AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Erwin Schrödinger (38)


Erwin Schrödinger
Si l'on veut gagner sa vie, il suffit de travailler. Si l'on veut devenir riche, il faut trouver autre chose.
Commenter  J’apprécie          470
Que nous a apporté cette analyse ? En premier lieu, un aperçu sur la séparation disjonctive du catalogue de prévisions, qui se produit systématiquement et qui se traduit par son insertion dans un catalogue commun pour l'appareil de mesure et l'objet. L'objet ne peut être extrait de cet entremêlement que par le sujet vivant, lorsqu'il prend connaissance du résultat de la mesure. Il faut que cela se produise, à un moment ou à un autre, pour que ce qui s'est passé représente véritablement une mesure, même s'il nous tient à cœur d'envisager le déroulement du processus le plus objectivement possible. En second lieu, nous avons appris ceci : ce n'est qu'au moment de cette inspection, qui permet de prononcer une décision sur la disjonction, qu'il se passe quelque chose de discontinu : un saut (*). On est tenté d'appeler cela un acte mental, puisque l'objet est alors déconnecté de l'appareil de mesure et n'est donc plus soumis à un contact physique. Ce qui lui est arrivé est désormais passé.
_______________________________________________________
(*) Note de Michel Bitbol n°110.
Von Neumann a rapporté cette discontinuité à la part de dualisme que comporte nécessairement une description exhaustive de la chaîne de mesure : « Cependant, si loin que nous allions [...], jusqu'à la rétine de l'observateur ou à son cerveau, il faut de toute façon nous arrêter et dire : et ceci est perçu par l'observateur » (J. von Neumann, "Les Fondements mathématiques de la mécanique quantique", op. cit., p. 288).
Wigner exprime ce dualisme plus concrètement et plus naïvement, lorsqu'il évoque le « rôle particulier » que joueraient les « êtres conscients » en mécanique quantique (E. Wigner, « Remarks on the mind-body question », in "Symmetries and Reflections", Ox Bow, 1979, p. 180).
Commenter  J’apprécie          206
La question vaste, importante et très discutée, est là suivante : comment peut-on expliquer à l'aide de la physique et de la chimie le événements qui se produisent dans l'espace et dans le temps dans les limites spatiales d'un organisme vivant ?
Commenter  J’apprécie          120
Un homme de science est censé posséder, et cela de première main, des connaissances complètes et approfondies sur quelques sujets ; aussi attends t-on habituellement de lui qu'il n'écrive rien sur un sujet qu'il ne domine pas comme un maître? Pareille réserve est considérée comme une question de noblesse oblige. Pour le but présent je désire renoncer à la noblesse, s'il en est, et être affranchi de l'obligation qui en découle. Mon excuse est la suivante : Nous avons hérité de nos ancêtres une invincible prédilection pour des connaissances unifiées et universelles.
Commenter  J’apprécie          80
Il y a un passage fameux dans la mort de Wallenstein(II,3)

