AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.29/5 (sur 34 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lorient , le 4 novembre 1828
Mort(e) à : Kéroman , le 14 juillet 1885
Biographie :

Ernest Hello, né le 4 novembre 1828 à Lorient et mort le 14 juillet 1885 à Kéroman, est un écrivain et critique littéraire français, apologiste chrétien.
Écrivain mystique, quasiment sans relations extérieures, il consacra toute son existence à l'écriture. Le 12 novembre 1857, il épousa Zoé Berthier, écrivain elle aussi sous le pseudonyme de Jean Lander. Elle sera non seulement sa femme mais aussi sa principale collaboratrice. Après leur mariage, ils vécurent au manoir de Keroman près de Lorient, aujourd'hui détruit. D'après Raïssa Maritain, la conversion de Léon Bloy doit beaucoup à Ernest Hello. On trouve de nettes traces de son influence dans le Journal d'un curé de campagne de Georges Bernanos et dans l'exégèse biblique de Paul Claudel. Henri Michaux le reconnaît également comme l'une de ses sources.
Outre ses traductions qui ont fait connaître en France les mystiques rhénans, ses œuvres majeures sont L'Homme, Physionomies de saints et Paroles de Dieu.
Les éditions posthumes de L'Homme (chez Perrin, reconnaissables à l'ajout d'un sous-titre "La Vie - La Science - L'Art") ont été expurgées de certains passages qui choquaient le public catholique de l'époque - mais sans que ces coupes soient signalées. Les éditions de ce livre doivent avoir été établies sur l’édition originale (Victor Palmé, Paris, 1872).
La principale source d'influence de Hello fut Joseph de Maistre et, bien sûr, la Bible, source de sa réflexion sur le style.
Ernest Hello est mentionné par Joris-Karl Huysmans dans son roman Là-bas en ces termes: "Le véritable psychologue du siècle, se disait Durtal, ce n'est pas leur Stendhal, mais bien cet étonnant Hello dont l'inexpugnable insuccès tient du prodige.". Léon Bloy a publié une importante étude sur Hello dans Un Brelan d’Excommuniés, publié par Albert Savine en 1889. Il l’a reprise dans Belluaires et Porchers, ouvrage édité par Stock en 1905, en la faisant suivre d’un texte inédit, également consacré à Hello et daté de 1894 – soit dix ans après la mort de l’écrivain –, intitulé Ici on assassine les Grands Hommes. Il écrit : « Je ne vois guère d’analogue à cet écrivain désorbité que le solitaire Pascal. Ils sont, en effet, tous deux, surtout des poètes et l’étonnement du lecteur est infiniment plus déterminé par leur accent que par leurs pensées. »
+ Voir plus
Source : wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Ernest Hello   (13)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Le monde est un trompe-l'oeil, immense, épouvantable.
La valeur et la grandeur des choses y sont effroyablement dissimulées ...
Commenter  J’apprécie          270
La vie ses sociétés s'appelle l'Histoire.
La vie des individus s'appelle le drame.
Drame vient de ****, faire.
Chacun de nous fait quelque chose, le bien ou le mal.
Chacun de nous affirme ou nie le nom de Dieu ...

