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Critiques de Franck Steffan (27)
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Carnets de voyage d'un botaniste

Les carnets de voyage d’un botaniste sont aussi celui d’un « savanturier ».



Jean- Marie Pelt nous emmène en Afghanistan où, avec ses amis, arpentant les steppes, gravissant les montagnes, sillonnant routes et pistes, ils récoltèrent les plantes pour constituer un herbier, permettant ainsi la publication d’un répertoire des drogues et plantes médicinales de l’Afghanistan.



L’Afghanistan, « grand carrefour de la géographie et de l’histoire, où les flux humains circulent en tous sens et où s’opposent les intérêts les plus divergents, pourrait devenir une nation libre installée dans l’une des plus belles régions du monde », est une révélation pour J-M Pelt. C’est à l’issue de ce voyage que son cœur s’ouvre à la splendide diversité du monde.



La diversité est partout parmi les plantes qui recouvrent la planète ; beauté, originalité, ingéniosité. Tout comme elle l’est parmi les hommes et sa diversité de cultures et de connaissances. Parfois ils se rencontrent, d’où cet héritage commun de la médecine grecque, qui constitue le socle de notre médecine occidentale.



Un autre endroit merveilleux où il nous invite, est El Hierro. Île des Canaries, la plus occidentale de l’archipel qui a été inscrite par l’UNESCO, en l’an 2000, sur la liste des « réserves de biosphère » précieux label attribué à des espaces alliant protection de la biodiversité et développement durable. »



La fin de ce voyage nous ramène au Pays des Trois Frontières qui est aussi un carrefour ; point de rencontre entre La France, l’Allemagne et du Luxembourg. Lieu qui dispose d’un patrimoine naturel et culturel riche.

La « réserve naturelle du Hettangien », une des douze réserves géologiques de France.

La réserve de Montenach ou « Réserve des sept collines », où on y découvre de nombreuses espèces d’orchidées et jouissant d'une biodiversité remarquable.

Patrimoine culturel avec le château fort de Rodemack et sa « petite Carcassonne », figurant sur la liste des plus beaux villages de France.

On comprend alors l’attachement de l’auteur à sa région. Il me donne envie de la découvrir.



Les Pays des Trois Frontières est devenu une aire de paix entre les ennemis d’hier et d’aujourd’hui réconciliés, pourvu qu’elle s’étende au-delà, vers le Moyen Orient, l’ Afrique et l’Afghanistan.



Jean-Marie Pelt est un homme exceptionnel. Sous le charme de la diversité des plantes, il l’est aussi de la diversité des hommes. Il prône la paix, le respect des valeurs ancestrales. Notre société qui tend vers la mondialisation est souvent privée de ses traditions, de ses racines et de ses valeurs, qu’elle remplace par les valeurs de l’argent.

C’est donc un livre qui parle avec douceur des plantes et aussi des hommes, puisque finalement ils partagent la même histoire.

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Les Langages secrets de la nature

Toujours aussi captivant, où comment les plantes et les animaux, s'aident parfois à survivre, à se développer...Des liens existent que nous croisons tous les jours mais dont nous n'avons aucune idée...à lire!!
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La Solidarité : Chez les plantes, les animaux..

La face cachée de la nature racontée par Pelt.

Un ensemble “d’anecdotes” sur les fonctionnements symbiotiques dans la nature. Comme le titre le résume, on commence par les symbioses entre plantes, entre végétal et animal, puis entre animaux. On révise ou on découvre des éléments de bio et on voit comment tout ça peut marcher fort bien !

Parti du fonctionnement d’une cellule végétale, de la symbiose entre champignons et plantes, on arrive a la symbiose entre l’homme et les animaux. On se met a rêvasser sur cette idée que la planète ne serait peut-être pas si belle dans la danse des abeilles qui joue un rôle majeur dans la pollinisation et au bout de la chaine sur la survie de l’homme et de nombreux animaux.

La fin du livre est plus “politique”. Une politique simple et naïve ou les idée(alismes) de l’auteur ressortent avec plus de conviction. Beaucoup de bon sens aussi ! 

