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Critiques de Fawaz Hussain (50)
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Un Kurde à Ithaque

Ce roman m'a pris aux tripes , je ne connaissais pas l'histoire du Kurdistan , sinon de façon nébuleuse , j'ignorais l'ampleur des massacres perpétrés par Saddam Hussein (185000 personnes , un véritable génocide ) , et voilà que j'ai ce livre entre les mains .

Car Fawaz Hussein , l'auteur de "un Kurde à Ithaque" , a vécu dans sa chair le martyre de cette bourgade , Halabja , 5000 personnes massacrées en 5 minutes avec de l'ypérite , le gaz moutarde . Comme des rats , pour éliminer des éléments indésirables . Fawaz Hussein est resté aveugle pendant trois mois , et il a gardé seulement 30 pour cent de ses capacités pulmonaires . Sa famille et sa fiancée ont tous été assassinés , sa ville de naissance a été rayée de la carte .

C'est à un double voyage que l'auteur nous invite , un voyage mémoriel et un voyage à travers l'histoire de la Grèce et de sa mythologie . Fawaz Hussein est un érudit , il connait l'histoire d'Ulysse comme sa poche , il va à la recherche de Pénélope et de Télémaque , tout en sachant que de ces personnages mythiques , il ne reste plus rien , même pas quelques ruines du palais d'Ulysse .

Ce qui est fascinant , c'est qu'il tombe , en allant chez les Hellènes , sur des sirènes grecques tout à fait contemporaines , et dont les noms sont ceux des muses de la mythologie , Calliope , Clio , Euterpe , ne manque qu'Aphrodite .

Puis il y a tous ces noms qui évoquent l'Odyssée , Ménélas , Agamemnon , Hector , le Péloponnèse , Mycènes , ou encore la bataille de Salamine .

Retour en arrière dans la période faste de cette Hellas de Périclès ou d'Alexandre le Grand .

Un ami parisien le surnomme "Kurde atypique , réfugié apolitique et rêveur éthylique" , ce qui n'est pas loin de la vérité , car Fawaz Hussein a adopté la France comme son nouveau pays , et la France l'a adopté . Mais notre Kurde reste toujours entre plusieurs cultures , celle de son Kurdistan irakien , celle de la France , mais aussi la culture hellénique .

Malgré ses désillusions et sa tristesse , Fawaz Hussein garde son humour , cela transparait à chaque page , il n'hésite pas à se moquer des mollahs et de leurs promesses de houris dans l'au-delà .

Son humour est peut-être la lucidité du désespoir .

Merci aux Editions Zinédi et à Babelio sans lesquels je n'aurais pu découvrir un auteur attachant et un roman qui m'a profondément touché .
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Un Kurde à Ithaque

Cette lecture est un voyage à plusieurs titres, puisque je ne serais probablement pas allée vers cette œuvre sans "Masse Critique", qui au-delà d'alimenter la base de données de Babelio est une opportunité unique de s'ouvrir à d'autres horizons.



Je commencerai donc par remercier les éditions Zinédi pour l'envoi de ce très beau livre. Je ne connaissais pas Fawaz Hussein, je ne connaissais pas le Kurdistan, ni l'histoire des kurdes. La très efficace préface de Kendal Nezan offre les clés pour appréhender le voyage tant réel que spirituel de Fahrad.

Ce livre est un beau voyage, emprunt de poésie, de rencontres, de tranches de vie et de cheminements internes à travers la Grèce et à travers la vie. J'ai vécu un beau moment de lecture, malgré mes connaissances lacunaires de la mythologie grecque, tant et si bien qu'à plusieurs reprises je ne savais plus si j'avais à faire à l'un de ces personnages vivant en Grèce ou à une déité mineure dont l'existence m'avait échappé. Le style très imagé à permis d'éxacerber mon imagination et d'avoir la sensation de cheminer avec Fahrad.



Enfin, je terminerai par l'objet livre : lectrice de mon temps, j'alterne la littérature sous toutes ses formes : liseuse, audiolivres ou encore papier. Il y a quelque chose d'extrêmement sensuel avec Un Kurde à Ithaque. Je me suis à plusieurs reprises surprise à caresser ces pages en papier à la douceur de pêche.
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Un Kurde à Ithaque

L'auteur Fawaz Hussain nous dévoile un superbe et terrible roman. D'un exilé nommé Farhad, à Paris, il va poétiquement, nous faire vivre, son histoire intérieure, de par son périple en Grèce. Mais je laisse cette partie à d'autres lecteurs qui en parlent mieux que moi. Ce que je retiens de cet ouvrage, la poésie et la force de ses écrits, parsemés d'autodérision. Un mélange de culture, de mythologie, d'inspiration orientale. On part avec Farhad, dans les tréfonds d'une âme meurtrie par la perte de sa bien aimée Chirine, de l'ignominie humaine et de son identité Kurde.

