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Critiques de François Baranger (265)
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Dominium Mundi, tome 1

Longue mise en place et véritable appel à lire le tome 2.





Au XXIIIième siècle dans le cadre d'un régime féodal chrétien mondial, tel qu'il en régnait au XIième, au temps des croisades (mais le progrès scientifique en plus), la chrétienté organise une croisade sur l'une des planètes d'alpha du centaure, colonisable mais dont les autochtones auraient massacré les premiers colons pacifiques qui y auraient découvert le véritable tombeau du Christ. A bord du vaisseau interstellaire St Michel, 1 millions de soldats partent en guerre.



Nous suivrons notamment l'un deux, Tancrède de Tarende, méta-guerrier en proie au doute et un inerme (enrôlé de force pour ses compétences non-combattantes), bien déterminé à rentrer vivant.





Dans un mélange de sf militaire et de cyberpunk, mâtiné d'un thriller futuriste, l'auteur nous fait découvrir son monde avec parfois un peu de lenteur mais avec brio.



Des personnages attachants, quelques belles scènes de combats. Et avec un tel pitch, on se doutait bien qu'il y allait avoir baleine sous gravillon. Il ne s'agit pas évidemment d'un voyage d'agrément, mais la politique et la religion ont toujours fait bon ménage et les motivations secrètes, les ambitions personnelles et les bas instincts seront de la partie.



La partie SF est crédible, la partie religion aussi, la partie humaine tout autant. Le mélange est réussi. Le premier tome pose les jalons, pose les questions. Attaquons de ce pas le second.
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Dominium Mundi, tome 2

Une explosive seconde partie.





Le débarquement a lieu. La guerre d’extermination va commencer. Mais c’est sans compter sur quelques inermes déterminés, un Tancrède en pleine crise de conscience et des Atamides plein de ressources.





Le premier opus nous laissait plein d’interrogations qui vont évidemment trouver leur explication. Nous n’aurons pas de surprises majeures. On pourra aussi regretter quelques facilités dans la résolutions des crises - personnages un peu trop deus ex-machina - . Les critiques négatives étant évacuées, passons au positives.





Bien plus rythmé que le premier, ce second tome alterne les combats, les voyages au royaume cyberpunk, les rencontres du troisième type, tout en égratignant joyeusement au passage la nature humaine et ses travers religieux.





Un livre facile à lire, très prenant. Une indéniable réussite.
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L'appel de Cthulhu (Illustré)

Est-il encore besoin de présenter le maître absolu de l'horreur Howard Phillips Lovecraft ? Malgré les biographies de Michel Houellebecq et de Sunand Tryambak Joshi sans doute que oui... L'auteur natif de Providence s'inscrit dans la lignée d'Edgar Allan Poe, et après le maître qui a révolutionné la littératures fantastique/horrifique au XIXe siècle, l'élève a dépassé le maître en révolutionnant à son tour la littérature fantastique/horrifique au XXe siècle, car aux gimmicks bien maîtrisés des récits gothiques et des récits macabres il ajoute un frisson existentialiste : l'homme n'est plus l'être créé par Dieu à son image qui règne sur une planète créée pour lui et placée au centre de l'univers, mais une espèce comme les autres qui apparaît, évolue et disparaît comme les autres...

Il passe ainsi à la moulinette les travaux de Darwin, d'Einstein et de Wegener : l'homme est une aberration de la création, misérable insecte face à l'immensité de l'espace et du temps, qu'il ferait bien d'ignorer totalement pour continuer à vivre béatement car il pourrait bien se faire écraser par des espèces antédiluviennes et des êtres bien plus importants que lui (remember "La Guerre des mondes" ou "La Machine à voyager" dans le temps d'H.G. Wells ^^) ! Mais pas que, parce qu'il est un érudit qui connaît tout des genres de l'imaginaire à une époque où les frontières entre ses différences composantes : héritier d'Edgar Allan Poe, fanboy de "Le Horla" de Guy de Maupassant, oeuvre majeure pour ne pas dire fondatrice du genre fantastique, connaisseur de "The Kraken" d'Alfred Tennyson, "The Novel of the Black Seal" d'Arthur Machen), des "Dieux de Pegana" de Lord Dunsany, et correspondant épistolaire hyperactif d'Abraham Merritt, R.E. Howard, Clark Ashton Smith, Robert Bloch et tutti quanti qui bien souvent échangent à lui leurs créations respectives ^^





"L'Appel de Cthulhu" est peu ou prou le manifeste de l'auteur, dont le texte constitue un modèle de narration indirecte...



Dans la 1ère partie, intitulée "L'Abomination d'argile", Francis Wayland Thurston, anthropologue originaire de Boston, hérite de tous les biens de son grand-oncle, George Gammell Angell, professeur renommé ayant enseigné les langues sémitiques à l'université Brown et décédé dans des circonstances qui vont bientôt s'avérer mystérieuses pour ne pas dire hautement suspecte... Parmi son héritage une curieuse statuette d'argile mésopotamienne qu'il a mise en relation avec les travaux d'Henry Wilcox, un jeune artiste moderne de Rhode Island jugé décadent dont les rêves déviants ont toujours constitué la muse... L'artiste psychologiquement fragile a connu une période de folie furieuse, qui a coïncidé avec les crises d'un nombre incalculable de patients à travers le pays, et qui a coïncidé avec les exactions d'un nombre incalculable de désaxés à travers le monde...



