AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4/5 (sur 104 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 18/05/1989
Biographie :

Agrégé d'histoire (2012), Florian Besson est titulaire d'un doctorat d'histoire médiévale à l'Université Paris-Sorbonne (2013-2017).

Spécialiste de l’Orient des croisades et de la société seigneuriale médiévale, il travaille également sur les réécritures du Moyen Âge dans la littérature contemporaine, notamment dans la fantasy. Il a co-écrit un article sur "Game of Thrones".

Il a été attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) en histoire médiévale à l’Université de Lorraine (2017-2018).



Ajouter des informations
Bibliographie de Florian Besson   (7)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Présentation croisée avec Florian Besson pour Les Seigneurs de la Terre sainte. Pratiques du pouvoir en Orient latin (1097-1230), Classiques Garnier et Daniel Baloup pour La Reconquête. Un projet politique entre chrétienté et Islam, Armand Colin. La librairie Ombres Blanches et le laboratoire FRAMESPA vous invitent à un regard croisé sur 2 frontières de la chrétienté médiévale: l'Orient latin et la Péninsule ibérique. Pour le sens commun, ces 2 espaces renvoient immanquablement à la croisade et à la Reconquête, 2 mots qui raisonnent aujourd'hui dans l'actualité mais qui sont trop souvent essentialisés à des fins idéologiques. Loin de se réduire à une confrontation incessante entre 2 blocs qui ne furent, en réalité, jamais homogènes, ces espaces ont également produit des sociétés métissées et ont suscité des expériences politiques et culturelles hybrides. À l'heure d'une actualité brûlante, il est plus urgent que jamais de réfléchir, dans l'épaisseur du temps, aux modes de coexistence entre sociétés sans pour autant les idéaliser. Florian Besson est docteur en histoire médiévale. Spécialiste des croisades et des États latins d'Orient. Il travaille également sur les médiévalismes contemporains, notamment dans la fantasy, et sur les réutilisations politiques de l'histoire médiévale. Daniel Baloup est professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université de Toulouse. Ses recherches portent sur les idéologies de la guerre et les pratiques militaires dans la péninsule Ibérique, du 12e au 15esiècle. -- 15/01/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER

