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3.32/5 (sur 31 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Soultz-sous-Forêts , le 11/06/1845
Mort(e) à : Paris , le 30/10/1902
Biographie :

Eugène Müntz est un historien de l'art français, alsacien, spécialiste de la Renaissance italienne.

Licencié en droit et élève d'Albert Dumont, il fut membre de l'École française de Rome (1873-1876) et conservateur de la bibliothèque, des archives et du Musée de l'École nationale des Beaux-arts.

Il fut élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1893.

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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Aucun musée n'a été formé avec autant d'amour, aucun n'a exercé une influence plus profonde sur l'art contemporain , aucun aussi n'a traversé plus d'épreuves que celui auquel les Médicis ont attaché leur nom. Dix générations d'amateurs enthousiastes se sont dévoués à son enrichissement ; les plus grands maîtres de la Renaissance, Donatello , Ghiberti, Verrocchio, les deux Lippi, Ghirlandajo, Botticelli, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, y ont cherché des inspirations, des modèles ; tandis que, par une étrange et invariable contradiction, toutes les révolutions qui ont troublé Florence ont menacé l'existence de ces séries inestimables.
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Aussi rien n’est-il plus normal, plus loyal, que son interprétation. Il ne cherche pas à côté, ne se perd pas en tentatives ou en tours de force étrangers à la donnée principale, mais s’attaque résolument à celle-ci, avec l’inébranlable résolution d’en mettre en lumière la signification religieuse. Michel-Ange, je ne crains pas de l’affirmer, n’eut pas procédé avec une telle correction. Où le Sanzio et le Buonarroti se rencontrent, c’est dans le dédain de la pompe, de l’éclat. Raphaël pouvait dire de ses héros ce que Michel-Ange disait des prophètes de la chapelle Sixtine : « Les personnages que j’ai peints étaient pauvres, leur simplicité sainte méprisait la richesse. » Comme ces drames, si simples et à la fois si pathétiques, sont profondément humains ! Comme les per- sonnages — on n’ose dire les acteurs, car rien n’est théâtral ici, — sont bien à la mission qu’ils ont à remplir, dans la logique de leur caractère et de leur situation !
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Venons-en au travail du commandeur del Pozzo. Ce document tire tout d’abord son intérêt de la compétence spéciale de l’auteur, si supérieur pour l’appréciation des choses de l’art à notre brave père Dan. On remarquera, notamment, le soin avec lequel il décrit les chefs-d’oeuvre de la peinture conservés à Fontainebleau; il nous apprend à cette occasion que plusieurs des tableaux de Raphaël, ainsi que la Joconde de Léonard de Vinci, avaient dès lors passé par les plus graves épreuves. Mais, même au point de vue de l’histoire de la décoration du château, le travail de l’érudit amateur romain nous fournit quelques indications précieuses. C’est ainsi qu’il nous apprend que les deux satyres de la salle de bal étaient des copies de ceux du palais délia Valle, à Rome. C’est ainsi encore qu’il nous révèle dans quelle partie du palais se trouvaient les peintures de Ruggiero Ruggieri. Et que de notes curieuses sur l’ameublement du palais, sur les habitudes de ses possesseurs, etc., etc.!
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Ce n'est pas l'histoire des origines de la Renaissance que je présente au lecteur : retracer quelques-uns des épisodes qui caractérisent le mieux la reprise des études classiques, ces études qui ont renouvelé toutes les faces de la civilisation, telle est mon unique ambition. Sous le titre de Précurseurs, je comprends ceux qui en Italie, ou plus exactement en Toscane, ont pressenti et ceux qui ont préparé l'avènement des idées nouvelles, artistes, archéologues, amateurs, depuis le XIIIe jusqu'au XVe siècle, depuis Frédéric II et Nicolas de Pise, jusqu'à Laurent le Magnifique. Mon travail ne dépasse pas le moment où la Renaissance sort de la période des tâtonnements et des luttes pour entrer dans celle du développement normal et régulier : avec Mantègne, Léonard de Vinci, Michel-Ange et Raphael, l'ère des « chercheurs » prend fin ; celle des « trouveurs » commence ; par l'effet de leur génie, la Renaissance parvient en peu d'années à son complet épanouissement.