Dans la 2ème partie, intitulée "Le Récit de l'inspecteur Legrasse", Francis Wayland Thurston reçoit le témoignage d'un policier cajun ayant dû gérer bon gré mal gré l'une des innombrables flambée de violence ayant eu lieu durant la période de folie furieuse d'Henry Wilcox... Dans les bayous de Louisiane la maréchaussée a dû ainsi affronter les cultistes colorés d'une religion vaudou friande de sacrifices humains, persuadés de ne faire qu'obéir aux volontés de déités venant du lointain passé de l'humanité !

Pour l'interrogateur tout n'est qu'élucubrations d'hallucinés, pour les interrogés qui développent en long, en large et en travers une mythologie oubliée c'est belle et bien la réalité : l'Homme n'est que le dernier et le plus faible maillon de la création, et tous ceux qui l'on précédé sont des dieux-démons oubliés en sommeil, et qu'il faut mieux servir pour faire partie du camp des vainqueurs quand ils seront réveillés et qu'ils débarrasseront la Terre de l'Humanité... Qui est le plus près de la vérité ???



Dans la 3ème partie, intitulée "L'Aberration surgie des flots", Francis Wayland Thurston entre en possession du journal du capitaine scandinave Gustaf Johansen récemment décédé et découvre son récit qui relate son affrontement avec des marins renégats aux coordonnées 47°9′S 126°43′W (un no man's land situé au coeur de l'Océan Pacifique). Au milieu de nulle part ils accostent sur une île surgie des flots (remember "Tintin et l'étoile mystérieuse" ^^), et par pénètres dans les structures cyclopéenne d'un cauchemardesque cité-nécropole qui ne suit pas les règles de la géométire euclidienne... Pas de bol pour eux, c'est le 23 mars 1922 et les astres propices étaient : ils assistent ainsi au réveil d'une monstruosité plus ancienne que l'humanité, avant d'en être les premières victimes humaines... Par un acte aussi héroïque que désespéré, le capitaine utilise son navire comme bélier contre la gigantesque créature qui blessée rentre dans son tombeau, et la cité-nécropole rentre sous les flots. Seul survivant hanté par ses événements, il est poursuivi par Sa vengeance qui s'exerce par intermédiaire de Ses serviteurs...

Francis Wayland Thurston finit d'assembler les pièces du puzzle : le capitaine a été assassiné, son grande-oncle été assassiné, et lui qui a tout compris de l'horrible vérité peut lui aussi finir assassiné... Mais du coup moi et vous connaissons également cette horrible vérité, donc nous aussi sommes devenus des cibles des cultistes de « celui qui n'est pas mort et qui a jamais dort »... OMG ils arrivent !!!



Le récit a quand même vieilli, et si les magnifiques illustrations de l'artiste touche-à-tout François Baranger lui redonne toute sa jeunesse et toute sa puissance (quelque part on t'a reconnu Herbert West, dont on annonce chez Bragelonne de nouvelles version illustrées des récits du Maître de Providence), ce qui lui vaut mes 5 étoiles, impossible de ne pas mentionner l'incroyable racisme de l'auteur : les WASP sont persuadés de trôner au sommet de la création, tout ce qui ne l'est pas mais qui reste occidental donc blanc et chrétien relève de la citoyenneté de seconde zone, et le reste de l'humanité n'est que métisses et aborigènes plus ou moins soupçonnés d'être des traîtres à l'humanité (sont-ils d'ailleurs vraiment humains si on suit la pensée nauséabonde de l'auteur ?)





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Dominium Mundi, tome 1

Excellent premier tome que celui-ci.

L'histoire de la première grande croisade transposée dans le futur à bord d'un monumental vaisseau spatial.

Voilà comment résumer brièvement, très brièvement l'intrigue.

Et franchement, c'est extrêmement prenant.

Les personnages sont attachants, d'autant plus que l'auteur nous ouvre les portes de leurs pensées dès que nécessaire pour donner de la consistance aux dialogues et actions qui suivent et qui s'enchaînent.

L'histoire est annoncée dès le départ. Les éléments et diverses intrigues parallèles se dévoilent au fur et à mesure. Le tout est distillé de belle façon, à un rythme régulier et soutenu, à la manière d'épisodes de série TV. D'ailleurs je verrai bien ce livre adapté sur petit écran.



Pour ce qui est du thème général, il s'agit d'une critique forte de la soif du pouvoir, de la manipulation des masses, du fanatisme religieux, de la lutte des classes, de l'abus de pouvoir. L'auteur a beau avoir mis en scène un système féodal, cela n'en reste pas moins la vision de notre société actuelle, marquée par l'égoïsme et la mégalomanie.



Allez je fais court, mais je suis impatient de poursuivre ma lecture avec le tome 2...

