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Critiques de Fernanda Melchor (56)
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Paradaïze

Mélange de sexe triste et de violence gratuite par deux adolescents obsédés, l'un par son désir de puceau de baiser une femme mûre, sa voisine, au point de sombrer dans un délire meurtrier, l'autre par sa haine des riches et son désir personnel de s'enrichir à leurs dépens pour ne plus les servir.



Y-a-t-il du style dans ce torchon de sang, de sperme et de violence? A mon avis personnel, non et non. Alors pourquoi l'avoir lu? Une première de couverture alléchante, la possibilité d'une véritable histoire sociétale, mais rien de rien... Le seul point positif est que c'est bref et donc lu en deux heures.



Je vois certaines critiques s'interrogeant sur l'absence de fin... Mais elle est évidente la fin! Il suffit de quelques notions de police scientifique pour la comprendre. L'auteur a eu la bonne idée de ne pas l'écrire...
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Paradaïze

A Paradise (prononcez à l'américaine), lotissement résidentiel mexicain chic et cher, deux adolescents se rencontrent. Polo, 16 ou 17 ans, vient d'un milieu pauvre et travaille à la résidence comme jardinier et homme à tout faire. Ce boulot est une pénitence, non seulement parce que son employeur l'exploite jusqu'à l'os, mais aussi parce qu'il doit intégralement reverser son salaire à sa mère, qui l'a forcé à postuler pour ce travail puisque « de toute façon il n'était bon à rien à l'école, autant qu'il se rende utile et me rapporte quelque chose ». Polo subvient ainsi aux besoins de sa mère endettée et de sa cousine, feignasse et perverse de compétition, qui vit avec eux. Les besoins de Polo (fric, liberté), tout le monde s'en fout.

Polo croise donc Franco, 15 ou 16 ans, gosse de riches vivant avec ses grands-parents, glandeur, obèse, répugnant, crétin, accro aux films pornos et obsédé par Marián, la nouvelle voisine, respectable épouse et mère de famille quarantenaire.

Au fil des soirs d'ennui et de frustration, les deux gamins font connaissance et partagent alcool et cigarettes. Franco fait part à Polo de ses plans délirants pour conquérir le coeur et surtout le corps (pour rester poli) de sa séduisante voisine. Polo écoute, se tait, méprise intérieurement Franco pour sa débilité et sa lâcheté supposée, mais n'en pense pas moins que la maison de Marián doit regorger d'un tas de trucs qui pourraient lui rapporter pas mal de fric. L'engrenage de la violence et de la perdition (dès le début on comprend que ça va mal finir) est lancé.



Raconté à la troisième personne du singulier mais du point de vue de Polo, le roman nous fait part de ses pensées et de son ressenti, en particulier sa colère contre l'injustice de son propre sort, sa haine de sa mère et sa cousine, sa frustration de se sentir coincé dans une vie misérable, au point d'être prêt à s'embrigader dans les cartels. L'auteure nous embarque dans de longues phrases sinueuses, oppressantes, dans un style très (mais vraiment très) cru et brutal. Avec le machisme et le fossé entre classes sociales comme toiles de fond, « Paradaïze » est une histoire de descente aux enfers et un roman violent, tragique et saisissant.



En partenariat avec Grasset via Netgalley.

#Paradaïze #NetGalleyFrance
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La saison des ouragans

Un cadavre est donc découvert dans le canal d’irrigation tout près d’un petit village, La Matosa. On sait très vite qu’il s’agit de la Sorcière et on va remonter dans le temps pour faire la connaissance de tous les protagonistes, et comprendre qui a tué.



On a ainsi toute une gamme de personnages, tous plus déglingués les uns que les autres : Yesenia, qui se sent rejetée par sa grand-mère, entichée de son petit-fils Luismi (diminutif du ra-t-on plus tard). Luismi est un homosexuel, qui se prostitue pour récupérer marijuana, cocaïne et autres substances qui le font planer. La gamine veut seulement prouver à sa grand-mère que c’est un dégénéré. Elle le suit pour le prendre sur le fait et un jour elle voit une voiture, son cousin et des copains à lui qui semblent transporter un corps alors elle les dénonce.