Sachez-le :les pensées et les actions des hommes ne sont pas comme des vagues de la mer qui sont agitées de façon aveugle.Le monde intérieur,son microcosme,est le puits profond d’où elles sourdent sans cesse.Elles sont nécessaires,comme le fruit de l’arbre ;le hasard ne peut les modifier par des tours de passe -passe.Dès que j’ai examiné ce qu’il y a dans le cœur de l’homme,je connais son vouloir et son agir.
Commenter  J’apprécie          70
L'Église n’est plus qu’un parti politique, et la morale ne constitue rien d’autre qu’une restriction un peu gênante qui s’effondre à son tour, une fois privée du soutien qui lui fut longtemps apporté par la croyance en des épouvantails devenus désormais inacceptables. Un atavisme général semble s’être pour ainsi dire manifesté. L’homme occidental menace de retomber à un niveau antérieur de développement qu’il n’aurait jamais totalement surmonté: l’égoïsme brutal lève sa face grimaçante et tend sa poigne implacable, endurcie par la vieille habitude ancestrale, vers la barre du navire en dérive.
Commenter  J’apprécie          70
La grande révolution de la théorie des quanta fut que des caractères de discontinuités furent découverts dans le Livre de la Nature, dans un contexte où tout autre chose que la continuité apparaissait comme absurde d’après les vues admises jusqu’à ce moment.
Commenter  J’apprécie          60
Il est fort curieux que la philosophie occidentale, qui a presque universellement accepté l’idée que la mort de l’individu ne met aucunement fin à quoi que ce soit d’essentiel de la vie, ait à peine honoré d’une pensée (excepté chez Platon et Shopenhauer) cette autre idée bien plus profonde et plus intimement joyeuse, et qui logiquement va de pair avec elle : l’idée qu’il en est de même pour la naissance de l’individu ; que je ne suis pas créé pour la première fois, mais que je suis progressivement réveillé d’un profond sommeil. Alors mes espoirs et mes aspirations, mes peurs et mes soucis peuvent m’apparaître comme étantles mêmes que ceux de milliers d’humains qui ont vécu avant moi. Et je peux espérer que ce que j’ai imploré pour la première fois il y a des siècles pourra m’être accordé dans quelques centaines d’années. Aucune pensée ne peut germer en moi qui ne soit le prolongement de la pensée d’un ancêtre ; il n’y a pas en réalité de nouveau germe (de pensée), il y a l’éclosion prédéterminée d’un bourgeon sur l’arbre antique et sacré de la vie.
Je sais très bien que la plupart de mes lecteurs, en dépit de Schopenhauer et des Upanishads, prendront ce que je viens de dire pour une métaphore plaisante et adéquate, et refuseront d’accepter à la lettre l’axiome que toute conscience est Une par essence.
Commenter  J’apprécie          60
Ce petit opus du prix Nobel de physique fut écrit en 1943. Il est souvent qualifié d’un des plus grands textes scientifiques du XXe siècle.

De quoi s’agit-il ?

Physicien hors norme et esprit curieux de tout, Erwin Schrödinger s’intéresse à la philosophie, aux religions et à… la biologie. Dans ce petit ouvrage, il souhaite réfléchir à ce qui fait le propre de la vie non pas en biologiste – ce qu’il avoue ne pas être – mais en physicien. Cette approche « illégitime » dont il a bien conscience qu’elle ne va pas manquer d’apparaître quelque peu scabreuse aux yeux des scientifiques de son temps, va le mener sur des sentiers peu connus à l’époque et véritablement prophétiques pour la suite de la recherche scientifique.

Partant de l’instabilité permanente des atomes et des molécules, il se demande comment les espèces vivantes peuvent être aussi stables qu’elles semblent l’être à l’échelle de quelques générations. Son raisonnement démarre par les atomes – sujet qu’il connaît comme personne - et construit pas à pas un scénario pouvant expliquer la stabilité relative de molécules responsables de la stabilité des espèces. A l’époque, on ne connaît pas le siège exact du support de l’hérédité et encore moins la structure de l’ADN. Il imagine donc que la seule solution possible est qu’il doit exister – quelque part dans les chromosomes – une structure dite « apériodique » d’une grande stabilité et porteuse d’une information cruciale pour l’élaboration du vivant : une structure qui serait à la fois le plan de l’architecte et le matériau du maçon.

C’est donc à un jeu de piste d’une incroyable acuité intellectuelle que Schrödinger se livre avec beaucoup de modestie et, naturellement d’intelligence. Le texte n’est pas forcément facile mais se lit très bien. Il sera lu avec beaucoup d’assiduité par une génération de chercheurs. A commencer par un certain Crick et un certain Watson…

Ce texte mettra en effet les deux biologistes sur la piste de la structure en double hélice de l’ADN au printemps 1953. Une avancée majeure pour la génétique du XXe siècle et pour la compréhension du vivant. La même année Crick et Watson écriront à Schrödinger une lettre lui disant combien son texte les avait mis sur la bonne piste pour le succès de leurs recherches. Leur découverte leur vaudra le prix Nobel !

