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EAN : 9782072485978
304 pages
Joëlle Losfeld (15/05/2013)
3.5/5   27 notes
Résumé :
Londres, fin du XIXe siècle. Harriet est une jeune femme un peu simple d'esprit mais coquette et pleine de vie. Sa famille, fortunée, la chérit et la protège des aléas de l'existence, du moins jusqu'à ce qu'un jeune lord au charme ténébreux, Lewis Oman, la séduise et la persuade de l'épouser. Sous prétexte d'emmener Harriet à la campagne, il l'enlève à sa famille et, avec la complicité de son amante et d'un autre couple, séquestre la jeune femme dans un cottage isol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Avec Harriet, Elizabeth Jenkins met en romance un fait divers qui a réellement bouleversé l'Angleterre victorienne. Harriet Ogilvy est une jeune femme de 30 ans, un peu "simplette", riche, qui a toujours été protégée par une mère aimante. Elle se laisse séduire par Lewis Oman, qui va l'épouser pour son héritage. Celui-ci enlève alors Harriet à la campagne, chez son frère et sa belle-soeur, où elle sera séquestrée avec l'enfant qu'elle aura eu de lui, son argent lui servant à vivre confortablement avec son amante.

Le sujet est extrêmement bouleversant et c'est ce qui fait que le livre se lit assez facilement. L'auteure arrive à nous captiver et on retient son souffle jusqu'à la fin. On parvient à entrer petit à petit dans l'esprit du bourreau et à comprendre le processus de déshumanisation de la victime.

Les choses que je déplore sont en revanche les suivantes: la fanatique de Jane Austen qui dort en Elizabeth Jenkins ressort trop souvent, les phrases sont parfois trop longues, et l'on a trop souvent le sentiment que le roman a seulement été brodé autour d'une série de témoignages.

Au final l'ouvrage n'est absolument pas un bijoux de littérature, mais la lecture en vaut le coup juste pour la connaissance du fait divers raconté.

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Pour commencer, il est important de noter qu'il s'agit d'une histoire vraie qui avait beaucoup ému l'opinion publique à l'époque des faits dans les années 1870. Je peux très facilement le comprendre car les évènements relatés font froid dans le dos et rendent ce récit saisissant. le lecteur est impuissant face au calvaire d'Harriet. le prologue de ce livre trop peu connu est d'ailleurs très intéressant pour en savoir un peu plus.

Malgré les actes terribles et répréhensibles des protagonistes, l'histoire est passionnante. Les pages se tournent toujours plus vite afin de savoir jusqu'où les personnages seront prêts à aller par appas du gain. Ils minimisent sans arrêt leurs actions ou se trouvent des excuses pour se voiler la face. Même la justice ne réussira pas à leur faire ouvrir les yeux. le destin d'Harriet est bien triste et d'autant plus qu'elle ne se rend pas compte de ce qui lui arrive. Comme vous l'aurez compris, Elizabeth Jenkins nous décrit avec justesse la psychologie de ses personnages.

Publié en 1934, ce roman basé sur des faits réels m'a tenu en haleine. Il est aussi intéressant, poignant que révoltant. L'auteure a su développer la psychologie de ses personnages et nous montrer toute la noirceur qu'elle peut contenir. Je n'oublierais pas de sitôt l'histoire d'Harriet.
Lien : http://danslemanoirauxlivres..
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Quelle claque ! J'ai adoré ! D'autant plus que c'est le roman d'un fait divers véridique qui s'est passé fin XIXème siècle en Angleterre.

On suit l'histoire d'Harriet, une jeune femme un peu simplette mais qui n'est pas dans le besoin. Sa mère et son père veillent sur elle. Jusqu'au jour où elle fait la rencontre de Lewis Oman, un jeune homme séduisant mais sans le sou... Vous vous doutez de la suite ?
Même si Harriet lui répugne il va tenter de la séduire, et va y arriver. Harriet, malgré les avertissements de sa mère, va alors se marier à Lewis mais elle n'a aucune idée de ce qui l'attend. Lewis ne va pas être le seul à profiter de son argent : son frère, sa belle-soeur et l'amante de Lewis vont faire en sorte d'isoler Harriet à la campagne pour pouvoir profiter tranquillement de l'argent de cette dernière.