Il vous faudra connaître ou replonger dans la mythologie grecque, aller à la découverte d'auteurs tels que Cavafy, Khayyam.

C'est une belle lecture et je m'en suis détectée.
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Un Kurde à Ithaque

"UN KURDE A ITHAQUE de Fawaz Hussain.

Le plus français des kurdes qui aime son pays d'accueil, le vin de bordeaux, notre culture, Paris et les mythes de la Grèce antique, autre pays dont il se sent proche. Un admirateur du regretté helléniste bourguignon Jacques Lacarrière avec qui il aurait eu plaisir à comparer les mérites du Saint-Emilion avec ceux du Nuits-Saint-Georges, lorsqu’ils ne disputeraient de Sophocle, d’Homère, de Pindare, des ascètes du mont Athos ou du souffle libertaire de l’Eté Grec. Mais ce bouquin, c'est avant tout le roman tragique d'un homme qui après avoir survécu au gazage de son village lors de la guerre Iran-Irak, est sauvé de justesse par une ONG. Rapatrié et longuement soigné à Paris, il exprime sans ambiguïté sa reconnaissance pour la patrie des Droits de l'Homme qui lui a procuré soins, gite et nationalité. Toutefois, sur les trottoirs encrottés de Paname et malgré son copain Gégé, philosophe de bistrot avéré, il se sent, de son propre aveu, le cul entre deux chaises culturelles. Et comme il ne peut être question de revoir son village natal, il lui prend fantaisie d'aller caresser les sept filles de Zeus chez le roi mendiant d’Ithaque avec qui il se sent des affinités…



C’est érudit, plein de poésie, et nullement ennuyeux, car une bonne dose d’humour vient contrebalancer la dimension tragique chez ce « Kurde atypique, réfugié apolitique et rêveur éthylique » qui ne croit pas au paradis céleste des mollahs où des houris affriolantes abreuvent le repos du guerrier à trois sources de miel, de vin et de lait…



Et si vous voulez savoir comment un Bagdadien exilé à Paris est devenu riche en broutant la pelouse au jardin du Luxembourg, n’hésitez pas à lire ce livre, on peut passer un bon moment dans la salle d’attente gavée du dernier toubib local !"

Claude L.
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Un été en vrac

awaz Hussain est assurément un grand écrivain. Lorsqu’il a déposé dans une enveloppe son premier roman à la réception des Éditions Gallimard, il n’imaginait pas que le jour suivant, Antoine Gallimard en personne, après avoir passé la nuit à dévorer son œuvre et – émerveillé par son talent – allait l’inviter à venir visiter sa vénérable maison, le présenter au comité de lecture, et surtout lui faire un chèque conséquent permettant d’acquérir un appartement spacieux et lumineux au sein du Ve arrondissement. Le rêve de tout écrivain… On se demande dès lors pourquoi Fawaz habite désormais dans le XXe arrondissement. A-t-il eu un revers de fortune ? Cette scène, aussi séduisante soit-elle, est empreinte d’une ironie socratique qui révèle tout le talent de l’auteur. Il la raconte à un entrepreneur kurde qui doit faire de menus travaux chez lui, et qui lui demande s’il : “est facile de publier un livre et si l’on pouvait en attendre du profit”. Il est amusant de voir combien le quidam idéalise le succès et la reconnaissance des écrivains. À la manière de Socrate feignant l’ignorance pour révéler la vérité, Fawaz Hussain utilise l’ironie pour mettre en lumière la dure réalité de sa condition d’écrivain. C’est une belle leçon d’humilité, et chaque aspirant à l’écriture devrait avoir en main Un été en vrac…



Ce petit ouvrage est un hommage à la capacité humaine de trouver la beauté dans les actes les plus simples de l’existence. Il est une invitation socratique à se connaître soi-même et grâce à sa sensibilité aiguë pour les détails du quotidien, Fawaz Hussain a l’art de transformer l’ordinaire en extraordinaire.
Lien : https://marenostrum.pm/un-et..
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Un Kurde à Ithaque

En suivant son anti-héros des bas-fonds de Paris aux cimes de l’Olympe, puis dans un élan final sur les traces du poète Omar Khayyâm en Iran, Fawaz Hussain signe une magistrale épopée intérieure. Le roman s’inscrit dans la veine humaniste d’un Cigerxwîn, chantre de la renaissance culturelle kurde au XXe siècle. Porté par une langue sensuelle et des références savamment distillées, Un Kurde à Ithaque séduira tous les amateurs d’odyssées identitaires et de récits aux résonances universelles. Un récit aux échos universels que l’on ne peut que recommander aux amateurs d’humanisme et de belles lettres.
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Un Kurde à Ithaque

Empreint d'intériorité, lumineux, « Un Kurde à Ithaque » est un livre dont les pages tournent de par le vent des rémanences.