Un livre fondateur donc pour toute personne souhaitant comprendre l’histoire d’une découverte cardinale et une invitation puissante au décloisonnement des connaissances.
Commenter  J’apprécie          50
Si vous n'êtes pas capable d'expliquer à n'importe qui ce que vous avez fait, votre activité a été inutile.
Commenter  J’apprécie          40
"Cher lecteur, ou mieux encore, chère lectrice, rappelez-vous les yeux brillants et joyeux avec lesquels votre enfant vous éclaire quand vous lui apportez un nouveau jouet, puis laissez le physicien vous dire qu'en réalité rien n'émerge de ses yeux; en réalité, leur seule fonction objectivement décelable est d'être continuellement frappés par des quanta de lumière et de les recevoir. En réalité ! Etrange réalité ! Quelque chose semble manquer en elle."
Commenter  J’apprécie          40
Une véritable suppression de la métaphysique ferait de l’art et de la science des squelettes pétrifiée, dépourvus d’âme, incapable du moindre développement ultérieur.
Commenter  J’apprécie          40
Il s’avère en effet beaucoup plus difficile de rendre compréhensible, de présenter rationnellement, ne serait-ce que le domaine spécialisé le plus restreint de n’importe quelle branche des sciences, si on en retire toute métaphysique.
Commenter  J’apprécie          40
Quelle est la valeur de la recherche scientifique? Chacun sait que de nos jours, plus que jamais, tout homme ou toute femme qui désire apporter une contribution originale à l’avancement de la science doit se spécialiser : c’est-à-dire intensifier son propre effort en vue d’apprendre tout ce que l’on connaît dans un certain domaine étroit et ensuite essayer d’augmenter l’ensemble de ses connaissances par son propre travail - par des études, des expériences et de la réflexion.
Lorsqu’on est engagé dans une activité spécialisée de ce genre, il est naturel que l’on s’arrête à certains moments pour s’interroger sur l’utilité de ce que l’on fait.
(…)
Ne perdez jamais de vue le rôle qu’a votre sujet particulier dans la grande représentation de la tragi-comédie de la vie humaine; gardez contact avec la vie - non pas tant avec la vie pratique qu’avec le fonds idéals de la vie, qui est toujours tellement plus important; et maintenez la vie en contact avec vous. Si vous n’êtes pas capable -à longue échéance- d’expliquer à n’importe qui ce que vous avez fait, votre activité à été inutile.
Commenter  J’apprécie          31
Si une mutation spontanée représente un petit pas en avant dans le développement de l'espèce, nous gagnons l'impression qu'une modification est essayée plus ou moins au hasard, au risque d'être nuisible, auquel cas elle est automatiquement éliminée. Ceci met l'accent sur un point extrêmement important. Pour qu'elles constituent un substrat convenable pour le travail de sélection naturelle, il faut que les mutations soient rares, comme elles le sont en fait. Si elles étaient assez fréquentes pour qu'il y ait par exemple une probabilité élevée de voir une douzaine de mutations différentes se produire chez le même individu, les mutations nuisibles predomineraient, en règle générale, sur les avantageuses, de sorte que l'espèce, au lieu d'être améliorée par sélection, resterait inchangée ou perirait.
Commenter  J’apprécie          30
Le monde est une synthèse de nos sensations, de nos perceptions et de nos souvenirs. Mais il n'apparaît certainement pas en vertu de sa simple existence
Commenter  J’apprécie          30
le savoir scientifique fait partie du fonds idéal de la vie humaine
Commenter  J’apprécie          30
Cet « éléphantiasis » partiel a fait négliger les autres orientations du développement de la culture, de la connaissance, de la pensée occidentale ou appelez cela comme vous voudrez, et il a permis une décadence plus forte que jamais auparavant.
Commenter  J’apprécie          30
La physique n'est pas faite que de recherches sur l'atome, la science n'est pas faite que de physique, et la vie n'est pas faite que de science. Le but des recherches sur l'atome est d'adapter la connaissance empirique que nous avons obtenue dans ce secteur à nos autres domaines de pensée.
Commenter  J’apprécie          20
La conscience est un singulier dont le pluriel est inconnu. Il n'existe qu'une seule chose, et ce qui semble être une pluralité n'est simplement qu'une série d'aspects différents de cette chose unique, produits par une illusion ... comme dans une galerie de miroirs.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Erwin Schrödinger (143)Voir plus

Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1307 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur cet auteur

{* *}