Autour de Luismi gravitent Munra, son beau-père, devenu boiteux à la suite d’un accident et qui conduit la voiture, Chabella, sa mère, prostituée, enceinte à quatorze ans, Norma, sa compagne qui est en fait âgée de treize ans, victime de viols, enceinte, Brando, « adulescent » qui se prostitue aussi pour se procurer de la drogue, plus ou moins attiré par Luismi, sans oublier les policiers et leurs méthodes violentes…



Et bien-sûr, on en apprend davantage sur la Sorcière, qui reçoit dans sa « maison », sale à souhait, la jeunesse dépravée du coin et continue les pratiques controversées de sa mère, fournissant des décoctions pour ramener le mari à la maison, ou pour faire disparaître un embryon …



L’histoire de Norma est touchante, adulte avant l’heure, qui joue le rôle de petite mère à la maison, car sa mère travaille, cherche l’homme de sa vie dans des rencontres d’un soir, et enchaîne les grossesses et les beuveries… sa grossesse se terminera de manière horrible avec un avortement dont les conséquences constituent toute la trame de l’histoire.



Ce roman décrit la misère, la solitude, la souffrance, la violence, l’alcool, la drogue, les moyens de survie qu’utilisent les protagonistes, dans les bas-fonds, pour paraphraser Gorki, de la société mexicaine. Fernanda Melchor utilise un langage cru, c’est le moins qu’on puisse dire, car les termes employés heurtent les oreilles (ici les yeux du lecteur !) chastes, les pratiques sexuelles sont décrites de manière quasi pornographique, elle parle des homosexuels dans des termes qui font froid dans le dos.



Le style d’écriture est particulier, les phrases sont interminables et les mots parfois tellement grossiers que je suis sortie de cette lecture complètement épuisée, mais contente d’en être venue à bout. La couverture est magnifique ; j’ai choisi ce roman autant pour elle que pour le résumé (qui révèle trop de choses à mon goût)…



Merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir en avant-première ce roman, le premier roman mexicain que je lis…



#LaSaisonDesOuragans #NetGalleyFrance
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Paradaïze

Derrière les portails sécurisés et les hauts murs entourant les propriétés de Paraidaïze, un complexe résidentiel où les pelouses sont parfaitement tondues, personne ne peut s'imaginer ce qui est en train de se tramer. Et pourtant, deux adolescents que tout oppose, l'un résident et l'autre employé comme jardinier vont échafauder ensemble un plan machiavélique permettant de changer le cours de leur vie respective.



Dans ce roman écrit à la troisième personne, Fernanda Melchor se met dans la peau du jeune Polo qui travaille à Paradaïse par nécessité financière et qui rêve d'un avenir meilleur le sortant de la misère dans laquelle il est empêtré depuis sa naissance. Malgré les apparences montrant un adolescent travailleur, calme et gentil, Polo est rempli d'une grande colère et d'une violence intérieure qui transparaitront tout au long de l'ouvrage. le style et la forme choisis par l'autrice renforcera cette sensation de malaisance émanant du jeune homme et de son acolyte lors de la lecture.



Cet ouvrage s'adresse à un public averti car ses propos sont violents, obscènes, vulgaires et très crus.



Même si la quatrième couverture prévenait du caractère de l'ouvrage, je ne m'attendais pas à cela mais Fernanda Melchor a réussi son pari concernant l'ambiance et la sensation d'oppression se dégageant de ce roman.



Je tiens à remercier les Éditions Grasset et Netgalley France pour m'avoir permis de faire cette lecture.
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La saison des ouragans

Plus qu’un ouragan, un torrent. Un torrent déchaîné de violence et de sexe, porté par un langage vulgaire que ma grand-mère aurait pudiquement qualifié de « fleuri ». Je ne suis jamais entrée dans cette danse macabre. Je ne me suis pas attachée aux personnages. À quoi est-ce dû ? Peut-être à ces phrases interminables qui font perdre le fil, à défaut de faire perdre le souffle. Ou à cette fausse intrigue policière (un banal crime crapuleux) dont on ne sait pas si elle constitue l’épicentre du roman ou le prétexte à dérouler la galerie de personnages. Comme tout le monde baise avec tout le monde dans ce bouquin, que tout le monde bastonne tout le monde, que la seule loi en vigueur est celle de l’immoralité et de la dépravation, j’ai peiné à comprendre qui comptait pour qui, à déceler l’étincelle d’humanité qui pointait sous la fange et donnait au récit sa crédibilité. Un peu comme si Caravage avait oublié d’ajouter une lueur dans le plus sombre et le plus brut(e) de ses tableaux. Un peu comme si Victor Hugo étripait Cosette sans raison à la fin des Misérables. À quelques rares moments, j’ai ressenti le magnétisme de ce livre et le potentiel de cette plume (un plume de femme !) ; notamment quand l’auteure cesse de digresser pour se concentrer sur ses protagonistes : Norma (ex – p 123) et son ainée Chabela (ex - p180) ou encore Brando dans la dernière partie du livre. Peut-être attendais-je trop de ce roman et de sa couverture qui laissaient entrevoir un périlleux voyage entre la vie et la mort. Vivre avec la mort ? Je crois que j’en apprendrai plus sur le sujet en revoyant « Coco » de Walt Disney. Trêve de plaisanterie, j’ai l’impression d’avoir subi une éruption gratuite de brutalité verbale dont le seul intérêt est stylistique – je ne le nie pas. Mais il m’a manqué du sens, du fond, un point de vue. La dénonciation de la violence dans le Mexique contemporain n’est pas un sujet suffisant. Peut-être faudra-t-il que je le relise ? Ou pas.
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La saison des ouragans