Des souvenirs qui deviennent réels dans une majesté voluptueuse.

Fawaz Hussain est kurde. Originaire de Halabja, la tragédie du 16 mars 1988, les bombes chimiques qui ont décimé plus de 5000 civils le temps d'un battement de cil.

Ce texte est né en Grèce au pied de l'acropole à Athènes. Fawaz Hussain cherche des yeux Ulysse. Toucher la terre vraie, revoir le visage de sa fiancée Chirine, morte sous le gaz toxique. On ressent, non pas l'urgence d'écriture car Fawaz est un homme mélancolique, hédoniste et calme. Mais une déambulation en Grèce qui ressemble à un appel d'air.

Dans une quête intime et liane de sa propre vie. L'ubiquité constante, entre la France, et sa ville martyre du Kurdistan, et maintenant la Grèce.

« Le Kurde dérange, irrite, met en grogne, par sa simple existence ». « Ceux qui sont revenus le lendemain ont vu Halabja, ville morte et marquée pour toujours par le sceau de l'horreur. Même les oiseaux se sont tus ».

Fawaz est en oeuvre existentielle. Ses tracés de vie sont des épreuves et des chemins de traverse, toujours.

L'identité floutée par les affres. Il ne se sent pas en paix. Seulement dans cette orée où la nostalgie est pierre vivante. Il est dans le labyrinthe de la Grèce antique. Marche à l'aveugle et baisse son bandeau dans les rencontres vivifiantes avec les grecs. Les retrouvailles salvatrices et les chaleureuses amitiés.

Cette litanie essentialiste et pavlovienne qui s'enroule dans ce journal intime : « Fawaz, kurde atypique, réfugié apolitique, et rêveur éthylique ».

Écoutez encore : « On ne triomphe pas du malheur ».

« Va faire un tour du côté de Salamine, c'est l'île d'Ajax. Tu verras un palais en ruine ».

« Garde toujours Ithaque en ta pensée ; y parvenir est ta destination ultime. Mais ne te hâte point dans ton voyage ».

Ce livre est une marche lente. Elle procède à la renaissance de Fawaz. Tout prend sens dans les miscellanées qui s'élèvent subrepticement .

« Au village voisin, nous avions des vergers de grenadiers à perte de vue… C'est le fruit de la passion ».

L'idiosyncrasie Kurde est un chant triste et pourtant on imagine que rien ne s'efface ni se meurt. L'essentiel comme un pas sur la terre-mère. Véritable, dans cette ampleur philosophique, historique et politique, « Un Kurde à Ithaque » rassemble l'épars égaré dans la mémoire d'un homme écrivain qui somme les jours comme des étoiles filantes entre ses mains.

Essentiel et fédérateur, silencieux et spéculatif, le récit est une armoire qui s'ouvre sur le monde. le notre. Mais, ici, un auteur, un homme attentif aux siens et à la mappemonde, écrit Ithaque comme jamais.

« Nous sommes en effet des jouets sur ce damier des êtres. Que nous quittons pour entrer un à un dans le néant ».

L'adage « Sois heureux un instant, cet instant, c'est la vie », est l'immensité des possibles, le trèfle à quatre feuilles.

Retenir le sablier, Ulysse en filigrane, et étreindre Ithaque. La fraternité de la vie.

Une préface inaugurale d'un texte de renom, de Kendal Nezan.

Publié par les majeures Éditions Zinédi.
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Les sables de Mésopotamie

C'est l'histoire racontée d'un enfant au Kurdistan. D'une enfance. Elle pourrait être celle de n'importe quel enfant. Elle est racontée avec la simplicité et la gourmandise qui embarquent le lecteur dans une histoire qui pourrait être la sienne. Elle nous raconte le quotidien de la famille à la maison et dans les lieux habituels de l'enfant.

On aurait pu y être. Elle raconte la vie avec les siens dans un pays aimé où se sont rencontrés le destin d'autres peuples et d'autres familles qui sont là aussi et partagent d'une autre manière les mêmes lieux sans même qu'ait pu exister un Kurdistan reconnu mais coupés de frontières incompréhensibles qui bousculent la mémoire des aïeux. La culture de cette belle langue du français lui sauve la mise mais n'efface pas les injustices du monde vécues.

Comment mieux rendre compte qu'à travers les yeux de l'enfance ?
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Un été en vrac

J'ai beaucoup aimé ce vagabondage dans l'espace et le temps, entre deux mondes, deux cultures, différentes temporalités, rêve et réalité. Cette petite musique nostalgique qui n'exclut pas l'humour en contrepoint, la dérision et l'auto-dérision du narrateur, l'écriture qui coule de source, émaillée de clins d'œil culturels souvent savoureux et savants que le lecteur cueille au passage avec plaisir. 





