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Critiques de Erich Kästner (81)
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Trois hommes dans la neige



L’auteur allemand Erich Kästner (1899-1974) aura battu dans l’univers des livres quelques beaux records. D’abord son œuvre légendaire en épisodes pour les jeunes "Émile et les Détectives" a été traduite en 59 langues et a connu 10 versions filmées plus une mini-série à la télévision britannique. L’ensemble de l’œuvre de Kästner a d’ailleurs fait l’objet de plus de 40 films dans différents pays du monde.

Le dénommé Émile Tischbein, 12 ans, a fait sa toute première apparition en 1929.



Quatre ans plus tard, en 1933, l’année fatidique où Hitler a pris le pouvoir chez nos voisins, le livre sous rubrique est paru à Dresde.



Contrairement aux grandes coryphées de la littérature allemande de l'époque, tels Stefan Zweig et Joseph Roth, Kästner a décidé de rester dans son pays, dans son "Heimat", malgré le régime nazi qu’il abhorrait et qui l’avait mis à l’index.



Dans une ville fictive de l’Allemagne de l’est vit un homme riche comme le roi Crésus. Le sieur Tobler possède des banques et des grands magasins, des usines, des mines en Silésie, des hauts fourneaux dans la Ruhr et des lignes maritimes.



L’inconvénient c’est que cette colossale richesse le prive de rapports normaux avec ses concitoyens : face à lui les pauvres bougres impressionnés calent et n’arrivent pas à sortir la moindre parole sensée.



Pour remanier à cet état lamentable des choses, notre richard annonce à ses proches qu’il entend entreprendre une excursion dans les Alpes, où l’on ne le connaît pas dans l’espoir d’une conversation avec un simple citoyen.

Sa fille Hilde et sa dame de compagnie, Frau Kunkel, se montrent surprises mais ne soulèvent pas d’objections majeures.



Afin d’augmenter les chances de réussite de cette mission légèrement impossible, Tobler fait le tour des magasins de vêtements d’occasion et c’est presque accoutré comme un SDF que notre homme se prépare au départ.



Seront du voyage, Johann son valet de chambre qui, habillé comme un véritable dandy, supervisera le bon déroulement de l’odyssée, mais ne pourra pas adresser la parole à son maître. Lorsque Johann apprend qu’il ne pourra même pas nettoyer les chaussures de son seigneur, il est fort déçu.



Le troisième de l’équipe, Laske, est l’homme qui a gagné le concours

spécialement créé pour la circonstance. Il gagne systématiquement tous les concours mais le malheureux se trouve hélas toujours sans emploi fixe.



En dire davantage serait un crime pour les découvertes d’Erich Kästner et son sens d’humour cynique du monde des riches.



Il ne s’agit pas d’un chef-d'oeuvre de l’auteur, comme par exemple son "Fabian : Histoire d’un moraliste", mais c’est sûrement un roman tout à fait recommandable.







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Vers l'abîme

Erich Kästner, je connaissais ce nom...Bien sûr ! Enfant, j'ai dû lire Deux pour Une, Lise Lotte Liselotte, une dizaine de fois !

Bon, pour la littérature enfantine, avec Vers l'Abîme, on repassera.

Ce texte édité et réédité est, si j'ai bien saisi les postfaces, la version non expurgée de Fabian. Die Geschichte eines Moralisten (Fabian. L'Histoire d'un moraliste, pour les non germanistes) Car le texte initial (le nôtre, donc) est sorti en 1931 allégé de beaucoup de scènes trop olé olé ou trop satiriques pour le public allemand de l'entre-deux-guerres.

Nous suivons Jakob Fabian, jeune homme revenu de la guerre avec une faiblesse cardiaque, dans le Berlin chaotique du tout début des années 1930 (avant la prise du pouvoir par Hitler. ) Fabian souffre d'un mal du siècle aisé à comprendre. Berlin est en roue libre, des groupuscules communistes ou d'extrême droite se combattent sur fond d'indifférence, de chômage, de crise, de léthargie post traumatique...Ce peuple qui dans deux ans élira Hitler semble ne se voir aucun avenir, et n'avoir plus de passé. La jeunesse et l'âge mûr, d'ailleurs, se consument dans une quête morbide de plaisirs immédiats. De bordels en bordels, post coitum animal triste, comme disait l'autre. Même les femmes au foyer cherchent de jeunes amants ! Où va le monde, sacrebleu !Fabian erre dans les rues et les clubs de strip-tease la nuit, travaille le jour comme publicitaire, mais son poste ne tient qu'à un fil, que son insolence peut briser en un instant. Ensuite, c'est le chômage à l'infini. Il est instable, mélancolique, ironique et amer. Mais c'est un moraliste, il veut un monde meilleur, des hommes et des femmes honnêtes, créer de véritables liens avec une jeune fille...Il a un ami, Labude, et une mère qui l'aime, ce qui l'empêche de sombrer...Cependant il sent -il a le nez creux-que cette société déliquescente va sombrer dans l'abîme...

