AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Elizabeth Jane Howard (771)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

Un scone et un Earl grey, my dear,

*

Ah mais quelle délicieuse lecture ! Je me réjouis car ceci n'est que le 1er tome et je suis très impatiente de poursuivre les aventures avec la famille Cazalet. Une addiction certainement :)

Mais qui sont-ils donc? Un clan britannique composé de 3 générations (grand-parents, parents et enfants) vivant dans la grande demeure sise dans la campagne verte.

Cette saga époustouflante débute en 1937, l'entre-deux guerres, à l'aube de la deuxieme. On sent les remous, les rumeurs au loin.

*

A travers plusieurs voix donc plusieurs points de vue, la vie déroule son cours. L'histoire des deux étés 37-38 devient tumulteuse, chaotique, mystérieuse, émouvante, chaleureuse, très humaine en sorte.

Cette fresque familiale sous des dehors légers et bucoliques, même parfois lascive, laisse apparaître des thématiques graves telle la condition précaire féminine, l'anxiété autour de la guerre, les non-dits parentaux.

*

La psychologie des personnages est fine et complexe. Je la mets en parallèle avec la bonne série TV Downton Abbey.

Malgré la parution très tardive en France, l'auteure est une contemporaine de l'époque de cette saga. (années 50) et l'avantage d'avoir connu et observé tout ce petit monde un peu élitiste qu'on se plaît à imaginer.

*

L'élégance et la fraîcheur dans 576 pages de plaisir.
Commenter  J’apprécie          13012
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

Eté 37. les affres de la guerre de 14 s’estompent peu à peu dans les mémoires. Mais les esprits ne sont pas apaisés pour autant, pour ces anglais qui vivent dans le Sussex. Le patriarche perd peu à peu de sa superbe, mais la Duche contrôle avec efficacité et autorité l’intendance de Home Place, qui accueille pour la belle saison les trois fils, les épouses et les petits enfants, et Rachel, la seule célibataire, liée par une amitié trouble avec Sid, une londonienne elle aussi reçue dans la famille . Chaque génération se débat avec ses problèmes, amours, amitiés, querelles et confidences.







Tout semblait orchestré pour un bon moment de lecture : l’époque, le cadre, les multiples personnages. Et pourtant, ce roman m’a fait sombrer dans le sommeil toutes les vingt pages. Cela m’a paru interminable. Certes c’est 576 pages mais il aura fallu plus d’une semaine pour en venir à bout…







Est-ce le style, le trop grand nombre de personnages (il m’a fallu revenir à de nombreuses reprises sur l’arbre généalogique proposé au début, ou l’abondance de détails (vestimentaires, menus, aspect physique…), ou mon état d'esprit du moment toujours est-il que j’y ai bu la tasse.







Donc pas de suite pour moi…
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          11817
La Longue vue

L'incipit est superbe, promenant son regard dans une demeure bourgeoise de Campden Hill. Nous sommes en 1950 chez les Fleming pour un diner célébrant les fiançailles du fils. Mais la fête est bien peu joyeuse. La plume caustique d'Elizabeth Jane Howard balaye les différentes pièces qui accueillent ce très empesé rituel social, se pose sur les personnages et plus particulièrement sur Antonia, la mère, 43 ans, qui semble constater avec résignation, émotionnellement épuisée, le froid avenir qui l'attend : des enfants promis au gâchis amoureux, son propre mariage à bout de souffle.



« Elle se brossa les cheveux, se peigna, se coiffa, en se demandant à quel âge les gens étaient les plus vulnérables. Lorsqu'ils étaient très jeunes, pleins de cette merveilleuse résilience, amoureux d'eux-mêmes et de quiconque les aimait ? Plus tard, quand ils pouvaient comparer leurs expériences passées et que celles du futur commençaient de s'amenuiser ? Ou plus tard encore, au milieu de la forêt, quand les arbres devant eux étaient si tristement semblables à ceux de derrière, les broussailles de leur passé s'accrochant à eux et les lacérant au passage ? Peut-être fallait-il attendre le moment où même pour les myopes, l'inexorable fin était en vue – la petite clairière où s'allonger, immobile, et s'endormir du sommeil des morts.



J'ai rarement lu un roman qui décrit et affine avec une telle acuité le statut changeant d'une femme née dans un milieu bourgeois de la première moitié du XXème siècle, à une époque où les hommes n'ont pas à expliquer leurs actes ni à s'en justifier, alors que la plupart des femmes vit dans la quête de leur approbation et la dépendance qui s'en suit.



Le récit est divisé en cinq sections. De 1950 à 1926, les chapitres remontent le temps pour raconter à rebours la chronique intime du mariage malheureux d'Antonia avec l'odieux Conrad qui lui balance cruellement, avec une désinvolture inouïe : « J'ai été extraordinairement amoureux de toi, autrefois. »



Au fil de cette chronologie inversée, l'autrice dévoile les différentes strates de ce mariage, révélant les moments clés, les signes avant-coureurs du désenchantement à venir, les lignes de fractures qui se creusent. On pourrait penser que ce dispositif pourrait annuler le suspense ; au contraire, j'ai trouvé qu'il l'entretenait. Elizabeth Jane Howard maîtrise totalement sa narration, maniant brillamment les ellipses temporelles, sachant précisément quand et comment interrompre le fil pour passer à la séquence suivante.



Au départ, Antonia semble une étrangère que l'on regarde à distance comme on regarderait une femme aisée vivant dans l'opulence que l'on jugerait indécente de se plaindre. Et puis, au fil des pages, elle perd de sa raideur, on oublie son statut social et on voit juste une femme qui a été mère, épouse, jeune mariée, jeune fille, pion décoratif façonnée par ses parents puis son mari. On reçoit les échos qui ont été semés à travers le portrait des personnages féminins secondaires semblant former un triste choeur féminin. Elle se fait progressivement chair jusqu'à la dernière section (1926) où on comprend tout ce qui a fait ce qu'elle est en 1950. Et cela m'a profondément touchée de pénétrer ainsi dans l'intimité d'Antonia.