Soit l’homme, ce dernier maillon de la chaine évolutive, aura l’intelligence d’arriver a changer un peu les choses en changeant ses habitudes et sa position vis a vis de la nature qu’il croit féodee, soit la planète subira une grande crise et nous imposera ces grands changements.

De prétendus seigneurs nous deviendrons esclaves. Il aurait peut-être été plus simple d’être amis …  
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Les Langages secrets de la nature

C'est le magnifique livre de Didier van Cauwelaert (Les émotions cachées des plantes) qui m'a menée à cette lecture. Quel mal m'en a prise ? Cela fait des jours et des jours que je savoure goulûment (non ce n'est pas antagoniste ici) cet ouvrage et que je ne peux m'en extraire, comment en sortir ? Ce n'est pas une lecture, c'est comme si je m'étais inscrite à un cours de biologie végétale pour deux ans, avec qui plus est un professeur merveilleux, d'une immense générosité, et que la prétention me viendrait d'en faire une synthèse à la fin de la première semaine.



Je capitule, et, pour en finir, lâchement, je vais me résoudre à me contenter à en dire ceci : que cet ouvrage renferme toutes les beautés, toutes les merveilles mais aussi toutes les cruautés de la nature ; et à en résumer le coeur, et surtout l'enseignement que j'en dire personnellement, à cet extrait, qui clôture le chapitre 10 «Où chacun est mis au parfum» :



« Dans la vision globale qu'elle propose et l'éthique nouvelle qui la sous-tend, l'écologie tente aujourd'hui de redonner un sens à la vie et au monde. Cette démarche passe par la redécouverte des « sens oubliés » que le monde mécanisé et technicisé a négligés au profit de la machine et du robot, certes plus performants, mais étrangers à notre corps, et de l'audiovisuel, qui encombre l'oeil et l'oreille jusqu'à plus soif, mais néglige totalement l'odorat. Car le malaise des âmes est l'expression confuse d'un certain malaise des corps, et l'on ne réconciliera l'homme avec la nature que dans la mesure où l'on saura aussi le réconcilier avec lui-même et ses semblables.

Les déséquilibres sexuels, si fréquemment observés aujourd'hui dans nos univers de métal, de verre et de béton, ne sont peut-être, après tout, qu'une maladroite tentative de revanche des corps marqués par cette profonde rupture qui s'est consommée en moins d'une génération entre l'homme et la nature, et brusquement amputés de leur environnement naturel et culturel. Cas si l'homme se crée des environnements nouveaux entièrement artificiels, ceux-ci le marquent à leur tour. L'environnement n'est pas neutre : support de notre existence, il doit rester le cordon ombilical qui nous lie à cette nature dont nous sommes et qui nous porte ?. L'oublier serait s'exposer aux plus graves périls. Entre l'ordinateur et le marronnier, s'il fallait choisir, c'est le marronnier qu'il faudrait garder. »



« J'ai descendu dans mon jardin, pour y cueillir du romarin … » mais rien n'y sera jamais pareil désormais.

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La Solidarité : Chez les plantes, les animaux..



J’aime lire de temps en temps un ouvrage de ce professeur de biologie végétale et de pharmacologie et fondateur de l'institut européen d’écologie en 1971.



Le livre a un peu vieilli cependant l’essentiel est là. Les auteurs (Jean-Marie Pelt et Franck Steffan ont collaboré sur plusieurs livres) reviennent sur la mauvaise interprétation qui a été faite du darwinisme et de la lutte pour la survie du plus fort. Ils montrent, exemples à l’appui dans les règnes végétal et animal, que la coopération est aussi une stratégie de survie. Cela s’appelle des liens symbiotiques.

Pour la troisième partie sur les humains, le discours est plus politique.