Selon la quatrième de couverture de La saison des ouragans : "Fernanda Melchor dresse un formidable portrait du Mexique et de ses démons." Il faut toujours se méfier de ce genre d'assertion définitive, d'ailleurs reprise dans certaines critiques du livre. Portrait du Mexique des bas-fonds du Mexique contemporain, oui, mais à ne pas prendre au pied de la lettre pour l'ensemble du pays, à moins de vouloir absolument lui coller une image réductrice de cloaque où s'ébat la lie de l'humanité. Il faut plutôt voir dans La saison des ouragans une vision exacerbée des maux sociaux du Mexique, à commencer par son machisme viscéral et en corrélation sa misogynie et son homophobie violentes. La prose de la romancière mexicaine ne manque pas d'allure et son livre est assez intelligemment agencé, quoique parfois de façon piégeuse, en partant de la découverte d'un cadavre, celui d'une "sorcière", et en remontant le temps dans les chapitres suivants, prétexte à dresser le profil d'individus on ne peut plus dépravés, aux prises avec l'alcool, la drogue et obsédé par le sexe. Fernanda Melchor se glisse dans l'esprit et le corps de chacun de ses personnages et ce qui en ressort est sacrément glauque, voire insoutenable. Là réside la principale objection à La saison des ouragans : sa crudité, de plus en plus grande au fil des pages, finit par se faire complaisante de manière à nous mettre le nez dans la boue (un autre mot, moins civilisé, pourrait être employé). Malheureusement, l'excès est toujours contre-productif et le roman abonde vraiment trop en grossièretés et obscénités en tous genres. Le côté répétitif et systématique de la chose est terriblement lassant. Il y a là quelques analogies avec le très surfait et détestable My absolute Darling (avis personnel, bien sûr) même tout n'est pas à jeter loin de là dans cette première traduction en français d'une auteure mexicaine dont on serait curieux de savoir si elle est capable d'écrire quelque chose de moins sordide et sinistre.
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La saison des ouragans

C'est un roman dont la lecture est difficile à plusieurs niveaux. Le style d'abord, pas de paragraphes, des phrases immenses qui empêchent de reprendre son souffle, de respirer et créent une atmosphère étouffante en harmonie parfaite avec le contenu. Les propos sont violents, obscènes, grossiers et répétés à l'envi. Haine des femmes, haine des autres, ce texte dégouline d'humeurs fétides et nauséabondes, le tout saupoudré de coke, de marijuana et arrosé de gnôle à vous flanquer par terre.

Une fois le rythme pris, on peut plonger dans l'histoire. La Sorcière, cet être à peine humain, est retrouvée morte, poignardée dans la rivière qui borde une plantation de canne à sucre, dans un hameau encore à l'écart du dernier village isolé de cette partie lointaine du Mexique. Chaque chapitre revient sur ce qui a pu conduire à ce meurtre en suivant un des personnages vivant à proximité. Chacun dans son style, mais avec les constantes de violence, de drogue et de sexe subi. Toutes les femmes sont des salopes, les hommes, au mieux des "sales pédés". C'est une lecture marquante, mais que j'ai trouvé trop complaisante avec la noirceur et cette volonté d'anéantir les personnages, de les réduire à moins que des chiens. Pourquoi aller si loin dans l'immonde finalement ? Quel est l'intérêt de ces répétitions et de cette lourde insistance une fois le décor planté ? Sans doute rien d'autre que le choc, l'entrée par effraction dans la conscience du lecteur, lui aussi laissé pour compte une fois qu'il est suffisamment imprégné de l'atmosphère étouffante qui annonce l'arrivée des ouragans.
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Paradaïze

