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Citations de Ferdinand Lot (20)


Ferdinand Lot
Les dieux sont morts, tués par le Dieu Unique. Entre hommes des temps modernes et hommes des temps anciens, la pensée n’aura plus rien de commun.
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Ferdinand Lot
C'est une loi de nature que tout régime creuse sa propre tombe.
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Si les racines de l'État n'avaient pas été profondément enfoncées dans le passé romain, l'État médiéval se serait dissout dans l'Église et l'Église dans l'État, et l'on ne voit pas comment le concept moderne de la séparation entre la conscience religieuse et l'État aurait pu se développer, ou même aurait pu naître.
Là est le secret de la différence profonde, bien plus profonde encore qu'on ne croit entre États chrétiens et États musulmans. L'Islam apporte non seulement une religion, mais un droit, une politique dont on chercherait vainement l'équivalent dans l'Évangile. [...] Impossible de toucher à quoi que ce soit sans rencontrer, sans risquer d'offenser le dogme. Et comme droit, politique, usages sont rudimentaires, constitués pour une société peu évoluée, c'est une tâche surhumaine d'adapter la société musulmane à la vie moderne.
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La conversion de Constantin est le fait le plus important de l'histoire du monde méditerranéen entre la constitution de l'hégémonie romaine et l'établissement de l'Islam. C'est à lui qu'est dû le triomphe du christianisme qui, en bouleversant la psychologie des hommes, a creusé un abîme entre nous et l'Antiquité. Depuis l'adoption du christianisme, nous vivons sur un autre plan.
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D'une manière générale, l'homme antique a une psychologie sensiblement différente de la nôtre. Il a peu de besoins, une grande stabilité de goût.
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Constantinople est née du caprice d'un despote en proie à une intense exaltation religieuse. Et cependant peu d'actes politiques concertés ont eu des effets plus considérables et plus durable. Pendant une longue suite de siècles, un grand État a eu ses destinées attachées à cette ville. À mainte reprise Constantinople a refait l'Empire. La culture hellénique, antique et médiévale a été sauvé d'une destruction totale parce qu'elle a trouvé dans le Bosphore un asile inexpugnable. Rien de tout cela n'aurait été sans la volonté de Constantin. Mais était-ce cela qu'il voulait? Il ne semble pas.
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On a soutenu que le christianisme avait mis fin à l'art antique. Dans une certaine mesure cette opinion peut se justifier. Le christianisme, et aussi l'Islam, à l'imitation de leur père le Judaïsme, répugnent par essence à ce qui fait la beauté de l'Art antique, la plastique.
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La physionomie de l’homme nous échappe dans le détail. On voit bien qu’il fut ambitieux, fourbe, cruel, adroit politique, mais comme des centaines d’autres princes de ce type dans tous les temps et tous les mondes, et cela ne le caractérise pas suffisamment. Sa psychologie intime nous reste inconnue et le restera toujours, faute de textes. L’oeuvre demeure et c’est l’essentiel. Cette oeuvre est primordiale. Nos vieux historiens appelaient Clovis « le fondateur de la monarchie française » et en un certain sens, ils n’avaient pas tort. Sans Clovis la Gaule ne fût pas devenue France ou elle aurait été une tout autre France, une petite France, une Gaule démembrée.
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César nous dit, il est vrai, que les Belges, établis entre la Seine et la Marne au Rhin, différaient des Celtes proprement par la langue, et que la plupart se disaient issus des Germains. Il se trompe très certainement et a mal compris les renseignements qu’on lui fournissait : les Belges venaient de Germanie. Ils avaient passé le Rhin vers le IVe siècle. La toponymie, l’onomastique, enfin le physique de leurs descendants, les Wallons de Belgique, les Picards, les Champenois, les Lorrains, les gens de l’Ile-de-France (à droite de la Seine) ne laissent aucun doute sur leur celticité. Ils constituaient seulement, avec les Helvètes un peu plus tard, le dernier ban celtique évacuant l’Allemagne, sous la poussée des Germains devenue irrésistible.
Cette constatation est primordiale. Les ancêtres des Français, dans une énorme majorité, constituaient en Gaule une unité ethnique.
