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EAN : 9782352842392
206 pages
Editions du Jasmin (01/09/2021)
4.42/5   6 notes
Résumé :
À l’heure où beaucoup de rapports sociaux impliquent la distance, comment rendre vivants les jours d'un enfermement qui s'étire inlassablement ? Le narrateur, confiné dans son appartement de la périphérie de Paris, se confie à son père. C’est par la magie du langage qu’il le retrouve à des milliers de kilomètres, en Mésopotamie syrienne, sur les terres kurdes, là où ils ont leurs racines de sang et de résilience. Il partage avec lui son quotidien d’une année délétè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Je continuerai à espérer des jours meilleurs pour l'humanité. Je me comporterai comme Maurice Zilberstein, ce vieux juif qui depuis plus de soixante ans va prier deux fois par jour au Mur des Lamentations. Emerveillée par une telle constance, une jeune journaliste venue d'une chaîne américaine va le trouver. Eh quoi ! Prier depuis tant d'années ! Que demande-t-il donc ? le vieil homme répond : « Je prie pour la paix entre les chrétiens, les juifs et les musulmans. Je prie pour la fin de toutes les guerres et de la haine. Je prie pour que nos enfants grandissent en sécurité et deviennent des adultes responsables qui aiment leur prochain ». La journaliste lui demande alors ce qu'il ressent après soixante ans de prières. La réponse du vieux Zilberstein est un chef-d'oeuvre à la fois de sagesse orientale et d'humour juif. Comme s'il avait l'habitude de répondre à ce genre de question, il dit « j'ai l'impression de parler à un mur ! ».

Confiné entre les quatre murs (ah !!!) de son appartement parisien du 20éme arrondissement, le calme, la solitude incite Fawaz Hussain à la méditation, à l'introspection. Dans cet immeuble de briques rouges cohabite tout un monde issu des quatre coins du globe. L'auteur pose un regard empreint de tendresse autour de lui, sur son quartier, sur ses voisins. Il revient sur cette période compliquée, crise sanitaire oblige, et sur tout son cortège d'incohérences, d'avalanches d'informations anxiogènes se contredisant les unes les autres, sur des statistiques en chaîne, sur un traitement médiatique désastreux, entraînant des effets dévastateurs sur la santé psychologique de certaines personnes, alimentant ainsi le repli sur soi sans parler du désastre économique. Eprouvante période où nous nous sommes tous retrouvés projetés, ballotés d'un avis d'expert à un autre, de quoi être totalement déboussolé ce qui fait dire à l'auteur « Si je me montre critique à mon tour envers la gestion de cette crise, c'est que je m'inclus dans cette vieille nation que j'aime ». Merci Fawaz Hussain pour ce sentiment d'unité.

Dans la solitude de l'exil, comment se maintenir lucide au milieu de cette tourmente, à qui peut-on se confier quand tout devient autour de vous aussi confus. D'où ce très joli titre « A mon père, ce repère ».
Fawaz écrit à son père. C'est comme une nécessité impérieuse, un besoin de retrouver, de sentir le contact indicible de cet homme qui a toujours été une référence, un sémaphore qui indique la bonne direction même si ce père n'est plus, il y a tous ces souvenirs qui sont là, tapis au fond de la mémoire, alors Fawaz Hussain cherche à esquisser le portrait de son père dans son silence intérieur, à rassembler les morceaux épars de la personnalité de celui-ci qui seraient un peu comme des bittes d'amarrage lorsque l'homme désemparé se compare à un bateau en proie aux vagues successives que vous imposent une pandémie. « Etre ensemble contre vents et marées ».

L'auteur évoque tout à la fois son quotidien parisien, ses amis, Monique la Marseillaise, Martine L ex-assistante juridique, ses voisins de quartier, ses rencontres, la vie de son arrondissement dans cette période difficile. Il raconte simultanément sa vie en Syrie, sa famille, ses racines kurdes. Il revient sur ses échanges avec ses frères. L'évocation de sa famille restée en Syrie est empreinte de tristesse, d'inquiétudes. La dualité de l'auteur se fait sentir, il est comme morcelé entre Paris et Amouda, sa ville. Mais d'écrire à son père lui donne la force de traverser cette épreuve. Son esprit voyage entre les paysages syriens, l'histoire des kurdes, la guerre en Syrie et son effroyable pouvoir de destruction, tout en retraçant un magnifique voyage en Ouzbékistan. Il revit et raconte les grands moments d'émotion intense comme celui vécu au pied du cimetière de la petite bourgade de Khiva en Ouzbékistan.

