais surtout foi en ses courbes affriolantes susceptibles de lui faire changer de tranche d'imposition en quelques coups de reins grassement rétribués.



La mode est au support BD dès lors qu'un bouquin a plutôt bien marché.

Pourquoi pas, au regard de la qualité indéniable de ce récit sublimé par un graphisme léché, forcément, aux couleurs diaprées.



Joli portrait de femme qui aura choisi de jouir de la vie plutôt que de la subir, au risque de s'aliéner quelques esprits chagrins, fervents adeptes d'un conservatisme séculaire.
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Violette Nozière : Vilaine chérie

Une fidèle retranscription en BD de l’affaire Violette Nozière où je n’ai pu m’empêcher de mettre la tête de la talentueuse Isabelle Huppert dans le film du même nom. Parents joués par Carmet et Audran. Comment cette jeune fille est-elle devenue meurtrière ? Intrigant et saisissant. Dessins et couleurs sont jolis et vont bien avec l’époque. Pari réussi.
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Le roi Pelé : L'homme et la légende

L'éditeur « 21 grammes » continue de nous livrer des biographies d'hommes ayant eu une reconnaissance mondiale, si le choix est parfois surprenant, on passe de Martin Luther King à Steve Jobs en passant par Mère Théresa ou Gustave Eiffel. Ici, c'est un hommage au « Roi » Pelé de son vrai nom Edson Arantes Do Nascimento que les auteurs mettent en lumière. Si les prémices à l'avènement d'une star est toujours intéressante, on peut regretter que certains évènements soient occulter. Le portrait frôle l’idolâtrie, alors qu'on sait que chacun à une part d'ombre plus ou moins cachée. Cela n'empêche pas le plaisir de revenir sur les exploits d'un homme devenu « Dieu » au pays du football. Goooooooooooooooooooooooal !
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Confidences à Allah (BD)

Après le théâtre c'est au tour de la bande dessinée de proposer son adaptation du roman de Saphia Azzeddine qui nous relate dans « Confidences à Allah » le destin de la belle Jbara. Née dans un petit village miséreux et presque totalement coupé du monde, la jeune bergère âgée de seize ans se désespère de son quotidien et de ses perspectives d'avenir limitées. Un désespoir dont elle parle régulièrement à Allah à l'occasion de monologues crus mais néanmoins touchants lors desquels la jeune fille n'hésite pas à entretenir son Dieu des détails les plus intimes de son existence : « Pardon Allah de te parler aussi crûment, mais comme tu entends tout ce qu'on pense au profond de nous, ce n'est pas un mot déplacé ou deux qui vont t'offusquer, n'est-ce pas ? ». Le dégoût que lui inspire son père et les religieux du coin, ses expériences sexuelles, son goût pour le luxe, ses envies de liberté..., autant de sujets que Jbara aborde sans aucun tabou, confiante dans l'amour de son Dieu, quand bien même elle avoue avoir pleinement conscience que certaines de ses décisions risque de le décevoir. Car en dépit de ses croyances et de sa stricte éducation, la jeune fille n'entend pas se laisser enfermer par les carcans définis par la religion et la société. L'héroïne de Saphia Azzedine est bouleversante d'humanité et de sincérité et on s'attache sans mal à cette magnifique jeune femme au tempérament déterminé et volontiers joyeux qui évoluera au fil du récit d'une confiante et touchante naïveté à un nécessaire pragmatisme qui se transformera en une forme de cynisme résigné.