A l'instar de son précédent livre, La saison des ouragans, le troisième roman de la mexicaine Fernanda Melchor est très violent et guère châtié dans son langage (euphémisme). C'est ce qui peut déranger dans Paradaïze, avec également un style fait de longues phrases qui semblent parfois ne jamais devoir s'achever. Ce n'est pas le personnage principal qui s'exprime, un adolescent de 16 ans, en échec scolaire, engagé en tant que jardinier dans un complexe résidentiel haut de gamme, mais c'est tout comme car la romancière s'immisce dans les pensées de son "héros" et emprunte ses mots, le plus souvent orduriers, pour une confession sordide. C'est un ouvrage suffocant où l'alcool sert de dérivatif à l'ennui et à la haine de son propre sort et des autres, qu'ils soient riches ou pauvres, et où des fantasmes libidineux envahissent l'esprit du deuxième personnage principal, un autre adolescent que son "ami" traite abondamment de porc, non sans le suivre dans ses dérives qui ne peuvent conduire qu'à un drame, annoncé dès les premières lignes. Mieux que dans son livre précédent, peut-être parce qu'il est plus resserré et cinglant, Fernanda Melchor accroche le lecteur malgré lui dans ce portrait social dominé par la lutte des classes, le machisme ambiant et une abominable culture du viol. Ce n'est pas un roman de tout repos (nouvel euphémisme) mais la signature d'une écrivaine puissante et douée dont la plume recèle une colère qui risque fort de ne pas s'éteindre dans ses futures publications.
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La saison des ouragans

Il faut, pour entreprendre cette lecture, reprendre son souffle et le tenir d’un bout à l’autre, se noyer dans les phrases longues et exigeantes, s’immerger dans le style brut, les mots crus, l’impératif d’une vérité brutale, sans concession, sombre et écœurante, glissée à chaque page.



Ce roman est dur et indispensable et est indéniablement à lire parce que :



- L’auteure manie la phrase et le verbe avec un immense talent dans une logorrhée qui frôle l’urgence – urgence de tout dire, sans oublier, ni l’essentiel, ni le détail, peu importe le mot, même s’il est pornographique, même s’il heurte, il est réel.



- Le Mexique se livre, cash, distillant tout ce sur quoi la société s’appuie écrasée par les rites et les croyances, fondamentales et immuables, jusqu’aux peurs les plus secrètes.



- Le Mexique dénonce ses abus, de l’exploitation des femmes à la prostitution tout sexe confondu, les violences et la corruption, la drogue, le viol, l’inceste, l’homosexualité. Il décrit ses travers marqués de souffrances et égratigne le silence.



- Le récit est d’une telle richesse qu’il absorbe sans répit jusqu’à la dernière ligne et percute longtemps encore après que le livre soit refermé



Ce roman est une fresque sociale incontournable que l’on ne peut ignorer.



Une lecture brillante
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Paradaïze

Polo, adolescent en décrochage scolaire issu des quartiers pauvres de Progreso, travaille comme jardinier à Paradaïze, un lotissement de propriétés luxueuses. Il habite chez sa mère qui l’exploite et qui héberge une cousine qu’il ne peut pas supporter.



Franco vit chez ses grands-parents à Paradaïze. C’est un gosse de riche solitaire, obèse et boutonneux, qui passe ses journées à boire et à regarder des films pornos et est complétement obsédé par sa jolie voisine Mme Maroño, l’épouse d’un animateur télé connu de la région.



Un jour, alors qu’il quitte ses fonctions, Polo fait la connaissance Franco qui lui propose de partager sa bouteille d’alcool en échange d’une cigarette. Les deux adolescents que tout oppose se retrouvent ensuite tous les soirs pour noyer leur vie sans espoir dans l’alcool.



Durant leurs soulographies, Franco dévoile à Polo son sinistre plan pour violer sa voisine. Ce dernier y voit une opportunité de profiter de l’occasion pour voler les richesses de la famille Maroño et quitter ainsi cette vie dans laquelle il se sent constamment humilié.



Même si le pire est déjà redouté dès les premières lignes du roman, l’auteure entraîne le lecteur impuissant dans la spirale infernale de la descente aux enfers de ces deux adolescents dans un style remarquable sans temps d’arrêt.



Un roman fort, dérangeant et violent qui transpire la haine et la misogynie.



(âmes sensibles, s'abstenir ;-) )





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La saison des ouragans

Un ami – grand amateur de jeux vidéo plutôt violents – m'expliquait qu'après la naissance de son fils, il lui avait été impossible de se remettre à tirer à bout portant sur des ennemis - aussi virtuels soient-ils - et de tuer des anonymes, bien que tout de pixels vêtus.

Cela m'avait amusée bien sûr, mais je n'avais pas vraiment saisi la portée de ses paroles.





Il y a quelques jours pourtant, en entamant La saison des ouragans de Fernanda Melchor, elles me sont revenues de plein fouet, battant mon visage de la force de leur vérité : j'avais sous les yeux quelques 300 pages de fureur et de tempêtes et ce concentré de violence était devenu insupportable à la jeune mère que j'étais désormais.





