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4.17/5 (sur 169 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New York , 1961
Biographie :

Elizabeth Kolbert est journaliste au New Yorker, où elle suit les questions d’environnement, publie des portraits politiques et des critiques de livres. Elle est notamment l’auteur de "Field Notes from a Catastrophe", consacré au changement climatiqueet a contribué à de nombreux ouvrages collectifs, dont "Parures d’océan. Poissons et cétacés d’hier", traduit en français aux éditions Assouline.

Elle a reçu le prix Pulitzer 2015 pour "The Sixth Extinction: An Unnatural History"

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
En faisant passer des espèces asiatiques en Amérique du Nord, des espèces nord-américaines en Australie, des espèces australiennes en Afrique, des espèces européennes en Antarctique, nous sommes réellement en train de réassembler le monde en un unique et énorme supercontinent, que les biologistes désignent parfois de "Nouvelle Pangée"".
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En poussant les autres espèces à l'extinction, l'humanité ne fait que scier la branche sur laquelle elle est assise. p. 315 citation de P. Ehrlich
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Lorsque Lyell regardait (avec ses yeux de myope, il est vrai) les affleurements rocheux de la campagne britannique, ou bien les strates du Bassin parisien, ou encore les îles volcaniques voisines de Naples, il n’y voyait nulle preuve de cataclysmes. C’était même tout le contraire : il pensait qu’il n’était pas scientifique (ou, comme il le disait, « pas philosophique ») d’imaginer que les changements dans le monde s’étaient effectués jadis en raison d’autres causes que celles agissant à son époque, ou s’étaient produits à des vitesses différentes de celles qu’il pouvait observer. Selon Lyell, tous les traits des paysages résultaient de processus très graduels opérant sur d’innombrables millénaires : il s’agissait de phénomènes tels que la sédimentation, l’érosion ou le volcanisme, lesquels étaient tous encore facilement observables. Pour des générations d’étudiants en géologie, la thèse de Lyell serait résumée par la phrase : « Le présent est la clé du passé. »
Selon Lyell, l’extinction elle aussi se produisait à une vitesse très lente : si lente que, à tout moment, en tout lieu, il n’était pas surprenant qu’elle passe inaperçue. Lorsque les données fossiles semblaient suggérer qu’à divers moments les espèces avaient péri en masse, cela indiquait seulement que ces archives n’étaient pas fiables. Même la thèse selon laquelle l’histoire des êtres vivants avait une direction (d’abord les reptiles, puis les mammifères) était erronée : c’était une déduction incorrecte de plus, fondée sur des données imparfaites.
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Homo sapiens ne sera pas seulement la cause de la sixième extinction, il en sera aussi l'une des victimes. p. 315 Citation de R. Leaky
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Dès que vous marchiez à travers prés, vous tombiez sur des grenouilles par inadvertance, me dit-il. Il y en avait vraiment partout. Il soupçonna alors les étudiants de ne pas se rendre aux bons endroits ou bien tout bonnement ignorer la manière de repérer ces animaux. Par la suite, un chercheur ayant à son actif un doctorat et plusieurs années d'expérience de la collecte des amphibiens lui dit qu'il ne parvenait pas non plus à les localiser [...]. L'un des facteurs qui rendaient ces constatations assez incompréhensibles était la diversité des conditions géographiques régnant dans les régions dépeuplées d'amphibiens.
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Depuis le début de la révolution industrielle, la quantité de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) brûlés par l’homme a ajouté quelque 365 milliards de tonnes de carbone à l’atmosphère. La déforestation en a fourni 180 milliards de tonnes supplémentaires. Chaque année, nous en rejetons dans l’air environ 9 milliards de plus, une quantité qui s’accroît de 6 % annuellement, ce qui est énorme. Il en résulte que la concentration de gaz carbonique dans l’air aujourd’hui (un peu plus de 400 parties par million) est plus élevée qu’elle ne l’a jamais été au cours des 800 000 dernières années, et même très probablement au cours des derniers millions d’années. Si la tendance actuelle se maintient, la concentration de CO2 dépassera, en 2050, 500 parties par million, soit environ le double de son niveau à la période préindustrielle. On s’attend à ce que cet accroissement conduise à une élévation de la température moyenne sur la planète de 2 à 4 degrés Celsius, ce qui déclenchera toute une série d’événements modifiant la géographie du globe, par exemple la disparition de la plupart des glaciers restants, l’inondation des villes côtières et des îles dont le relief dépasse peu le niveau de la mer, ainsi que la fonte de la calotte polaire arctique. Mais