A lire

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Carnets de voyage d'un botaniste

Dans Carnets de voyage d'un botaniste, Jean-Marie Pelt nous fait part d'anecdotes sur ses voyages à travers le monde entier, voyages qu'il a souhaité effectuer pour étudier la botanique et les plantes dans divers milieux, très diversifiés, en passant de l'Afghanistan à la Guinée... J'ai été assez marquée par les faits concernant les plantes hallucinogènes et pratiques "vaudou" qui en découlent... Les plantes décèlent de grands pouvoirs parfois peu maitrisés et méconnus. Un beau récit d'émerveillement sur l'écologie et la découverte botanique.
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Légumes d'ailleurs et d'autrefois

Ah, Monsieur Pelt, mille mercis pour ce beau livre dédicacé de votre main, suite à une conférence où vous étiez si passionnant et aussi convaincant dans l'érudition que dans la vulgarisation scientifique !



Des qualités qu'on retrouve encore pleinement dans cet ouvrage. Des anecdotes puisées dans l'histoire, la littérature, les légendes, mais aussi une grande rigueur scientifique évidemment pour la dénomination et la classification des légumes.

Le plaisir est à chaque page, car les chapitres sont très courts, 2-3 pages, consacrés chacun à un légume. Le propos est simple, pédagogique, on dévore les pages comme ces bons légumes dont l'auteur nous vante tous les bienfaits.



Un livre hautement recommandable, pour tous les publics, même lecteurs très occasionnels, qu'on peut reprendre selon les envies à telle ou telle page pour s'enrichir de culture botanique et historique, comprendre les atouts de la consommation de légumes pour la santé, se donner des idées de découvertes gustatives, découvertes au demeurant fort nombreuses entre les légumes oubliés voire disparus et ceux originaires de lointaines contrées asiatiques, africaines, sud-américaines, sans compter ceux de l'avenir comme le titre ne le souligne pas...



Tout juste pourra-t-on émettre quelques très légers bémols : on aurait aimé encore un peu plus de photos, et peut-être plus de légumes présentés (mais l'exhaustivité était bien sûr impossible) et il faut parfois un dictionnaire à portée pour bien capter le vocabulaire précis employé par le botaniste. Mais cela ne nuit pas à l'intérêt de ce livre, à mettre entre toutes les mains et qui donne envie de découvrir d'autres ouvrages (ils sont nombreux) de Jean-Marie Pelt, voix reconnue et fort précieuse de la défense de la biodiversité !

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Carnets de voyage d'un botaniste

Que la science est belle lorsqu'elle parle de poésie. Lorsqu'elle porte l'homme a comprendre le monde et qu'à travers ses lettres elle lui adresse la beauté de son Être.

Donc la science est beauté. Et toute science qui ne le l'est pas n'est que fausse science.

Ce qui est bon est beau et inversement. D'autres que moi l'on déjà dit. C'est un poème que je n'oublie pas.

La plante, ce vivant migrateur, cette libre sans papiers de la terre. Cette nomade pensée que protège la voûte céleste.

La flore cette effervescence d'intelligence, la végétation ce bouillonnement d'odeurs et de couleurs.

Qui regarde la fleur, connaît la terre, qui connaît la terre entend le pas des hommes et pleure lorsqu’il reconnaît le bruit d'un seul tombant face contre terre.

Qui connaît la sève connaît la source , la roche, la montagne , qui connaît le sommet, connait la vallée et connaît le village.

Il sait que lorsque que la sève ne s'exprime plus c'est que le village va bientôt se taire à jamais.

Celui qui sait regarder l'ombre qui parcourt les collines sait le poids des nuages, connaît le vent, connaît l'orage, connaît également le tremblement des hommes sur la terre.

Qui sait respirer une fleur connaît le monde.

Les carnets de voyage d'un botaniste aurait pu s'appeler Voyage en poésie. Parce qu'en nous plongeant dans le royaume des plantes, arbres, fougères, racines, pollens et étamines Jean Marie Pelt nous donne envie d'embrasser le monde. De Turquie, d' Iran, d’Afghanistan, d'Irak, de Palestine, du Liban, du Gabon, du Bénin, de la Guinée, des Seychelles, de Maurice, des Maldives, des Canaries, jusqu'au pays des trois frontières si proche de nous, comme les roses sont profondes , comme il faut peut de chose pour que le monde suive sa route. Pour que la nature nous adresse patience, sagesse, immortalité. Ces notions que nous avons broyées en granulés.

