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Citations de Emmanuelle Pouydebat (24)


...Il me semble que mes rencontres animales me permettent de comprendre les spécificités humaines, de mieux nous définir et nous remettre à notre place...
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De toute évidence, maman adore les animaux...Elle me transmet le virus. Mon tout premier trésor est un hamster. Comment a-t-il atterri chez nous ? A la kermesse de fin d'année de l'école où enseigne ma mère, il y a un stand "course de hamsters". Et cette année-là, au terme de la fête, elle me propose de ramener un des coureurs à la maison. Une sensation inouïe m'envahit, un mélange d'excitation et de plaisir incommensurable doublé d'une responsabilité qui me remplit de fierté.
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En raisonnant dans le cadre de la survie de l'espèce et son adaptation au milieu, en un laps de temps infiniment court, nous avons démontrés notre capacité à détruire le milieu, dont le nôtre, et de nombreuses espèces, dont peut-être la nôtre. Mais les autres animaux nous survivront, bien après notre disparition sur terre. Ils étaient présents avant nous, des centaines de millions d'années avant nous pour certains, et ils le seront bien après.
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Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à comprendre cette hiérarchie de l'intelligence qui est faite et qui place les humains au-dessus des autres animaux. Les humains font des choses que bien d'autres animaux ne savent pas faire. Mais l'inverse est parfois vrai aussi. Il n'existe pas une mais des intelligences. Et les arguments choisis pour hiérarchiser les comportements du plus ou moins intelligents sont finalement tous très personnels, voire subjectifs. Un individu qui sait utiliser un ordinateur est-il plus intelligent qu'un individu qui ne le sait pas ? Peut-être, peut-être pas. Et si cet individu qui sait utiliser un ordinateur ne se souvient jamais où il a mis ses clés pendant que l'autre a une mémoire exceptionnelle, lequel devient le plus intelligent ? Ce raisonnement à l'échelle de l'individu peut s'appliquer à l'échelle des espèces. Pourquoi un comportement serait-il plus important qu'un autre ? Quel critère objectif choisir ?
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Pour passer la nuit en sécurité, les chimpanzés s'installent en haut des arbres, souvent à plus de 20 mètres.
Là, ils tressent avec les branches une sorte de plate-forme qui sera leur nid. Ils doivent donc choisir avec attention l'arbre qui offrira des branches souples et solides.
Ils y entassent des feuilles. Certains confectionnent même une sorte de petit coussin.
Et là, ils peuvent dormir tranquilles. Loin des prédateurs... et des moustiques !
Eh oui ! L'étude a bien mis en évidence que les chimpanzés choisissent des arbres qui ont des propriétés répulsives.
Eux aussi (sic) n'aiment pas être piqués et ils font ce qu'il faut pour repousser les moustiques ! De quoi nous inspirer pour trouver de nouveaux répulsifs et lutter contre le paludisme.
Franchement, ils sont souvent plus malins que nous !
(p. 86-87)
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Cet ouvrage a pour but de vous démontrer que l'affirmation selon laquelle les humains sont les plus intelligents n'a pas beaucoup de sens au regard de l'évolution et du contexte. Il remet les humains à leur place au sein du règne animal, et pas nécessairement en son sommet, afin de discuter le plus objectivement possible les points communs et les différences entre les espèces. L'intelligence est probablement la seule adaptation qui a conduit une espèce à établir une sorte de domination sur le monde naturel. Il n'en demeure pas moins que le doute subsiste largement sur la capacité de cette même espèce à maintenir sa propre survie et celle des autres. Ce livre nuit donc gravement à la santé des idées reçues sur le monde animal, sa hiérarchisation et l'intelligence humaine en s'appuyant sur mes vingt années d'expériences de terrain, souvent en compagnie d'étudiants, et sur les travaux de collègues chercheurs.
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Lorsqu'elles ne font pas peur ou qu'elles ne rebutent pas, les araignées sont célébrées pour leurs toiles, chefs-d'oeuvre architecturaux et techniques, redoutables pièges. Mais on connaît beaucoup moins leurs talents de séductrices. Oui, les araignées séduisent! Parmi les araignées sauteuses, il en est une qui n'a pas son pareil pour parader. Il s'agit de la minuscule araignée paon (Maratus volans). Cette petite merveille, dont la vision est excellente, n'est vraiment connue que depuis le début des années 2000.
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Qui pourrait survivre à un cataclysme d'origine cosmique, à une sécheresse ou à des températures extrêmes, à la privation d'eau pendant des années, aux hautes pressions, aux radiations, à l'absence d'oxygène ou au vide quasi absolu de l'espace? Qui sont ces forces de la nature? Eh bien les irréductibles et... minuscules oursons d'eau ou tardigrades, littéralement "marcheurs lents"!
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L’intelligence est comme l’évolution, elle part dans tous les sens
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Désormais motivée pour observer des singes, je décide de tenter ma chance au zoo de Thoiry en complément de ma formation universitaire. Moins exotique que la Tanzanie mais plus accessible pour commencer ! C'est le plus grand groupe au monde de macaque de Tonkeans captifs. Je suis la plus heureuse des étudiantes et l'aventure va durer deux ans. J'ai notamment pour mission de découvrir comment ils s'échappent de leur enclos, causant des troubles au sein du zoo ...
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Le caractère sexuel le plus distinct chez le crocodile est le pénis érectile mâle. Celui-ci est caché, à l'intérieur du cloaque, cette ouverture commune aux voies intestinales, urinaires et génitales, présente chez les oiseaux, les reptiles, les amphibiens et certains mammifères. C'est comme si son pénis était constamment en érection mais dissimulé à l'intérieur du corps. (...)

