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Citations de Edouard Zarifian (165)


9. « Leon Eisenberg […] rappelait que, lorsqu'il avait commencé ses études, la psychiatrie était 'brainless', qu'elle faisait l'impasse sur le cerveau, mais que, aujourd'hui, elle est 'mindless', elle oublie le psychisme.
Les rapports entre le cerveau et le psychisme ne peuvent se comprendre que si on introduit une troisième dimension : le rôle de la parole de l'autre avec ce qu'elle véhicule de sens et de symbolique. […]
Les scientifiques s'intéressent à ce qui est commun au cerveau de tous les hommes, et les psychologues à ce qui est particulier à un seul être humain. Pour les premiers, il faut des procédures à valeur universelle, pour les autres il faut l'échange de parole dans l'intersubjectivité. […]
Pas d'équivoque, pas de confusion de mots, pas de sauts incontrôlés de niveaux de connaissance. Le biologique, c'est ce qui est universel dans l'homme. Le psychique, c'est ce qui est individuel dans l'humain. Le sociologique, c'est ce qui est culturel dans le groupe.
[…]
La science doit savoir s'arrêter aux portes du psychisme. » (pp. 209-211)
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8. « Quand on n'ose pas parler de sa souffrance psychique, c'est le corps qui s'exprime par la somatisation.
Quand on ne peut pas parler parce que règne la censure, c'est la révolte qui gronde.
Quand on ne sait pas parler parce que la parole a disparu dans la société, on ne dispose plus que du passage à l'acte. […]
Quand on n'a plus la parole, il ne reste que le geste. La parole perdue laisse une pensée rudimentaire.
[…]
La psychanalyse qui n'existe que dans et par la parole est devenue la bête à abattre. Les campagnes les plus féroces se déchaînent contre elle avec une telle violence qu'il faut en saisir les vraies raisons. […] Il s'agit de réduire et d'éliminer le dernier territoire où l'on défend la liberté de la parole. On peut observer que la psychanalyse a été interdite par toutes les dictatures. » (p. 197-198)
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7. « La parole est un acte, dont le contenu n'est pas toujours conscient, et qui constitue le seul matériel permettant de traiter la souffrance psychique. L'analyse de cet acte de parole représente la méthode de la psychanalyse.
Si parler c'est toujours parler à un autre, c'est aussi apprendre à répondre. L'enfant élabore son psychisme par le jeu des questions et des réponses, et c'est ainsi qu'il existe comme humain. Parler et être ne sont pas dissociables, et Jacques Lacan avait trouvé un joli néologisme pour désigner cette situation : le "parlêtre". On peut dire : "Je parle, donc j'existe." C'est l'homme tout entier dans sa parole exprimée. Si le langage maîtrise le monde naturel des objets et de la matière, "la parole se réapproprie le monde naturel pour le transformer en une autre réalité, propre à l'humain", écrivait Georges Gusdorf. Elle permet la rencontre et l'échange avec l'autre dans l'univers du symbolique. » (pp. 176-177)
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6. « La souffrance est subjective. Elle est individuelle dans sa vérité et seule une autre subjectivité, respectueuse de la singularité de celui qui exprime cette souffrance, peut la soulager. On a vu que c'était le corps qui fabriquait la douleur. C'est le psychisme qui construit la souffrance par rapport à soi, aux autres et au monde. […]
Les solutions venaient autrefois des religions et des philosophies. Aujourd'hui, c'est la médecine qui en propose et la neurobiologie prétend parfois remplacer la philosophie. La pilule a trop souvent pris la place de la parole ; et pourtant, on souffre encore beaucoup dans notre société. Quand la parole de l'autre nous manque, quelle gélule saura remplacer son absence ?