Je n'ai pas lu la saga des Cazalet. C'est donc avec La Longue vue que je découvre cette écrivaine anglaise. Et je suis totalement sous le charme de l'élégance de son écriture, de la précision de ses phrases qui capturent admirablement les émotions, les flots d'angoisse souterrains comme les espoirs ou les vulnérabilités. Sans tapage ni fracas, avec subtilité et une intelligence teintée d'une ironie désenchantée qui pourtant reste empathique.



Il faut vraiment que je lise Etés anglais !!!

Commenter  J’apprécie          11617
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

Si comme moi, vous pensiez que ce roman surfait sur la vague de la série télévisée Downton Abbey, sachez qu'il n'en est rien...

Premier tome d'une saga qui en compte cinq, le premier ( Etés anglais) est sorti en Angleterre en 1990, soit vingt ans avant la première diffusion de Downton Abbey ( 2010/2015 ) qui, elle , raconte les années 20...



Ce tome de la saga des Cazalet aborde le quotidien d'une famille anglaise aisée sur trois générations entre 1937 et 1939. Et si on aperçoit un peu de la vie des domestiques, le temps que l'auteure leur consacre est peanuts par rapport à Downton Abbey. Les Cazalet habitent une immense maison dans le Sussex, avec leur fille Rachel qui ne s'est pas mariée, on comprendra pourquoi après. Viennent leur rendre visite, un mois tous les étés , les trois fils, accompagnés de leurs épouses et enfants. Trois générations qui vivront sous le même toit, et qui au fil des années vont accueillir belle famille, perceptrice, amie et plus, à l'aube de la seconde guerre mondiale.

Avec tout ce petit monde, et ce brassage de générations, les thèmes abordés seront multiples...

Place de la femme, homosexualité, adultère, éducation, inceste,grossesse, traumatisme de guerre, pauvreté, pension...

Vers la fin de ce premier épisode, on sent que ce fragile équilibre va basculer avec la guerre, que l'insouciance de certains se fissure.

Elizabeth Jane Howard étant née en 1923, elle a vécu tout ce qu'elle met en scène dans ce roman. Ça se sent. Authenticité et sobriété sont les deux mots qui me viennent à l'esprit . Elle avait soixante-sept ans , lors de la sortie de ce livre, et ça aussi , ça se sent. le ton est "posé", élégant, les personnages ne sont pas abordés comme aurait pu le faire une jeune auteure contemporaine.

Elle ne leur fait aucun cadeau, elle n'essaie pas de nous les faire aimer, elle n'est pas "racoleuse". Ils sont ce qu'ils sont , non lisses , mauvais et bons, aimés par certains, détestés par d'autres, humains en somme ....

Et si on se perd un peu parfois, dans les prénoms, dans les liens qui unissent toutes ces personnes, on peut toujours aller consulter , au début, l'arbre généalogique de la famille Cazalet.

La parole de la fin à une certaine Sybille Bedford, qui résume bien ce que je pense de cette série dont le prochain tome devrait sortir en Octobre : " Avec le temps, ces chroniques, comme celles de Trollope, se liront comme des classiques sur la vie en Angleterre et sur notre siècle."

Intéressant, instructif et agréable à lire...

Commenter  J’apprécie          10321
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

Coup de cœur !



Depuis le temps que je voyais passer les avis sur Babelio, cette saga familiale dans l'Angleterre de l'entre-deux-guerres me faisait vraiment de l'œil et bien m'en a pris de me laisser tenter et emmaillotter dans ses filets.



J'ai vraiment beaucoup aimé l'atmosphère, le rythme en chapitres courts et la galerie impressionnante de personnages. La dernière saga familiale qui m'a envoûtée de même est l'inoubliable "Jalna" de Mazo de La Roche. J'ai retrouvé chez les "Cazalet" la même verve dans l'action, la même fraîcheur des caractères, la même sympathie ou antipathie des personnages avec cette approche quasi sociologique si pleine d'intérêt.



L'entre-deux-guerres est une période si à part dans l'histoire contemporaine, il s'y est passé un tel renversement des opinions et des us, les mutations ont été si profondes que c'est avec plaisir que j'ai vu évoluer les membres de cette très nombreuse famille dont trois générations se retrouvent dans la maison de vacances dans le Sussex, chaque été.



Et cerise sur le gâteau, l'atmosphère à la "Downton Abbey" avec une partie de la narration consacrée aux personnages ancillaires a renforcé mon intérêt et mon attachement pour chaque protagoniste. Idem avec les enfants qui tiennent une très large part du récit.



Il est aussi hélas assez terrible et poignant de lire dans ces pages la menace proche de la Seconde Guerre mondiale dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. A lire "Etés anglais", j'ai été malheureusement obligée de constater que l'homme n'apprend décidément jamais de ses erreurs.





Challenge MULTI-DEFIS 2022

Challenge PAVES 2022

Challenge PLUMES FEMININES 2022

Challenge XXème siècle 2022
Commenter  J’apprécie          823
La Saga des Cazalet, tome 4 : Nouveau départ

Plus qu' heureuse d'avoir eu en main , le tome 4 de cette délicieuse saga, et en même temps, je ne peux m'empêcher d'anticiper, de me dire qu'il ne m'en reste plus qu'un à lire, que ce magnifique bonheur de lectrice sera bientôt fini, qu'il sera temps alors de leur dire adieu, de tourner la page..

Comment fait Elizabeth jane Howard pour réussir à nous éblouir à chaque fois ?



Quand on retrouve les Cazalet dans ce tome, on est en 1945. L'Angleterre séche ses plaies, la famille revient à Londres, quitte la maison de campagne où ils ont vécu tous ensemble pendant la guerre, repoussant les murs, se soutenant, tenant bon, vaille que vaille...

Et avec ce (nouveau ) départ, chaque couple se retrouve seul. Les problèmes qui étaient sous-jacents , noyés dans la masse, sautent aux yeux. Rupert est réapparu. Il a laissé la femme qu'il aime en France pour retrouver famille et épouse..

Hugh est bien seul.

Edward quitte la sienne pour sa maîtresse.

Et les enfants ont bien grandi... Polly, Clary, Christopher, Louise, etc... Chacun avec ses problèmes.

Et l'on s'aperçoit, nous lecteurs , que le seul qui s'en occupe , n'appartient pas vraiment à la famille. Archie, l'oreille de toute la famille, Archie qui s'oublie un peu dans l'histoire, à moins que...