Cette peinture de Berlin avant l'apocalypse est très belle, très intéressante, et sent son chef-d'oeuvre à travers les deux personnages masculins principaux, Fabian et Labude, qui sont construits d'une matière littéraire géniale qui les met à l'abri de la rouille du temps. Idem pour Berlin, ses immeubles et ses rues sombres, son atmosphère que l'on pénètre par la magie d'une écriture parfaite. Un bémol pour les personnages féminins, toujours difficiles d'accès pour les auteurs nés au XIXème siècle et pétris de patriarcat. Pourtant, Kästner fait un effort de réflexion. Il essaie quelque peu d'éviter la maman et la putain, mais c'est compliqué pour lui. Cet aspect du texte donne à Fabian, le moralisateur, un aspect plus Fabian , le conservateur : où va-t-on, grands dieux, si les jeunes filles travaillent et les mères de famille prennent des amants...

Néanmoins c'est un texte magnifique, à découvrir, qui nous éclaire sur cette période si importante qui précède l'arrivée au pouvoir d'Hitler, sur les ravages du traité de Verdun, de la grande guerre, sur l'inexorabilité de la seconde. A mettre en rapport avec Ivresse de la Métamorphose, de Zweig, et Seul dans Berlin, de Hans Fallada.

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Vers l'abîme

Nous sommes à Berlin, au début des années 30.

Fabian, le héros de ce livre, cultivé, brisé par la première guerre mondiale, employé dans une agence de publicité, bientôt chômeur , un rien cynique, sans ambition, résigné et mélancolique, erre dans les rues de la capitale, avec son ami Labude, un universitaire ..

Il observe ses contemporains avec attention, leur besoin frénétique de s'étourdir et les moeurs bizarres qui se déploient dans des cabarets minables, la nuit venue, même les mères de famille éprouvent le besoin de prendre un amant lorsque le mari VRP est parti travailler! Les histoires d'amour sincères ou tarifées, les personnages secondaires tels que que madame Irène Moll, ----une nymphomane ----

Fabian vit dans un appartement meublé, exigu, à la merci d'une logeuse acariâtre, il aide un inventeur qui refuse les ravages de la production industrielle, une enfant en difficulté ....... Il montre beaucoup d'amour pour sa mère , tombe amoureux d'une jeune fille ........

Désespéré, épris de justice, capable de tendresse , lucide , le moraliste Fabian se révèle incapable d'agir, de réagir et de s'engager .

Traîner dans Berlin signifie aussi être témoin des heurts entre nationaux - socialistes et communistes, c'est côtoyer la misère sociale , l'angoisse diffuse, l'entre - deux, la profonde dépression morale liée à la crise économique, la décrépitude dans une ville apathique et folle !

Cet ouvrage est une satire féroce, une critique âpre, lucide de la société allemande sous la république de Weimar,lieu de tous les compromis et lâchetés , qui voulait servir d'avertissement , signaler l'abîme vers lequel l'Allemagne et l'Europe toute entière se dirigeaient , forcer les consciences à entendre et à voir avant qu'il ne soit trop tard !

Un ouvrage à la plume magnifique à la fois poétique , abrupte et ironique ! La fin est simplement déroutante ! Ce livre sera censuré à sa parution, en 1931, brûlé par les nazis en 1933! Puis réédité beaucoup plus tard dans son intégralité .

Il m'a fait penser à " -Seul-dans-Berlin "de Hans Fallada .

Merci à Marie, ma libraire !



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Vers l'abîme

L'Allemagne a la gueule de bois



Le roman sombre et lucide d'Erich Kästner nous plonge en plein coeur des années folles, et force est de constater que, derrière ses mimiques de clown triste, l'Allemagne ne rit pas tant que cela. La république de Weimar, rongée de l'intérieur par l'inflation galopante et le poison du ressentiment, se prépare à bondir comme une vipère à la tête des nations qui l'ont humiliée, suite au fâcheux traité de Versailles. Nombreux sont ceux qui feignent de l'ignorer, trop heureux de s'étourdir en vaines festivités.