Tout ce récit est un hommage à son père, disparu, sans qu'ils aient pu profiter pleinement l'un de l'autre. La douleur et les regrets bien que tenus à distance, transparaissent entre les lignes mais la bonté de l'auteur s'exprime clairement. En écrivant cet ouvrage, Fawaz a renouvelé sa piété filiale, celle qu'il taisait mais qui demeurera à jamais « gravée dans le marbre ».

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique et je tiens à remercier les Editions du Jasmin et Babelio de m'avoir accordé ce livre de Fawaz Hussain qui sera aux Rencontre Méditerranéennes!
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Rentrée littéraire 2021
Un récit, comme une longue lettre écrite par Fawaz Hussain, à son père, un vibrant hommage filial , c'est aussi un exutoire littéraire pathétique pour s'évader d'un quotidien parisien devenu, au fil des jours, atone puis douloureux, torturant, mortifère  : les confinements à répétition liés à la pandémie , l'angoisse d'être contaminé par la covid, les grèves multiples , autant d'obstacles réitérés qui se dressent entre les hommes de bonne volonté , les empêchant de communiquer, de se fréquenter, d'échanger, moments douloureux qui n'empêchent pas les attentions amicales , les petits gestes de solidarité, de complicité, de fraternité.
Le fils se confie à son père , il lui raconte son environnement habituel, ses voisins, dans ce XXème arrondissement , melting-pot- animé, tout à la fois, interlope , coloré, sympathique.
Il lui dit aussi ses états d'âme, sa nostalgie, égrène leurs souvenirs heureux, révèle ses regrets de n'avoir pas pu vivre plus intensément à ses côtés pour mieux le connaître, pour recueillir, se nourrir de plus de racines familiales paternelles.
Ce livre-épître est aussi l'occasion d'évoquer l'histoire de ce peuple kurde éclaté, privé d'un territoire souverain, leur diaspora, les exactions dont les Kurdes sont victimes, leur exil sans fin…
Une missive, ardente, touchante, d'une grande sensibilité, où affleure l'humour, l'humanité camusienne dont Fawaz est forgé . Une narration qui redonne vie lumineuse à ce père disparu en 2000, à l'âge de quatre-vingt quinze ans. Une lecture ressourçante, instructive, dépaysante qui invite à espérer.
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Les fantômes des pères.

Les histoires de fantômes font frémir, c'est bien connu. Ceux-ci viennent troubler les vivants que nous sommes. Étranges morts-vivants dont le rôle est de nous surprendre, d'instiller en nous de l'inquiétude et de nous faire douter de la frontière entre la vie et la mort. Qu'on pense aux récits de Mérimée, de W. Irving et surtout d'Henry James. Mais tel Janus, les fantômes ont également deux visages. Ils ne sont pas toujours malveillants et ceux des êtres proches disparus semblent nous accompagner de leur prévenance. C'est ce que l'on découvre, entre autres, dans le livre de Fawaz Hussain.

L'ouvrage de Fawaz Hussain est original par bien des aspects. Il se présente tout d'abord comme un journal du confinement. Narrateur-auteur, Fawaz Hussain nous livre son carnet de bord dans ce voyage incertain qui nous a ballottés entre sommets et creux de vagues, de l'apparition de la Covid à son évanouissement momentané et trompeur. C'est le compte-rendu d'une époque dont on ne sait quel regard nous porterons sur elle dans quelques années quand les pages de cette histoire seront définitivement tournées. Une crise est faite d'incertitudes et laisse ouverte la béance du présent à tous les possibles, et cet ouvrage accompagne tous les méandres de cette crise. En tout cas, ce livre est un bloc-notes où l'on voit le personnage principal réagir à tous ces événements, en tâtonnant, comme nous l'avons tous fait avec nos doutes et nos interrogations, sous la coupe de la Covid 19 « sa majesté infernale », comme l'appelle l'auteur.