Raconté comme cela, ça fait mièvre . Il n'en est rien.

Une fresque élégante, raffinée, romanesque, terriblement réaliste, terriblement touchante ( même si certains membres de la famille sont des monstres d'égoisme pour nous, lecteurs du XXI ° siècle!. On s'aperçoit que la parentatlité a beaucoup changé. Ciel ! Ces gens ne s'occupaient jamais de leurs enfants ? )

L'auteure nous offre une saga d'une rare qualité. Ultra documentée (on s'y croierait !); ultra riche (on compte environ une quinzaine de personnages et jamais le lecteur ne se perd car il y a un arbre généalogique au début).

On y apprend des tas de choses sur l'Angleterre de cette époque, sur Londres, sur la façon dont les gens vivaient ( En vrac : premiers divorces, homosexualité, tickets de rationnement salaire des joueurs de foot ...

Le monde reprend vie après la guerre ( Nouveau Départ couvre la période 1945/1947). Avec le reste du monde, la famille Cazalet reprend son souffle... Sont-ils plus heureux ? Sont-ils plus "sages" ? J'aimerai vous dire que oui, mais la nature humaine est ainsi faite , que non, pas vraiment ...



Si vous avez aimé Downton Abbey, vous aimerez obligatoirement la famille Cazalet .

Une série magistrale, réaliste, délicieuse, riche, addictive, et élégante.

Si élégante...



PS : Le tome 5 devrait sortir bientôt " La Fin d'une ère".

Cette saga a été adapté en série télé par la BBC .

( J'implore le dieu des plateformes de la sortir rapido, en Vo sous titrée ;-)

Commenter  J’apprécie          716
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

Merci Reine pour le prêt , ma médiathèque est toujours fermée ....



C'est finalement une chance d'avoir découvert cette excellente saga d'été: chronique captivante de la société anglaise durant l'été 1937, un classique sur la vie en Angleterre du XX ° siècle.



A Home Place, au coeur du Sussex, femmes de chambre, cuisinières, filles de cuisine , chauffeurs , garçons d'écurie sont sur le pont , la famille Cazalet, les grands - parents , Kitty dit La Duche et William Cazalet alias le Brig orchestrent le ballet avant l'arrivée des trois fils de Londres : Hugh l'aîné , revenu blessé de la grande guerre, une main en moins , en proie à de terribles migraines, le très séduisant Edward, et Rupert le peintre , trop jeune pour être allé combattre, leurs épouses Sybil, Villy et Zoë , leurs enfants : Polly, Simon, Louise, Teddy, et Lydia , Clary et Neville., et les gouvernantes .

Tous ces personnages de la grande bourgeoisie :( Fortune par des investissements dans le bois et l’industrie ) sont dépeints avec méticulosité , finesse, élégance et ingéniosité.

Où dormira Clary , adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle- mère Zoë?

Quelle robe portera Villy , ancienne ballerine , désormais mère au foyer?



Polly , fille aînée , d'Hugh et de Sybil , terrorisée à l'idée qu'une nouvelle guerre éclate s'entendra t - elle avec Louise , fille aînée du séduisant Edward et de Villy qui rêve à son futur destin d'actrice ?



Rachel,la seule fille de la Duche trouvera t- elle le temps d'ouvrir la précieuse lettre de son amie de coeur Sid ?



Cette fresque familiale , profondément humaine , chaleureuse où les enfants occupent une place très importante se révèle dès les premières pages addictive,.

Elle happe le lecteur...



Avec talent et finesse , limpidité , l'auteure restitue les postures des uns et des autres, les chamailleries, les dialogues , les inquiétudes, les questions des enfants, la toute puissance des hommes, ou leur impuissance .....leur traîtrise ...



Avec empathie et humour , charme et élégance, ironie subtile , elle décrit avec acuité la condition sociale misérable des femmes même celles dont la vie matérielle est privilégiée : pas d'études pour elles, réservées aux fils, maternité imposée sinon subie, l'hypocrisie des relations de cette société anglaise entre pique - niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, cérémonie du thé, inventaire des lits de camp et recherche effrénée de masques à gaz à la fin de l'été 1938....



Elizabeth Jane Howard ( 1923 - 2014) entraîne le lecteur avec une grâce indicible, une poésie sage, rayonnante d'humanité au coeur de la vie intérieure des personnages : leurs émotions , leurs faiblesses , leurs préoccupations, les loyautés cachées ou non de cette famille anglaise nombreuse du patriarche vieillissant , à la femme de chambre, à la cuisinière dévouée , au nouveau - né William si attendrissant en passant par la ribambelle des cousins et cousines . ...

Cette fresque de famille ambitieuse, ses excellents personnages soignés, observés avec ingéniosité et perspicacité, émouvante , prenante, drôle , puissante devrait plaire à beaucoup. ...

Une saga merveilleusement écrite : so british, 555 pages édition Quai Voltaire

Les aventures des Cazalet se poursuivent dans le tome II de la saga : À rude épreuve , à paraître en octobre 2020 .

Puis plus tard tome III Confusion et IV Nouveau départ .

Cette saga a été adoptée en série pour la BBC.



Elle est devenue un classique contemporain du Royaume - Uni.



«  Ah , mon amour, soyons fidèles

L’un à l’autre : le monde, bien qu’il semble

S’étendre devant nous comme un pays de rêve

Aussi varié que beau et neuf .... » .



Rencontres de poètes Anglais Matthew Arnold .

Commenter  J’apprécie          689
La saga des Cazalet, tome 2 : A rude épreuve

Deuxième tome de la saga des Cazalet qui démarre en septembre 1939, alors que la Pologne est envahie et que la famille apprend grâce à la TSF, l'entrée en guerre de leur pays...

Les demeures de Londres vont être abandonnées au profit de la campagne et ne serviront ( éventuellement ) qu'aux maris. Tout le monde se replie dans le Sussex chez les grands-parents ( le Brig qui perd la vue et la Duche ).

Leurs deux plus jeunes fils s'engagent, Hugh ne pouvant pas à cause de sa main perdue lors de la première guerre mondiale.., et puis il faut bien une personne pour tenir l'entreprise ( leur commerce de bois à Londres).