Un jeune homme est là, cependant, qui observe avec quelque mépris le manège débridé qui se joue autour de lui : il se nomme Jakob Fabian. Dans cette farandole d'esprits désinvoltes qui passent leur temps en momeries, les grimaces de gaieté ne sont plus qu'un trompe-l'oeil. le champagne coule à flots, mais l'Allemagne se réveillera bientôt avec une sacrée gueule de bois.



Fabian déambule dans ce Berlin interlope, fait semblant de s'amuser, mais le coeur n'y est pas. Il n'a rien d'un héros, et la virilité surjouée des futurs apprentis nationaux-socialistes ne l'impressionne guère. Fabian est un moraliste qui ne se fait plus d'illusions sur l'écroulement des valeurs humaines, bien plus terrible que l'effondrement du cours du mark.



La fête enragée qui bat son plein a un amer goût de défaite. Mais Fabian n'écoute déjà plus ces lointains flonflons qui ont la sonorité lugubre et inévitable d'une prochaine messe des morts.



© Thibault Marconnet

Le 11 mai 2021
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Deux pour une

De tous les romanciers pour enfants, Erich Kästner est sans aucun doute l'un de mes préférés et je garde encore aujourd'hui en mémoire le plaisir tendre et espiègle que m'a procuré il y a plus de vingt ans la lecture de "Deux pour une"!

Dans cette jolie histoire, deux jumelles qui ont été séparées à la naissance, l'une vivant avec son père et l'autre avec sa mère, vont se retrouver, apprendre à se connaître et lier une amitié aussi forte que la vie elle-même. Puis, décidées à tirer à leur avantage cette situation hors du commun, elles vont jouer à leurs parents le tour de leur vie en se faisant passer l'une pour l'autre et en échangeant leurs vie! Leurs aventures tour à tour drôles, émouvantes et poignantes sont la garantie d'un excellent moment de lecture et je conseille chaudement ce roman à tous les lecteurs et lectrices en herbe!
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Deux pour une

Roman qui a marqué une collègue quand elle était enfant. Curiosité. Lors d’une colonie de vacances, deux gamines de 9 ans vont se retrouver face à face. Sosie parfait. Même date de naissance. Elles ont toujours ignoré avoir une jumelle. Ayant envie de connaître l’une son papa, l’autre sa maman, elles mettent en commun leurs informations pour échanger leurs lieux d’habitation. Comment va se dérouler leurs échanges de vie alors qu’elles ont un caractère si différent ? Divorce, identification. Qui n’a pas rêvé d’avoir son double ? Un bon moment de lecture.
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Vers l'abîme

La lecture de pareil ouvrage inscrit au fond de son lecteur une forme de malaise. Celui-ci a été publié pour la première fois en 1931, partiellement censuré par son éditeur qui le jugeait par trop indécent, et brûlé par les nazis en 1933. Mais l’inquiétude qu’il inflige à son lecteur est en rapport avec un rapprochement que l’on serait tenté de faire avec le contexte géo politique du moment sur notre vieux continent.



Quand dans les années 30 les plus lucides, ou les plus courageux, voyaient poindre la sourde menace de la montée du nazisme, et des conséquences funestes que l’on connaît, l’époque que nous vivons nous laisse quant à elle envisager quelques similitudes avec cet autre dictateur, un peu plus à l’est celui-là, et qui met l’Europe à l’épreuve de sa démocratie.



Le héros de Erich Kästner évolue dans une société qui par insouciance affichée veut en réalité d’une part se purger du souvenir de la terrible guerre passée d’à peine quelques années, mépriser la crise économique qui s’en est suivie et se voiler la face quant à la terrible menace à laquelle son pays et l’Europe entière devaient faire face.



Rééditer de nos jours dans son intégralité cet ouvrage est non seulement révélateur de l’état d’esprit de la société allemande dans les années trente mais aussi une alerte sur la fragilité de la paix. En tout temps. Avec ce titre qui a valeur d’urgence permanente, espérons encore que la démocratie parvenue au bord du gouffre ne fera pas pour une fois un grand pas en avant. L’auteur a pour ce qui le concerne voulu donner à son ouvrage un dénouement qui coupe court à toute supputation et laisse le lecteur tirer les enseignements de ce qu’humaine nature est capable de faire. La légèreté du style est parfois plus alarmante que toute gravité dans le discours.