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Dominium Mundi, tome 1

Après la Guerre d'Une Heure et le grand Chaos qui l'a suivie, la Terre en 2202 n'est plus qu'en partie habitable. Ce qu'il reste de l'Europe est gouverné par Urbain IX, pape et chef tout-puissant de l'Empire Chrétien Moderne. Calqué sur le mode de vie médiéval, le Dominium Mundi veut s'implanter sur d'autres planètes pour compenser le manque d'espace vital. C'est au cours d'une de ses opérations dite d'ensemencement sur Alpha du Centaure que les colons ont découvert le tombeau du Christ. Mais les missionnaires, en voulant s'emparer de ce lieu sacré, ont déclenché la colère du peuple autochtone, les redoutables Atamides, et tous ont été massacrés. Urbain décide alors de lancer une croisade et ils sont nombreux les volontaires à vouloir y participer. Forts de leur foi et de leur expérience, les soldats se bousculent pour aller terrasser les Atamides et conquérir le tombeau du Christ. Plus circonspects, les inermes sont contraints de participer au voyage, enrôlés de force pour leurs compétences dans les secteurs de pointe et traités avec mépris par les militaires de carrière. C'est ainsi qu'un million d'hommes et de femmes embarquent sur le Saint-Michel, gigantesque vaisseau spatial, citadelle flottante à la pointe de la technologie du XXIIIè siècle. Parmi eux, Tancrède de Tarente, méta-guerrier, né pour combattre, part, la joie au cœur, auréolé de ses succès sur les champs de bataille quand Albéric Villejust, génie de l'informatique, embarque à reculons, persuadé qu'il ne reverra jamais ni le Terre, ni les siens. Pour tous, le voyage va être très très long malgré les mois d'endormissement artificiel, l'entraînement intensif et tous les efforts fournis pour rendre la vie à bord agréable.





Bien que solidement ancré dans l'univers SF, Dominium Mundi réussit l'exploit d'être aussi un roman sentimental et un thriller. Forces militaires, religieuses et politiques se lient ou se combattent pour un but final qui, s'il est clairement annoncé au départ, pourrait être tout autre. Le pouvoir cacherait-il de sombres secrets connus des seuls initiés ? Les soldats, les inermes, les volontaires et ceux qui n'ont pas eu le choix seraient-ils trompés sr les véritables motivations du pape et de ses sbires ? Le mystère rôde et avec lui de folles rumeurs concernant un tueur doté d'étranges pouvoirs. A bord, face à la soldatesque prête à en découdre avec d'inhumains autochtones, les inermes organisent la résistance, bien décidés, sinon à faire entendre leur voix, au moins à faire capoter le projet, pendant que les décideurs complotent.

Bien que ce premier tome soit un huis-clos où l'action se déroule uniquement à bord du Saint-Michel, il ne manque pas de dynamisme. La tension est à son comble, on tremble pour les gentils, on déteste les méchants et on attend avec angoisse que soient révélées les véritables raisons qui ont motivé cette mission. Dans cet univers très masculin, les femmes ne sont que des figurantes. Théocratie oblige, elles n'ont bien sûr pas accès au pouvoir, mais dans l'armée, elles peuvent tenir un rang élevé dans certains régiments, dont celui des amazones. La rencontre entre Tancrède et une de ces amazones est d'ailleurs au cœur de l'histoire d'amour passionné quoique contrarié qui apporte la note sentimentale du roman.

Bref, il y en a pour tous les goûts dans ce pavé captivant qui a le mérite de pouvoir être lu même par les lecteurs hermétiques à la SF. Les adeptes du genre lui trouveront sans doute des défauts mais pourquoi bouder une lecture divertissante, facile et addictive... ? Un coup de cœur inattendu.
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Dominium Mundi, tome 2

C'est du bon, du très très bon !

Une fantastique et incroyable épopée avec tout ce qu'il faut là où il faut.



Le vaisseau s'est enfin posé sur Akya et la ville servant de camp de base géant a été montée. Peut donc, dès lors, débuter la guerre sainte en direction du fameux tombeau du Christ.

Mais, bien évidemment, les nombreux personnages, tous charismatiques à leur façon, décident de poursuivre leur propre destinée, celle-ci les amenant à souvent se séparer, pour mieux se retrouver, avec des circonstances quelque peu modifées au fil du récit.

Oui je reste vague, mais c'est volontaire. Il s'agit d'un tome 2, et je ne voudrai aucunement gâcher des surprises à des personnes n'ayant pas encore découvert le livre précédent.



Alors, comme je le disais en introduction, ce roman est excellent. Un subtil mélange des genres : aventure, planet opera, premier contact, SF militaire, avec une vraie critique sur les jeux de pouvoirs politiques, la manipulation des masses par l'outil religieux, la lutte des classes également, et aussi une belle morale sur l'acceptation des autres et la discrimination raciale.



Malgré ses 800 pages, on ne s'ennuie absolument jamais. Les effets de narration, les changements perpétuels de protagonistes, les différentes intrigues qui se déroulent en parallèle pour parfois se recouper participent à offrir un rythme de lecture soutenu me convenant parfaitement. On retrouve également ce petit côté héroïque naïf propre à certains ouvrages de Fantasy avec son grand et musculeux super guerrier qui a du mal à exprimer ses sentiments, le petit informaticien tout frêle qui doute de lui et l'infâme seigneur méchant et sans pitié prêt à tout tant que c'est dans son propre intérêt.

