La chronique de Gérard Collard - le journal secret d'Amy Wingate
Le journal secret d'Amy Wingate de Willa Marsh aux éditions J'ai Lu La cinquantaine plutôt revêche, Amy Wingate vit seule dans une étroite bicoque victorienne du bord de mer. Pour chasser...
Oh, comme les cachotteries et notre volonté de préserver l'image que nous avons de nous-mêmes peuvent faire de nous des prisonniers !
Il est impossible d'aller de l'avant lorsqu'on lorgne amèrement vers l'arrière ou, pire, qu'on se permet de convoiter son passé.
C'est pour ça que nous écrivons, lui avait dit un jour un ami romancier. Nous créons à partir de notre vide ; c'est ce manque d'une chose essentielle qui nous pousse à inventer des mondes parallèles.
Le rire tient la peur à distance et fait reculer cette insécurité liée au monde adulte qui les frôle dangereusement.
La plupart des gens peinent à envisager qu'on puisse choisir un mode de vie qui diffère du leur. Ils préfèrent penser que si les autres mènent une vie différente, c'est qu'elle leur a été imposée par la nécessité, ou qu'ils sont tout bonnement des excentriques. Cela leur épargne d'y voir une critique de leurs propres choix.
La voix de leur mère est aussi calme, aussi musicale que le chant du ruisseau, et tout aussi envoûtante, habile à les apaiser, à faire s'effacer et s'évanouir leur univers familier pour les attirer dans un autre monde: le pays de l'imaginaire, celui des "Il était une fois".
Le rire tient la peur à distance et fait reculer cette insécurité liée au monde adulte.
C’est inouï comme les gens ont la faculté d’oublier et comme tout est très différent dans leur mémoire. Le temps embellit les souvenirs.
Nos vies sont jonchées de ces petites trahisons d'amour et d'amitié, de cette répugnance à donner de nous-mêmes, et, occasionnellement, celles-ci nous reviennent nous hanter.
Le désespoir - l'ennemi de l'intérieur - était toujours là, prêt à foncer pour se tailler une place en un moment joyeux, à plaquer au sol un instant de fragile contentement.