J'aime savoir qu'il existe des scientifiques comme Jean-Marie Pelt. Qui récoltent les savoirs, et qui regardent chaque homme comme un possible.

Voici les lettres d'un herbier. La première écriture de notre humanité.

Quelle belle et douce vigne que les vrilles de ces lignes nous dessinent !

Bon voyage et longue route à tous.



Astrid Shriqui Garain

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Les Langages secrets de la nature

Ce livre n'est pas un roman, mais il se lit comme un roman : il est tout simplement passionnant. On ne peut qu'être émerveillé par la complexité des interactions entre les plantes elles mêmes et leur environnement. L'auteur nous ouvre les yeux sur le monde végétal qui nous est proche, mais dont nous ignorons tout ou presque ! Après avoir lu cet ouvrage, vous ne regarderez certainement plus les plantes de la même manière !
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Les Langages secrets de la nature

De façon poétique, Jean Marie Pelt nous enseigne les particularités étranges des plantes et leurs influences sur les humains et comme les contes étiologiques il nous explique les noms vulgaires qu'on a pu leur donner . Un peu de botanique nous fait voir autrement la végétation qui nous entoure et qui peut nous aider par leur pouvoir curatif ou autres mais qui peut aussi nous soigner mentalement dans nos moments de faiblesses. Une leçon de choses et de philosophie.
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La Solidarité : Chez les plantes, les animaux..

de ce livre déjà bien commenté je dirais que Jean-Marie Pelt nous démontre que nous possédons en tant qu'humanité des gènes de solidarité, d'entraide. Du donnant donnant mais aussi de l'altruisme. Nous possédons bien sur aussi ceux de l'agressivité, de l'égoïsme, du chacun pour soi mais nous avons la conscience qui peut nous guider, nous inciter à choisir le meilleur et si nous ne le faisons pas alors c'est l'instinct de survie qui le fera mais là il sera peut-être trop tard...
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Les Langages secrets de la nature

Un regard transversal sur le langage de la nature : le début du livre est un peu lent mais les chapitres nous emportent finalement vers un voyage haut en couleur nous offrant une vue sur cette réalité incroyable qui nous échappe.
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La Solidarité : Chez les plantes, les animaux..

Une collection de faits tous plus étonnants les uns que les autres mettant en évidence la présence de "solidarité" dans la vie sur Terre en général, suivie d'un chapitre "philosophique" sur les dérives des sociétés humaines : du darwinisme social au libéralisme économique.

Bilan mitigé pour ce petit livre, car il n'est pas facile de parler de "solidarité" entre deux protéines, deux bactéries ou deux plantes. Cela fonctionne si on parvient à considérer la symbiose comme une forme primitive de solidarité, et encore... Par contre, les divers exemples de comportements animaux qui sont donnés sont frappants, désarmants parfois.

A chaque fois, les explications restent succinctes, mais après tout que sait-on de ce qui pousse un champignon à aider un arbre ? Et puis le format du livre ne permet pas de s'attarder sur un sujet.

Enfin, le dernier chapitre (le "philosophique") n'apporte pas grand chose au débat. L'auteur souhaite simplement déconstruire l'argument "la loi de la jungle est une loi universelle" utilisé pour justifier notre mode de vie occidental actuel.
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La Solidarité : Chez les plantes, les animaux..

Un livre qui souligne la nécessité de développer la solidarité qui contribue dans les espaces naturels à assurer les équilibres les plus duables.La société humaine devrait toujours s'en inspirer
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La Solidarité : Chez les plantes, les animaux..

D'intérêt scientifique au départ, ce petit livre, plein d'exemples de cette solidarité intra et inter-espèces méconnue, élargit logiquement son sujet vers la situation mondiale... Dans un sommaire cheminant des relations entre végétaux, entre végétaux et animaux, entre animaux puis entre animaux et humains (etc), le message est parfois répétitif mais a le mérite de la clarté, et du redressement de préjugés bien inculqués : ainsi l'auteur explique que le modèle darwinien (ou plutôt piqué à Darwin qui n'en demandait pas tant) de compétition et de 'jungle meurtrière' est loin d'être le modèle unique et primordial dans la Nature.

