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3.5/5 (sur 26 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Hitchin, Hertfordshire , le 31/10/1905
Mort(e) à : Hampstead, , Londres , le 05/09/2010
Biographie :

Elizabeth Jenkins est romancière et biographe.

Elle a étudié l'anglais et l'histoire au Newnham College, à l'université d'Oxford.

Elle reçoit le prix Femina pour son roman Harriet (1934).

Elizabeth Jenkins a publié une vingtaine de romans et de biographies dont celle très remarquée sur Jane Austen.

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Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
Il trouvait la force de lui donner de petites tapes affectueuses, avec juste un peu plus de répugnance qu'il en aurait éprouvé pour un animal étrange.
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On aurait pu penser que Mrs Ogilvy, malgré son mari et sa maison, était une femme très malheureuse, et parfois elle-même se laissait aller à cette idée, mais il était rare qu'elle l'emportât sur son heureux caractère. Harriet, son unique enfant, était ce que les habitants du village natal de Mrs Ogilvy auraient appelé une «simplette». Son intelligence n'était pas obscurcie au point de lui interdire tout échange avec des gens ordinaires. Sa déficience se manifestait plutôt par une terrible maladresse, d'autant plus notable qu'elle avait un appétit puissant et vigoureux pour les aspects de l'existence qui lui étaient intelligibles. Il n'était pas facile de l'écarter. A vrai dire, sa présence continue dans n'importe quel foyer créait une tension et, en conséquence, depuis le second mariage de sa mère, un arrangement avait été établi, selon lequel elle passait de temps en temps un mois chez un parent ou un autre. Feu Mr Woodhouse n'avait pas laissé Mrs Ogilvy démunie, et Harriet aussi avait sa propre fortune : trois mille livres pour l'instant, et un versement conditionnel de deux mille livres supplémentaires. Étant donné la confortable pension qu'ils recevaient pour cela, certains de leurs parents moins fortunés s'accommodaient donc du léger inconvénient de la recevoir pendant une courte période.
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Sans un mot de plus, elle quitta la pièce, laissant Lewis sur le tapis de cheminée, dans un état d’exaltation sauvage, et de défi, né de l’appréhension de se trouver seul dans la maison de Mrs Ogilvy.

Chapitre 6
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Mrs Ogilvy avait connu une longue période de résignation mêlée d’un léger ressentiment. Dans les mois qui avaient suivi sa visite à Laburnam Road, et la lettre dictée par Harriet à Lewis, elle s’était complue dans le sentiment qu’Harriet avait fait son lit, et que maintenant elle devait s’y coucher. Et la façon dont elle-même avait été écartée après toutes ces années d’intimité et d’affection l’avait paralysée, et avait privé de toutes ressources son esprit habituellement actif. Au fur et à mesure que le temps passa, cependant, son instinct maternel reprit le dessus, et elle commença à ressentir à nouveau ses anciens sentiments protecteurs, et à se demander de façon de plus en plus pressante s’ils se montraient bons pour Hatty. Tandis que s’éloignait le moment où elle l’avait vue pour la dernière fois, tout s’effaçait, sauf le fait qu’elle aimait beaucoup Harriet, et qu’elle-même ne faisait pas confiance aux Oman et aux Hoppner, pas un instant.

Chapitre 12
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« Trois mille livres, pour l’instant, et deux mille de plus à la mort d’une tante. Ce qu’on appelle un intérêt de reversion. »
Patrick reçut l’information en silence. Elle s’enfonça dans sa tête avec la sûreté d’un acide dévorant la cire pour s’imprimer sur la plaque de cuivre en dessous.

Chapitre 4
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Harriet Staunton a vécu, et elle est morte, plus ou moins de la façon décrite par Elizabeth Jenkins. Et de fait elle était – pour utiliser une expression archaïque et campagnarde – « simplette ». On peut imaginer qu’elle a été privée d’oxygène à sa naissance mais, quelle que soit la cause de son handicap, la véritable Harriet avait ce qu’on appelle des difficultés de compréhension. Sa mère – la Mrs Ogilvy du roman – avait veillé, au cours de son éducation, à ce qu’elle soit particulièrement soigneuse de son apparence. Elle était capable de se laver et de s’habiller et elle était toujours – du moins jusqu’à son mariage – propre et soignée. Mais elle avait du mal à s’exprimer par la parole, et par écrit. Parfois, sans raison apparente, elle éclatait d’un rire sonore. Parfois, elle était prise d’un accès de rage. Aux yeux de ceux qui ne la connaissaient ni ne l’aimaient, sa conduite était franchement étrange. Mais dans la sécurité de sa maison, cependant, sa vie était agréable. Car Harriet avait deux grandes chances. Pour commencer elle avait une mère qui l’aimait sincèrement, même si elle était mariée pour la deuxième fois, avec toutes les responsabilités que cela implique (le père d’Harriet mourut quand elle avait douze ans, et sa mère avait épousé en 1858 le Révérend John Butterfield). Ensuite, elle avait de l’argent : un legs de quelque 5 000 £ (un demi-million de nos livres actuelles), selon la volonté de sa grand-tante, l’Honorable Eleanor, baronne Rivers.