Un été en vrac suit un fil conducteur, comme son titre ne l'indique pas, au gré des sensations,  s'équilibre entre légèreté et profondeur et ne perd jamais le lecteur malgré le parti pris d'une écriture qui se laisse porter au fil des jours, des hasards du quotidien, ou même de l'imaginaire du narrateur qu'il fait surgir inopinément à travers des histoires qu'il échafaude et insère avec espièglerie dans la trame principale.





On pense parfois à  l'impressionnisme mélancolique de Modiano, mais ce récit possède sa singularité. Elle tient au regard du narrateur, Kurde en exil, partagé entre entre l'orient des origines et l'occident d'adoption, entre les images de guerre (le conflit syrien est la cause de ce déracinement) et celles de paix présente ou passée, ici ou ailleurs, les souvenirs heureux ou tristes. Et ce regard si particulier d'un Kurde déambulant et vivant dans Paris et sa banlieue, qui n'est pas sans rappeler le renversement de point de vue imaginé par Montesquieu dans Les Lettres Persanes, invite le lecteur à porter un regard neuf  sur des lieux, des moeurs, une culture qui lui sont pourtant familiers. Il lui fait aussi découvrir un aspect de notre société qu'il ne connaît pas forcément, celui de la diaspora kurde, ou de personnes venues de différents pays. Mais les incursions sociologiques dans la réalité gardent toujours le cap d'une approche sensible et poétique du monde, magnifiquement illustrée, colorée et accompagnée par les peintures de Christine Poloniato. 





Ainsi, Un été en vrac nous fait entrer librement dans un monde à la fois familier et plein de découvertes, aux teintes et nuances tour à tour subtiles et contrastées.



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A mon père, mon repère

Les fantômes des pères.



Les histoires de fantômes font frémir, c’est bien connu. Ceux-ci viennent troubler les vivants que nous sommes. Étranges morts-vivants dont le rôle est de nous surprendre, d’instiller en nous de l’inquiétude et de nous faire douter de la frontière entre la vie et la mort. Qu’on pense aux récits de Mérimée, de W. Irving et surtout d’Henry James. Mais tel Janus, les fantômes ont également deux visages. Ils ne sont pas toujours malveillants et ceux des êtres proches disparus semblent nous accompagner de leur prévenance. C’est ce que l’on découvre, entre autres, dans le livre de Fawaz Hussain.



L'ouvrage de Fawaz Hussain est original par bien des aspects. Il se présente tout d’abord comme un journal du confinement. Narrateur-auteur, Fawaz Hussain nous livre son carnet de bord dans ce voyage incertain qui nous a ballottés entre sommets et creux de vagues, de l'apparition de la Covid à son évanouissement momentané et trompeur. C’est le compte-rendu d'une époque dont on ne sait quel regard nous porterons sur elle dans quelques années quand les pages de cette histoire seront définitivement tournées. Une crise est faite d’incertitudes et laisse ouverte la béance du présent à tous les possibles, et cet ouvrage accompagne tous les méandres de cette crise. En tout cas, ce livre est un bloc-notes où l’on voit le personnage principal réagir à tous ces événements, en tâtonnant, comme nous l’avons tous fait avec nos doutes et nos interrogations, sous la coupe de la Covid 19 « sa majesté infernale », comme l’appelle l’auteur.



Autre originalité du livre, c’est cette capacité de l’auteur à jouer avec les lieux et les temps. Tel épisode lui rappelle un lointain passé, celui de son enfance kurde dans la partie Est de la Syrie, ou encore un moment d’adolescence étudiante à Alep, cette ville fabuleuse, aujourd’hui « fracassé(e) » par la guerre, également Samarkand, autre ville éblouissante qui fut l’objet pour lui d’un récent voyage. On suit volontiers l’écriture primesautière de Fawaz Hussain, bien éloignée d’une linéarité conventionnelle, qui va aussi d’une époque à une autre, d’un cadre spatial à un différent. Une sorte de kaléidoscope où les anecdotes singulières, lointaines ou proches, viennent rejoindre la grande histoire.



Autre particularité, le regard porté par le narrateur sur son entourage. Nous découvrons le XX° arrondissement, là où il réside et ses voisins immédiats. Et lors de ses déambulations parisiennes, nous rencontrons avec lui tels ou tels personnages, souvent cocasses. C’est un regard distancié qui nous est offert, celui d’un Oriental toujours étonné du comportement de ses contemporains occidentaux. Une véritable « comédie humaine » nous est décrite au fil des pages. Il y a « le Serbe d’en face, le Français au déambulateur à roulettes, Monique la Marseillaise, ou Marie-Ange Martins qui pousse des râles atroces ». On croise également avec lui Malgorzata « qui incarne la bêtise humaine », « qui se fait appeler Marguerite et se prend pour Marianne, la figure symbolique de la République française ». On sent notre narrateur serviable par moments, agacé à d’autres, mais au regard toujours piquant et amusé devant cet éventail de l’humanité.