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Les écrivains qui ont traité de l’histoire de France n’ont eu longtemps aucune idée de l’origine du pays dont ils avaient la prétention de retracer la destinée. Ils la faisaient naïvement commencer avec un petit chef franc nommé Clovis. Ils se croyaient eux-mêmes des Francs, des « François », comme ils disaient. Les problèmes de géographie, d’ethnographie, de langue, d’institutions, de mœurs, d’économie, qui s’imposent à nous au début de toute entreprise historique, leur échappaient entièrement.
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Le rapprochement entre les nouveaux venus et les Hispano-Romains fut lent, retardé par une différence de confession religieuse. Toutefois il s'effectua et la fusion entre les deux races s'achevait quand un miracle historique— l'histoire est une succession de miracles — vint changer pour cinq cents ans le cours des destinées politiques de la péninsule.
La pénétration en Espagne de populations sorties de l'Afrique, de la Gaule, de l'Italie, même de la Germanie, n'a rien d'un phénomène insolite. L'événement de l'année 711 offre, au contraire, un spectacle déconcertant, absurde.
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Ecrire une histoire détaillée, vivante et sûre à la. fois, du règne de Clovis et même de ses premiers successeurs est donc une entreprise désespérante, désespérée. Naturellement, on peut disserter à l’infini, ici comme ailleurs, sur chaque détail, vrai ou supposé, mais c’est du remplissage qui risque d’égarer le lecteur incompétent et de lui faire croire que l’on sait beaucoup de choses, alors qu’on sait fort peu.
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La gravure sur pierres fines a atteint son apogée pendant l'Antiquité. La Renaissance et les Temps moderne n'ont pas égalé, en tout cas pas surpassé les produits anciens qui sont parvenus jusqu'à nous.
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Toute Église est conquérante par nature, parce qu'elle se croit en possession de l'absolu. [...] Aucune doctrine ne peut échapper à cette fascination. Le respect des convictions adverses et la tolérance moderne sont le fruit, et chez un petit nombre, du développement de la conscience ou de la conviction que la croyance à l'absolu est une maladie de l'esprit, chez la plupart des hommes le résultat d'une grande lassitude.
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L'établissement de la christologie a demandé quatre siècles. Elle a amené une fermentation inouï dans les esprits, troublés les conscience, ulcérés les moeurs.
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Il fut un temps où les peuples qui se désignaient par ce nom occupaient un immense territoire couvrant l’Europe, depuis l’embouchure du Tage jusqu’à l’embouchure du Dniepr. Ils tenaient la Gaule, les îles Britanniques, la majeure partie de l’Espagne, l’Italie du Nord, l’Allemagne occidentale et méridionale, la Bohême et la Moravie, la Silésie, la vallée du Danube. Ils poussèrent même jusqu’en Asie Mineure et y fondèrent un État qui eut quelque durée. Leurs invasions sont comme une préfiguration de celles des Germains.
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Le Français, même celui qui se croit cultivé, ne connaît pas, ou du moins connaît mal les fondements économiques, sociaux, politiques, du passé de son pays, disons même du présent, car le présent édifice repose sur des bases anciennes, beaucoup plus anciennes qu’on n’imagine trop souvent.
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A quel moment commence l’Histoire de France ? Voilà une question que nos ancêtres ne se posaient pas. Pour eux l’histoire de notre pays commençait à l’arrivée des Francs, des « François », comme ils disaient, en Gaule. Le premier « roi de France » était Clovis et, depuis ce fondateur, se déroutait « l’histoire du royaume » avec ses alternatives de succès et de gloire, de revers et de misères.
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L’histoire de France se déroule dans un cadre géographique qui nous est familier. Les Romains appelaient Gallia le pays compris entre les Pyrénées, la Méditerranée, l’Océan, les Alpes et le Rhin. Il leur paraissait aussi bien déterminé par la nature que l’Italie ou l’Espagne.
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Par sa situation même l'Espagne semble de tous les pays de l'Europe continentale devoir être celui qui échappe aux invasions. Son histoire apporte un démenti complet à cette supposition.
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