Cela faisait en fait des mois que ce roman figurait sur le dessus de ma délicieusement haute pile de livres à lire. Il avait été évoqué dans un blog littéraire que je consulte régulièrement et la magnifique photo qui en ornait la couverture m'avait immédiatement attirée.





Bien que très heureuse de commencer enfin la lecture de ce qui était pour le New York Times le « roman mexicain de l'année », j'avais, dès les premières pages, été stoppée dans mon élan : toute cette violence en quelques lignes seulement !, ces phrases débordant de sexe glauque et anxiogène, ce déchainement d'agressivité qui me semblait gratuit …

Il m'avait fallu reprendre mon souffle. Me détacher de ces sombres pages, digérer ces mots atroces et ces phrases interminables.





Alors seulement, j'avais repris ma lecture, certaine qu'autre chose se cachait sous cet amoncellement de crasse, sous cette débauche de haine et de sévices.





Et grand bien m'en a pris car j'ai cette fois, été emportée,

Dans le courant de ces phrases démesurées,

Dans le flot de cette parole suintante de tristesse, de hargne et de colère,

Dans les vagues de cette folie meurtrière.





J'avais entre les mains un roman d'une brutalité sans nom et d'une force inqualifiable.

Pur et sans concession.

Un roman qui dressait un incroyable portrait du Mexique contemporain, désabusé, empli de démons et ravagé par la drogue.





Un roman qui prenait aux tripes et foutait la gerbe,

enivrant et malsain.





Un roman sans soleil,

moite et sauvage.

Désespérément fascinant.
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La saison des ouragans

Au village de La Matosa, personne n’est vraiment surpris quand est retrouvé le corps de la Sorcière, personnage controversé depuis sa naissance, enfant du diable en personne. Autour d’elle gravitaient une foule de personnages violents, homosexuels accros aux drogues, qu’elle entretient en échange de faveurs sexuelles, prostituées désespérées à la recherche d’une solution facile pour garder leur homme ou se débarrasser d’un accident. Alors, Luismi, Munra, Norma, Brando – lequel est vraiment responsable de ce meurtre ?



Avec un style rude, râpeux et cru, Fernanda Melchor entrelace les histoires de ces quelques personnages-clés du village de La Matosa, des histoires de violence, d’alcool, de drogue, de sexe, de viols – des histoires somme toute communes dans cette partie du monde. Les phrases interminables donnent un sentiment d’asphyxie, de confusion, de vacuité, similaire à ce que semblent ressentir les personnages dans ce village écrasé par la chaleur, gangrené par la drogue et l’alcool, étouffé par la misère. Quel portrait du Mexique contemporain ! Lecteur, si tu lis ce livre, prépare-toi à avoir le cœur retourné, la bile au bord des lèvres, tant certaines scènes sont graphiques, tant certains passages sont pornographiques, tant la merde ambiante imprègne chaque description de l’espace ou des personnages.



Sans nul doute, cette jeune auteure mexicaine a une voix atypique, un style mordant, une appréhension de la vie à part – désabusée ? C’est effectivement une auteure à découvrir, malgré le sentiment de soulagement qu’on ressent quand on referme ce livre, quand on laisse toutes ces horreurs derrière nous, quand on se détache de la fascination morbide qu’il a créé sur nous.
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La saison des ouragans

Ce qu’il est essentiel de savoir avant de commencer cette lecture, c’est qu’elle est extrêmement difficile.



La première raison est que la plume et la construction du roman sont très particulières: chaque chapitre suit un personnage différent et nous sommes projetés au coeur de sa vie, de ses émotions et de ses pensées. Il n’y a aucun dialogue, pas de paragraphes. Chaque chapitre est rédigé d’une traite, dans le langage du personnage qu’on suit à ce moment. Pour moi, ça ressemblait à un torrent de paroles et de sentiments jetés à la face du lecteur. Le style est très cru, l’ensemble de livre baigne dans une violence verbale, physique et psychologique intense, qui rend des pauses dans la lecture nécessaires.



Ce qui m’amène à la seconde raison pour laquelle ce fut une lecture difficile: pratiquement tous les trigger warnings auxquels vous pouvez penser sont présents dans ce roman. Il est question ici de tout un éventail de violences envers les femmes, mais aussi de la misère et de l’ignorance qui frappe cette frange de la population mexicaine. Liste non exhaustive: sang, viols, violences conjugales et intrafamiliales, violences envers les femmes, violences envers les enfants, pédophilie, homophobie, transphobie, meurtres, mutilations, addictions (drogue, alcoolisme, sexe…), avortements, prostitution, suicide, insultes, tortures… J’en oublie peut-être, c’est dire à quelque point je ne recommande pas cette lecture aux âmes sensibles.