Enfin le fil conducteur qui donne la trame à ce récit est cette lancinante et émouvante adresse au père. L’isolement qui nous a été imposé a immanquablement replongé tout un chacun dans son univers intérieur, notamment avec les figures marquantes au plus profond de soi. Ainsi pour Fawaz Hussain qui, dès la première phrase, amorce un dialogue avec son père : « Père ! J’ai toutes les raisons de croire que cette année 2020 est celle de toutes les calamités ». Ce père disparu est néanmoins présent. Il l’accompagne dans les moindres détails de sa vie. Cet échange tient, comme il l’écrit étrangement, du « temps du parloir pour le prisonnier et son visiteur ». En l’apostrophant, le narrateur lui présente sa vie, son quotidien et ses réflexions. Il se remémore quelques moments de la vie d’autrefois, le rituel du café pris ensemble, le soutien du père lors de moments cruciaux et la tendresse manifestée lors d’un retour au bercail. Une légère culpabilité l’étreint aussi, regrettant les « égarements » d’un fils prodigue dans la vie parisienne en repensant à son père si intègre, si discret et si posé.



On ne s’étonne pas alors de voir apparaître la présence fantomatique de la figure paternelle. Tout commence dans le miroir de la salle de bains où sur l’image qui lui est renvoyée curieusement c’est le visage souriant du père qui se superpose. Etonnant dédoublement où les images du père et du fils se chevauchent et se retrouvent. Autre épisode, l’auteur attend un ami dans un café désert et à un moment donné une forte présence se fait sentir ; « je me suis retourné et j’ai découvert un homme vêtu d’une longue chemise, d’une veste bleue d’été et d’une coiffe blanche comme celle que portent tous les Kurdes et les Arabes de ma région ». Ensuite, d’une manière fantasmagorique et surréaliste, des scènes funéraires s’enchainent les unes les autres, comme une sorte de danse macabre, dans ce bistrot parisien.



Ce livre émouvant renvoie à quelque chose d’universel et d’essentiel pour chaque lecteur. En célébrant comme il le fait l’amour filial, Fawaz Hussain touche en chacun de nous une fibre qui ne demande qu’à vibrer, celle du sentiment de reconnaissance, de gratitude et d’espérance. Il est des livres salutaires et celui de Fawaz Hussain en fait partie, en nous invitant à renouer, à accueillir ou à nous réconcilier s’il le faut avec nos fantômes familiers.













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A mon père, mon repère

Dans un Paris confiné, le narrateur d'origine kurde s'adresse à son père décédé. Un père qui a été absent. La pandémie est l'occasion pour le narrateur d'observer, d'engager un dialogue et une réflexion sur le monde. Grâce à une écriture fluide, le lecteur suit les pensées du narrateur qui évoquent plusieurs sujets : la vie en France et ses spécificités, la réponse politique aux crises, les souvenirs syriens et la guerre. Le travail d'introspection semble facilité par le contexte sanitaire et le temps suspendu, favorables au retour sur soi. Mais À mon père, mon repère est une oeuvre généreuse sur l'amour filial et qui touche à l'universel. Un récit plein d'espoir, comme une lumière au bout du tunnel...
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A mon père, mon repère

« À mon père, mon repère » est une noria d’oiseaux migrateurs. Une citadelle riche de secrets, une urgence d’écriture appliquée et respectueuse.

Ici, tout est dualité et contre-feux. Dans ce noble où le pathos ferait fausse-route .

2020, la France ployée sous les affres de l’ Ère Covid. Un confinement qui attise les replis intérieurs, les nostalgies et les repentirs, la porte fermée à double tour. Vous savez vous aussi, combien les fragilités se sont cognées et encore en ce jour contre les vitres endeuillées.

Il est l’heure vertueuse et liante des litanies dorées.

Fawaz Hussain est l’exemplarité. Il a en lui cette capacité intuitive, la résurgence souveraine, essentialiste. Dans les bercements de l’ubiquité, la terre magnifiée d’un journal lumineux devient l’omniprésence. Il est des rencontres mémorielles qui ouvrent la cage aux oiseaux. Où l’immobilité réveille les rappels, les senteurs essentialistes. Écrire pour ne pas mourir avant la virginale première lettre de l’alphabet au père, à son père, aux pierres, au sable, au palais d’Apadana à Persépolis, au mouchoir plié en quatre dans sa poche, invisible et théologal. La Mésopotamie syrienne élève les siens à bras le corps. La gestuelle dédiée aux distances qui se savent.