Autre originalité du livre, c'est cette capacité de l'auteur à jouer avec les lieux et les temps. Tel épisode lui rappelle un lointain passé, celui de son enfance kurde dans la partie Est de la Syrie, ou encore un moment d'adolescence étudiante à Alep, cette ville fabuleuse, aujourd'hui « fracassé(e) » par la guerre, également Samarkand, autre ville éblouissante qui fut l'objet pour lui d'un récent voyage. On suit volontiers l'écriture primesautière de Fawaz Hussain, bien éloignée d'une linéarité conventionnelle, qui va aussi d'une époque à une autre, d'un cadre spatial à un différent. Une sorte de kaléidoscope où les anecdotes singulières, lointaines ou proches, viennent rejoindre la grande histoire.

Autre particularité, le regard porté par le narrateur sur son entourage. Nous découvrons le XX° arrondissement, là où il réside et ses voisins immédiats. Et lors de ses déambulations parisiennes, nous rencontrons avec lui tels ou tels personnages, souvent cocasses. C'est un regard distancié qui nous est offert, celui d'un Oriental toujours étonné du comportement de ses contemporains occidentaux. Une véritable « comédie humaine » nous est décrite au fil des pages. Il y a « le Serbe d'en face, le Français au déambulateur à roulettes, Monique la Marseillaise, ou Marie-Ange Martins qui pousse des râles atroces ». On croise également avec lui Malgorzata « qui incarne la bêtise humaine », « qui se fait appeler Marguerite et se prend pour Marianne, la figure symbolique de la République française ». On sent notre narrateur serviable par moments, agacé à d'autres, mais au regard toujours piquant et amusé devant cet éventail de l'humanité.

Enfin le fil conducteur qui donne la trame à ce récit est cette lancinante et émouvante adresse au père. L'isolement qui nous a été imposé a immanquablement replongé tout un chacun dans son univers intérieur, notamment avec les figures marquantes au plus profond de soi. Ainsi pour Fawaz Hussain qui, dès la première phrase, amorce un dialogue avec son père : « Père ! J'ai toutes les raisons de croire que cette année 2020 est celle de toutes les calamités ». Ce père disparu est néanmoins présent. Il l'accompagne dans les moindres détails de sa vie. Cet échange tient, comme il l'écrit étrangement, du « temps du parloir pour le prisonnier et son visiteur ». En l'apostrophant, le narrateur lui présente sa vie, son quotidien et ses réflexions. Il se remémore quelques moments de la vie d'autrefois, le rituel du café pris ensemble, le soutien du père lors de moments cruciaux et la tendresse manifestée lors d'un retour au bercail. Une légère culpabilité l'étreint aussi, regrettant les « égarements » d'un fils prodigue dans la vie parisienne en repensant à son père si intègre, si discret et si posé.

On ne s'étonne pas alors de voir apparaître la présence fantomatique de la figure paternelle. Tout commence dans le miroir de la salle de bains où sur l'image qui lui est renvoyée curieusement c'est le visage souriant du père qui se superpose. Etonnant dédoublement où les images du père et du fils se chevauchent et se retrouvent. Autre épisode, l'auteur attend un ami dans un café désert et à un moment donné une forte présence se fait sentir ; « je me suis retourné et j'ai découvert un homme vêtu d'une longue chemise, d'une veste bleue d'été et d'une coiffe blanche comme celle que portent tous les Kurdes et les Arabes de ma région ». Ensuite, d'une manière fantasmagorique et surréaliste, des scènes funéraires s'enchainent les unes les autres, comme une sorte de danse macabre, dans ce bistrot parisien.

Ce livre émouvant renvoie à quelque chose d'universel et d'essentiel pour chaque lecteur. En célébrant comme il le fait l'amour filial, Fawaz Hussain touche en chacun de nous une fibre qui ne demande qu'à vibrer, celle du sentiment de reconnaissance, de gratitude et d'espérance. Il est des livres salutaires et celui de Fawaz Hussain en fait partie, en nous invitant à renouer, à accueillir ou à nous réconcilier s'il le faut avec nos fantômes familiers.