C'est pour cette raison que l'identification sexuelle des crocodiles a longtemps été un grand problème pour les scientifiques. Et pour cause... pour identifier le sexe d'un individu, il faut sortir son organe génital du cloaque pour le comparer au clitoris. Car oui les femelles crocodiles ont un clitoris ! (...)

A l'intérieur du pénis se trouve un sillon qui permet le transport des spermatozoïdes. Fait intéressant : ce même sillon, non fonctionnel, existe dans le clitoris des femelles. Presque normal, me direz-vous, puisque le clitoris semble être l'équivalent du pénis sur le plan embryologique. Ce type de documentation sur les clitoris est très rare car les organes génitaux féminins de la plupart des espèces ne sont pas ou très peu étudiés. Mais ce n'est pas le cas chez les crocodiles. Pour une raison simple et complexe à la fois : la difficile détermination du sexe. Il y a plus de 150 ans déjà, les fermiers devaient pouvoir déterminer le sexe s'ils voulaient qu'il y ait des accouplements et que leur élevage prospère ! Quand la nécessité économique fait avancer la science...
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Complexe, sublime et minuscule araignée. Petite donc mais... séduisante ! Car le mâle sait y faire pur faire craquer ses prétendantes. Imaginez plutôt... Monsieur arbore tout d’abord sur son opisthosome, la région postérieure de son corps, son abdomen, une sublime ornementation colorée de bleu, rouge, jaune ou encore orange. Ensuite, il sait l’utiliser. Comment ? En paradant. Comme un paon..
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Un livre qui décrit l’ensemble du phénomène étrange et merveilleux qu’est la vie… Une élégante et rigoureuse manière de mettre l’humain à sa place. Yves Coppens
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Pourquoi l’intelligence apparait et évolue ?


Extrait2/2

  De nombreuses études portant sur les performances animales
font ainsi état d’une intelligence générale qui serait d’ailleurs liée
à la taille du cerveau. Ainsi , leur grand cerveau permettrait aux
humains de bénéficier de meilleures performances en termes de
mémoire, d’apprentissage, de planification, etc. Mais de tels béné-
fices ne sont pas suffisants pour expliquer l’évolution de l’intelligence
et du cerveau. Car, à priori, la sélection naturelle ne favorise pas
les excès et si une solution peu coûteuse est présente, elle a plus de
probabilités d’être sélectionnée. Or l’intelligence est un trait consi-
dérablement coûteux. En effet le cerveau humain est responsable
à lui tout seul de la consommation de 25% du glucose corporel,
de 20% de l’oxygène et de 15% du débit cardiaque. Le cerveau
nécessite 20% de notre métabolisme de base et ne représente que
2% environ du poids total du corps. Il représente donc un coût
élevé pour le métabolisme, bien plus que les autres tissus du corps
humain. Autrement dit, les avantages engendrés par un accroisse-
ment de la taille du cerveau ont intérêt à être très pertinents.

p.169-170
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Pourquoi l’intelligence apparait et évolue ?
Extrait1/2