Écrire le voisin et sa femme étrangers sur le même palier, inconnus avant le confinement. Dévoiler les solidarités, les méfiances, les dérapages et les mensonges de l’État. Ce n’est pas la Covid qui régnera . Mais ce récit qui prend place, prière à haute voix vers le silence d’un père décédé avant que son fils : Fawaz lui dise pour le colibri, la larme de trop sur sa joue, le thé vert, les visites trop courtes, les années, sablier irrévocable, l’amour d’un fils pour son père. La Babel refuge, les temples endormis, les chemins effacés par les tempêtes guerrières. Les Kurdes broyés sous les injustices et la constance de la haine envers un peuple affûté à la bonté. Il dit la gravité des chants agonisants, la France bousculée. La pudeur d’une parole à peine murmurée, la caresse étoilée, les terres Kurdes en apothéose. Ce qui fut et adviendra Phénix, un autre jour, pas maintenant, mais dans l’heure macrocosme. « À mon père, mon repère » est un feu de camp, un sous-bois, le souverain des importances. L’exil crépuscule, la plénitude des résiliences. Mémoriel, touchant et magistral.

Ce livre est beau à pleurer. J’aurai été fière de l’éditer. Publié par les majeures Éditions du Jasmin.

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A mon père, mon repère

Un livre étonnant, à l'atmosphère changeante. Ce récit m'a accompagnée ces derniers jours comme un ami. J'ai apprécié cette écriture, qui conserve le naturel de la conversation : le narrateur, confiné à Paris, privé de voyages et même de métro, erre dans les rues et déambule à l'intérieur de lui-même et des souvenirs de son père. La structure souple, où les scènes se succèdent au gré de associations d'idées et des souvenirs, illustre bien la rupture dans la continuité du temps créée par le confinement. J'ai aimé le ton, oscillant entre humour et émotion. Certains passages sont très drôles ! Et j'ai été parfois touchée d'un seul coup par une phrase qui exprimait parfaitement ce qu'il m'arrive d'éprouver quand je pense à mon père. Le passage le plus fort à mes yeux, c'est le chapitre 8, cette scène troublante, dans le café où la frontière entre les morts et les vivants se fissure.
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A mon père, mon repère

« Je continuerai à espérer des jours meilleurs pour l'humanité. Je me comporterai comme Maurice Zilberstein, ce vieux juif qui depuis plus de soixante ans va prier deux fois par jour au Mur des Lamentations. Emerveillée par une telle constance, une jeune journaliste venue d'une chaîne américaine va le trouver. Eh quoi ! Prier depuis tant d'années ! Que demande-t-il donc ? le vieil homme répond : « Je prie pour la paix entre les chrétiens, les juifs et les musulmans. Je prie pour la fin de toutes les guerres et de la haine. Je prie pour que nos enfants grandissent en sécurité et deviennent des adultes responsables qui aiment leur prochain ». La journaliste lui demande alors ce qu'il ressent après soixante ans de prières. La réponse du vieux Zilberstein est un chef-d'oeuvre à la fois de sagesse orientale et d'humour juif. Comme s'il avait l'habitude de répondre à ce genre de question, il dit « j'ai l'impression de parler à un mur ! ».



Confiné entre les quatre murs (ah !!!) de son appartement parisien du 20éme arrondissement, le calme, la solitude incite Fawaz Hussain à la méditation, à l'introspection. Dans cet immeuble de briques rouges cohabite tout un monde issu des quatre coins du globe. L'auteur pose un regard empreint de tendresse autour de lui, sur son quartier, sur ses voisins. Il revient sur cette période compliquée, crise sanitaire oblige, et sur tout son cortège d'incohérences, d'avalanches d'informations anxiogènes se contredisant les unes les autres, sur des statistiques en chaîne, sur un traitement médiatique désastreux, entraînant des effets dévastateurs sur la santé psychologique de certaines personnes, alimentant ainsi le repli sur soi sans parler du désastre économique. Eprouvante période où nous nous sommes tous retrouvés projetés, ballotés d'un avis d'expert à un autre, de quoi être totalement déboussolé ce qui fait dire à l'auteur « Si je me montre critique à mon tour envers la gestion de cette crise, c'est que je m'inclus dans cette vieille nation que j'aime ». Merci Fawaz Hussain pour ce sentiment d'unité.



Dans la solitude de l'exil, comment se maintenir lucide au milieu de cette tourmente, à qui peut-on se confier quand tout devient autour de vous aussi confus. D'où ce très joli titre « A mon père, ce repère ».