Bon livre de vulgarisation, qui ne fait pas le tour du sujet mais ouvre des portes vers l'ethnologie, la biologie, la sociobiologie, et bien sûr l'économie et la philosophie... Très agréable à lire, enfin.
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Les Langages secrets de la nature

lu Jean-Marie Pelt avec plaisir il y a environ 20 ans, lorsque j'ai découvert le plaisir d'apprendre et de faire de la botanique.

M'a beaucoup apporter dans la compréhension de la nature.
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Carnets de voyage d'un botaniste

Un livre très intéressant, qui nous apprend une foule d'anecdotes sur les plantes d'ici et d'ailleurs, et qui nous fait rêver à des horizons lointains de notre occident. Il livre aussi un regard sur les endroits qu'il traverse, à la fois éloigné des activités humaines, parfois conflictuelles, mais en même temps très proche, très humain. Il permet, d'une certaine manière, de relativiser l'importance de nos guerres intestines par rapport à la place que nous occupons dans l'univers.

Le lecteur appréciera la volonté de l'auteur de le faire boire au puits de sa science, cependant, même s'il s'exprime dans une langue très soutenue, quelques lourdeurs de style et un manque de structure et de rythme dans la rédaction rendent la lecture laborieuse et parfois quelque peu rébarbative. J'ai notamment relevé de gros problèmes au niveau de la concordance des temps, sans doute rendue difficile à cause des constants passages du passé au présent. J'ai apprécié ce livre, mais j'en retiendrai aussi que Jean-Marie Pelt était meilleur botaniste qu'écrivain, ce que je ne saurais cependant lui reprocher. J'ai largement préféré L'Aventure des plantes, une série documentaire qu'il a réalisée avec Jean-Pierre Cuny et que je recommande vivement à tous ceux qui s'intéressent à la botanique, les textes et les images sont magnifiques.
Lien : http://le-cornepage.ek.la/ca..
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Les Langages secrets de la nature

Si tout cela est vrai (c'en est presque ésotérique), quelle chose merveilleuse que la nature. Elle a tant à nous apprendre.
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La Solidarité : Chez les plantes, les animaux..

La solidarité chez les plantes, les animaux et les humains/Jean-Marie Pelt & Franck Steffan

Si la Loi de la jungle a bien toujours régné au sein du monde vivant et conférant à l’agressivité ses lettres de noblesse pour en faire le premier moteur de la vie, l’évolution n’a cessé de mettre en œuvre des mécanismes coopératifs créant des symbioses élaborées et une solidarité entre espèces qui sont en fait le vrai moteur de la vie comme on le constate tout au long de ce livre.

Dans une introduction à son ouvrage, ouvrage que je vais très succinctement résumer, l’auteur imagine un monde futur dans lequel la course au « toujours plus » a aboutit à une catastrophe écologique planétaire par manque de ressources d’une part et une dégradation du climat d’autre part. Ce sera également l’épilogue du livre.

L’organisation du vivant est liée à des phénomènes de symbiose, acte fondateur de chaque étape de l’histoire de la vie : en associant une minuscule cyanophycée chlorophyllienne à une grosse bactérie, la vie a construit le maillon de base de la vie, la cellule eucaryote sur laquelle elle a édifié ensuite tout le règne végétal et tout le règne animal.

Un des plus beaux exemples de cette solidarité est illustré par le lichen qui est un individu végétal résultant de l’étroite symbiose entre une algue et un champignon, lesquels pris individuellement représente des formes quelconques de cellules désorganisées, alors que le lichen est d’une résistance à toute épreuve, au chaud (100°), au froid (-180°-), à l’altitude (7400m), ne craignant que la pollution de l’air car puisant ses ressources essentiellement dans l’air. Le lichen est le premier à coloniser un rocher ou une souche et est considéré comme le pionnier de la vie dans les milieux les plus inhospitaliers, sachant alors adopter le fonctionnement des graines en mode ralenti.