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Le 35 mai

C'était l'époque où les mercredis étaient encore le jeudi...

Et quand un 35 mai tombe un jeudi, il faut s'attendre à voir et à vivre des choses exceptionnelles.

Konrad va tous les jeudis chez son oncle qu'il adore. Mais aujourd'hui un devoir sur les Mers du Sud le tarabuste. Peu importe, car un cheval monté sur patins à roulettes, croisé plus tôt dans la rue, sonne à la porte. Ils font connaissance et partent tous les trois découvrir le pays de Cocagne en empruntant une porte au fond de l'armoire de l'oncle.

Le pays où tout pousse sur les arbres ! Où les gens dorment toute la journée s'ils le veulent, dans des lits moelleux, et où ils sont tellement feignants, qu'ils n'ont qu'à désirer quelque chose pour l'obtenir : Konrad fait rapetisser son oncle.

Puis ils vont traverser des pays étonnants, en passant par le château du lointain passé, puis le pays inversé - où les enfants éduquent les parents - puis Electropolis, une ville toute automatisée, puis ils arrivent aux Mers du Sud, et sur la ligne de l'Equateur, littéralement parlant... Ils y rencontrent la princesse Chicorée, métisse à la peau en damier.

Ce livre pour enfants est magique, plein d'histoires incroyables et amusantes. Lu enfant, j'en ai gardé un souvenir très très vivace, surtout le pays de Cocagne, qui m'avait fait tant rêver... Relu récemment, pour le plaisir d'un voyage de retour à l'enfance.
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La conférence des animaux

Erich Kästner produit un chouette conte pour petits et grands (tous les âges y trouvent leur compte), antimilitariste et joyeux. Le style est un peu daté, mais les personnages, qu'il s'agisse d'animaux ou d'humains sont solidmeent campés et possèdent des traits caractéristiques bien décrits. Ours, lion, girafe, souris... d'un côté. Et militaires et politiciens de l'autre...



Alors que va s'ouvrir au Cap la 87è conférence mondiale organisée par des adultes qui ne souhaitent que la guerre et les bisbrouilles, les animaux décident d'organiser la seule et unique conférence des animaux. Seule et unique, parce que les animaux visent ni plus ni moins que la paix dans le monde. Et ils sont prêts à beaucoup de choses pour cela. N'ayez pas peur, ils sont pacifistes et dotés d'un beau sens de l'humour et du devoir. Et d'une bonne dose d'opiniâtreté et de conviction.



Profondément marqué par son passage dans l'artillerie en 1917, Erich Kästner est alors devenu antimilitariste. De 1927 à 1933, ce sont des années fastes. Il est un écrivain en vue. Reconnu et apprécié. Evidemment, il va subir exclusion et brimades lors des années nazies, mais il restera en Allemagne (n'étant pas Juif, ce sera plus aisé pour lui).



Ce roman est lumineux et optimiste. Il montre aussi que la volonté permet de faire bouger les choses. Une belle philosophie de vie à inculquer à tous les enfants.
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Emile et les Détectives

Décidément, Erich Kästner ne vieillit pas !

Je viens de lire ce charmant roman à mes petites-filles de 9 et 7 ans. Je gardais un agréable souvenir de "Deux pour une" mais aucun de celui-ci, et je craignais qu'elles ne s'ennuient, habituées aux livres actuels souvent plus "rapides" avec moins de description.

Et excellente surprise, aucun temps mort, du suspens, de l'humour. En plus d'une découverte de la vie allemande, entre petite ville et capitale, il y a pas loin d'un siècle (il a été écrit en 1929) on a une sympathique aventure, un gamin qui se préoccupe beaucoup de sa maman, qui se trouve perdu dans la grande ville, qui trouve des copains prêts à l'aider, qui va vivre une belle aventure.

On a beau se douter que ça va bien finir, on se prend au jeu de la filature du voleur, puis de l'imagination des enfants pour le "coincer".



On est toujours surpris de la liberté que l'on laissait aux enfant s à cette époque.

Mais contrairement au Clan des Sept (dont je leur ai lu je ne sais combien de titres) même si on n'oublie pas ici "l'intendance" et les petits repas, ce n'est jamais mièvre, on ne perd pas de longs moments à ne rien faire autour d'une boîte de biscuits !