+ Lire la suite

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
(...) aucune autre religion n'est jamais mentionnée dans le parc. Pourtant, à toutes les époques, il y a eu sur le territoire français des juifs et des musulmans, qui ont participé aux conflits et aux constructions, qui ont commercé ou écrit, qui ont pratiqué leurs religions, nous laissant des sources - textes et images, objets et lieux de culte. Cette réalité-là, de plus en plus étudiée par les historiens, les historiennes et les archéologues, n'apparaît jamais au Puy du Fou. Pas un mot non plus du protestantisme. C'est d'autant plus problématique que la Vendée en général, et la région du Puy du Fou en particulier, fut aussi une terre protestante. Aux XVIe et XVIIe siècles, la réforme s'étend dans le Bas-Poitou, qui englobe l'actuel département de la Vendée, touchant à la fois la paysannerie et la noblesse. La présence protestante dans la région subit de plein fouet les effets de la révocation de l'Edit de Nantes en 1685 et, après de très sévères dragonnades, le nombre de protestants s'effondre. Il reste quelques foyers de protestantisme, mais les protestants du Poitou sont doublement victimes des guerres de Vendée, suspects car vendéens pour les républicains, suspects car protestants pour les Vendéens.
(p. 139)
Commenter  J’apprécie          140
De Clovis aux tranchées de 1914, en passant par le roi Arthur et les jeux du cirque romain, le Puy du Fou ne cesse de faire l'apologie du christianisme. La religion est omniprésente, et elle est presque systématiquement reliée à des visions nationalistes : ce qui est mis en scène, c'est une France chrétienne éternelle - et tant pis s'il faut, pour cela, tricher avec l'histoire.
(p. 129)
Commenter  J’apprécie          120
Pour produire cet effet de proximité propice à l'identification, les concepteurs des spectacles n'hésitent pas à mobiliser les clichés historiques les plus éculés, forçant certains traits (déjà discutables) jusqu'à la caricature. (...)
Autre élément caractéristique du Puy du Fou : les méchants sont vraiment très, très méchants, sans aucun doute possible. (...) Les vikings, semblables à des créatures démoniaques, sont barbus, hirsutes, habillés de peaux de bêtes et arborent bien sûr leurs fameux (et totalement imaginaires) casques à cornes, tandis que les bons Francs sont glabres et bien proprets.
(p. 70)
Commenter  J’apprécie          100
Le roman national se compose d'images, de lieux, de personnages. Il s'est forgé peu à peu, en particulier au XIXe siècle, notamment par l'école de la IIIe République : le célèbre manuel d'Histoire de Lavisse, publié pour la première fois en 1884 et à plusieurs reprises réédité, est souvent considéré comme la 'Bible' du roman national. En utilisant les grandes figures historiques (essentiellement masculines, presque toujours guerrières, systématiquement blanches), en racontant les grandes victoires, en insistant sur la continuité d'une 'nation française' existant depuis les Gaulois, il s'agissait alors explicitement de 'faire aimer la France' aux écoliers.
(...)
Depuis les années 2000, on assiste à une véritable résurgence du roman national, portée par des 'historiens de garde' qui n'ont d'historiens que le nom et qui, le plus souvent, se servent de ces vieux clichés historiques pour diffuser des messages politiques très marqués à droite.
(...)
Pour les historiens et les historiennes, le plus problématique, dans le roman national, ce n'est pas qu'il soit national : c'est qu'il s'agisse d'un roman, autrement dit d'une fiction. Pour le dire autrement, ces images sans cesse mises en avant sont certes familières, et donc dotées d'une force de séduction considérable, mais elles n'en sont pas moins fausses. Or (...) la Puy du Fou entretient un rapport pour le moins ambigu, et finalement très dérangeant, avec le vrai et le faux.
(p. 34-36)
Commenter  J’apprécie          90
Dans le hors-série du Point consacré, en juillet 2021, au Puy du Fou, un journaliste demandait à Philippe de Villiers : "Que répondez-vous quand on vous dit que vos spectacles ont un parti pris idéologique ?" La réponse est claire : "Ce sont les gens qui ne viennent pas qui disent cela !"
Eh bien nous sommes venus, nous avons vu... nous avons répondu.
(p. 19)
Commenter  J’apprécie          80
p.147.
D'ailleurs, la fleur de Lys est, aujourd'hui encore, le symbole de la ville de Florence. La petite description botanique permet ainsi d'établir une continuité, ne serait-ce qu'à travers une fleur, entre les premiers rois du pays (" les fils de Clovis ") et la reine de la fin du XVIe siècle. En psychologie, c'est ce que l'on appellerait profiter du biais de répétition : l'esprit humain ayant tendance à confondre familiarité (fréquence) et vérité, on martèle la même idée, sous des formes variées, afin qu'elle finisse par sembler évidente et passe donc pour un fait avéré.