**** racine du mot en lettres grecques
Commenter  J’apprécie          110
LA PAROLE CRÉATRICE D’UN VIDE

La parole est si essentiellement créatrice que, quand elle ne crée pas une substance, c’est-à-dire une plénitude, elle crée un besoin, une nécessité, c’est-à-dire un vide.
La parole qui crée une substance s’appelle un don.
La parole qui crée une nécessité s'appelle une promesse.
L’effet est toujours réel et immense, mais si ce n’est pas un plein, c’est un creux qui se manifeste.
La parole créatrice du vide, quand une fois elle a retenti, creuse le gouffre jour et nuit, et chaque fois qu’elle le regarde elle le trouve plus béant et plus affamé.
La parole qui resterait éternellement irréalisée créerait un monde semblable à celui des cauchemars, un monde de fantômes errants, pâles, affamés,qui seraient au néant ce que le néant est à l’infini. Ce ne serait pas quelque chose, et ce ne serait pas rien. Ce seraient des quantités négatives qui s’animeraient pour crier : j’ai faim !...
Il faudrait se figurer ce monde au-dessous du néant, à qui l’algèbre seule prête jusqu’ici, par complaisance pour l’hypothèse, un semblant d’existence.
Il faudrait se figurer ce monde ayant puisé, dans l’excès du néant, une ombre de réalité, comme on puise l’immobilité dans l’excès du mouvement, et ces fantômes creux et blêmes assiégeraient le palais d’où la Promesse est sortie, le palais dont Joseph a rempli les greniers, et les fantômes ne pourraient plus parler, à cause de leur pâleur, mais c’est leur parole qui dirait dans le langage des rêves : j’ai faim !
Commenter  J’apprécie          80
Il y a une apparence d’humilité qui est une chose infernale. Elle dit à l’homme : sois sage. C’est l’orgueil dans son mensonge le plus subtil et le plus exécrable, c’est l’orgueil qui veut retenir l’homme en lui-même, le retenir dans la limite, au pays de l’ombre et du froid. Car cette sagesse-là ressemble à la sagesse comme un bec de gaz ressemble au soleil. Il y a dans la vie des âmes appelées un moment décisif où retentit l’appel de Dieu, l’appel immédiat et éternel, l’appel de l’abîme. La voix de l’abîme est : jette-toi à la mer. C’est l’infini qui approche et qui demande à être admis dans la familiarité ; le moment est suprême. Si l’âme entend ce cri de détresse, car l’infini toujours en détresse appelle au secours comme un homme qui se noie, si l’âme entend ce cri de détresse, elle se jette à la mer dans l'abîme d’où la voix vient. Elle abdique sa limite et fait vœu d’infini.
Si l’âme, retenue par les liens de son raisonnement, refuse d’entendre celui qui crie au secours, l’âme a pour punition temporelle et éternelle de rester dans la prison qu’elle a choisie en elle-même, dans elle-même. Elle verra si le bon sens rend heureux. Les murs de sa prison dans lesquels elle s’est complu se resserrent autour d’elle. L’air manque ; elle étouffe et son bon sens ne la soulage pas. Elle s’est trouvée, elle se cherche : Ah ! vous voulez la mesure. Eh bien ! la voilà. Goûtez un peu les plaisirs de la mesure. Brisez-vous le front contre les murs que vous avez serrés, pour voir si la joie est en eux. Raisonnez un peu, enterrée vive, sous la pierre du tombeau. Et si la pensée de l’infini vous poursuit dans votre sépulcre, elle vous poursuivra sous la forme du désespoir, et si votre cœur prend encore une voix, ce sera pour vous dire : Tu m'as trahi !