Bref, pas de doute, si Emile Kästner est devenu un "classique" c'est plus que mérité.
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Deux pour une

Deux soeurs jumelles ont été séparées après le divorce de leurs parents. Elles ne se connaissent pas et vivent dans deux villes différentes, l'une avec son père, l'autre avec sa mère. A l'occasion d'un camp de vacances, les voilà réunies par surprise...le choc est grand, avant de se muer en amitié profonde. A la fin des vacances, elles décident de se faire passer l'une pour l'autre.

J'ai adoré ce livre, drôle et plein de suspens. Les deux soeurs sont évidemment les opposées l'une de l'autre, vivent chacune de façon très différentes et enfant, j'ai plus que trouvé mon compte à cette double identification, ainsi qu'à ses conséquences.
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Vers l'abîme

J'ai découvert ce roman mais aussi cet auteur grâce à la Masse Critique (merci aux éditions d'Anne Carrière et de Babelio).

Interdit en Allemagne dans les années 30, ce roman était considéré par les nazis comme subversif. Intriguée, je me suis plongée dans ce roman qui décrit parfaitement le Berlin après la première guerre mondiale. La crise financière, la difficulté sociale, le chômage, l'esprit de revanche mais aussi cette vie sociale nocturne remplie d'interdits. Ce roman m'a fait songe par certains aspects à Berlin Alexanderplatz de Döblin par cette évocation de Berlin entre les deux guerres. Dans Vers l'abîme, j'ai beaucoup aimé cette description des tensions entre les nationaux-socialistes et les communistes qui peuvent aller jusqu'à des agressions en pleine rue.

Au-delà de l'intérêt politique et historique du roman, j'ai découvert également une vraie œuvre littéraire avec un réel attachement pour Fabian, le héros ainsi que son meilleur ami. Une génération désœuvrée, emplie de désillusions dans ce présent angoissant annonciateur d'un futur sombre. Une solidarité existe encore comme cette main tendue à cet "inventeur" pas si fou, cette amitié forte entre Fabian et son ami qui malheureusement ne sera pas suffisante. Une jeune génération désabusée donc où l'amour peut être bafoué malgré des sentiments forts, où l'engagement est difficile presque vain... Un livre sombre dont la fin m'a laissé sans voix.

Un roman à lire et à relire pour sa capacité à nous emporter mais aussi pour ne pas oublier qu'une censure d'une œuvre peut être dommageable pour toute une génération mais aussi ne paraître bien exagérer !
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Deux pour une

Une histoire amusante, qui a bien plu à mon fils de 8 ans. J'ai trouvé le style ampoulé mais cela m'a permis de lui apprendre du vocabulaire. Il y a de l'humour dans le récit et des situations comiques. Les personnages sont crédibles et les petites jumelles attachantes. Un moment de lecture agréable et divertissant.
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Emile et les Détectives

Malgré son jeune âge, Emile va prendre le train, et pas pour n’importe où, pour Berlin !



Madame Tischbein, sa mère, ne roule pas sur l’or, loin de là. Le père est mort alors qu’Emile n’avait que cinq ans, et depuis, ils vivotent, la mère travaillant chez elle comme coiffeuse. Elle prépare la valise d’Emile, le vêt de son plus beau costume bleu, adjoint un bouquet de fleurs, et 140 marks qu’il doit remettre à sa grand-mère qui vit chez son autre fille dans la capitale. Il doit faire attention à cet argent qui est glissé dans une enveloppe.



Avant de partir, Emile glisse l’enveloppe dans son costume, vérifie souvent si elle se ne serait pas échappée par hasard, et guère confiant, il accroche cette enveloppe à l’intérieur du costume avec une épingle. Et il n’a plus qu’à monter dans le wagon. Il ne reste plus qu’une place, mais cela lui suffit.



Il est assis en face d’une brave dame qui déconfine ses doigts de pieds et à côté d’un monsieur qui lui raconte des blagues et lui offre une barre de chocolat. Délicate attention dont se réjouit Emile qui s’endort, tout comme son voisin monsieur Grundeis. Mais lorsqu’il émerge de son sommeil, il s’aperçoit que le monsieur si aimable est sorti dans le couloir et que son enveloppe contenant l’argent a disparu. Point n’est besoin d’aller chercher plus loin qui est son voleur qu’il s’empresse de suivre.