Commenter  J’apprécie          60
p.23-4.
le jeune Philippe de Villiers, élève de l'École nationale d'administration, entrevit en 1977 le potentiel du château décrépit du Puy du Fou et mobilisa ses réseaux pour que le conseil général de Vendée en fit l'acquisition. Le vice-président dudit conseil général n'était autre qu'un certain Jacques de Villiers, père du jeune énarque : en dépit du récit très " états-unien " entretenu par le Puy du Fou, qui se présente continûment comme une sorte de self-made park, force est de reconnaître que tout n'est pas parti d'un " rêve ", d'une " aventure " menée par des " pionniers ", mais bien de relations très concrètes de notabilité et de pouvoir au niveau local. En décembre 1977, 300 acteurs mirent en œuvre le scénario historique composé par Philippe de Villiers ; dès l'année suivante, ce sont 80 000 spectateurs qui se présentaient devant le château et l'étang du Puy du Fou. Si l'effet d'aubaine lié au délabrement du château a assurément joué, le choix du site ne relève en rien du hasard.
Commenter  J’apprécie          30
p.50-1.
Au IVe siècle apr J.-C., cela fait bien longtemps que les prisonniers de guerre ne combattent plus comme cela se pratiquait au début de la gladiateur. La célébrissime phrase " morituri te salutant ", souvent mal traduite par " ceux qui vont mourir te saluent" ( c'est sous cette forme qu'on l'entend dans le spectacle), n'est donc pas possible dans ce cadre. Il faut en effet comprendre " ceux qui sont destinés à mourir te saluent ", et cette phrase n'a été prononcée qu'une seule fois, par des condamnés à mort justement,  lors d'un spectacle extraordinaire donné en 51 ou 52 apr J.-C. par l'empereur Claude dans une restitution de bataille navale. Et encore, c'est sûrement une jolie phrase inventée par l'historien romain Suétone pour donner plus de force à son récit. À l'époque impériale, la gladiature est au contraire devenue un business lucratif, comme l'est aujourd'hui le marché du foot. Et vous imaginez prendre le risque de perdre Mbappé ou un Messi ? Les actionnaires du PSG ne s'y retrouveraient pas. De fait, les combats sont minutieusement réglementés et surveillés par un arbitre qui en fait respecter les règles. Les blessures doivent être impressionnantes, bien visibles des spectateurs, mais jamais mortelles. Bien sûr, des accidents sont toujours possibles, surtout lors des tout premiers combats : les tirons, comme on appelle les novices de la gladiature, en font souvent les frais. Mais, après le premier combat, on estime les pertes à 2 ou 3%. Seules de rares représentations, particulièrement coûteuses et sûrement très prisées, terminaient sur la mise à mort du vaincu. On imagine l'excitation du public dans ces moments d'autant plus précieux qu'ils étaient exceptionnels.
Commenter  J’apprécie          10
p.144-5.
Évidemment, pour qui est un tantinet familier de l'histoire médiévale, le message est presque drôle tant il est en décalage avec la réalité de la succession de Clovis : fidèles aux traditions politiques mérovingienne, les fils de Clovis se font la guerre et s'entretuent - tout comme Clovis lui-même avait éliminé ses frères  - pour essayer de récupérer l'intégralité de l'héritage de leur défunt père ; on est loin de la douce solidarité familiale ici fantasmée.
Ce testament idéalisé contribue à présenter l'histoire de France comme une chaîne continue que rien ne doit venir rompre : sous la protection de cette famille royale, le royaume pourra se développer " de siècle en siècle " et protéger ainsi l'idéal de " charité universelle ". Contrairement à l'Empire romain, le royaume sera donc immortel... du moins tant qu'il reste bien sagement au chaud sous le manteau des rois chrétiens.
Commenter  J’apprécie          10
p.133-4.
Dans le Signe du triomphe, les lions refusent de dévorer Soline, la jeune chrétienne- réécriture du martyre de Blandine, en version happy end. À chaque fois, le Diru chrétien accomplit donc un miracle, autrement dit une intervention directe défiant les lois naturelles, pour protéger les siens et repousser les méchants. Historiquement parlant, le thème du miracle a été très utilisé par les auteurs chrétiens, de la Bible aux chroniques médiévaux : il prouve la supériorité du christianisme, seule vraie religion et donc seule religion permettant aux prêtres d'accomplir des miracles. Il n'est donc pas du tout étonnant de voir que de nombreux spectacles reprennent cette ficelle narrative, aussi vieille soit elle.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Florian Besson (148)Voir plus

Quiz Voir plus

Auteurs classiques de la SF pour les pas si nuls

Qui a écrit la série des robots ?

Jules Verne
Isaac Asimov
Karel Capek
Arthur C Clarke

10 questions
1719 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fiction , sfffCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..