  Des recherches récentes montrent que certains gènes pour-
raient être impliqués dans l’évolution de l’intelligence. Ce serait
par exemple le cas du gène FOXP2 qui serait lié au développement
du langage et aux capacités d’apprentissage. En effet, des chercheurs
américains ont insérés le gène FOXP2 humain dans des souris et ont
comparés leurs capacités cognitives avec celles de souris normales
au cours de tests réalisés dans un labyrinthe. Ils ont découvert que
les souris porteuses apprenaient plus vite que les souris normales
en trouvant plus rapidement la nourriture. Loin de ces théories
généticiennes, d’autres paramètres ont probablement contribué à
l'apparition et à l'augmentation des capacités des organismes et
de leur intelligence. Ainsi, certains chercheurs mettent en avant
des paramètres sociaux, comme la vie en groupe ou l’évitement –
affrontement des prédateurs, mais également des paramètres éco-
logiques comme la recherche de nourriture. Et si l’intelligence
apparaît à différentes époques et dans diverses lignées animales, c’est
sans doute qu’il y a des bénéfices, pour les organismes, à en tirer. Il
est par exemple possible que l’intelligence permette à un organisme
de résoudre des problèmes et d’augmenter sa survie, notamment
grâce à ce que l’on appelle la flexibilité comportementale, c’est-à-dire
la capacité à adapter son comportement à la situation grâce à un
large panel de possibilités individuelles. Par exemple, si je suis un
individu qui sait utiliser un outil, j’aurais plus de cordes à mon arc
que si je suis un organisme qui n’en utilise pas. Ainsi, si un ver de
terre est caché dans un tronc et que deux oiseaux veulent le man-
ger, si tous les deux ont un bec trop court pour l’attraper, celui qui sait
utiliser un outil pour l’extraire sera avantagé. Chaque individu et
chaque espèce a ainsi un panel de comportements et de capacités
général susceptible d’évoluer à l’échelle de sa vie et d’être utilisé,
ou pas, selon le contexte. …

p.169-170
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Préface par Yves Coppens


[...]
Je suis sûr que vos lecteurs vont être enchantés par vos exemples
nombreux, variés et toujours exceptionnels pour qui ne sait pas
regarder et prendre le temps de le faire ; je suis fier d'avoir eu a
m'exprimer à l'ouverture de cette « Emmanuelle au pays des mer-
veilles ». L'« outil » et l'« intelligence » ont été vos guides, mais
votre livre va bien au-delà : il décrit l'ensemble du phénomène
étrange et merveilleux qu'est la vie. « Le monde sera sauvé par la
beauté », écrivait Dostoïevski…

p.11-12
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Les Bernard-l'ermite terrestres
Coenobita sp.

Un long pénis pour rester dans sa maison !

(...) Ces décapodes se procurent des coquilles vides de gastéropodes, voire subtilisent celles de leurs congénères, pour protéger leur abdomen mou et changement de logement à mesure qu'ils grandissent. Ils sont connus pour former des chaînes de vacance de coquilles ! Les individus qui ont besoin de changer de maison se mettent en file indienne, du plus gros au plus petit. Quand le plus gros trouve la coquille à sa taille, les changements de coquille des autres individus se font dans l'ordre du plus gros au plus petit : chacun son tour ! Ces animaux de petite taille ont par ailleurs développé des symbioses avec d'autres organismes pour mieux survivre dans leur environnement. Les bernard-l'ermite peuvent ainsi transporter sur leur coquille des éponges pour se camoufler et se protéger encore davantage de leur extérieur. Quand ils changent de coquille, ils décrochent leur éponge pour l'accrocher sur la nouvelle !
(...)
Pour limiter le taux de vol de coquille pendant l'accouplement, le pénis de certaines espèces de ce crustacé a ainsi grandi au cours de l'évolution. La propriété privée (la coquille) a donc eu une importance notoire sur l'évolution de la taille du pénis. Inimaginable !
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(...) la plupart des marsupiaux possèdent eux aussi deux organes reproducteurs. Leur double pénis semble entrer simultanément en érection, en toute adéquation avec le double vagin des femelles. Ainsi, la femelle kangourou possède plusieurs vagins et utérus. Le bébé peut donc passer d'un compartiment à un autre pour finir sa croissance dans la poche ventrale de sa mère. La femelle peut être "enceinte" en permanence, redémarrant une grossesse dans la poche libérée. Vous ne regarderez assurément plus jamais un opossum ou un kangourou comme avant !
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Un de ses proches cousins [caméléon] (Rhampholeon spinosus) est connu pour la rapidité de sa langue prédatrice, avoisinant les 90 kilomètres à l'heure en un centième de seconde !
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Figurez-vous que des femelles d'espèces de serpents, de tortues et de fourmis peuvent stocker le sperme de différents mâles pendant des années ! Certaines femelles peuvent même le conserver dans vingt poches différentes pour l'utiliser comme bon leur semble. Non, la banque du sperme n'a pas été inventée par les humains. Et le choix du meilleur sperme non plus : la mouche scatophage du fumier (Scatophaga stercoraria, moins pompeusement nommée, osons-le, "mouche à merde"), qui bénéficie de trois poches de stockage, utilise le sperme le moins bon en dernier recours ! Elles peuvent faire des bébés toutes seules.
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