La cohabitation se passe le plus civilement possible. Les murs de la maison "reculent" généreusement pour recueillir amis , gouvernante et invités de passage. Il y fait parfois froid , les tickets de rationnement apparaissent , mais on essaie dignement de maintenir les choses comme elles étaient.

Les enfants sont tenus à l'écart des informations et du fracas de la guerre le plus possible, à leur grand désarroi. Tenus à l'écart des secrets aussi...

Mais c'est l'année où leurs oreilles traînent plus que jamais, ou les enfants Cazalet s'ouvrent au monde dans ce qu'il a de plus cruel et désespérant. Comment imaginer un avenir alors que la guerre est à votre porte ? Que les bombardiers vous survolent. Entre héroïsme , égoïsme, naïveté, amitié, chagrin, solidarité, les enfants Cazalet grandissent et mûrissent envers et contre tout. ( Il est hallucinant de voir comment on traitait un enfant endeuillé...)

Et les adultes de se débattre dans leurs couples respectifs, entre adultères, adoration, et perte abyssale...

Plus intense encore que le premier tome, l'auteur ne faiblit pas, et livre une saga passionnante sur la guerre, et ses effets dévastateurs, mais aussi, les petites joies, la vie qui continue, les petits plaisirs. j'ai compté environ quatorze personnages dont on suit la vie, pas à pas, en cette année 39. Basculant sans arrêt entre ceux qu'on adore, ceux qui nous dégoûtent, ceux qui nous amusent, ceux qui nous attendrissent, ceux qu'on aimerait revoir, ceux qui évoluent dans le bon sens, ceux dont on craint qu'il ne leur soit arrivé quelque chose de grave, celui à qui on dit adieu...

Sourires, larmes, coeur serré.



Une série d'une immense qualité psychologique et historique, dont l'écriture hyper imagée, décrit chaque chose comme si on y était, une écriture cinématographique dont je viens d'apprendre qu'elle avait été adaptée en série...( Je vais me jeter dessus ! )

On nous annonce "Confusion" pour Mars, puis il faudra attendre un an pour le tome 4, et peut- être encore un an pour le 5... Alors j'avoue avoir triché et lu les résumés en anglais, histoire de grappiller quelques informations ...



Une saga élégante, précise, racée, fluide, délicate, amusante, émouvante, prenante, intelligente, instructive, bouleversante, distrayante .

Je recommande la fréquentation à haute dose de la famille Cazalet...



" Portrait d'un monde qui prend le thé au bord de l'abîme."

écrit magnifiquement le journal Sud Ouest.

C 'est exactement ça ...
Commenter  J’apprécie          663
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

L'été, n'est-ce pas la plus belle saison ? Qui nous permet de nous retrouver en famille et de vivre pleinement ?

C'est cette saison qu'à choisi Elizabeth Jane Howard pour nous conter la saga des Cazalet. L'histoire d'une famille anglaise qui se retrouve tous les étés dans le Sussex chez leurs parents.

Mais, tous les étés ne sont pas insouciants, surtout la fin de l'été. Il y a eu celui, de 1914 où trois des fils Cazalet sont partis combattre lors de la première guerre mondiale. Ils n'en sont pas revenus indemnes moralement et physiquement, l'un d'entre eux, y a perdu sa main.

À peine vingt ans ont passés, que l'ombre de la guerre recommence à planer au-dessus de leurs vies, en cet été 1937.

Le roman se déroule lors de ces deux étés, 1937 et 1938. Les hommes sont de plus en plus convaincus que cette seconde guerre va éclater.

Mais la vie est encore là, Elizabeth Jane Howard nous campe merveilleusement bien ces hommes et ces femmes de cette étonnante famille qu'ils constituent. Avec des mots pudiques mais réels, elle nous parle de la vie de ces femmes dont la seule mission est de se marier et d'avoir des enfants. L'homme décide encore de leur vie au quotidien même s'il y a certaines émancipations comme Rachel, la fille du clan qui ne s'est pas mariée et flirte sous couvert avec une artiste à demi-juive. Ce qui permet d'ailleurs à Elizabeth Jane Howard de donner la teinte de l'antisémitisme qui existe alors en Angleterre.

L'écriture du roman est légère, remplie de moments insouciants comme les pique-niques et les baignades. Néanmoins, elle nous décrit très bien cette ambiance en demie- teinte de cette nouvelle apocalypse qu'engendra la seconde guerre mondiale.



Je lirai avec plaisir le deuxième tome qui sortira en octobre en poche.
Commenter  J’apprécie          6010
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

Etés anglais est le premier tome d’une saga en cinq volumes, dont l’éditeur a prévu d’échelonner la publication sur plusieurs mois. Un lancement ambitieux, qui fait immanquablement penser à celui de L’Amie prodigieuse d’Elena Ferrante, il y a quatre ans.



La saga des Cazalet n’est cependant pas une œuvre nouvelle. C’est la traduction française de Cazalet chronicles, publiée dans les années quatre-vingt-dix en Grande-Bretagne. Son auteure, la romancière Elisabeth Jane Howard (1923-2014) s’était inspirée de sa propre expérience pour décrire la vie quotidienne d’une famille britannique aisée, dans le contexte historique des années trente et quarante. La série avait été adaptée pour la BBC en 2001.



Les Etés anglais du livre sont ceux de 1937 et 1938. D’une année à l’autre, la tension monte en Europe. En Angleterre, où les adultes n’ont pas oublié les horreurs d’une guerre terminée à peine vingt ans plus tôt, se propage la menace d’un nouveau conflit, allant jusqu’à la psychose d’une invasion allemande. La population se prépare. A la fin de l’été 1938 (et donc du livre), le Premier Ministre Chamberlain revient de Munich avec un accord de paix. La plupart y croient…



Dans ce contexte historique angoissant, le livre brosse le quotidien de trois générations de membres d’une famille de grands bourgeois, dans les beaux quartiers de Londres, puis dans le Sussex, non loin de la mer, où le chef de famille, William Cazalet, sans forcément consulter Kitty, son épouse, ne cesse d’acquérir des biens et d’engager des travaux, afin d’accueillir le plus grand nombre de proches, au cas où Londres serait bombardée ou gazée. A l’approche de ses quatre-vingts ans, malgré une petite baisse de ses facultés, il est toujours le président d’une entreprise de négoce de bois précieux, mais ce sont deux de leurs fils, Hugh et Edward qui sont aux manettes. Un troisième fils, Rupert, est artiste-peintre.