Commenter  J’apprécie          70
Aimer Dieu uniquement, c’est aimer toutes choses, c’est-à-dire Dieu en toutes choses. Celui qui refuse d’aimer quelqu’un refuse d’aimer Dieu en celui-là. Il n’aime pas Dieu uniquement, il s’aime lui-même, et c’est l’amour séparé, c’est-à-dire la haine, qui intervient, tuant Dieu et la créature. Ne pas aimer, c’est ne pas voir. Celui qui aime Dieu le voit dans les créatures, et celui qui refuse de le voir quelque part refuse de l’aimer. Le refus d’aimer quelqu’un c’est l’amour exclusif de quelqu’autre,et cet autre fût-il Dieu,c’est, en tous cas, l’idolâtrie. L’aversion particulière est une idolâtrie de soi-même, cette idolâtrie limite Dieu, et lui dit : « Je ne te verrai pas dans cette créature ». [...] L’amour vrai, quel qu’il soit, tend à se répandre. De l’objet aimé il tombe sur les autres. Ce mot vulgaire : les amis de nos amis sont nos amis, signifie l’amour vrai. Si vous aimez quelqu’un uniquement, tous ses amis seront les vôtres dans la même mesure où ils sont les siens. Si vous aimez infernalement, les amis de vos amis seront vos ennemis.
Commenter  J’apprécie          61
L’amour des hommes entre eux est la signature de Dieu sur la terre ; c’est l’unité de Dieu pratiquée par les hommes.
Les hommes qui ne s’aiment pas sont idolâtres. ils adorent plusieurs idoles dans l’unité de l’amour-propre, car Satan parodie tout.
L’amour disparu, le sel évanoui, toute chair s’est putréfiée, et la terre a dit dans son cœur idolâtre :
« Il n’y a pas de Dieu, car les Chrétiens sont sans Dieu ». L’ombre de l’unité divine ayant disparu sur la terre, les hommes ont dit:
Nous pouvons adorer l’or, l’argent, les insectes et la multitude ; car la cohésion du Père et du Fils ne donne plus signe de vie, sous le ciel et sur la terre, sous nos yeux et dans nos mains.
Commenter  J’apprécie          50
L'orgueil dit : l'Être et le Néant sont identiques. C'est la formule de Satan et celle de l'absurde. L'humilité dit : entre le Néant et l'Être il y a une distance infinie, mais le Médiateur infini comble l'abîme infini, et la distinction se résout non dans l'identité, mais dans une harmonie supérieure. Donc, quand l'homme consent à passer par l'anéantissement, il rencontre l'infini désiré, car l'anéantissement est la route de l'infini. Quand il veut se passer, pour aller à Dieu, du Médiateur, et aborder l'infini par ses propres forces, il rencontre le Néant sous la forme où le Néant est accessible, il rencontre le Péché.
Commenter  J’apprécie          50
LE DÉPLOIEMENT DES AILES