Ils descendent à une station, ce n’est pas la bonne mais tant pis, et Emile poursuit son voleur en faisant bien attention à ne pas se faire repérer. Il emprunte un tramway, l’homme s’étant engouffré dedans, mais il n’a pas assez d’argent pour payer son billet. Heureusement un passager le prend en pitié et lui offre de payer son ticket. Un brave homme qu’Emile retrouvera plus tard puisqu’il s’agit d’un journaliste qui se nomme Kästner. Le voleur s’assied à une terrasse de café et Emile attend. Un garçon de son âge le fait sursauter en actionnant une trompe de bicyclette qu’il garde dans la poche de son pantalon. Emile raconte sa mésaventure et Gustave, son nouvel ami, s’empresse de rameuter ses copains afin d’aider Emile, dans la traque du voleur et financièrement aussi car ils auront des frais de déplacements et de téléphone.



Pendant ce temps, Pony Bibi, la cousine d’Emile, s’est rendue à la gare avec sa grand-mère, mais ils ne voient pas le garçon et s’inquiètent. Pourtant Emile pourra prévenir sa tante et la grand-mère qu’il sera en retard et Pony Bibi va le rejoindre avec son vélo dont elle est si fière.







Une histoire qui met en valeur la solidarité entre gamins, sans se poser de questions, sans demander s’il y aura une contrepartie. Ils sont tous prêts, même si certains sont légèrement réticents, à se dévouer pour Emile, qu’ils ne connaissaient pas quelques minutes auparavant, l’aventure les attirant. Et celui qui est considéré un peu comme le chef de la bande, surnommé Le Professeur, répartit les tâches, prend Emile sous son aile, suggérant les démarches plutôt que les imposant, écoutant les avis des uns et des autres, les appliquant lorsqu’ils sont justifiés. Tout cela avec abnégation.



Et l’histoire se termine bien, comme en général dans les romans pour enfants, avec une fin en apothéose. Mais un épilogue auquel Emile ne s’attendait pas, désirant simplement récupérer l’argent qui était destiné à sa grand-mère.



Emile et les détectives est le plus connu des romans pour enfant d’Erich Kästner, constamment réédité et publié en plusieurs langues, adapté au cinéma et la télévision. Kästner a été arrêté deux fois par la Gestapo et a été exclu de l'Union des écrivains. Ses œuvres ont fait l'objet d'autodafés en raison de leur « non-conformité à l'esprit allemand » ; il a pu même observer ces autodafés de près.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Deux pour une

En colonie de vacances, Louise, la délurée, et Lotte, la sage, se rencontrent pour la première fois et découvrent qu’elles sont le portrait l’une de l’autre. Après la stupéfaction initiale, les hypothèses fusent parmi les enfants et les surveillantes : l’une a-t-elle usurpé le visage de l’autre ? Sont-elles des jumelles astrologiques, sans lien de parenté mais nées au même instant, ce qui leur aurait donné le même visage ?

Les deux fillettes mènent leur enquête. L’une vit avec son père, l’autre avec sa mère. Elles sont nées le même jour au même endroit. La conclusion leur semble évidente : elles sont les filles jumelles de parents séparés, bien qu’elles ignorent tout l’une de l’autre.

Leurs parents ont joué les cachotiers ? Qu’à cela ne tienne, elles se sentent tout à fait capables d’en faire autant. Après qu’elles se soient dûment chapitrées sur leurs vies respectives, après qu’elles aient rempli de notes leurs petits carnets, Louise part rejoindre sa mère à Munich à la place de Lotte, et celle-ci prend le train vers Vienne et son père.

Les jumelles sauront-elles s’adapter à leurs nouvelles vies ? Comment Louise remplira-t-elle sa part des tâches ménagères, elle qui n’a jamais cuisiné de sa vie ? Comment Lotte parviendra-t-elle à avaler la montagne de crêpes qui faisait les délices de Louise, elle, si peu amatrice de plats sucrés ?

Les deux sœurs devront-elles – voudront-elles – un jour lever le voile ? Et que se passerait-il si leur père ou leur mère désirait tout d’un coup leur donner un nouveau parent ?

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Emile et les Détectives

Adepte du roman policier (Preston & Child), j'ai vraiment apprécié ce livre pour enfants.

L'auteur a rendu l'histoire vivante et captivante. C'est un livre qui se lit très vite, car une fois qu'on a mis le nez dedans, on veut savoir la suite. Ce livre doit être apprécié des jeunes lecteurs.