Une histoire horrible racontée de manière délicate, sans détails morbides, même si à la fin tout nous revient en pleine figure. L'accent est mis sur la psychologie de ces quatre personnes dénuées de tout sentiments envers cette pauvre femme. Comment peut-on en arriver à ce résultat ? Comment peut-on se persuader être dans son droit en avilissant une personne aussi faible ? C'est là toute la réussite de ce roman : Elizabeth Jenkins arrive à nous faire entrer dans la tête de ces quatre tortionnaires. Ne vous attendez pas à du sensationnel : ce n'est pas le but de ce livre. C'est juste un portrait effroyable et glaçant de la nature humaine mais raconté tout en délicatesse. (Sauf à la fin, puisque les faits nous sont enfin exposés de manière crue, alors que jusqu'au bout tout était suggéré).
Bref un régal.
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Une descente aux enfers pour une trentenaire abusée par un homme avide et peu scrupuleux.
Mariée contre l'avis de sa mère (qui la protège depuis l'enfance à cause d'une déficience mentale), Harriet se voit coupée du monde par son mari, puis son beau-frère et sa femme. Victime de maltraitance, malnutrition, soumise psychologiquement elle perd sa joie de vivre, sa dignité.

Tirée d'une histoire vraie, ce roman fait froid dans le dos. on assiste douloureusement à la montée en puissance d'un être humain sur un autre.

Livre agréable à lire, bien construit qui donne à réfléchir
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Non mais quelle histoire horrible, non mais quelle horrible histoire ! Une histoire vraie, en plus, ce qui rajoute à son horreur puisqu'au fur et à mesure de la lecture, le soupçon s'infiltre : « non, ils ne vont pas faire ça ! non, ce n'est pas possible ! oh, quand même ! » jusqu'au final qui fait froid dans le dos. Comme toujours je ne veux pas trop en dire pour ne pas pourrir votre lecture, la mienne en plus a été absolument parfaite puisque je n'avais même pas de quatrième de couverture à laquelle me référer quand ça devenait trop moche. Mais bon on peut savoir que c'est une histoire d'argent, d'amour, de faim et de mort. Si ça ne vous donne pas envie, lisez-le quand même, vous serez saisi par l'ambiance qu'Elizabeth Jenkins réussit à rendre et qui, par moment, rend acceptable l'inacceptable.

Un drôle de roman, donc, qui va inaugurer pour vous une semaine de BD parce que je n'ai quasiment rien lu ce mois-ci et que je ne sais pas si j'arriverai à lire un livre en entier d'ici à la prochaine parution prévue. Un mois sans roman, je pense que ça ne m'était plus arrivée depuis que j'ai appris à lire, mais il faut avouer que ça ferait presque du bien, et que ça en dit un peu trop long sur une politique de surproduction que j'ai observée avec crainte commencer dans la bande dessinée il y a quelques années et qui poursuit son oeuvre en littérature aujourd'hui. Rien ne me fait envie sur les tables, sur les programmes de la rentrée, nulle part. Je vais peut-être finir ma PÀL cette année. On verra.
Lien : http://www.readingintherain...
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critiques presse (1)
Lexpress
24 juillet 2013
De cette sordide affaire, Elizabeth Jenkins fait un compte rendu minutieux. Et inquiétant, parce qu'il dépasse l'anecdote pour sonder les abîmes où la perversité peut entraîner certains êtres.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
On aurait pu penser que Mrs Ogilvy, malgré son mari et sa maison, était une femme très malheureuse, et parfois elle-même se laissait aller à cette idée, mais il était rare qu'elle l'emportât sur son heureux caractère. Harriet, son unique enfant, était ce que les habitants du village natal de Mrs Ogilvy auraient appelé une «simplette». Son intelligence n'était pas obscurcie au point de lui interdire tout échange avec des gens ordinaires. Sa déficience se manifestait plutôt par une terrible maladresse, d'autant plus notable qu'elle avait un appétit puissant et vigoureux pour les aspects de l'existence qui lui étaient intelligibles. Il n'était pas facile de l'écarter. A vrai dire, sa présence continue dans n'importe quel foyer créait une tension et, en conséquence, depuis le second mariage de sa mère, un arrangement avait été établi, selon lequel elle passait de temps en temps un mois chez un parent ou un autre. Feu Mr Woodhouse n'avait pas laissé Mrs Ogilvy démunie, et Harriet aussi avait sa propre fortune : trois mille livres pour l'instant, et un versement conditionnel de deux mille livres supplémentaires. Étant donné la confortable pension qu'ils recevaient pour cela, certains de leurs parents moins fortunés s'accommodaient donc du léger inconvénient de la recevoir pendant une courte période.
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Mrs Ogilvy avait connu une longue période de résignation mêlée d’un léger ressentiment. Dans les mois qui avaient suivi sa visite à Laburnam Road, et la lettre dictée par Harriet à Lewis, elle s’était complue dans le sentiment qu’Harriet avait fait son lit, et que maintenant elle devait s’y coucher. Et la façon dont elle-même avait été écartée après toutes ces années d’intimité et d’affection l’avait paralysée, et avait privé de toutes ressources son esprit habituellement actif. Au fur et à mesure que le temps passa, cependant, son instinct maternel reprit le dessus, et elle commença à ressentir à nouveau ses anciens sentiments protecteurs, et à se demander de façon de plus en plus pressante s’ils se montraient bons pour Hatty. Tandis que s’éloignait le moment où elle l’avait vue pour la dernière fois, tout s’effaçait, sauf le fait qu’elle aimait beaucoup Harriet, et qu’elle-même ne faisait pas confiance aux Oman et aux Hoppner, pas un instant.