Avec un sens aigu du management, Kitty Cazalet dirige de main de maître une maisonnée qui atteint une cinquantaine de personnes, dont une vingtaine de domestiques et une quinzaine d’enfants de tous âges. Elle peut compter sur leur fille Rachel, restée célibataire, et sur deux brus, Sybil et Willy, dont elle respecte l’indépendance de mères de famille ; c’est un peu plus compliqué avec la troisième, Zoë.



La place des femmes est strictement conforme à l’esprit de traditions victoriennes encore vivaces. Les épouses sont au foyer, où elles encadrent le personnel de maison, effectuent quelques tâches de tricot, passementerie ou reprisage, font du shopping et participent éventuellement à des activités caritatives. Les domestiques acceptent sans rechigner de n’avoir aucun projet familial. Il est enfin bien établi que les femmes qui se respectent ne prennent aucun plaisir dans des rapports sexuels conjugaux qu’elles subissent avec patience, en dissimulant leur dégoût pour ces choses-là. Mais il peut arriver que…



Les deux cents premières pages sont un peu ennuyeuses. On est vraiment dans le détail de la vie quotidienne, avec beaucoup de précisions sur la préparation culinaire des repas ou sur les vêtements et sous-vêtements portés par chacun. Puis le récit s’organise comme dans les séries TV. On passe successivement en revue le quotidien de chaque personnage et on finit par s’attacher à certains.



Dans les premières pages, j’ai cru déceler une sorte de consonance anglaise dans le texte français. Je me suis demandé si la traductrice avait voulu en rajouter dans la « couleur locale » et cela m’a contrarié, car la fluidité de ma lecture en pâtissait. Par la suite, j’ai trouvé la traduction plus légère et élégante. L’auteure avait adapté son écriture à chaque personnage, ce qui est assez plaisant, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants et de jeunes adolescents, qui expriment des fantasmes de leur âge.



D’après ce que j’entends, la saga devrait plaire à celles et ceux qui ont aimé la série Downton Abbey, que je n’ai personnellement jamais regardée. Pour ma part, j’ai lu Etés anglais avec plaisir, mais compte tenu de la longueur un peu lénifiante du livre, je ne sens pas prêt à m’atteler aux quatre volumes qui vont arriver. Tant pis pour la suite des aventures de la famille Cazalet.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          561
La saga des Cazalet, tome 2 : A rude épreuve

Quel plaisir de retrouver cette chronique captivante de la société anglaise , classique de la vie en Angleterre au XX° siècle !



Mais que de changements en septembre 1939!



Si on retrouve à Home Place, cette grande famille, femmes de chambre, cuisinières , chauffeurs , filles de cuisine , grands - parents Kittie dit La Duche, et William Cazalet alias le Brig, parents, enfants et bébés : Will et Roland , on ferme les demeures londoniennes les unes après les autres pour se mettre à l'abri dans le Sussex , où les préoccupations de chacun sont interrompues régulièrement par les raids allemands .



L'auteure s'attache et se concentre sur le destin des aînées des trois fils , devenues de grandes adolescentes : Polly, la fille aînée de Hugh, et Sybil,

apparemment obéissante , se dit «  sans vocation » , bricoleuse, elle se tourne vers les discours pacifistes de Christopher, tentant de saisir les conversations privées entre adultes , aimant le rangement , troublée par le mutisme de ses parents ….



Louise , la fille d'Edward et de Villy, fascinée par le théâtre , fait ses débuts dans une sinistre scène de province , cache beaucoup de choses à ses proches , fume et porte des pantalons , au grand dam de sa famille .



Clary, fille de Rupert et Isobel, ( décédée à la naissance de Neville en 1930 ) meilleure amie de Polly , qui rêve de devenir écrivain , renseigne chaque minute de sa vie dans des carnets , élabore mille scénarios pour expliquer le silence de son père disparu sur les côtes françaises , serait - il devenu espion grâce à sa connaissance de la langue française aux côtés du général /Charles-de-Gaulle?



Zoê , la deuxième femme de Rupert met au monde une adorable petite fille Juliet qui ne connaîtra peut - être jamais son père …..



L'auteure restitue avec virtuosité la petite histoire mêlée à la grande : les chagrins et les frustrations de la guerre, le choc, la patience angoissée , les espoirs abandonnés , les détonations sourdes des canons anti- aériens , la capitulation de la France , les rationnements, les raids , l'explosion des scieries comme des barils de poudre , les maisons démolies , réduites à l'état de gravas et les centaines de personnes tuées ou blessées , le bourdonnement continu des avions , les terribles événements encours .



Tous les personnages sont à la fois complexes et attachants , le lecteur est entraîné avec grâce et discernement dans le ballet de leurs émotions ,

peurs , incertitudes , loyauté ou non, désirs ou non inavouables , secrets chuchotés , débats passionnés, chamailleries, petites misères non avouées .



Les thèmes de la maladie , du deuil, de l'amour, de l'amitié , de la franchise , de la vraie empathie de la solidarité , des secrets , sont développés avec charme, intelligence, profondeur et élégance .



Sont décrites aussi la condition des femmes de cette époque dont la vie matérielle était protégée mais pas encore beaucoup d'études pour elles , la toute puissance des hommes , leur traîtrise ou leur muflerie .



Cette saga ,fluide , émouvante , captivante, prenante ,minutieuse , respire le charme indéniable des romans de la littérature anglaise —- so britsh ——-

Un regard élégant , clairvoyant , distrayant , bouleversant , délicat , drôle, sans complaisance , lucide et précis !

Formidable !Un régal ! C'est mon sentiment ,à lire sans modération durant l'été si ça vous dit ……

À moi le troisième tome !
Commenter  J’apprécie          556
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

En ce mois de juillet 1937, Home Place est en pleine effervescence. Dans leur demeure du Sussex, la Duche, le Brig et leur fille célibataire Rachel s’apprêtent à accueillir les fils de la famille. Hugh, Edward et Rupert Cazalet, leurs épouses et leurs enfants quittent le tumulte de Londres le temps d’un été à la campagne. Il faut préparer les chambres, prévoir les repas, anticiper l’arrivée d’invités imprévus, organiser la domesticité.

