"- Si je voulais me débarrasser de toi en moins de deux, je 'aurais qu'à appeler mes hommes qui se trouvent dans la pièce voisine. Mais je ne le ferai pas. Parce qu'ils ne se montreraient pas aussi cléments que moi. J'ai peut-être plus de de coeur que tu ne le crois, susurra-t-il en effleurant ma pommette.
Son toucher me procura un frémissement de dégout. Il me faisait marcher, là ? Lui ? Du coeur ? Quel sarcasme ! Même une porte de prison s'avérait plus chaleureuse que ce type ! Je continuai de me démener, d'insister de tout mon poids pour l'obliger à me lâcher.
- Maus surtout, je n'ai besoin de l'aide de personne pour te maitriser, nargua-t-il en se redressant sans pour autant me lâcher."
-Comme tu me l'as dis un jour, il est impossible d'oublier les actes que l'on commet, les meilleurs comme les pires. Tu te souviens ? Donc il faut savoir faire abstraction, ne pas se laisser abattre, se relever, car si tu ne le fais pas, tu finiras noyé par ta conscience qui ne te rappellera uniquement que le pire. Alors s'il te plait, pense au meilleur, au meilleur de toi, au meilleur de ce que tu as fait, au meilleur de ce qui t'entoure.
"- Ne recommence jamais ça ! Tu n'as aucun droit sur moi !
- Tu crois ça ? railla-t-il en se redressant pour me choper le poignet. Au contraire, j'ai tous les droits sur toi, et rien ne m'interdit de recommencer."
"- Qu'est-ce que tu crois au juste ? Bien sûr que je vais la ramener. L'abandonner n'a jamais été une option.
- Est-ce que tu l'aimes ?
Son regard s'illumina alors que je remarquais ses yeux légèrement embués. Sa question me prenait de court. Je choisis de lui tourner définitivement le dos. En dépassant l'embrasure de la porte, je lui répondis :
- À en crever."
Lui et moi n’appartenions pas au même monde. Le mien s’étalait à l’aide de pinceaux, enduits de couleurs vives, avec des rêves infinis. Le sien se bâtissait sur la douleur, la peur et le sang.