Postface
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Tout le monde avait tellement ignoré Mrs Ogilvy qu’elle avait eu amplement le temps de surmonter son indignation et son ressentiment. Dans sa solitude, son affection se raffermit. Il lui tardait de voir Harriet, et son animosité envers Lewis avait légèrement diminué. Son tempérament optimiste l’inclinait à penser que, maintenant que le mariage était accompli et qu’il était devenu inutile qu’elle usât de violence, peut-être la situation n’était-elle après tout pas si catastrophique que ça.

Chapitre 8
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S’il y avait eu dans la poitrine de Mrs Ogilvy le moindre espoir, un espoir trompeur, que cet homme, finalement, ait pu être sincèrement épris d’Hatty, ait pu comprendre qu’en dépit de sa bizarrerie c’était une fille gentille et malheureuse ; que ç’ait été un homme auquel, même si elle estimait que le mariage était pour Harriet une mauvaise chose, elle aurait pu la lui confier, avec sa fortune pour les entretenir, cet espoir, si tant est qu’il ait existé, s’évanouit à l’instant où Lewis franchit le seuil. Mrs Ogilvy savait très bien qu’en dehors d’elle-même personne ne se souciait vraiment d’Hatty, et que chacun, au fond du cœur, aurait préféré qu’elle n’existât pas. Elle ne leur en voulait pas : elle avait trop de bon sens pour ça. Mais si elle avait pu trouver une seule personne manifestant une étincelle d’un sentiment allant au-delà de la tolérance de bon aloi et de la gentillesse forcée avec laquelle sa fille était universellement traitée, elle aurait accordé à cet homme, quel qu’il soit, toute sa sympathie et son soutien. Mais elle ne s’était jamais attendue à trouver personne de cette sorte, même si elle avait sans doute ce fantôme d’espoir irrationnel, qui expliquait l’acrimonie intense avec laquelle elle regarda Lewis Oman entrer dans la pièce, désinvolte.

Chapitre 6
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« Voici Clara, dit Elizabeth. Elle s’occupe des enfants. Elle fera tout ce que vous voudrez. Clara, je te présente Mrs Oman. Tu dois faire tout ton possible pour qu’elle se sente bien. »
Clara plongea en une révérence. Elle avait entendu dire, personne ne savait exactement de quelle façon, que Mrs Lewis Oman n’était pas vraiment normale, et elle attendait sa visite avec une curiosité et une impatience mêlées de crainte.
Elle n’avait pas vraiment songé à quoi que ce soit. Parfois, elle s’était fait l’idée d’une folle, grognant, avec un sourire béat et des cheveux fous. Parfois elle l’avait imaginée comme un être absent et sanglotant, semblable aux idiots de village qu’on lui avait décrits. Sur le coup, elle fut déçue par l’apparence de cette dame vêtue comme il faut, qui se tenait silencieusement à côté d’Elizabeth. Mais un instant plus tard, elle se rendit compte qu’Elizabeth, avec la visiteuse, ne se conduisait pas de façon ordinaire. Puis elle remarqua que la dame avait un air spécial. Elle détourna les yeux, car sa curiosité furtive, malsaine, la mettait terriblement mal à l’aise, mais elle était profondément excitée, et elle sentait qu’autour d’elle la vie s’animait, sans aucun doute.

Chapitre 10
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« Je m’appelle Clara Smith. J’ai eu seize ans le mois dernier. » (...)
Clara Smith s’avança à la barre, dont sa tête dépassait à peine. Alice et Elizabeth en croyaient à peine leurs yeux. Elles savaient que Clara serait appelée à témoigner contre eux, mais le fait de la voir vraiment, l’une d’entre eux, debout en face d’eux, alors qu’ils étaient assis derrière des barreaux, leur donna le sentiment d’une irréalité cauchemardesque.

Chapitre 20
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