À travers cette histoire, on peut aussi faire le parallèle entre Émile et l'auteur lui-même. Tout comme Émile, Erich Kästner entretien un caractère intimiste vis-à-vis de sa mère. (Erich Kästner écrivait presque chaque jour des lettres très intimes à sa mère quand il est allé vivre à LEIPZIG ou à BERLIN).
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Deux pour une

Louise et Lotte, neuf ans, sont jumelles et pourtant elles ne se connaissaient pas avant de se retrouver, un été, dans un camp de vacances. Pour connaître, l’une son père, l’autre sa mère, elles décident d’échanger leurs places.

Un petit roman pour jeunesse qui se lit bien, un sujet traité avec humour et légèreté (trop ?) et avec le charme désuet d’une autre époque qu’étaient les années 50.

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Les gens de Schilda

Voici un roman jeunesse très facile à lire dont les chapitres constituent des anecdotes humoristiques ou de véritables histoires drôles, qui d'ailleurs peuvent se lire séparément même si leur agencement, leur succession ont leur très grande cohérence. Les jeunes lecteurs (et les moins jeunes d'ailleurs !) sauront apprécier -du moins, je l'espère- le côté loufdingue des aventures des habitants de Schilda. Ce roman-jeunesse, écrit par le "père" de Emile et les détectives" et de "Le 35 mai" est tout bonnement la chronique de leurs déboires et de leurs inventions toutes plus surprenantes les unes que les autres. Il date des années 70 ; il pourrait certes prendre des airs un peu vieillots (comme sa couverture, peut-être) mais en fait les récits mis en scène dans ces pages, bien que situés dans l'empire germanique en plein moyen-âge, ont quelque chose d'intemporel.

Il faut dire que les Schildois sont un mélange de Schaddocks, de Nasreddin Hodja, de Belges - ceux de la tradition des fameuses blagues s'entend - de Rantanplan, de Averell Dalton et de bien d'autres héros dont on ne sait jamais au final si leur folie frise la sagesse ou si leur bêtise ne confinerait pas tout de même à l'intelligence la plus fine. Cela est véritablement paradoxal mais lisez-le et vous comprendrez pourquoi j'utilise volontiers l'expression "sagace idiotie" ou de "sagacité idiote" ( un bel oxymore, dans l'ordre que vous voudrez !) pour qualifier leur philosophie de la vie. Et vous verrez que cet état d'esprit ne naît pas par hasard.

Sachez qu'ils ont en fait leur manière bien à eux de résoudre certains problèmes ou de répondre à des énigmes. En effet, si vous voulez savoir pourquoi leur mairie est triangulaire et sans lumière, quelle pénitence ils infligent à une écrevisse passée dans leur tribunal, pourquoi l'herbe que leurs vaches veulent à peine manger est trop salée ou encore comment ils s'y prennent pour accueillir l'empereur moitié à pied et moitié à cheval, ouvrez vite cet ouvrage, seul ou mieux entre amis ou en famille, les fous rires sont garantis !
Lien : http://lewebpedagogique.com/..
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Emile et les Détectives

Un bon petit roman pour la jeunesse, qui ravira les garçons avec son histoire policière et les filles pour les personnages feminins de cette bande d'enfants qui pourchassent un meurtirer.

Il y a de l'energie, de l'aventure, du suspens et on s'identifie facilement aux enfants car ils ont tous une personnalité différente. Cela permet aussi de connaître l'Allemagne d'il y a cinquante ans.

Je pense qu'il faut le lire enfant, parce qu'après, on vieillit et on le trouve un peu mièvre. Mais c'est une bonne entrée en littérature pour les primaires.
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Deux pour une

Deux pour une est un livre à lire absolument.

Ce livre nous révèle beaucoup de choses, l'histoire de deux jumelles, vivant chacunes de leurs côtés, l'une avec son père et l'autre avec sa mère, se retrouvent sans le savoir dans une colonie de vacances. A leur arrivée, elles ont toutes les raisons de se détester, elle ses ressemblent comme de gouttes d'eau. Après avoir longtemps discuté et avoir découvert qu'elles sont jumelles, elles échangent leurs places et font tout pour réunir leurs parents. Mais quelques chose me dit que cela ne va pas être facile.

Il est plutôt bien écrit, et se trouve qu'il est plutot divertissant.

Si le livre vous a plus, il faut voir d'une autre manière ce roman en regardant le film "A nous quatre" qui est une adaptation similaire
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