Je ne peux évidemment pas dire que c’était une bonne lecture vu le contenu, mais pour une première incursion dans la littérature mexicaine, en particulier la littérature mexicaine féminine contemporaine, ça a été un gros choc. Mais c’était le but. L’autrice dénonce la condition des femmes et des pauvres dans son pays, la corruption de la police et les innombrables violences dont sont victimes les plus vulnérables.



Une lecture psychologiquement à la limite du supportable (du mauvais côté de la limite, même), mais que je ne regrette pas d’avoir faite, surtout sachant que le roman est tiré d’un fait divers réel. Pensez à bien lire les trigger warnings que j’ai listés avant d’ouvrir ce livre, ce n’est vraiment pas une lecture qui laisse indemne.
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Paradaïze

J'ai dévoré ce livre.

Le thème est percutant : le passage à la violence. Ou pour être plus précis, comment devient-on violent. Pour sa démonstration, l'auteur prend pour exemple ces employés de lotissements ou de resorts de pays pauvres qui doivent se plier aux quatre volontés des plus riches, locaux ou touristes, tout en gardant le sourire. Ils travaillent des heures pour un salaire de misère. Elle prend également, à l'opposé, ces ados riches qui n'ont à rien à prouver et qui pense qu'il est normal que le monde se plie à leur volonté et qui « pètent les plombs » quand on ose leur résister.

L'écriture va de paire avec le thème : nerveuse, rapide, anxiogène. Elle semble anarchique mais on sent bien qu'elle est hyper millimétrée. Chaque mot, chaque virgule a été soupesée et est à sa place.

J'ai adoré et je ne peux que conseiller cette lecture.

Attention tout de même : cette lecture est plutôt destinée à des adultes (il faut avoir du recul et être mature pour appréhender correctement ce récit)

2nde lecture en 2023 : je confirme mon coup de coeur ; c'est nerveux, moderne, une belle démonstration de la bêtise actuelle et de la perte de repères
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La saison des ouragans

Le récit d’un crime sordide, structuré un peu comme Le bruit et la fureur de Faulkner – plusieurs personnages reprenant chacun le fil des mêmes évènements. On a souligné l’extrême crudité du langage et elle ne se dément pas tout au long du livre que l’on termine épuisé par tant de sperme, de sang, de merde, de brutalité et de haine. Pourtant, la dextérité stylistique dont fait preuve Fernanda Melchor n’est pas au service d’une attitude ni d’une pose, et on ne saurait lui reprocher d’être « contre-productive ». Les exactions les plus horribles commises par les narcos dont on a parfois des échos ne sauraient être une production hors sol et l’on a ici un aperçu du terrain qui les nourrit. Ce torrent de mots orduriers, on aimerait qu’il cesse un instant, le temps de reprendre sa respiration, mais précisément, la réalité crue perdure et impossible de s’y arracher, les efforts que font les protagonistes pour en prendre congé ne faisant que les y enfoncer plus profondément. Cela m’a fait penser à des séquences de 2666 de Roberto Bolaño, narrant dans une litanie interminable tous les cas de femmes assassinées dans la région de Ciudad Juarez. Roberto Bolaño a habité longtemps au Mexique et ses visions du pays coïncident parfaitement à ce qu’il nous est donné d’entrevoir ici, loin des paradis supposés de Cancun où Brando espère refaire sa vie.
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La saison des ouragans

On a retrouvé le corps de la sorcière dans un marais. Il s’agit d’un meurtre, c’est sûr. Qui pouvait en vouloir à ce personnage étrange que les femmes venaient voir pour faire disparaître une grossesse problématique, faire revenir l’être aimé ou soigner une mauvaise toux? Qui en avait après cette sorcière qu’on soupçonnait de frayer avec le diable? A rebours, le narrateur nous conduit sur la piste de plusieurs personnages…



La Saison des ouragans est un roman très violent, ancré sur la misère d’un bourg, au Mexique, abritant quelques âmes. Les habitants n’ont rien à part l’alcool, la drogue pour oublier un quotidien fait de violence et de famine. C’est un roman effrayant de ce point de vue là, un choc social.



Le style de l’autrice est aussi difficile à appréhender au départ. En effet, elle ponctue très peu, les dialogues ne sont pas annoncés. Une fois que l’on a pris le coup, ça va tout seul mais il faut un temps d’adaptation.