Et enfin, j'ai adoré ce petit parallèle au cycle d'Hypérion qui arrive dans la dernière partie.



L'auteur nous offre ici un véritable coup de maitre. Il regorge d'imagination et possède une plume fluide et agréable.



Je ne peux que vous conseiller ce cycle si vous aimez les épopées SF, et que vous avez envie de voyager sans trop vous prendre la tête...
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Dominium Mundi, tome 1

2200 et des brouettes après JC, le vingt-troisième siècle sera chrétien ou ne sera pas. Après la Guerre d'une Heure, qui a ravagé la presque totalité de la planète, la rendant inhabitable pour longtemps, deux voies de salut sont apparues : rétablir les lois de la religion chrétienne et fuir vers d'autres galaxies. Nous revoilà comme au bon vieux temps du moyen âge, entre conquêtes de territoires inconnus et évangélisation à tout crin. A ceci près que la caravelle est un vaisseau qui franchit allègrement la vitesse de la lumière et que l'Amérique s'appelle alpha du centaure.



Ce premier tome est consacré au long voyage à bord du Saint Michel, qui abrite à son bord un million d'âmes, dont un certain nombre de soldats, dont la mission, une fois arrivés sur Akia, est de combattre les Aramides, qui ont décimé la première délégation terrienne.

Mais la traversée est longue, suffisamment pour que des soupçons naissent : les inermes, enrôlés de force complotent dans l'ombre et accréditent la rumeur d'une terrifiante créature tueuse qu'il vaut mieux ne pas croiser sur son chemin. La mission invoquée par l'Empire Chrétien Moderne serait -elle un leurre?



Lecture non choisie au départ, pour cause de prix Biblioblog, l'épaisseur de ce pavé qui s'annonçait comme un space-opéra m'inspirait quelques craintes. Et il aura fallu quelques chapitres pour finalement m'approprier l'histoire, au point de souhaiter poursuivre avec le deuxième tome, alors que le vaisseau vient d'atteindre le but du voyage, la mystérieuse planète Akya. Le contraste du décor futuriste et de l'intrigue moyenâgeuse fonctionne et les nombreuses questions posées par les incohérences du discours et des faits au cours du voyage finissent par attiser la curiosité.



L'ambiance est très militaire et virile, il faut attendre la page 429 pour qu'une idylle naisse et cent pages de plus pour un court baiser, mais la fougue des deux tourtereaux laisse entrevoir une passion dévorante : une raison de plus pour aller plus loin dans la lecture.



Les personnages sont dignes d'intérêt, les indubitablement "bons" combattent les très méchants, et pour arbitrer leurs conflits un aréopage de notables qui ne dévoilent pas d'emblée leur véritable nature.



Bon moment de lecture donc, malgré des à priori négatifs, assez vite démentis.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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L'appel de Cthulhu (Illustré)

Ouah ! Magnifique !

Cet album de très grand format est une splendeur.

Le texte de Lovecraft est un bijou de terreur pure et les illustrations sont de toute beauté, soit sombres et mystérieuses par moments, soit lugubres et hypnotiques à d’autres, l’horreur est suggérée plus que montrée et le résultat est un chef d’œuvre artistique qui prend aux tripes.

L’association du texte de Lovecraft avec les dessins de François Baranger donne un ouvrage qui génère à la fois la terreur et l’émerveillement.

Une sacrée réussite !

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Dominium Mundi, tome 1

Vous recherchez un livre qui sent bon le sable chaud pour cet été ? Embarquez sans hésitation à bord du vaisseau interstellaire le « Saint Michel » en compagnie d’un million de soldats qui partent en croisade pour venger les premiers colons massacrés après avoir fait la découverte du vrai tombeau du Christ sur l’une des planètes d’Alpha du Centaure.

Vous l’avez compris, François Baranger nous offre une œuvre de science-fiction mêlant à la fois le moyen-âge féodal à une époque futuriste. Nous sommes en 2200 après une guerre qui a ravagé la planète en moins d’une heure, notre civilisation a été remplacée par des régimes féodaux dominés par une théocratie Vaticane. On retrouve les rivalités entre les ducs, les barons, les évêques, le Pape et les templiers mais avec le progrès scientifique en plus. Et comme pour les Croisés du Cosmos de Poul Anderson, la sauce « Barangère » prend correctement. L’auteur nous entraîne ainsi dans un futur moyenâgeux à la fois réaliste et crédible.

Les personnages sont attachants et l’emploi de la première personne du singulier nous permet de mieux rentrer dans leurs états d’âme tout en participant à leurs réflexions. L’écriture du scénario est limpide et addictive, elle nous permet d’avaler goulûment les 600 pages du premier tome et de préparer à en faire de même pour le deuxième tome.

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Dominium Mundi, tome 1

François Baranger nous offre là, une belle oeuvre de SF.