Fawaz écrit à son père. C'est comme une nécessité impérieuse, un besoin de retrouver, de sentir le contact indicible de cet homme qui a toujours été une référence, un sémaphore qui indique la bonne direction même si ce père n'est plus, il y a tous ces souvenirs qui sont là, tapis au fond de la mémoire, alors Fawaz Hussain cherche à esquisser le portrait de son père dans son silence intérieur, à rassembler les morceaux épars de la personnalité de celui-ci qui seraient un peu comme des bittes d'amarrage lorsque l'homme désemparé se compare à un bateau en proie aux vagues successives que vous imposent une pandémie. « Etre ensemble contre vents et marées ».



L'auteur évoque tout à la fois son quotidien parisien, ses amis, Monique la Marseillaise, Martine L ex-assistante juridique, ses voisins de quartier, ses rencontres, la vie de son arrondissement dans cette période difficile. Il raconte simultanément sa vie en Syrie, sa famille, ses racines kurdes. Il revient sur ses échanges avec ses frères. L'évocation de sa famille restée en Syrie est empreinte de tristesse, d'inquiétudes. La dualité de l'auteur se fait sentir, il est comme morcelé entre Paris et Amouda, sa ville. Mais d'écrire à son père lui donne la force de traverser cette épreuve. Son esprit voyage entre les paysages syriens, l'histoire des kurdes, la guerre en Syrie et son effroyable pouvoir de destruction, tout en retraçant un magnifique voyage en Ouzbékistan. Il revit et raconte les grands moments d'émotion intense comme celui vécu au pied du cimetière de la petite bourgade de Khiva en Ouzbékistan.



Tout ce récit est un hommage à son père, disparu, sans qu'ils aient pu profiter pleinement l'un de l'autre. La douleur et les regrets bien que tenus à distance, transparaissent entre les lignes mais la bonté de l'auteur s'exprime clairement. En écrivant cet ouvrage, Fawaz a renouvelé sa piété filiale, celle qu'il taisait mais qui demeurera à jamais « gravée dans le marbre ».



J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique et je tiens à remercier les Editions du Jasmin et Babelio de m'avoir accordé ce livre de Fawaz Hussain qui sera aux Rencontre Méditerranéennes!

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A mon père, mon repère

C'est un récit écrit comme une confidence, d'une douceur et d'un respect extrême pour un père absent.



2020. L'auteur de cet hommage à son père est l'écrivain Fawaz Hussain, Kurde devenu Français et vivant à Paris depuis plusieurs décennies.

Un père décédé en l'an 2000, mais toujours présent en pensées " océan d'amour sans rivage, immensité de bonté " page 8.



Le ton est donné. Le roman raconte en alternance les privations dues au confinement à Paris dans une HLM du 20ᵉ arrondissement et la malédiction du peuple kurde, partagé entre 4 pays "nous, les pauvres Kurdes, les damnés de la terre, les oubliés de l'Histoire" page 11.



La France a beaucoup de défauts, mais elle est devenue sa nouvelle patrie. Il esquisse avec humour quelques portraits français ou bien de ses voisins issus de l'immigration. Avec une pointe de malice, il raconte quelques anecdotes ... car, comment ne pas tourner en rond pendant cette interdiction d'aller et venir, ce virus si énigmatique, les multiples contradictions, les méprises du gouvernement, etc.



À ce propos, il semblerait qu'on veuille oublier rapidement les différentes mesures : confinement de 55 jours, puis zones rouges, puis limitation des sorties à 1 km, puis 100 km, avec ou sans attestation ...



Mais revenons à l'autobiographie, invariablement l'auteur revient sur la question kurde, la perte des territoires, 2011 le début de la guerre en Syrie, Alep tombée en 2016, ses frères et soeurs restés au pays. Ce bilan est relativement pessimiste et l'on peine à entrevoir des jours meilleurs.



Alors la conversation et le souvenir de ce père trop peu connu, offrent l'opportunité de déclarer son attachement à sa vie au pays (Nord-est de la Syrie).

La vie d'avant, c'était la Mésopotamie, les terres familiales entre le Tigre et l'Euphrate, le sourire avenant de son père et les deux rangées de dents en or ...



L'écriture, en français, est poétique et pleine de "piété filiale : chose que la pudeur interdit en temps normal à la plupart des hommes de mon âge".



Je remercie les Editions du Jasmin et Babelio de m'avoir envoyé ce livre.



Un auteur à découvrir.
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A mon père, mon repère

Rentrée littéraire 2021

Un récit, comme une longue lettre écrite par Fawaz Hussain, à son père, un vibrant hommage filial , c’est aussi un exutoire littéraire pathétique pour s’évader d’un quotidien parisien devenu, au fil des jours, atone puis douloureux, torturant, mortifère  : les confinements à répétition liés à la pandémie , l’angoisse d’être contaminé par la covid, les grèves multiples , autant d’obstacles réitérés qui se dressent entre les hommes de bonne volonté , les empêchant de communiquer, de se fréquenter, d’échanger, moments douloureux qui n’empêchent pas les attentions amicales , les petits gestes de solidarité, de complicité, de fraternité.