[…] La souffrance nous implique tout entier et engage l'être et pas seulement une partie de son psychisme. La douleur physique est localisée dans une partie du corps. La souffrance psychique, au contraire, est un événement qui nous transforme et qui ne peut être soulagé que par un phénomène de mutation. Un état nouveau sera créé grâce à la parole qui nomme la souffrance et par celui qui l'entend, permettant ainsi un échange de subjectivité. Pour soulager la souffrance, il faut être deux. Alors l'être souffrant se transforme en être apaisé, plus riche de l'expérience liée à la souffrance qu'il a connue. Il est clair que cette transformation n'est pas instantanée et demande du temps pour se réaliser. » (pp. 152-153)
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5. « On appellera "comportement" les manières d'agir communes à tous les hommes et dont les ressorts se trouvent dans la physiologie du corps et dans les cognitions du cerveau. On réservera le nom de "conduite" à la manière particulière à chacun de diriger ses actions de façon consciente ou inconsciente à partir de l'activité psychique. La conduite correcte ou non peut être modulée qualitativement. Le comportement peut être simplement inhibé ou libéré, et c'est la conduite acquise qui, chez l'humain, prend le pas sur lui. Le comportement vient du corps et la conduite de la culture. C'est ainsi qu'on oppose les comportements sexuels à la conduite amoureuse. » (pp. 97-98 note)
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4. « Vivre est un équilibre sans cesse remis en question, un dosage entre les contraintes du réel, le poids des signifiants symboliques et le monde si commode des fantasmes de l'imaginaire. Le résultat constitue notre réalité personnelle. On n'en voit pas les déterminants, mais on la vit et on la subit même au premier degré, comme si c'était le réel que l'on ne peut par essence modifier. La nature des choses ne peut changer selon nos désirs. En revanche, notre réalité personnelle, aussi accablante soit-elle, est accessible au changement si notre analyse est pertinente et si notre volonté est suffisante. » (p. 93)
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3. « L'intensité de la souffrance que l'on éprouve après une perte mesure la force du lien de dépendance que nous entretenions avec l'objet disparu. Dans certains cas, on peut, après réflexion, considérer que cette dépendance était légitime, voulue, bénéfique et accepter l'idée que notre souffrance est adaptée et justifiée. Dans d'autres, l'examen de la force du lien qui nous attachait à l'objet disparu fait apparaître une disproportion entre le réel et l'objet qui a été en fait idéalisé et magnifié par notre imaginaire. […] Il ne s'agit pas d'un mécanisme de défense psychologique primaire qui aurait pour finalité une simple consolation. Il s'agit d'une mise à l'épreuve du réel de l'objet perdu qui apparaît tel qu'il était et pas tel que nous l'avions construit. Cet exercice nous apprend beaucoup sur nous-même, sur la nature de l'idéal que nous poursuivions et il s'avère riche pour l'avenir. » (pp. 40-41)
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2. « Finalement, les expressions de la souffrance psychique occupent les niches construites par le discours culturel du moment. Les remèdes à la souffrance psychique se sont constitués selon des idéologies qui perdurent toutes, puisqu'elles appartiennent à l'histoire de l'humanité. La philosophie, qui affiche son amour de la sagesse parmi les hommes, a développé des écoles de pensée diverses, censées apporter les recettes du bonheur par des conseils de conduite individuelle.
Les religions ont développé des mythes désignant un Dieu tout-puissant susceptible d'apporter la paix de l'âme si l'on suit leurs préceptes, et si l'on communique avec lui par la prière.
Aujourd'hui, la médecine (et l'idéologie scientiste) en raisonnant par analogie avec les maladies du corps a étendu son domaine à la souffrance psychique ordinaire qui se voit traitée comme les maux de tête par l'aspirine.
Les psychothérapeutes qui, en principe, ne s'intéressent qu'au psychisme, et pas seulement lorsque la souffrance est pathologique, tentent désormais de faire entendre leurs voix qui sont aussi diverses que leurs théories et leurs pratiques. » (p. 33)
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1. « L'absence de satisfaction engendre une frustration, qui est source de souffrance, alors que sa réalisation procure du plaisir. […]
L'existence est une longue histoire de pertes d'objets, qui impose une reconstruction perpétuelle, c'est-à-dire un réinvestissement de valeur dans de nouveaux objets. La perte entraîne un état psychique pénible, dit de dépressivité, qui est un processus normal de la souffrance psychique. La dépression avérée est précisément l'échec de ce processus. » (p. 21)
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9. « La façon dont est présenté le lien entre suicide et dépression fournit un bon exemple d'une désinformation dont la finalité est de faire prescrire plus d'antidépresseurs. Des leaders d'opinion ont affirmé d'un ton péremptoire que "le traitement de la dépression constitue une prévention du suicide". Ils ont simplement oublié d'ajouter... "chez le déprimé". Depuis quelques années, le taux de suicides et, surtout, de tentatives de suicide augmente régulièrement. La consommation d'antidépresseurs augmente également. Qu'en conclure ? Soit les antidépresseurs ne sont pas prescrits aux malades déprimés malgré les nombreuses campagnes dont le médecin est l'objet ; soit le traitement de la dépression par les antidépresseurs est suicidogène ; soit, contrairement à ce que certains affirment, l'argument antidépresseur = traitement préventif des suicides est à rejeter. » (p. 213)
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8. « La majorité des consommateurs d'hypnotiques sont des femmes (66,5% contre 33,5% d'hommes). Les prescripteurs sont dans plus de 85% des cas des médecins généralistes. Quant à la répartition des prescriptions, elle varie peu avec l'âge : les 29-39 ans représentent 16%, les 40-54 ans 21,2%, les 55-64 ans 16,5%, les 65-74 ans 20,1%, les plus de 75 ans 21,5%.