Cette transposition des croisades du moyen âge amené à une époque futuriste est merveilleusement composée.



XXIIIème siècle, la terre a connu de multiples guerres et la société que nous connaissons aujourd'hui est chamboulé. L'europe connait un régime féodal et le représentant du Vatican (donc de Dieu) est le maître à pensée. L'Empire Chrétien Moderne gouverne d'une poigne de fer sur ce qui reste de la planète.

Afin de survivre dans cette terre apocalyptique (de large zone sont devenu radioactive) et pour étendre aussi la religion catholique, une expédition de colon est envoyé à Akya d'Alpha du Centaure. Cette colonie rencontre des indigènes, des Atamides. Tout ce serait bien passé, si les colons n'avaient pas découvert que le tombeau du Christ se trouvait sur cette lointaine planète.

Le massacre des colons permet à la Papauté, aux rois et princes d'état de déclencher une guerre sainte. Un ancien vaisseau de croisière, rebaptisé le St Michel, part avec un million d'hommes et de femmes pour cette juste cause.





François Baranger aurait put prendre des noms inconnus pour décrire cette nouvelle croisade chrétienne, mais il a fait le choix de reprendre des noms célèbres comme : Godeffroy de Bouillon, Pierre l'ermite ou Bohémond de tarente. au début, je trouvais que cela manquait d'imagination. Mais autant prendre des noms de croisés célèbres pour mieux transposer cette guerre sainte galactique.



Seul entorse à la règle : le nom du Pape, Urbain IX, qui n'a pas existé. Mais qu'importe, c'est la pièce neuve de ce formidable roman.



Le scénario que je verrais bien en film (ou version en Bd) se décompose en 2 temps : d'un côté Tancrède de Tarente (autre nom de l'histoire des croisades) un méga guerrier qui se lie d'amitiés avec deux soldats, les frères Tournai ; de l'autre, un enrolé de force, Villejust, expert en Biostruct.



Dans le premier tome, ces deux groupes ont une histoire propre. Espérons qu'ils se croiseront dans le Tome 2.

A cela s'ajoute, complots, meurtres étranges, jalousie, brimades.... aucun moment de relâche.



Ce livre de 600 pages met peut être, trop de choses en place. Ne sachant pas combien de tomes sont prévus, j'espère que le T2 ne sera pas le dernier. J'explique : beaucoup d'évènements se sont passés dans le T 1, François Baranger parle surtout du voyage du St Michel. Il ne faudra pas que le T2 (si histoire en 2 volumes) ne fassent pas l'impasse sur les réponses du premier. Et que la guerre sainte ne soit qu'une tâche d'huile avec une fin en queue de poisson. Ce sera dommage qu'un bon début se transforme en mauvais ouvrage.



Sinon, à aucun moment, la tension et l'attention ne se relâchent. Pas de mots complexes pour les technologies (ce qui aurait rendu rébarbatif l'ensemble) et une lecture simple, captivante.
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Dominium Mundi, tome 2

Voilà trois semaines que le Saint-Michel s'est posé sur Akya du Centaure, le camp militaire baptisé ''Nouvelle-Jérusalem'' monté, les soldats du Nouvel Empire Chrétien se préparent à délivrer le tombeau du Christ et à affronter les Atamides. Les premiers combats se déroulent à la perfection pour les croisés, supérieurs numériquement et technologiquement. Tancrède de Tarente, revenu dans le droit chemin après avoir été déchu de son grade et de ses décorations, s'illustre sur le champ de bataille et remporte victoire sur victoire. Pourtant, les doutes reviennent l'assaillir. Pourquoi massacrer tous ces civils atas sans même leur laisser la possibilité de fuir ? Pourquoi continuer à obéir aux ordres de supérieurs incompétents qui se moquent de la vie de leurs troupes ? Lorsque, pour sauver ses hommes, il ordonne un repli, son sort est scellé. Robert de Montgoméry, son ennemi juré au pouvoir grandissant, saisit l'occasion de le traduire en cour martiale. Acculé, Tancrède n'a d'autre choix que de déserter, suivi de près par son ami Liétaud. Même son amour pour Clorinde, la belle amazone italienne ne peut le retenir. Persuadé qu'il peut sauver les Atamides, il rejoint Albéric, l'inerme dont il avait renié l'amitié, qui a fui le camp depuis belle lurette avec une centaines de ses collègues. Pourront-ils éviter le génocide programmé ? Découvriront-ils le grand secret qui entoure le Saint-Sépulcre et pour lequel le pape Urbain et ses sbires sont prêts au pire ?