Le lecteur va donc remonter la piste de trois suspects. Il y a Norma, cette fille de treize ans, enceinte, qui cherche à avorter. Puis il y a Luismi, son petit ami, complètement drogué. Munra, un routier. Et enfin Brando qui cherche à se faire de l’argent pour partir de son taudis et qui a appris que la sorcière cachait un trésor. A chaque personnage, j’ai eu l’impression de m’enfoncer un peu plus dans la misère. Certains passages sont très crus. On y parle beaucoup de sexe tarifé, certaines femmes ne subsistant que de la prostitution. Si l’on est perdu au départ entre les différents personnages, tout se met en place à la fin à la manière d’un puzzle, ce qui permet de reconstituer l’enquête.



L’autrice met tout son cœur ici pour exposer la situation des femmes, toujours reléguées au rang des vaincues, victimes des coups, des abus, du mépris. Elle dénonce la société profondément machiste qui ne laisse aucune place aux autres, qu’on soit femme, homo, trans. C’est parfois affligeant et désespérant mais si vrai.



« La Saison des ouragans » est un roman torturé, violent, souvent difficile. J’ai pourtant été séduite par la plume de l’autrice, son talent à tisser une histoire vraie et révoltante.
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La saison des ouragans

Aux abords du village de La Matosa, dans un canal d’irrigation, des enfants font une macabre découverte : ils tombent sur le corps sans vie de celle que l’on appelait la Sorcière, depuis toujours, sans même jamais avoir connu son vrai prénom – peut être n’en avait-elle même pas, sa propre mère proclamant à qui voulait l’entendre qu’elle était née du Diable. Les hommes avaient l’habitude de se rendre chez elle pour vendre leurs corps ; les femmes pour y chercher un remède et des réponses à leurs maux.



Au fil des chapitres, nous remontons le fil des événements pour comprendre le sens de ce meurtre et découvrir la vie d’hommes et de femmes misérables : Luismi, toxico tout rachitique, dont la petite amie se retrouve aux urgences après d’importants saignements survenus après l’une de ses visites chez la Sorcière. Norma qui est abusé à l’âge de douze ans par Pepe, son beau-père. Munra qui était au volant du camion qui a transporté le cadavre de la Sorcière. Et Brando, un adolescent pervers et misogyne.



Un roman mexicain dont l’écriture très travaillée m’apparaît au début un peu hermétique – des phrases à rallonge, qui n’en finissent plus… Je finis pourtant par me laisser porter par les mots de Fernanda Melchor, envoûtants ; mais je suis effarée par la noirceur de ce roman ! C’est noir de chez noir…



L’auteure peint le portrait d’une société mexicaine qui se débat avec ses démons les plus odieux ; misère, drogue, folie et abus en tous genres sont monnaie courante dans cette région où les rumeurs et les fantômes vous guettent à chaque coin de rue. Fernanda Melchor nous plonge dans les profondeurs de l’âme humaine, dans ce qu’elle a de plus laid. C’est cru, violent, sanglant et pervers. Certains passages m’ont révulsés, d’autres m’ont carrément donné la nausée… Les chapitres défilent et le sentiment de malaise grandit, jusqu’aux derniers mots. Un roman ambitieux et étonnant, que je referme avec soulagement. A lire, le cœur bien accroché.




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La saison des ouragans

Le récit s’ouvre sur un cadavre qui flotte, échoué dans un canal d’irrigation de La Matosa, situé en plein cœur du Mexique. Le corps est celui de la Sorcière, une femme mystérieuse, figure à la fois redoutée et méprisée du village.



Ce roman choral se penche sur les circonstances de ce meurtre, sur les personnages sordides qui ont gravité autour de la Sorcière avant sa mort. Mais, au final, l’identité du coupable importe peu. Car, par le biais de cette histoire captivante, Fernanda Melchor nous dresse un tableau très sombre du Mexique d’aujourd’hui.



Chaque page déverse un torrent de violence, de perversité et de misère qui heurte de plein fouet le lecteur. L’air est suffocant, vicié et la chaleur oppresse.



Prostitution, abus sexuel, drogue, corruption. Ne cherchez pas l’étincelle au milieu de cette terrible histoire, il n’y en a pas. La romancière mexicaine nous laisse entrevoir le pire, côtoyer des êtres en perdition sans jamais mâcher ses mots, ne s’autorisant aucune censure. La langue est crue, vulgaire, brutale mais elle est d’un réalisme saisissant.



Un récit difficile à aborder car la prose est dense, sans aucun paragraphe. Il faut se laisser porter par le rythme des mots et on prend alors conscience du talent époustouflant de la narratrice.