Les coraux sont aussi le fruit d’une étonnante symbiose entre règne animal représenté par les polypes, animaux microscopiques qui vivent en vastes colonies, et des végétaux microscopiques, les zooxanthelles, algues brunes monocellulaires qui possèdent des pigments chlorophylliens et caroténoïdes conférant leurs couleurs aux coraux et assurant par leur métabolisme le squelette des polypes qui vont ainsi protéger les zooxanthelles elles-mêmes. Sans les zooxanthelles qui les nourrissent, les polypes ne survivraient pas en haute mer.

Le chapitre concernant le récif corallien est particulièrement intéressant, expliquant aussi le rôle des destructeurs de corail, éponges, mollusques, échinodermes, poissons, qui participent en équilibre avec les constructeurs à la consolidation du substrat de l’édifice par accumulation de débris. Le récif est donc un écosystème riche et complexe, mais extrêmement fragile, sensible à la température de l’eau et au niveau de l’eau car le récif vit de la lumière solaire captée par les zooxanthelles. De sorte que le niveau des océans ne doit pas monter plus vite que la croissance du corail, sinon c’est la mort du récif.

Il y a 450 millions d’années, les algues vertes quittent l’océan pour tenter l’aventure terrestre, les continents étant encore dénués de toute vie. C’est grâce à la présence dans le sous-sol de champignons que cette conquête s’avère une réussite : la symbiose mycorhizienne stimule les échanges alimentaires entre la plante hôte et le champignon. Carbone et phosphore sont transférés du champignon vers la plante hôte. C’est toujours le cas entre nombres de plantes herbacées ou arbres qui grâce à des champignons peuvent se développer. On observe qu’une forte biodiversité et une forte productivité caractérisent les sols richement mycorhizés.

Il apparaît que l’augmentation de la teneur en CO2 de l’atmosphère est un facteur favorable à la croissance végétale. Mais pas de façon automatique ; en effet cela se fait en fonction des besoins internes de la plante.

Le second chapitre aborde la relation symbiotique entre fourmis et végétaux. D’abord tout comme les abeilles et les papillons, les fourmis ont un rôle dans la pollinisation. Ensuite, certaines fourmis nourrissent des lianes qui en retour leur offrent le gîte. D’autres fourmis sont nourries par une variété d’acacia et en retour les fourmis protègent l’acacia contre les intrus éventuels. Enfin les fourmis attas cultivent des lépiotes pour se nourrir et les protègent contre toute intrusion d’autre champignon qui leur serait fatale.

Dans les océans, la solidarité existe aussi et chacun y trouve son compte. Les poissons nettoyeurs de corail, les petits poissons hôtes visiteurs des requins, des raies mantas, des tortues marines, tous ces nettoyeurs se nourrissant des parasites prélevés sur l’hôte qui accueille. Le rémora se fixe carrément sur le requin hôte par une ventouse pour être au plus près de son lieu de nettoyage. Le même phénomène s’observe chez les animaux de la savane entre buffle et oiseau pique-bœufs, entre le crocodile du Nil est le pluvian d’Egypte. Bien d’autres exemples sont cités aussi bien sur terre qu’en mer. Et chaque fois l’un et l’autre tirent des bénéfices de leur vie commune. Bien que l’agressivité soit omniprésente dans le comportement animal dans la nature, il ne faut pas nier que la solidarité existe aussi comme le montrent les nombreux exemples cités par l’auteur.

Chaton adopté par un chimpanzé, plus extraordinaire chatons adoptés par une rate, amitié entre une souris et un éléphant, il ne manque pas d’exemple pour démontrer que la solidarité ou bien une forme d’amitié ou d’amour existe occasionnellement chez les animaux d’espèces différentes. Sans parler de la compassion ou de l’entraide qui existe souvent entre des sujets d’une même espèce, notamment chez les éléphants, les dauphins et les baleines.