Après un premier tome riche en rebondissements et en mystères consacré au voyage spatial des croisés à bord du Saint-Michel, cette suite explore Akya du Centaure, planète aride, crevassée, aux températures suffocantes. A la découverte de ce nouveau monde, s'ajoute, grâce à Tancrède, la découverte de ses habitants, leur façon de voir, de penser et d'agir, leur philosophie, leur histoire. Cette rencontre est le prétexte pour dénoncer l'intolérance, l'intégrisme et le racisme. La foi, prétexte à tous les abus, aveugle celui qui ne remet pas les dogmes en question, et permet aux puissants de manipuler les foules sans obligation de fournir des explications cohérentes. La foi, aveuglante, hypocrite, lève des armées, excuse les pires exactions, rassemble dans l'ignorance, l'obscurantisme et le déni de la différence. Les hommes aussi sont montrés du doigt, au service de leurs ambitions personnelles, n'apprenant jamais de leurs erreurs, faisant table rase du passé pour le réécrire à leur convenance et ne pas tirer les leçons de l'Histoire. Destruction de la nature, extermination des peuples, guerre, colonisation, etc....tant de fléaux dont les hommes sont capables, au nom de Dieu, d'une prétendue supériorité ou par goût du sang. Heureusement, certains s'élèvent contre l'infamie et choisissent la communication, la compréhension, le dialogue. Ces résistants comprennent que la liberté et la paix passent par un rapprochement entre les peuples, aussi différents soient-ils. Prêts à se battre pour leurs idéaux, tenus parfois de se retourner contre leur camp, ils sont la preuve que l'humanité peut sortir de la voie de l'hostilité et de la violence.

Ce monde nouveau, source de convoitises mais aussi d'espoirs, nous est rendu proche par l'écriture très imagée de François BARANGER. Il a su créer un univers et des personnages attachants et ménager des moments de sérénité ou d'humour au milieu des épisodes guerriers de feu et de sang, chaque lecteur peut donc y trouver son compte. Un livre passionnant, riche et divertissant. Une très belle réussite.





Un grand merci à Babelio et aux éditions Critic.
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Ars Obscura, tome 1 : Sorcier d'Empire

Livre audio – Lu par Yvan Lecomte : 14h48



Tout à fait le genre de littérature que j’aime écouter : de l’imaginaire ! De la Dark fantasy dans ce cas avec un peu d’Histoire puisque nous sommes en 1815 et Napoléon domine l’Europe ou serait-il plus juste de dire que c’est Elégaste, seul capable de maitriser l’Art Obscur, qui règne à travers son pantin ?



Expression du mal qui se développe, des bulles noires apparaissent qui engloutissent les habitants et libèrent des monstres, les rérsurgions, que certains pourchassent, tel Ludwig un mercenaire amnésique ! Sa route va croiser celle d’Ethelinde et ils vont unir leurs forces pour découvrir qui est vraiment le sorcier et le but qu’il s’est fixé ! Uchronie, magie et fantastique font un mariage réussi !



Je n’ai eu aucun mal à suivre toutes les histoires parallèles, la narration d’Yvan Lecompte m’a permis de ne pas me perdre entre les différents lieux et les personnages dont l’auteur a pris le temps de faire un portrait détaillé !



L’ambiance est malaisante au possible avec une sensation poisseuse qui me donnait l’impression d’être emprisonnée dans la toile d’une araignée monstrueuse mais sans pour autant avoir envie d’en sortir !



Je compte bien écouter la suite et même réécouter celui-ci avant car les situations sont assez complexes pour ne pas toutes se les rappeler !



#ArsobscuraT1Sorcierdempire #NetGalleyFrance



Challenge Gourmand 2023/2024

Challenge 50 Objets 2023/2024

Challenge Entre Deux Thématique 2024
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L'Abomination de Dunwich (illustré)

Je retrouve dans cette nouvelle adaptation illustrée d'une nouvelle de H.P. Lovecraft les mêmes qualités graphiques que dans les précédentes.



Le plus en ce qui me concerne, c'est que "L'abomination de Dunwich" est la première nouvelle de Lovecraft que j'ai lue, il y a presque quarante ans !



Ce fut pour moi une rencontre des plus marquantes avec un auteur et son univers.

J'apprécie d'autant plus cet album grand format tout simplement superbe et indispensable aux fans du créateur du mythe de Cthulhu.



Bravo à François Baranger pour son magnifique travail et, espèrons qu'il continue ses adaptations..!
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Dominium Mundi - Intégrale

« Cette guerre pour laquelle il s’était engagé n’était pas une guerre de religion, ni même une simple guerre de conquête ou de colonisation, mais bel et bien une guerre d’extermination. La neuvième croisade serait la Saint-Barthélemy d’Akya du Centaure. Il était évident pour tout le monde que, contrairement à la position officielle du Vatican, les hostilités ne s’interrompraient pas une fois le sanctuaire « libéré », qu’il était même plus que probable que les barons réclament la planète entière au nom du Dominium Mundi afin d’agrandir leurs territoires mais Tancrède comprenait maintenant qu’ils la voulaient pour eux seuls ! Pas question de partager avec des indigènes ! Pas un seul Atamide ne survivrait à cette guerre, Akya ne serait que pour les hommes. »



Librement inspiré de la « Jérusalem délivrée » du Tasse et de l’histoire de la première croisade ce fort volume comprend les deux tomes de cette saga épique.



2204 : le Vatican s’apprête à procéder au lancement du Saint-Michel, un énorme vaisseau spatial, qui emmène vers une lointaine planète du Centaure environ un million de personnes. C’est le second vaisseau à partir vers cette destination. Le voyage dure un an et demi. Les pèlerins du premier vaisseau ont semble-t-il étés massacrés par les autochtones, après avoir découvert, ils en étaient persuadés, le vrai tombeau du Christ.