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« À mon père, mon repère » est une noria d'oiseaux migrateurs. Une citadelle riche de secrets, une urgence d'écriture appliquée et respectueuse.
Ici, tout est dualité et contre-feux. Dans ce noble où le pathos ferait fausse-route .
2020, la France ployée sous les affres de l' Ère Covid. Un confinement qui attise les replis intérieurs, les nostalgies et les repentirs, la porte fermée à double tour. Vous savez vous aussi, combien les fragilités se sont cognées et encore en ce jour contre les vitres endeuillées.
Il est l'heure vertueuse et liante des litanies dorées.
Fawaz Hussain est l'exemplarité. Il a en lui cette capacité intuitive, la résurgence souveraine, essentialiste. Dans les bercements de l'ubiquité, la terre magnifiée d'un journal lumineux devient l'omniprésence. Il est des rencontres mémorielles qui ouvrent la cage aux oiseaux. Où l'immobilité réveille les rappels, les senteurs essentialistes. Écrire pour ne pas mourir avant la virginale première lettre de l'alphabet au père, à son père, aux pierres, au sable, au palais d'Apadana à Persépolis, au mouchoir plié en quatre dans sa poche, invisible et théologal. La Mésopotamie syrienne élève les siens à bras le corps. La gestuelle dédiée aux distances qui se savent.
Écrire le voisin et sa femme étrangers sur le même palier, inconnus avant le confinement. Dévoiler les solidarités, les méfiances, les dérapages et les mensonges de l'État. Ce n'est pas la Covid qui régnera . Mais ce récit qui prend place, prière à haute voix vers le silence d'un père décédé avant que son fils : Fawaz lui dise pour le colibri, la larme de trop sur sa joue, le thé vert, les visites trop courtes, les années, sablier irrévocable, l'amour d'un fils pour son père. La Babel refuge, les temples endormis, les chemins effacés par les tempêtes guerrières. Les Kurdes broyés sous les injustices et la constance de la haine envers un peuple affûté à la bonté. Il dit la gravité des chants agonisants, la France bousculée. La pudeur d'une parole à peine murmurée, la caresse étoilée, les terres Kurdes en apothéose. Ce qui fut et adviendra Phénix, un autre jour, pas maintenant, mais dans l'heure macrocosme. « À mon père, mon repère » est un feu de camp, un sous-bois, le souverain des importances. L'exil crépuscule, la plénitude des résiliences. Mémoriel, touchant et magistral.
Ce livre est beau à pleurer. J'aurai été fière de l'éditer. Publié par les majeures Éditions du Jasmin.
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C'est un récit écrit comme une confidence, d'une douceur et d'un respect extrême pour un père absent.

2020. L'auteur de cet hommage à son père est l'écrivain Fawaz Hussain, Kurde devenu Français et vivant à Paris depuis plusieurs décennies.
Un père décédé en l'an 2000, mais toujours présent en pensées " océan d'amour sans rivage, immensité de bonté " page 8.

Le ton est donné. le roman raconte en alternance les privations dues au confinement à Paris dans une HLM du 20ᵉ arrondissement et la malédiction du peuple kurde, partagé entre 4 pays "nous, les pauvres Kurdes, les damnés de la terre, les oubliés de l'Histoire" page 11.

La France a beaucoup de défauts, mais elle est devenue sa nouvelle patrie. Il esquisse avec humour quelques portraits français ou bien de ses voisins issus de l'immigration. Avec une pointe de malice, il raconte quelques anecdotes ... car, comment ne pas tourner en rond pendant cette interdiction d'aller et venir, ce virus si énigmatique, les multiples contradictions, les méprises du gouvernement, etc.

À ce propos, il semblerait qu'on veuille oublier rapidement les différentes mesures : confinement de 55 jours, puis zones rouges, puis limitation des sorties à 1 km, puis 100 km, avec ou sans attestation ...

Mais revenons à l'autobiographie, invariablement l'auteur revient sur la question kurde, la perte des territoires, 2011 le début de la guerre en Syrie, Alep tombée en 2016, ses frères et soeurs restés au pays. Ce bilan est relativement pessimiste et l'on peine à entrevoir des jours meilleurs.