Sitôt arrivés, les Londoniens reprennent leurs marques. Entre escapades sur la côte, parties de tennis, sauts à Londres pour faire tourner l’affaire de bois précieux qui a fait leur fortune, ces grands bourgeois prennent du bon temps, se reposent, se chamaillent, essaient d’oublier leurs soucis. Mais si la Grande Guerre n’est plus qu’un souvenir qu’on s’efforce d’ignorer, une nouvelle menace se profile. En Allemagne, Hitler inquiète. Même parmi les enfants, innocents et insouciants, certains se tourmentent. Les jeux, les amitiés, les rivalités ne font pas oublier que les orages de la guerre grondent au loin…



Gros coup de cœur pour ce premier volet de la saga des Cazalet. On y trouve une ribambelle de personnages, mais chacun tient son rôle et apporte sa touche à cette famille de bourgeois anglais. Les domestiques, les enfants, les fils, les épouses, le patriarche et son épouse, personne n’est laissé sur la touche et on apprend petit à petit à les connaître, à les aimer (ou pas) selon leurs personnalités, leurs fêlures, leurs petits secrets, leurs interrogations.

Ce premier tome couvre les étés 1937 et 1938, juste avant la seconde guerre mondiale. On y sent que le soulagement apporté par l’armistice de 1918 commence à se dissiper. Entre déni, anxiété et prévoyance, les Cazalet craignent le pire mais font confiance aux politiques pour pérenniser la paix en Europe. Et pourtant…

Totalement addictif, ce premier volet n’est heureusement que le début d’une vaste fresque à la fois familiale et historique. Vite, la suite !

Commenter  J’apprécie          548
La saga des Cazalet, tome 2 : A rude épreuve

De septembre 1939 à décembre 1941, il s’en est passé, des choses, en Angleterre et dans le monde…et dans la famille Cazalet, aussi !

Dieu, que cette famille est attachante ! Famille au sens large, du couple formé par le Patriarche et la Duche, jusqu’aux petits-enfants, en passant par les cousins, les domestiques, les meilleures amies, les maitresses, les amis perdus de vue qui reviennent tout à coup, les amis des amis, les réfugiés, les soldats…

Que de monde, que d’histoires individuelles et narrées de façon si persuasive, si impliquée, que de faits anodins et essentiels !



Ce deuxième tome de la famille Cazalet se braque principalement sur les points de vue de Polly, Clary et Louise, jeunes filles basculant difficilement de l’âge ingrat à l’âge en fleur. Les relations avec leurs parents sont très bien expliquées, d’autant plus qu’elles sont particulières.



La franchise, l’empathie, l’amitié : ces valeurs sont analysées profondément et de manière très fine, mêlées aux thèmes de la maladie, de la mort et du deuil mais aussi de l’amour.



Elizabeth Jane Howard écrit très bien et n’hésite pas à parsemer ses nombreuses analyses psychologiques de petites touches descriptives. Je me suis régalée lors de ces promenades dans la campagne du Sussex, mais aussi dans les pubs londoniens ou les rues pittoresques de Hastings.



Si la bourgeoisie surannée anglaise sur fond de guerre vous fascine, si chaque âge de la vie vous captive, si les palpitations du cœur vous émeuvent, si les grandes réunions familiales vous tentent, n’hésitez plus : les Cazalet vous accueilleront à bras ouverts, vous pouvez leur faire confiance.

Commenter  J’apprécie          545
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

Depuis sa sortie, le livre m'attendait dans ma bibliothèque, passé par ma fille aînée qui l'avait boudé...moi aussi.

Il y a quinze jours, une de mes connaissances en attente entre deux matchs de foot de son petit-fils tenait bien serré contre elle, le tome 4 de la saga. Suite à ses nombreux éloges, j''ai tiré le tome 1 de ma bibliothèque et je l'ai commencé.

Très encouragée par l'arbre généalogique que l'auteure nous dresse au début et aussi par la liste des domestiques attachés aux quatre maisons, je me plonge dans ce récit anglais des années 1937 et 1938.

J'ai donc fait la connaissance des 3 générations : les parents vivant dans le Sussex : les quatre enfants habitant à Londres et passant leurs vacances dans le Sussex.

-Hugh Cazalet et Edward vivent une vie mondaine à Londres avec leurs familles. Ils sont nés en 1896 et 1897 et ont dû tous deux combattre pendant la première guerre mondiale.

Hugh reste le plus abîmé des deux avec des migraines atroces.

- Rachel, leur soeur, née en 1899 , n'est pas mariée . C'est un personnage vraiment sympathique.

Des mondanités, une vie légère, des difficultés, des secrets légers puis plus intenses, la guerre avec son passé et son ombre, une vie de famille avec une façade comme bien d'autres, des inégalités sociales...

- Rupert est né en 1903, n'a pas dû combattre à la guerre car trop jeune. Il est peintre, a dû subir le décès de sa femme et a maintenant marié une jeune femme capricieuse.

En parallèle, on suit l'histoire croustillante de tous leurs enfants, frères et soeurs, cousins et cousines qui ne se gênent pas pour afficher des caractères affirmés et des répliques qui vont avec.

Le tout imprégné du calme anglais et de leur humour très fin.

J'ai noté une sacrée différence entre la vie des femmes de la deuxième génération et leurs filles très affirmées. Ce n'est pas plus mal.

Je n'irai pas jusqu'à comparer l'auteure à , Elizabeth Jane Howard à Jane Austen ou à Anthony Trollope mais on s'en approche au point de vue de la description des moeurs dans une société choisie avant la deuxième guerre mondiale qui pointe hélas son nez.

Lire les autres tomes risquerait de m'enfermer dans un monde de lecture pour un temps trop long mais pourquoi pas dans quelques temps?
Commenter  J’apprécie          530
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

J’ai passé quelques jours délicieux en compagnie d’une famille nombreuse, accueillante, pleine de peps, de sens du drame, de flegme, d’altruisme, de ténacité et de tous les petits défauts qui font la vie.