Le Vatican est redevenu une force politique de premier plan depuis que, deux cents ans plus tôt, une guerre nucléaire a vitrifié la plus grande partie de la planète. L’Europe s’en est relativement bien tirée mais ne peut éviter de retourner à une organisation sociale comparable à celle du moyen-âge. La noblesse s’est alors imposée comme force principale. Et le Vatican cherche à établir une domination sans partage sur les poches de survivants.



A bord du Saint-Michel, l’organisation est rigide. Sous la direction de Pierre l’Ermite, représentant du pape Urbain IX, toutes les factions qui s’affrontent à Rome sont présentes : les ultras, les (relativement) modérés, les Templiers. Mais la grande majorité de l'équipage est composée de guerriers, placés sous le commandement de barons. Les petites mains, les techniciens informatiques ont tous été enrôlés de force.



Tancrède de Tarente, le personnage principal, est un guerrier d’élite. Il est issu de la noblesse, son oncle Bohémond de Tarente est également à bord. C’est sa lente prise de conscience de tout ce qui n’est pas digne de l’être humain et du caractère forcément relatif des croyances, qui finalement le conduira à trahir son camp. Et sa belle, Clorinde, elle aussi guerrière d’élite…



Je suis resté près d’une semaine sur ce volume passionnant, en apnée quasiment tout du long ! Le premier tome est consacré au voyage aller, qui n’est pas de tout repos. Le second relate l’installation de la Nouvelle Jérusalem sur Akya et les guerres qui s’ensuivront.



Le caractère épique est bien marqué, mais il prend des formes inédites (du moins pour moi). Par exemple, les pirates informatiques ont autant d’importance que les chefs de guerre.



A mi-chemin entre fantasy et SF ce « Dominium Mundi » tient toutes ses promesses. Les personnages sont très réussis, riches et complexes.



Si comme moi après cette lecture vous voulez en savoir plus sur la « Jérusalem délivrée » de Torquato Tasso, voici le lien qui va bien, https://www.babelio.com/livres/Tasse-La-Jerusalem-delivree/24998 avec notamment une superbe critique de Bobby_The_Rasta_Lama !

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L'appel de Cthulhu (Illustré)

Superbe roman graphique illustré par François Baranger qui a su représenter l'imaginaire fantastique dès la page de couverture. L'esprit du roman y est représenté tellement précisément que HPL l'aurait grandement apprécié. Parmi les trois parties de l'ouvrage la dernière sonne l'apothéose avec ses tempêtes, les représentations titanesques du monde de Cthulhu au fin fond de l'océan. A lire et relire; se référer à l'excellente critique de Alfaric pour l'analyse. Le livre, grand format, est d'une qualité exceptionnelle avec un papier épais, genre photographie.
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L'Abomination de Dunwich (illustré)

Cette longue nouvelle nous transporte dans un village dans lequel on se sent très mal.

Les maisons y semblent abandonnées, délabrées, décrépites, l'air y est irrespirable, nauséabond, malsain...

L'auteur nous raconte l'histoire d'une famille en particulier, mais aussi celle de tout ce village maudit, de ces êtres qui ont un très lourd passé et qui ne donnent vraiment pas envie de les rencontrer.

L'atmosphère est moite, lourde, poisseuse, presque visqueuse, comme dans un marais.

Le vent y est chargé de moisissures, de relents abjects.

Sans qu'on sache bien de quoi il retourne, le lecteur sent bien que les habitants cachent des choses, qu'ils ont des pratiques ou des rituels interdits, qu'ils font des choses qui défient les lois de la nature et que tout ça ne peut rien apporter de bon.

J'ai adoré cette version grand format, illustrée par François Baranger, les images sont superbes et mettent vraiment en avant l'ambiance poisseuse, glauque et malsaine de ce lieu maudit.
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L'appel de Cthulhu (Illustré)

S’il y a bien un auteur d’horreur et de fantastique à côté duquel il est impossible de passer, c’est bien H. P. Lovecraft. Parmi son abondante bibliographie, « L’appel de Cthulhu » reste sans doute son récit le plus célèbre, et c’est celui-ci qu’a justement choisi d’illustrer l’artiste et auteur François Baranger. Publié par les éditions Bragelonne dans une collection qui, espérons-le, sera amenée à s’étoffer dans les années à venir, l’ouvrage est tout bonnement magnifique et en impose déjà par ses dimensions (attention, grande bibliothèque obligatoire !). Écrit à la fin des années 1920, le texte met en scène un jeune homme qui, alors qu’il est occupé à trier les affaires de son grand-oncle décédé, met la main sur une série de documents réunis sous l’appellation mystérieuse de « Culte de Cthulhu ». En se plongeant dans les notes du défunt, le narrateur découvre une succession de témoignages plus extravagants et intrigants les uns que les autres. Le premier fait état des rêves ayant hanté pendant une période similaire un ensemble de personnes (essentiellement des artistes) qui rapportent toutes les mêmes visions cauchemardesques de cités cyclopéennes et d’une créature si colossale et si terrifiante que l’esprit humain ne peut l’appréhender sans sombrer dans la folie. Le second récit relate quant à lui une intervention de police survenue dans un petit village de la Nouvelle-Orléans et faisant état de rituels atroces et de sacrifices sanglants perpétrés par les adorateurs des Grands Anciens, des divinités qui auraient vécu bien avant nous et reposeraient désormais endormies dans les profondeurs de la terre ou de la mer. Du moins jusqu’au jour où le grand prêtre du culte, Cthulhu, s’éveillera « dans sa sombre demeure de R’lyech, la grandiose cité sous-marine, pour reconquérir le monde ». Sceptique mais néanmoins intrigué, notre héros va à son tour tenter de percer le mystère de cette curieuse secte… quitte à mettre son corps et sa santé mentale en péril.



