C’est un art délicat. Résumer un homme, une femme, une vie en quelques feuillets, rien n’est plus difficile. Les journalistes trahissent vite la personne qu’ils ont en face d’eux. Ils leur prêtent leurs propres opinions et c’est inévitable. Leur jalousie, leurs amertumes. Or il faut une certaine dose d’effacement pour entrer dans le vif de l’être qui vous fait face.
Je n’avais jamais lu un livre érotique de ma vie, je préférais de loin les classiques ou les simples histoires d’amour, dans la mesure où l’amour peut être simple…
Le corps, l’esprit surtout, suivaient une temporalité singulière pour sortir des émois de la veille. Alors que la vie reprenait son cours, le désir était plus lent à se défaire des fluides générés la veille.
Je ne parvenais pas à le décrypter, moi qui aimais tellement disséquer, analyser dans mes portraits ce qui faisait agir l’âme humaine dans ces moments mystérieux de la vie. Je n’en comprenais pas le sens.
Peu m’importait le lieu où je vivais. Une seule chose m’intéressait vraiment : c’était faire des portraits, raconter les histoires des gens que je croisais, avec
l’espoir – un peu livresque – de pénétrer leur intimité.