Chapitre 12
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Harriet Staunton a vécu, et elle est morte, plus ou moins de la façon décrite par Elizabeth Jenkins. Et de fait elle était – pour utiliser une expression archaïque et campagnarde – « simplette ». On peut imaginer qu’elle a été privée d’oxygène à sa naissance mais, quelle que soit la cause de son handicap, la véritable Harriet avait ce qu’on appelle des difficultés de compréhension. Sa mère – la Mrs Ogilvy du roman – avait veillé, au cours de son éducation, à ce qu’elle soit particulièrement soigneuse de son apparence. Elle était capable de se laver et de s’habiller et elle était toujours – du moins jusqu’à son mariage – propre et soignée. Mais elle avait du mal à s’exprimer par la parole, et par écrit. Parfois, sans raison apparente, elle éclatait d’un rire sonore. Parfois, elle était prise d’un accès de rage. Aux yeux de ceux qui ne la connaissaient ni ne l’aimaient, sa conduite était franchement étrange. Mais dans la sécurité de sa maison, cependant, sa vie était agréable. Car Harriet avait deux grandes chances. Pour commencer elle avait une mère qui l’aimait sincèrement, même si elle était mariée pour la deuxième fois, avec toutes les responsabilités que cela implique (le père d’Harriet mourut quand elle avait douze ans, et sa mère avait épousé en 1858 le Révérend John Butterfield). Ensuite, elle avait de l’argent : un legs de quelque 5 000 £ (un demi-million de nos livres actuelles), selon la volonté de sa grand-tante, l’Honorable Eleanor, baronne Rivers.

Postface
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S’il y avait eu dans la poitrine de Mrs Ogilvy le moindre espoir, un espoir trompeur, que cet homme, finalement, ait pu être sincèrement épris d’Hatty, ait pu comprendre qu’en dépit de sa bizarrerie c’était une fille gentille et malheureuse ; que ç’ait été un homme auquel, même si elle estimait que le mariage était pour Harriet une mauvaise chose, elle aurait pu la lui confier, avec sa fortune pour les entretenir, cet espoir, si tant est qu’il ait existé, s’évanouit à l’instant où Lewis franchit le seuil. Mrs Ogilvy savait très bien qu’en dehors d’elle-même personne ne se souciait vraiment d’Hatty, et que chacun, au fond du cœur, aurait préféré qu’elle n’existât pas. Elle ne leur en voulait pas : elle avait trop de bon sens pour ça. Mais si elle avait pu trouver une seule personne manifestant une étincelle d’un sentiment allant au-delà de la tolérance de bon aloi et de la gentillesse forcée avec laquelle sa fille était universellement traitée, elle aurait accordé à cet homme, quel qu’il soit, toute sa sympathie et son soutien. Mais elle ne s’était jamais attendue à trouver personne de cette sorte, même si elle avait sans doute ce fantôme d’espoir irrationnel, qui expliquait l’acrimonie intense avec laquelle elle regarda Lewis Oman entrer dans la pièce, désinvolte.

Chapitre 6
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« Voici Clara, dit Elizabeth. Elle s’occupe des enfants. Elle fera tout ce que vous voudrez. Clara, je te présente Mrs Oman. Tu dois faire tout ton possible pour qu’elle se sente bien. »
Clara plongea en une révérence. Elle avait entendu dire, personne ne savait exactement de quelle façon, que Mrs Lewis Oman n’était pas vraiment normale, et elle attendait sa visite avec une curiosité et une impatience mêlées de crainte.
Elle n’avait pas vraiment songé à quoi que ce soit. Parfois, elle s’était fait l’idée d’une folle, grognant, avec un sourire béat et des cheveux fous. Parfois elle l’avait imaginée comme un être absent et sanglotant, semblable aux idiots de village qu’on lui avait décrits. Sur le coup, elle fut déçue par l’apparence de cette dame vêtue comme il faut, qui se tenait silencieusement à côté d’Elizabeth. Mais un instant plus tard, elle se rendit compte qu’Elizabeth, avec la visiteuse, ne se conduisait pas de façon ordinaire. Puis elle remarqua que la dame avait un air spécial. Elle détourna les yeux, car sa curiosité furtive, malsaine, la mettait terriblement mal à l’aise, mais elle était profondément excitée, et elle sentait qu’autour d’elle la vie s’animait, sans aucun doute.

Chapitre 10
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