Alors la conversation et le souvenir de ce père trop peu connu, offrent l'opportunité de déclarer son attachement à sa vie au pays (Nord-est de la Syrie).
La vie d'avant, c'était la Mésopotamie, les terres familiales entre le Tigre et l'Euphrate, le sourire avenant de son père et les deux rangées de dents en or ...

L'écriture, en français, est poétique et pleine de "piété filiale : chose que la pudeur interdit en temps normal à la plupart des hommes de mon âge".

Je remercie les Editions du Jasmin et Babelio de m'avoir envoyé ce livre.

Un auteur à découvrir.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le combat contre la pandémie a commencé à porter ses fruits, mais je ne sais pas quand nous célébrerons la victoire du beau, de l'éthique, précisément comme dans La Peste d'Albert Camus. La lumière chassera les ténèbres grâce à la fraternité entre les hommes. Et les femmes bien sûr. Les portes des villes s'ouvriront de nouveau sur l'extérieur, le ballet des avions sur les tarmacs reprendra. Nous aussi, père, nous nous adonnerons aux scènes d'allégresse, mais dans ce genre de combat, la victoire n'est cependant jamais décisive : la vigilance doit rester de mise. Les germes de la destruction peuvent se tapir quelque part dans une vieille malle, s'échapper d'un laboratoire, surgir comme un démon des plis d'une mémoire qu'on assassine. Ils risquent de s'en prendre de nouveau au monde et à se fabuleuse mosaïque.
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Je [leur] préfère les romans, la poésie, la littérature en général. C'est pour cette passion dévorante que j'ai quitté la Syrie et que je me suis tant éloigné de toi. Autrefois, quand nous avions le franc comme monnaie, nous pouvions voir l'effigie de grands écrivains, de grands artistes sur les billets de banque : Antoine de Saint-Exupéry, Blaise Pascal, Voltaire, Montesquieu, Delacroix…
Bien que le français soit une langue assez récente par rapport à l'arabe ou au chinois, il possède une littérature impressionnante et une grammaire sophistiquée à l'extrême. Pour amuser la galerie, je confie souvent sur un ton badin aux amis qu'après nos terres kurdes, le français est ma seconde patrie.
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Je continuerai à espérer des jours meilleurs pour l'humanité. Je me comporterai comme Maurice Zilberstein, ce vieux Juif qui depuis plus de soixante ans va prier deux fois par jour au Mur des Lamentations. Emerveillée par une telle constance, une jeune journaliste venue d'une chaîne américaine va le trouver. Eh quoi ! prier depuis tant d'années ! Que demande-t-il donc ? Le vieil homme répond : "je prie pour la fin de toutes les guerres et de la haine. Je prie pour que nos enfants grandissent en sécurité et deviennent des adultes responsables, qui aimeur leur prochain." La journaliste lui demande alors ce qu'il ressent après soixante ans de prières. La réponse du vieux Zilbertein est un chef-d'œuvre à la fois de sagesse orientale et d'humour juif. Comme sil avait l'habitude de répondre à ce genre de question, il dit : "J'ai l'impression de parler à un mur !"
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Depuis 2011, le drame syrien s’invite avec force dans mon écriture et se confond avec le malheur kurde. Par la faute des islamistes qui ont détourné les revendications du peuple, les villes retournent dans le giron de Damas.
Il y a eu Deraa, Homs, Hama, Ghouta, Alep-Est, Raqqa et bientôt, ce sera le tour d’Idlib. Quant au rêve kurde d’édifier des cantons démocratiques et prospères à la suisse, il est déjà mort et enterré. page 59
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En Mésopotamie, sur nos terres entre le Tigre et l’Euphrate, j’ai découvert le français en même temps que l’arabe à l’école. On pouvait apprendre toutes les langues, même le martien s’il existait, mais le kurde que je parlais avec mes frères et sœurs et les enfants du quartier était interdit. J’ai grandi avec cette idée que ma langue maternelle était celle des paysans bouseux, des exclus, des damnés de la terre. page 54
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Vidéo de Fawaz Hussain
Fawaz Hussain, Yasmine Chouaki, RFI. 1
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