Qui me donnera des ailes comme à la colombe, et je volerai et je me reposerai?
Que ce repos soit le vol lui-même, ou le moment qui doit le suivre, quelle vérité dans tous les cas!
Il n’y a pas de repos quand il n’y a pas d’espace dévoré. La fatigue, c’est la prison.
Le bonheur, c’est l’activité, et le vol est l’activité pleine de l’âme, qui ne se repose qu’à la condition de se déployer.
Commenter  J’apprécie          50
Mais Moïse ne va pas seulement à l’intérieur du Désert, il va aux intérieurs, aux lieux intérieurs : "interiora", le pluriel, et, de plus, le pluriel neutre.
Les lieux où il va sont profonds : l’âme creuse ; elle ne se contente pas de regarder l’intérieur du Désert, elle l’explore. Dans l’intérieur, elle découvre des intérieurs : les abîmes s’ouvrent sous les abîmes. On dirait des effondrements. Le Désert s’ouvre plus vaste qu’elle ne le savait, plus profond, plus caché, plus lointain. Des perspectives non soupçonnées se découvrent au fond de lui ; et, derrière ces perspectives, voici d’autres perspectives. Le Désert se multiplie par lui-même ; ce qui était son extérieur n’est plus que son enveloppe. Vous vous êtes cru arrivé au coeur, vous ne faisiez que toucher la peau. Quand vous arriverez au coeur, le frisson vous prendra, et quand vous croirez avoir exploré le coeur, le coeur s’effondrera, et le coeur du coeur apparaîtra.
Vous vous êtes cru encore une fois au terme du voyage, vous n’étiez pas encore parti. Et plus vous vous abîmerez dans le coeur de l’abîme, plus vous vous apercevrez que vous êtes encore à la surface.
Tout à l’heure vous avez pris l’extérieur pour l’intérieur ; maintenant vous prenez l’intérieur pour l’extérieur ; mais cette seconde illusion n’en est pas une. C’est le commencement de la lumière. Plus vous collerez votre oreille sur le coeur du Désert, plus vous le sentirez palpiter loin de vous. Plus vous le serrerez, plus il vous échappera, et la rapidité de sa fuite n’aura pour mesure que la violence de votre attrait.
Celui qu’il s’agit de trouver est immense ; il faut être délivré de tout pour faire vers lui les premiers pas, et son approche est indiquée par l’horreur des ténèbres qu’il a prises pour retraite. Entendez-vous siffler les ténèbres comme le vent dans la tempête ?
Pas encore. – Allez plus loin, plus loin. – Je suis plus loin, plus loin et je n’entends pas encore le sifflement des ténèbres. – Allez plus loin, plus loin et ne regardez pas en arrière : derrière vous brûle Sodome. Souvenez-vous de la femme de Loth. – Je ne me retourne pas et cependant je n’entends pas le sifflement des ténèbres. – Oubliez la fumée qui sortait, vers le soir, de la demeure où vous avez dormi enfant.
J’ai oublié la fumée qui sortait, vers le soir, de la demeure où j’ai dormi enfant.
Oubliez l’Égypte et même la fille de Pharaon.
J’ai oublié l’Égypte et la fille de Pharaon.
Oubliez le Nil et les rivages et les roseaux et les couchers du soleil.
Que faut-il donc oublier ?
Il faut oublier le nom de ceux que vous avez servis dans la terre de l’Erreur, car la Vérité est jalouse.
J’ai oublié le nom de ceux que j’ai servis dans la terre de l’Erreur et la jalousie de la Vérité n’a pas encore dit à mon oreille insensible : "Ephheta", ouvre-toi.
Alors je ne sais plus ce qu’il faut faire.
Va devant toi, sans rien comprendre. Oublie mes paroles dès que tu les auras entendues, et va devant toi, au hasard, sans boussole. Si tu vois une marque faite sur le sable, prends la fuite et dis au sable du Désert : Je te veux intact ; dis-moi où nul pied ne t’a touché. Regarde le sable tout seul ; que le sable soit ton Océan. Ne demande pas à l’horizon quelle est, au juste, la ligne qui sépare le sable du ciel : laisse le sable jaune et le ciel bleu s’arranger ensemble comme ils l’entendent. Ne t’inquiète de rien, ne cherche plus, marche ; si tu entends craquer le sable, et rugir les lions, ne te détourne pas : marche. Si les grands oiseaux du Désert fendent de leur vol silencieux le ciel énorme, ne les regarde pas, marche. Si leur ombre noire tache le sable jaune, ne t’arrête pas pour la regarder, marche. Laisse l’ombre et laisse le ciel : oublie le noir, oublie le bleu. Ne regarde que le sable jaune, enfonce-toi dans son coeur.
Je me suis enfoncé dans son coeur, et cependant je n’entends pas le sifflement des ténèbres.
Oublie maintenant la couleur du sable.
J’ai oublié la couleur du sable.
Maintenant, écoute le silence.
J’écoute le silence, le silence fils du Désert.
Je lui dis : Qui es-tu ? Il répond dans son langage :
Je suis le Verbe du Désert.
Maintenant enfonce-toi dans le silence des silences, comme tu t’es enfoncé dans le Désert des déserts.
Plonge le glaive sacré dans la poitrine du silence. Ouvre-lui le coeur et, au fond du coeur, cherche le coeur du coeur.
Plonge dans l’Océan du silence jusqu’à ce que tu sois arrêté par le fond de l’abîme, par la Pierre qui supporte l’Océan, la Pierre que nul n’a vue, éternellement garantie par la profondeur contre l’attentat des regards, et, quand tu auras heurté la pierre, colle ton oreille contre celle que rien n’a jamais touchée.
Tire ta chaussure, car la terre, sur laquelle tu marches, est sacrée.
La chaussure isole l’homme de la terre. Elle leur dissimule leur parenté. Celui qui va pieds nus se sent frère de l’humus d’où Adam est sorti.
Commenter  J’apprécie          20
Babel ! Babel ! S’entendre ! Comme la langue est belle ! S’entendre signifie se comprendre, et se comprendre c’est s’aimer. Trouvez-moi deux êtres qui se comprennent sans s’aimer. Impossible. Ils ne se comprennent que parce qu’ils s’aiment.
Commenter  J’apprécie          50

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ernest Hello (39)Voir plus

¤¤

{* *} .._..