Une lecture exigeante par son style, qui prend aux tripes et dans laquelle Fernanda Melchor nous dépeint sans filtre tous les maux du Mexique. Un roman à la fois dérangeant et fascinant, d’une noirceur extrême et qui est sans conteste réservé à un public averti. Une expérience littéraire intense.
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Paradaïze

Paradaïze est déjà le troisième roman de cette jeune écrivaine mexicaine qui a connu le succès international avec son deuxième roman La saison des ouragans.

Cette fois, Fernanda Melchor écrit avec rage, de façon très crue et vulgaire, dans un rythme trépidant, la radiographie d’un meurtre qui va servir de toile de fond pour dénoncer la dérive de la violence dans la société mexicaine. (D’aucuns ont rapproché ce livre de celui de Truman Capote, De sang froid qui utiliserait la même procedure).



Le récit se situe à Veracruz et se fait à la troisième personne par Polo, l’ado pauvre et exploité. La prose est un flux de conscience où le lecteur se retrouve dans la peau même des protagonistes.

C’est l’intérêt de ce roman, un bon exemple de réalisme sale : le mode narratif avec un langage soez à l’extrême. L’analyse des critiques sociales envers le Mexique, est bien posée et c’est au lecteur d’en tirer les conséquences.



Les deux protagonistes sont des ados. Polo, 16 ans, a délaissé de lui même ses études et il a dû se trouver un emploi afin d’aider sa mère. Par piston, il sera pris comme jardinier dans une copropriété de luxe à Veracruz, dit Paradaïze, tel que les locaux l’écrivent. Mais en réalité Polo est l’homme à tout faire et se fait largement exploiter. Alors, il se met à rêver qu’il va rejoindre son cousin Milton, adopté par les narcos : jeunes assassins, sbires violents, sicaires de bas étage. De plus Polo se fait maltraiter par sa mère qui lui impose la présence d’une cousine vicieuse.



L’autre ado est l’énorme Franco Andrade, un obèse morbide qui a aussi échoué sa scolarité. Les parents l’envoient chez les grands parents dans cette copropriété de luxe en attendant une place dans une Académie militaire afin de redresser la barre. Si Franco évolue dans un milieu aisé, on sent l’abandon des parents, riches mais sans éducation. Entre autres vices, Franco est un obsédé sexuel qui fera une fixette sur une brave et belle voisine, mère de famille.

Les deux ados feront connaissance et se fréquenteront en cachette. Le gros fournit Polo en alcool et cigarettes et peu à peu, dans une totale oisiveté, Franco va ourdir un plan vissant à abuser sexuellement de la voisine et en même temps en organisant un vol pour que Polo puisse quitter cet endroit et rejoindre les narcos.



A ce niveau de sous culture et manque d’éducation, les options sont rares. Seuls les narcos peuvent offrir rapidement de l’argent pour sortir de la misère à des jeunes sans ressources…

Cette histoire inventée par Melchor sert à illustrer la situation terrible du Mexique face aux narcotrafiquants et la violence qu’ils génèrent.



Deux milieux socio-économiques ayant ses propres problèmes, deux ados en crise existentielle, une violence diffuse et notamment une violence contre les femmes : une moyenne nationale de 10 féminicides par jour, les cas de grossesses chez les mineures par milliers, ce sont des facteurs aggravants de la vulnérabilité des femmes.

Le meurtre lui même dans ce livre occupe moins d’une page. Le reste ce sont les rouages montrés par l’écrivaine afin de nous expliquer le mécanisme intime de cette dérive.

Très dur, magistral.
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La saison des ouragans

J’ai terminé La Saison des Ouragans de Fernanda Melchor, un livre court mais extrêmement percutant et perturbant.



Cela commence par la découverte d’un corps dans un canal d’un petit village mexicain, celui de la Sorcière, une figure crainte mais aussi demandée, on raconte d’elle qu’elle guérit, qu’elle pratique les avortements, mais aussi qu’elle couche avec le diable, qu’elle paye les hommes pour qu’il vienne coucher avec elle, qu’elle cache un trésor.



Pour comprendre ce qu’il s’est passé on va découvrir différents personnages, qui vivent dans la misère, subissent des sévices horribles, en font subir des plus horribles a d’autres, et tout ça va nous emmener au meurtre de la dite sorcière.



Le style est très particulier, ce sont des paragraphes interminables avec des phrases très longues, qui participent à une ambiance très oppressante. Les rapports entre les personnages sont extrêmement violents et le sort et les perspectives réservés à chacun sont horrifiants.



On sent une volonté forte de l’autrice de dénoncer la misère, l’homophobie, la violence, le désespoir d’une jeunesse désœuvrée dans son pays et je ne peux que respecter cela mais c’est vrai que du coup le récit qui en ressort est particulièrement sombre et déprimant.
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