Notons enfin que les barbituriques, qui constituaient autrefois l'essentiel de la classe des hypnotiques, sont réduits aujourd'hui à la portion congrue […]. Il faut dire que leurs inconvénients à long terme, surtout en cas d'intoxication dans un but de suicide, étaient si importants que les benzodiazépines les ont supplantés avantageusement. » (p. 172)
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7. « Les six produits les plus utilisés [comme tranquillisants] sont des benzodiazépines et représentent 70,8% du marché. Il est impossible de savoir dans quelles conditions, pour quel diagnostic, voire pour quel symptôme, cas médicaments sont prescrits, car il n'existe aucune donnée fiable à ce sujet. […] C'est donc de manière très approximative que l'on pense que la prescription s'effectue dans 60% des cas environ pour des troubles anxieux, des troubles de la personnalité, des pathologies organiques, ou d'autres troubles neuropsychiatriques. On sait également que l'utilisation d'anxiolytiques est revendiquée en présence de "symptômes d'allure anxieuse", chez des hypertendus, lors de cardiopathies ischémiques. On ne dispose d'aucune information pour 15% des cas environ. En fait, comme on le verra, le mot "anxiété" appartenant au vocabulaire de tous les jours, il peut suffire qu'un patient dise : "Je suis anxieux" pour que le médecin considère qu'il présente effectivement un trouble anxieux et que, dès lors, un anxiolytique lui soit prescrit. » (p. 162)
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6. « Dans notre culture, et en l'absence de toute information spécifique, on vient chez le médecin pour obtenir un médicament, non pour prendre un conseil d'hygiène. Il est plus facile de prescrire et de consommer un hypocholestérolémiant que, pour le médecin, de proposer des principes diététiques, et, pour le patient, de supprimer la charcuterie de son alimentation. L'effort personnel du consommateur de soins est en général refusé et l'élaboration de conseils demande du temps pour un médecin dont l'identité professionnelle se concrétise essentiellement par l'ordonnance du médicament. Dans un autre registre, la tristesse, l'abattement et la fatigue liés aux conditions de vie sont plus vite réglés par un diagnostic de dépression et la prescription d'un antidépresseur – si possible stimulant – que par l'approfondissement par le dialogue d'une réflexion personnelle du consultant sur les réalités de son existence, les valeurs auxquelles il tient personnellement et les changements qui s'avéreraient nécessaires dans sa vie. » (p. 141)
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5. « […] c'est à partir de ce type de documents [les manuels DSM] que naissent les concepts cliniques nouveaux dans l'esprit des responsables de marketing de l'industrie pharmaceutique. Ils seront ensuite "validés" par des leaders d'opinion appartenant au milieu médical et serviront plus tard, à défaut d'avoir découvert de "nouvelles molécules", à obtenir des extensions d'autorisation de mise sur le marché. Grâce à Cognos, nous sommes ainsi en mesure d'annoncer aux industriels ce que devraient être les "innovations du futur", à savoir, en vrac : des traitements médicamenteux des phobies sociales (timidité), de la boulimie, de l'anorexie ; un marché des troubles du sommeil multiplié par trois ; le traitement médicamenteux de l'alcoolisme et de la dépendance à la cocaïne. On propose aussi "d'éduquer le marché" des médecins généralistes. Pour cela, on produit une estimation de la prévalence des troubles dépressifs, de 1993 à 2008, dans différents pays. […] Ainsi fabrique-t-on les réalités que le généraliste aura à reconnaître dans son cabinet en 1998 ou en 2003. Tout est déjà écrit... » (p. 111)
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4. « […] la psychopathologie n'est plus enseignée que dans les facultés de psychologie. Quelle est, dans ces conditions, la réalité des pathologies rencontrées ? Sur quelles bases les diagnostics s'établissent-ils ? Dans quelles perspectives les médicaments psychotropes sont-ils prescrits ? De même, existe-t-il une différence de nature ou seulement de gravité entre les patients qui consultent le médecin généraliste et ceux qui consultent le spécialiste ? Quelle est l'incidence de ces différences sur les stratégies thérapeutiques, c'est-à-dire la mise en œuvre de moyens diversifiés d'aide aux patients ? Dans quels cas les prescriptions chez le généraliste sont-elles des prescriptions de première intention ? Dans ces cas-là, quels sont les médicaments utilisés ? Dans quels cas les prescriptions du généraliste sont-elles des reconductions d'ordonnances établies par le spécialiste ? […] Face à un patient qui se dit anxieux, qui prétend éprouver des difficultés à s'endormir et qui se plaint de fatigue, quelle sera l'attitude du médecin ? […] Quel diagnostic correspondra à cet acte médical ? Confronté à des situations qu'on ne lui a pas appris à aborder, observateur de plaintes consécutives à des difficultés sociales, le médecin, pour conserver son identité et pour ne pas rester passif, n'aura qu'une solution : prescrire. » (pp. 68-69)
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3. « La formation du médecin généraliste, avant l'arrivée souvent difficile de ce dernier sur le marché du travail, est la responsabilité des facultés de médecine. Or, bien que, semble-t-il, 30% environ de la clientèle qu'il devra examiner en pratique de ville présente des difficultés psychologiques ou des troubles psychiques, force est de constater que le médecin n'aura reçu aucune formation décente théorique et pratique pour les aborder.