Il faut dire que Jabara accumule les coups durs, notamment à cause des convoitises qu'elles ne manquent pas d'attiser chez les hommes. Que ce soit pour payer son loyer, se nourrir, garder son travail, voire seulement pour continuer à recevoir les petites friandises dont elle raffole, l'héroïne comprend vite qu'il lui faudra abandonner son corps. Ce qui n'est d'abord qu'une question de survie va peu à peu se transformer en ce qu'elle considère comme une formidable occasion de pouvoir s'élever au dessus de sa « condition ». Si les hommes sont prêts à payer pour son corps, pourquoi, après tout, ne pas en profiter pour avoir accès à tout ce dont elle a été privé la majeure partie de sa vie ? Les scènes de sexe sont ainsi très nombreuses et, si elles font bien souvent naître une certaine mélancolie chez Jbara, celle-ci se garde toutefois de s'apitoyer sur son sort. Les dessins de Marie Avril ne sont pour leur part jamais voyeurs ou gênants pour le lecteur qui ne manquera pas, comme la plupart des personnages, de rester admiratif devant la beauté qui se dégage de l'héroïne. Outre la qualité des graphismes, l'ouvrage séduit aussi et surtout par l'originalité et le culot avec lesquels sont abordés des sujets pourtant peu évidents à traiter. A l'heure où des fanatiques n'hésitent pas à tuer et détruire au nom d'Allah, on découvre notamment par les yeux de Jbara un Dieu tolérant, bienveillant et aimant, à mille lieues de l'image que beaucoup s'en font aujourd’hui. La question du statut de la femme est également au cœur de l'ouvrage même si l'histoire de la jeune fille ne laisse cette fois guère de place à l'optimisme.



Marie Avril et Eddy Simon signent avec cette adaptation du texte de Saphia Azzedine un très bel ouvrage mettant en scène une héroïne décomplexée cherchant par tous les moyens à s'émanciper et qui tirera l'essentiel de sa force de son amour pour Allah. Une histoire difficile mais touchante et finalement porteuse d'espoir. A découvrir.
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Chaque soir à onze heures

De jolis dessins mais une histoire trop embrouillée pour être crédible.

Je me suis rapidement ennuyée car les personnages évoluent dans un milieu très fermé et les différentes intrigues n'ont pas toutes le même intérêt.

On a à la fois une bluette sentimentale d'adolescents, des décès suspects, une histoire de fantôme, des tentatives de meurtres, des adultères, une vengeance professionnelle... ça fait un peu trop pour la même histoire.

Grosse déception donc pour cette bande dessinée où trop de thèmes sont énoncés mais où plein de sujets ne connaissent pas de résolution ou alors trop rapides, presque bâclées.
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Violette Nozière : Vilaine chérie

Des empoisonneuses, on en connaît.

Isabelle Huppert nous a fait découvrir l'une des plus célèbres du XXe siècle, via le film de Chabrol (1978) : Violette Nozière, qui tenta à plusieurs reprises d'assassiner père et mère en 1933. A dix-huit ans elle menait déjà grand train - sorties, toilettes, aventures amoureuses - tout en vivant encore chez ses parents qui prétendaient ignorer sa double vie.



En découvrant l'album de Benyamina & Simon, on a bien l'impression d'avoir affaire à deux personnes distinctes. Le contraste est saisissant entre la jeune femme frivole et scandaleuse et l'image qu'elle donne à voir à ses parents (ou qu'il veulent voir, eux), redevenant avec eux une toute petite fille par son allure et ses comportements. Vêtue et coiffée comme une enfant sage, câline, docile, attentionnée. En apparence seulement, car elle est aussi, et surtout, capricieuse, menteuse, perfide. Mais papa-maman sont prompts à tout gober pour pardonner les bêtises de leur "Violette chérie".



La dualité de Violette Nozière est brillamment exprimée ici, de même que l'ambivalence parentale, entre honte, indignation, colère, incrédulité, indulgence et aveuglement.

Le lecteur ne cesse de se demander ce qui cloche chez cette jeune femme. Immature, mythomane, vénale, est-elle capable de sincérité hormis lorsqu'elle est amoureuse ? Quid de ses repentirs ?



Les deux auteurs signent là une belle biographie. Le graphisme m'a beaucoup plu, les couleurs, les lumières, les différentes facettes de Violette, son visage de poupée lorsqu'elle n'est pas maquillée. Cet album m'a donné envie de redécouvrir le film de Chabrol, histoire de voir si les ambivalences y sont aussi marquées.



Des compléments d'information en postface nous apprennent ce qu'est devenue cette parricide.
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