Le cas du chien est une illustration de l’alliance entre l’animal et l’homme. Durant des millénaires l’homme et le loup se sont côtoyés jusqu’au jour où la domestication a été entreprise il y a environ 12 000 ans pour aboutir peu à peu par sélection des individus les plus dociles et au fil des générations, au chien. Lequel au gré des sélections se transforme, avec un développement étonnant des performances intellectuelles bien supérieures à celles de son ancêtre le loup. Bien d’autres animaux au fil des siècles ont été ainsi domestiqués, ânes, chevaux, chameaux, lamas, élans, yaks…pour vivre en symbiose avec l’homme.

Suit un chapitre traitant de la lecture erronée du darwinisme par les adeptes du libéralisme, et ce d’une manière orientée que n’avait pas voulu Darwin lui-même, c’est à dire que la sélection naturelle serait liée à la compétition et donc l’agressivité. L’auteur russe Kropotkine va à l’encontre de cette idée et soutient que les mieux adaptés ne sont pas les plus agressifs mais les plus solidaires et les plus associatifs. Soutenue par le sociologue japonais Imanishi, cette vision affirme avec optimisme que la coopération l’emportera sur la compétition. Tout l’opposé de la mondialisation progressive actuelle. L’avenir nous dira qui triomphera du libéralisme à outrance ou de la solidarité humaine et de l’économie solidaire ainsi que du développement durable.

Le chapitre qui suit évoque les faiblesses du libéralisme et la nécessité d’évoluer vers le mutualisme. Car à long terme et en dépit des embellies à court terme de la croissance qui font illusion, nous nous enfonçons peu à peu dans une crise économique sans retour possible. En économie comme en écologie, rien ne se fera sans solidarité. Il est certain que le libéralisme prive les générations futures et dès à présent les plus pauvres, de toute liberté en ne préservant pas les besoins vitaux.

Un dernier chapitre met en avant le fait que le mode de développement actuel de l’Occident n’est pas soutenable à l’échelle planétaire. Arrivera le moment où les besoins vitaux des générations futures ne pourront plus être satisfaites : apparaît ainsi la notion de développement durable qui n’attend que sa mise en application. La dérégulation du climat pourrait bien être le facteur décisif pour l’avènement de cette nouvelle ère. Ainsi qu’un sursaut spirituel peut-être ? Pour plus de solidarité.

Un excellent petit ouvrage qui aborde nombres de sujets et qui se lit très facilement.





























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Nouveau tour du monde d'un écologiste

Jean Marie Pelt sait enchanter la botanique. Son tour du monde est passionnant, il débute aux iles Canaries, dans un jardin d'Eden, ou aux Champs Elysées de l'Odyssée. Gravissant les flancs du Mont Teide à la suite d'Alexandre von Humbold, il fait un inventaire précis des espèces endémiques ou importées. dans ces îles d'un éternel printemps il décrit les formations végétales multiples et diversifiées évoquant dans un microcosme la plupart des formations végétales du macrocosme.

Le Enfers se trouvent dans le ventre de la Terre, à Lanzarote. Après ce périple aux origines, l'auteur choisit de présenter des milieux bien particuliers : Salicorne Valley, les milieux humides salés étudiant en détail les paramètres de salinité, submersion et micro topographie régissant la répartition des halophiles; il nous entraîne en Franche-comté, au Mont Saint Michel, en Afghanistan...

Encore plus étonnants ces sanctuaires de crocodiliens, en Guyane ou au Sahara : occasion de démonter des biotopes isolé et les chaînes alimentaires.



Enfin, il élargit son propos à la dynamique des écosystèmes, dans les forêts anglais, aux Etats Unis." Il appartient à l'écologiste de se faire aussi historien de la nature. " Il montre comment les diverses associations végétales s'installent et la sélection intense mise en oeuvre.

Enfin, il montre comment la Terre est fragile et comment des écosystèmes peuvent être ravagés : la désertification en région méditerranéenne, à Haïti par la déforestation, l'érosion des sols...et finalement à stérilisation de l'île de Nauru, île maudite d'être riche en phosphates.

Un tour du monde finalement très militant!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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