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Ce sera l'honneur de Laurent le Magnifique d'avoir inauguré, en faveur des artistes, des principes différents. Par une de ces nobles inspirations dont il avait le secret, il résolut, en traversant Spolète, de ramener à Florence les restes d'un peintre florentin célèbre, Fra Filippo Lippi. La communauté ayant refusé de rendre ce dépôt sacré, il voulut du moins qu'un mausolée de marbre marquât la place où reposait un maître si éminent. Vasari raconte que la banque de Médicis paya les frais de la construction, qui se montèrent à cent ducats d'or, et que Politien, l'ami de Laurent, composa l'épitaphe. Ce fut encore Laurent qui s'occupa, une vingtaine d'années plus tard, de faire élever à Giotto, à Santa Maria del Fiore, un monument digne de lui, et ce fut encore Politien qui célébra le génie de celui qui avait tiré la peinture de son long assoupissement : Ille ego sum per quem pictura extincta revixit...
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On oublie trop souvent, en incriminant l'esprit de la Renaissance, que deux des plus grands et des plus saints papes du quinzième siècle, Nicolas V et Pie II, sortaient des rangs des humanistes. La mort héroïque du dernier, expirant à Ancône au moment où il se préparait, vieillard infirme, à mettre à la voile pour aller combattre les Turcs, ne proclame-t-elle pas bien haut combien il restait de jeunesse, d'ardeur et de trésors de conviction dans les esprits les plus familiarisés avec les séductions du monde antique !
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Nous ne pousserons pas l'irrévérence jusqu'à prononcer le mot de plagiat. Un Michel-Ange est au-dessus de pareilles imputations. Semblable à ses contemporains, et surtout à Raphaël, pour lequel, en pareille circonstance, il se montra particulièrement dur, il prenait son bien où il le trouvait, sauf à y mettre l'empreinte de son génie, la griffe du lion. Mais la critique manquerait à tous ses devoirs en ne revendiquant pas les droits de Donatello et en ne proclamant pas en sa faveur la priorité de l'invention.
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La peinture en matières textiles, tel est le nom que l'on a donné, et avec raison, à la tapisserie; car si, par la franchise du procédé, elle remporte sur la broderie, qui est surtout un travail de patience et qui admet d'innombrables retouches, elle remporte aussi sur elle par la liberté d'interprétation laissée à ses représentants. Sauf aux époques de décadence, de perversion du goût, le tapissier traduit, interprète, transpose, dans d'autres tons, les modèles, les cartons, pour nous servir du terme technique, que le peintre compose pour lui; c'est méconnaître les lois de son art que de lui demander de copier servilement un tableau ou une fresque.
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À l'époque de son retour à Rome (le pape avait quitté Florence le 7 janvier 1443), on semble s'être préoccupé de dresser un inventaire de la bibliothèque pontificale. Cet inventaire, récemment découvert par l'un de nous dans les archives du Vatican et reproduit ci-après, enregistre en marge, à diverses reprises, des remises de livres faites au mois de novembre 1443; il est donc antérieur à cette date.
Nous y voyons que la bibliothèque pontificale comprenait, à ce moment, environ trois cent quarante volumes. La théologie, le droit canon, la philosophie scolastique dominent; mais les classiques font leur apparition.
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Mais c'est surtout par la protection accordée aux lettres et aux arts que Frédéric d'Urbin a bien mérité de son siècle et de la postérité. On était dans l'âge d'or de la Renaissance. Après une longue éclipse, l'antiquité classique reparaissait aux yeux de tous, jeune, radieuse, parée de son éternelle beauté. Guerriers et diplomates, banquiers et prélats se sentirent frappés d'admiration. Princes et républiques rivalisèrent d'ardeur pour rétablir dans ses droits la déesse que l'on croyait morte et qui n'était qu'endormie.
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