Il faut dire que ce sont les vacances qui sont racontées dans ce 1er tome : des étés caniculaires au cœur du Sussex, à quinze kilomètres de la mer, à une centaine de kilomètres de Londres. Les champs, les bois, les cottages, mmm, on s’y croirait ! Apéritifs sur la terrasse, nombreux repas de famille, pique-nique au bord de la mer…



Mais ne nous y trompons pas ! Les nombreux personnages (en fait, les 4 enfants de Mr et Mme Cazalet, plus leur progéniture âgée de 6 à 15 ans, sans oublier le nourrisson né pendant l’été 1937, ainsi que les domestiques et les multiples invités car Mr et Mme Cazalet sont riches et généreux) ont chacun un jardin secret, et la vie n’est pas tendre envers certains ! Homosexualité, inceste, tromperies, sentiment d’impuissance devant la gent masculine ou face à la maternité de la part des femmes, cicatrices de la guerre 14-18 qui ne s’oublient pas, sentiment d’être mal aimé ou d’aimer mal…et j’en passe, tout est passé au crible. Chaque personnage est décortiqué, et nous faisons ainsi partie de cette grande famille.



Après un été 1937 assez indolent, l’été 1938 sera plus tendu, à tous points de vue, à commencer par le spectre d’une guerre prochaine…Chacun s’y prépare à sa manière.



J’ai hâte de lire le tome 2 qui vient de paraitre. On ne quitte pas ainsi ces Anglais si attachants !

Commenter  J’apprécie          539
Une saison à Hydra

Un célèbre dramaturge, las de ses nombreux biens et de son épouse trop belle, succombe au démon de midi et tombe amoureux de sa secrétaire, une jeune fille de quarante ans sa cadette, dont la simplicité et le naturel l’ont convaincu de lui donner le rôle-titre dans sa prochaine pièce… Dit comme cela, on dirait le scénario de l’un de ces films français sortant chaque année par dizaine. On imagine déjà Clovis Cornillac, Audrey Tautou et Catherine Frot au casting. Fort heureusement, l’écriture sauve cette trame très classique, et a réussi à m’entrainer à la suite de ces personnages.



Il y en a quatre : l’écrivain vieillissant, au cœur usé ; son épouse à fleur de nerfs, au cœur malade ; l’assistant-imprésario-confident, qui n’a jamais trop eu de vie à lui ; la secrétaire, fraichement débarquée de sa campagne anglaise, prenant chaque tâche avec calme et conscience. Tous quatre sont bien construits, aussi bien dans leurs personnalités que leurs relations ; l’histoire est bien structurée, les descriptions vivantes. On les suit par les rues de Londres, puis au milieu des buildings géants de New-York, et enfin sur les rives de l’une de ces îles grecque où le temps a l’air de passer un peu plus lentement que partout ailleurs.



Les ambiances des lieux surtout sont prenantes. Les chambres d’hôtels impersonnelles et froides. Les terrasses face à la mer, écrasées par le soleil, des petites maisons des îles grecques. Les rues humides de Londres et New-York, toujours noyées de bruit et de mouvement. Dans ces environnements l’histoire prend son envol et nous emmène avec elle.
Commenter  J’apprécie          533
La Saga des Cazalet, tome 3 : Confusion

Mais quel plaisir de retrouver la famille Cazalet, leurs joies, leurs peines, et quelle satisfaction de voir que dans ce tome 3, la série ne faiblit pas !



L'histoire s'étale du printemps 1942 au printemps 1945,et l'on y suit essentiellement les trois cousines .

Polly et Clary aspirent à plus de liberté et d'indépendance et souhaitent vivre à Londres malgré les V2, Clary espère toujours que son père, réfugié en France, soit vivant malgré les mois qui s'accumulent sans nouvelles.., tandis que Polly essaie tant bien que mal de faire le deuil de sa mère.

Louise, en jeune mariée, va de désillusions en désillusions.

Certains membres de la famille trompent leurs conjoints. Archie s' avère être le meilleur ami et confident de plus d'un membre de la famille. Fiable, de bon conseil, c'est le plus psychologue d'entre tous, car il faut dire que les enfants Cazalet grandissent sans beaucoup d'attentions . Un proverbe africain dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant, à Home Palace, c'est tout une maisonnée pour combler les vides

La famille est relativement "épargnée "et seules trois personnes sont au contact de la "vraie " guerre, les autres se contentent de subir, aider comme ils le peuvent. Privations, inconscience, désir de vie, ignorance, mise à l'écart , et la vie qui continue, fulgurante, inexorablement, vaille que vaille, courageusement, tristement, égoïstement parfois... C'est tellement finement observé et dosé...

Encore une fois, la magie opère. Encore une fois, Elizabeth Jane Howard m'épate par son talent, sa virtuosité à mener tous les personnages de front, sans jamais en laisser un sur le carreau : tous les membres de cette famille (au sens large : amis et domestiques compris) sont traités avec le même soin. Rien de manichéen dans les caractères, mais toute une gamme de couleurs qui font qu'aucun n'est totalement sympathique ou antipathique (enfin, si ! Certains un chouïa plus que d'autres); mais l'autrice montre l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus noble et de plus égoïste.

C'est riche, foisonnant ,en plus d'être une magnifique reconstitution historique.

On s'attache à tous, on est triste quand il y a une mort, ravis pour les bonnes nouvelles, comme si ces personnages étaient de chair et d'os. La fin laisse présager une future histoire épatante, un parcours de vie compliqué, car la vie est loin d'être un long fleuve tranquille en ces temps troublés..

Une série addictive, impeccable, ultra documentée, so british, intéressante, amusante, émouvante.

A la fin de ce tome, quelques pages du prochain " Nouveau départ ", ainsi qu' un aperçu de la couverture : une merveille !



Commenter  J’apprécie          522
La saga des Cazalet, tome 5 : La fin d'une ère

Voilà, c'est fini....

Le cinquième tome de la saga des Cazalet est le dernier, et si j'ai été heureuse de les retrouver, je suis tellement triste de les avoir quittés à jamais...

Peut-on être en deuil de personnages de fiction, d'une ambiance, d'une maison imaginaire ? 