ces événements ne représentent que la moitié de l’histoire en train de s’écrire. Les océans couvrent 70 % de la surface de la Terre, et partout où l’eau et l’air entrent en contact, des échanges se produisent. Les gaz de l’atmosphère sont absorbés par l’océan, et les gaz dissous dans l’océan sont libérés dans l’atmosphère. Lorsque les deux phénomènes sont en équilibre, les quantités absorbées sont grosso modo identiques à celles qui sont libérées. Si on change la composition de l’atmosphère, comme on est en train de le faire, l’échange se déséquilibre : la quantité de gaz carbonique entrant dans l’eau devient supérieure à celle qui s’en dégage. Autrement dit, l’homme ajoute sans cesse du CO2 à l’eau des océans, à la manière des évents évoqués plus haut, mais cet ajout s’effectue depuis le haut et non plus par le bas, et ce, à l’échelle de la planète. En 2014, les océans ont absorbé 2,5 milliards de tonnes de carbone, et, en 2015, on s’attend à ce qu’ils en absorbent encore la même quantité. Chaque jour, chaque citoyen américain injecte, en fait, un peu plus de 3 kilos (près de 7 livres) de carbone dans la mer. En raison de cette accumulation de CO2 dans les océans, le pH de leurs eaux de surface a déjà baissé, passant d’une moyenne de 8,2 à 8,1. De même que l’échelle de Richter (pour les séismes), l’échelle des pH est logarithmique, ce qui signifie qu’une minuscule variation numérique représente un très grand changement dans l’environnement. La diminution de 0,1 point de pH signifie que les océans sont maintenant 30 % plus acides qu’ils ne l’étaient en 1800. En admettant que l’homme continue à brûler des combustibles fossiles, les océans continueront à absorber du gaz carbonique et à s’acidifier de plus en plus. Si les émissions de CO2 restent inchangées (scénario du « on continue comme d’habitude »), le pH de la surface des océans descendra à 8,0 d’ici 2050 et à 7,8 à la fin du XXIe siècle. À ce stade, les océans seront 150 % plus acides qu’ils ne l’étaient au début de la révolution industrielle.
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Par ce qui semble être une extraordinaire coïncidence ,mais qui n'en est probablement pas une ,l'homme devient capable de retracer l'histoire de ces extinctions massives au moment même où il prend conscience qu'il est en train d'en provoquer une nouvelle.
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L’idée d’extinction est peut-être la première notion scientifique à laquelle les enfants d’aujourd’hui se trouvent confrontés. On donne à des bébés d’un an des figurines en forme de dinosaures, et les enfants de deux ans comprennent, plus ou moins intuitivement, que ces petites bêtes en plastique représentent en fait de très gros animaux. Ils portent encore des couches que, déjà, ils sont capables d’expliquer qu’il y a fort longtemps ont vécu d’innombrables sortes de dinosaures et qu’ils ont tous péri. Mes propres fils, alors qu’ils étaient tout juste en âge de marcher, jouaient des heures entières avec une série de dinosaures qu’ils disposaient sur un tableau en plastique représentant une forêt du Jurassique ou du Crétacé. Le paysage comportait aussi un volcan crachant de la lave qui émettait, lorsqu’on appuyait dessus, un rugissement merveilleusement terrifiant. On pourrait croire que pour l’être humain, l’idée d’extinction semble aller de soi. Et pourtant, il n’en est rien.
Aristote a écrit son Histoire des animaux en 10 volumes sans jamais envisager la possibilité que les animaux aient réellement une histoire. L’Histoire naturelle, de Pline l’Ancien, comprend des descriptions d’animaux réels et d’autres mythiques, mais n’aborde jamais le thème des espèces disparues. Cette idée n’a pas davantage été avancée durant le Moyen Âge ou la Renaissance, époques où le terme « fossile » désignait toute chose extraite du sol (un sens qui survit aujourd’hui dans l’expression « combustibles fossiles »). À l’époque des Lumières, l’idée dominante était que chaque espèce constitue un maillon au sein d’une grande « chaîne de l’être », laquelle ne peut être brisée.
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Ce que Boiga irregularis a fait sur l’île de Guam, remarque cet auteur "est précisément ce que Homo Sapiens a fait sur l'ensemble de la planète : se développer de façon extravagante au détriment des autres espèces".p 239
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« Les arbres sont magnifiques, m’expliquait Miles Silman. Ils sont très beaux. Mais on ne peut pas se contenter de dire ça. On entre dans une forêt et la première chose qu’on trouve à dire, c’est : “Cet arbre est d’une taille impressionnante” ou bien : “Quel arbre gigantesque !”, mais lorsqu’on commence à réfléchir à l’histoire de leur vie, à tout ce qui se passe pour qu’on trouve un arbre à cet endroit précis, on est vraiment saisi d’admiration. C’est un peu comme le vin ; lorsqu’on commence à le connaître, il devient plus intéressant. »
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