Au terme de ses études, le futur médecin généraliste n'aura suivi, selon les facultés, que vingt-deux à trente heures d'enseignement en psychologie médicale, dont quelques heures seulement auront été consacrées – phénomène tout à fait récent – à la déontologie et à l'éthique. L'initiation à la clinique psychiatrique, quant à elle, qui inclut les aspects de la pédopsychiatrie et un rappel des techniques médicamenteuses évoquées dans l'enseignement en pharmacologie, sera menée en cinquante heures maximum. […] Sans vouloir caricaturer, on peut donc dire que, dans leur grande majorité, les médecins généralistes formés par les facultés de médecine n'auront jamais été confrontés directement à un malade anxieux ou à un vrai déprimé [...] » (p. 51)
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2. « Les représentations sociales véhiculées chez les médecins comme chez les consommateurs jouent aussi un rôle non négligeable. Quelques notions simples, régulièrement répétées prévalent : le médicament, substance noble qui sauve et garantit la santé des Français, explique l'augmentation de la durée de vie, permet de maintenir la productivité du citoyen, et coûte moins cher que n'importe quelle intervention humaine nécessitant du temps ; le droit à la santé, et à la santé gratuite pour tous, est un droit imprescriptible ; l'industrie pharmaceutique de la France doit être forte et compétitive dans le seul but de financer une recherche innovante ; le fléau des temps modernes, c'est le stress générateur d'insomnie, d'anxiété et de dépression, toutes maladies que l'on peut guérir par des médicaments à prescrire sur une longue durée afin d'éviter les rechutes, les récidives et le passage à la chronicité ; ces maladies sont responsables d'un coût considérable pour la nation en termes d'arrêts de travail, d'hospitalisations, etc. » (p. 49)
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1. « Qui donc est payé par l'industrie pharmaceutique ? D'une manière directe ou indirecte, on peut citer certains leaders d'opinion, qu'ils appartiennent ou non au secteur académique (c'est-à-dire au secteur responsable de la formation) ; certains experts des commissions ; les revues médicales ; les colloques ; les congrès et leurs participants ; les investigateurs des essais thérapeutiques ; les sociétés prestataires de services ; les agences de communication et de publicité ; les responsables des études épidémiologiques ; les responsables des études médico-économiques.
Résultat, rares sont les supports de l'information destinée aux médecins où l'on peut trouver une opinion, une étude, une prise de position qui soit négative, ou simplement critique, à l'égard des concepts cliniques et thérapeutiques véhiculés par la promotion. » (p. 45)
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10. « Une anxiété, cela traduit une difficulté à vivre un certain quotidien. Une dépression, cela met souvent en cause les autres et un état maniaque qui volatilise les censures et pulvérise les conventions permet d'exprimer par des paroles et des actes ce que des années de répression et de censures avaient comprimé trop fort. Tout cela a un sens qui est un appel au dialogue vrai, à l'expression enfin formulée du non-dit trop longtemps enfermé. Mais en place de la mise en cause des autres par eux-mêmes, en lieu de la solidarité et de la tolérance qui devraient se manifester, là où on attendrait de l'amour et des sentiments, que se passe-t-il ? On dit simplement : "C'est une maladie, c'est dû aux neurotransmetteurs et un médicament va effacer tout ça." Certes, il faut consulter un médecin, éventuellement recevoir aussi un traitement médicamenteux, mais il ne faut surtout pas méconnaître le message. Ce n'est pas une attitude gratuite. Reconnaître le sens de la souffrance existentielle c'est la transformer en expérience utile. C'est éviter au sujet d'admettre la fatalité et le caractère inéluctable voire héréditaire de ses difficultés. » (p. 239)
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9. « Le médicament est toujours un objet symbolique. Il est le symbole du savoir, du pouvoir bon ou mauvais de la Science ou du poison, il est toujours symbole du médecin pour le malade comme pour le médecin. Le médecin est le plus souvent incapable de considérer le médicament comme un objet technique indépendant de lui. Puisqu'il a choisi un médicament sur la base de son savoir, c'est un peu de lui-même et de son narcissisme qu'il prescrit. Le malade ne s'y trompe pas lorsqu'il lui dit : "Votre traitement ne m'a rien fait" ou "Avec votre traitement j'ai eu des nausées et des troubles digestifs..." » (p. 214)
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