Parce que cinq tomes (quand c'est bien écrit... ), ça crée une intimité, un attachement qu'il est difficile d'expliquer.



Ce tome-ci est particulier... Ecrit 18 ans après les quatre premiers...

Et on ne s'en rend pas compte, c'est comme si Elizabeth Jane Howard ( 1923- 2014) avait enchainé ! Elle a poursuivi avec chaque membre de la famille Cazalet, comme si de rien n'était. Publié en Grande Bretagne en 2013, l'auteure avait alors, 90 ans ! C'est hallucinant d'avoir autant de vivacité d'esprit, de finesse, de précision à cet âge. Elle mourra un an après...





On retrouve notre petite famille sur le point de perdre la Duche ( la doyenne de la famille, la grand-mère et l'arrière grand-mère), la gardienne du temple qu'est la maison familiale de Home Place où tout ce petit monde s'était réfugié pendant la guerre... 

[ " C'est la fin d'une ére, on se retrouve en première ligne, pas vrai ? "]

Et avec sa mort, la deuxième génération se retrouve en première ligne (comme le dit si bien l'un des frères Cazalet ). Et ça fait peur, ça donne le vertige, on se sent moins protégé... Obligés de faire face à leurs responsabilités, leurs incompétances, car, ont-ils réellement choisi leur destin ? Ils ont hérité d'une position sociale, d'une entreprise , de métiers, mais sont-ils à la hauteur ? Avec cette prise de conscience brutale , c'est aussi celle d'un monde qui s'effondre, une Angleterre qui se meurt, qui change, qui va changer... "La fin d'une ére" dessine les années 1956 à 1958.





Ce qui frappe dans cette saga , c'est son immense qualité historique, ( comment ils vivent, ce qu'ils pensent , comment ils élèvent leurs enfants, ce qu'ils mangent, ce qu'ils portent, ce qu'ils conduisent...).

Les quatre premiers tomes étaient plus historiques. Ils parlaient d'avant la guerre puis pendant, puis après. La reconstruction psychologique (ou pas...). Ce tome-ci est plus "égoiste", centré sur les petits bonheurs et les petits malheurs de la famille parce qu'ils peuvent enfin se le permettre, ils peuvent enfin souffler (le danger est derrière eux ) , se recentrer sur eux-mêmes. C'est humain , c'est inévitable ...



Le danger est derrière eux, c'est vite dit... Un autre danger guette, un plus privé, mais qui va rebattre toutes les cartes. Comment s'en sortiront-ils ?

Et bien avec distinction, classe et une extrême dignité !

C'est ce qui définit cette saga : une classe et une grace infinie.



Ce qui leur arrive dans ce tome, est arrivé et arrive dans toutes les familles. Rien n'est définitif... Et c'est décrit avec tellement de finesse, que ça touche à l'universel...

Les Cazalet, ont beau être anglais jusqu'aux bouts des ongles, c'est moi, c'est vous, c'est nous...



Vous aurez, parfois, l'impression d'être dans un roman de Barbara Pym, Patricia Wentworth ou Agatha Christie (sans les crimes) à cause de l'époque racontée .

Pour tous ceux qui aiment la littérature anglaise, la Grande Bretagne, Dowtown Abbey, la nostalgie, les romans historiques, les classiques...

Ne passez pas à côté !





PS : Petite cerise "on" the gateau ...

Il existe une série télévisée produite par la BBC...
Commenter  J’apprécie          514
La saga des Cazalet, tome 5 : La fin d'une ère

Cinquième et dernier tome de cette grande saga familiale anglaise qui commence en 1937 et s'achève 20 ans plus tard, en 1958.

Cela nous aura laissé le temps de nous attacher à tout un tas de personnages, des grands-parents très âgés en passant par leurs enfants adultes, leurs petits-enfants et même leurs domestiques.

Les personnages sont très nombreux, mais l'auteure a su les rendre uniques et attachants, chacun à leur façon.

Les suivre pendant toutes ces années et toutes ces pages (500 pages en moyenne par volume), a été un vrai plaisir et je suis d'autant plus triste de les quitter que ce dernier volume est assez triste et nostalgique, entre les soucis financiers, les déboires sentimentaux, les déceptions professionnelles, les trahisons, la routine qui enlise et les coups du sort, cette famille va traverser une grosse tempête émotionnelle, tout comme le lecteur.

Si vous avez envie d'une saga d'envergure, très bien écrite, qui brosse de jolis portraits d'hommes, de femmes et d'enfants et qui parle aussi bien de l'histoire d'une famille soudée que de l'Histoire en général, je ne peux que vous conseiller de plonger dans la saga des Cazalet.

Commenter  J’apprécie          510
La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais

Premier tome d’une série de 6. La première partie a failli me perdre et la seconde m’a définitivement attaché à la famille.



L’histoire se déroule sur deux périodes de vacances : Été 1937 et 1938.



Les Cazalet, famille d’entrepreneurs dans les bois rares, vont tous se retrouver dans le Sussex pour les vacances.



Été 1937 : vacances à Lansdowne Road.

Toute cette période nous permet de faire connaissance avec tous les personnages de la famille. Il ne se passe pas grand chose mais l’auteure prend le temps de camper ses protagonistes avec beaucoup de finesse.

Que ça soit les relations entre les 3 frères et la sœur, les relations entre les belles-sœurs et enfin les relations entre les cousins.



J’ai trouvé cela un peu long et mou mais un peu à la fois, j’ai mordu à l’hameçon. Tous, sans exception, sont très attachants.



Été 1938 : vacances à Home Place.

Un an s’est écoulé et toute la tribu se retrouve. Mais l’histoire de chacun s’est étoffée. Les ados, malgré une éducation début XXième dans la tradition, s’affirment.

Des bruits de bottes se font entendre en Europe et les adultes vivent des moments bien difficiles.



Cette seconde partie m’a attaché définitivement à l’histoire. Le livre se termine avec trop d’éléments en suspens…



Pour les amateurs de saga : un vrai plaisir
Commenter  J’apprécie          490




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Elizabeth Jane Howard Voir plus

Quiz Voir plus

quizz - dernier jour d'un condamné -

En quelle année est publié 'le dernier jour d'un condamné' ?

1999
1829
2004
1899

14 questions
997 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}