Le fils se confie à son père , il lui raconte son environnement habituel, ses voisins, dans ce XXème arrondissement , melting-pot- animé, tout à la fois, interlope , coloré, sympathique.

Il lui dit aussi ses états d’âme, sa nostalgie, égrène leurs souvenirs heureux, révèle ses regrets de n’avoir pas pu vivre plus intensément à ses côtés pour mieux le connaître, pour recueillir, se nourrir de plus de racines familiales paternelles.

Ce livre-épître est aussi l’occasion d’évoquer l’histoire de ce peuple kurde éclaté, privé d’un territoire souverain, leur diaspora, les exactions dont les Kurdes sont victimes, leur exil sans fin…

Une missive, ardente, touchante, d’une grande sensibilité, où affleure l’humour, l’humanité camusienne dont Fawaz est forgé . Une narration qui redonne vie lumineuse à ce père disparu en 2000, à l’âge de quatre-vingt quinze ans. Une lecture ressourçante, instructive, dépaysante qui invite à espérer.

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Le Syrien du septième étage

Fawaz Hussain raconte, sous forme de saynètes bigarrées , son quotidien, immergé dans ce Paris cosmopolite , ce qu'il voit, ce qu'il entend, ce qu'il pressent, sa cohabitation avec ses voisins venus de tous les horizons, dans cette tour HLM , qu'il compare avec humour à la tour de Babel . C'est à la fois drôle, mais aussi émouvant, pathétique. Tantôt sa plume s 'exalte dans une fantaisie poétique généreuse , tantôt elle redevient chagrine, chafouine, mélancolique, nostalgique, tragique quand elle évoque la routine de la vie, la guerre, les exactions , les destructions , la tristesse de la ville sous la pluie, la douleur de la séparation, la misère ambiante . Mais Fawaz sait aussi rêver, imaginer, pour s'échapper de ces effluences mortifères ,dessinant ainsi un coin de ciel bleu dans la grisaille parisienne.

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Orages pèlerins

Merci à Fawaz Hussain de m’avoir fait découvrir son roman "Orages Pèlerins".

Dans ce livre, vous découvrirez le destin poignant de quatre jeunes Kurdes, originaires de quatre pays différents. Ces jeunes gens rêvent chacun de « passer » en Europe pour y vivre leur destin qu’ils imaginent exceptionnel, ou, à tout le moins, meilleur.

L’auteur leur donne à chacun une voix, et au fil des chapitres, le lecteur assiste au voyage salvateur qui les mènera dans un Paris rêvé, mais un Paris qui montre l’envers de son décor.

Je vous recommande chaleureusement ce livre qui m’a fait découvrir une plume riche, portée par une thématique qui ne laissera personne indifférent.
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Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

Cinq chapitres, cinq plongées dans une Murcie lumineuse, parfumée, à demi rêvée, où flotte l'âme d'Ibn Arabi, qui sont autant de plongées en soi-même pour le narrateur. On en ressort chaque fois changé. On sent se ranimer en nous la vibration de la vie, une forme de sensualité aussi.

Ce roman à la fois poétique et riche d'une certaine érudition offre une ambiance et un style de toute beauté. Le thème de l'exil (devenu plaisamment et significativement "lesîles" à la faveur de l'accent espagnol d'un personnage) se décline de mythes en histoires (l'exil d'Ulysse, l'exil universel de la maison d'enfance qu'on perd, l'exil de l'immigré), et nous rapproche tous au bout du compte : d'après les mots très justes du narrateur, "l'exil, et non pas le bon sens, [est] la chose la mieux partagée au monde."
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Murcie, sur les pas d'Ibn Arabi

Cinq chapitres, cinq plongées dans une Murcie lumineuse, parfumée, à demi rêvée, où flotte l'âme d'Ibn Arabi, qui sont autant de plongées en soi-même pour le narrateur. On en ressort chaque fois changé. On sent se ranimer en nous la vibration de la vie, une forme de sensualité aussi.

Ce roman à la fois poétique et riche d'une certaine érudition offre une ambiance et un style de toute beauté. Le thème de l'exil (devenu plaisamment et significativement "lesîles" à la faveur de l'accent espagnol d'un personnage) se décline de mythes en histoires (l'exil d'Ulysse, l'exil universel de la maison d'enfance qu'on perd, l'exil de l'immigré), et nous rapproche tous au bout du compte : d'après les mots très justes du narrateur, "l'exil, et non pas le bon sens, [est] la chose la mieux partagée au monde."
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