A ma grande honte, je dois avouer que je n’avais jamais jusqu’à présent pris le temps de me pencher sur les récits de Lovecraft. C’est désormais chose faite, et je ressors très enthousiaste de ma première rencontre avec le maître du récit horrifique. Avec une économie de mots et de moyens remarquables, l’auteur parvient à instaurer une ambiance oppressante qui fascine autant qu’elle met mal à l’aise. A l’image du narrateur, le lecteur sent bien qu’il ferait mieux de faire machine arrière et de ne pas plonger plus avant dans l’horreur, et pourtant sa curiosité est tellement forte qu’il ne peut s’empêcher de tourner les pages avec frénésie. Difficile de ne pas être secoué à la lecture de ce récit glaçant du début à la fin et qui n’a de toute évidence pas pris une ride (si on excepte toutefois les commentaires racistes fréquents qui ne sont pas surprenants compte tenu de la xénophobie de l’auteur mais qui font inévitablement tiquer le lecteur d’aujourd’hui). Le texte de Lovecraft est tellement puissant et évocateur en lui-même qu’on serait dans un premier temps tenté de questionner l’intérêt de le mettre en image, et pourtant François Baranger s’en sort de manière magistrale. Plus magnifiques et inquiétantes les unes que les autres, ses illustrations reflètent parfaitement l’ambiance du texte de Lovecraft et, loin d’en atténuer l’horreur, ne font au contraire que la renforcer. Mer déchaînée, créature monstrueuse, immenses cités en ruines… : chaque planche illustre une scène culte de la novella dont l’artiste parvient à capturer parfaitement l’essence, renforçant ainsi l’immersion du lecteur. Le noir est évidemment la couleur dominante, mais les nuances d’or et de bleu qui succèdent au fil des pages viennent rehausser la beauté ou l’étrangeté des paysages et monstres représentés.



Cette version de « L’appel de Cthulhu » illustrée permet de redécouvrir un chef d’œuvre de la littérature horrifique du XXe siècle auquel François Baranger rend ici un superbe hommage. Que se soit pour le texte ou les illustrations, l’ouvrage vaut incontestablement le détour, et on ne peut qu’espérer que l’artiste s’attaquera à d’autres récits de la bibliographie de Lovecaft.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Dominium Mundi, tome 1

Pour décrire en quelques mots l'univers de Dominium Mundi, on pourrait dire qu'il s'agirait d'un Moyen-Âge féodal européen transposé dans un futur de space-opera. Le Vatican et le catholicisme y sont maîtres d'un empire occidental chrétien gouverné par les seigneurs locaux. Le Pape a d'ailleurs décidé de partir en croisade vers une planète lointaine où des vestiges du Christ ont été découverts, à la grande stupéfaction des ecclésiastiques. Les armées chrétiennes embarquent donc à bord du Saint-Michel — un mastodonte de l'espace dont la capacité dépasse le million d'âmes — afin de transporter les troupes croisées jusqu'à Akya.

Ce tome 1 décrit le voyage spatial du Saint-Michel par le biais de deux personnages aux statuts radicalement opposés. Le premier est Tancrède de Tarente, jeune noble Normand promis aux plus hautes destinées militaires et guerrier aux capacités hors-normes. Le suivant est Albéric, un enrôlé de force (autant dire un sans-grade méprisé) travaillant à la gestion de l'IA du bord. On suit les péripéties de ces deux héros dans la société du grand vaisseau, Tancrède aux commandes de son unité et doutant de la probité de sa hiérachie ; Albéric s'investissant dans un groupe de rebelles qui entendent révéler aux dociles engagés les vérités qui leur sont dissimulées.

L'ensemble marche bien, le récit est équilibré, l'intrigue est prenante et donne envie de progresser aux côtés de Tancrède dans l'enquête qu'il mène silencieusement. Malgré cela, j'ai trouvé que la plupart des personnages manquent un peu de consistance et de complexité. Quant aux événements qui ont fait basculé notre monde dans un renouveau de féodalité, même si le concept est vraiment séduisant et dégage une atmosphère très originale, ils sont maintenus sans réelles explications et apparaissent par défaut assez peu crédibles.

Ces imperfections n'ont cependant pas trop gâté le plaisir de cette lecture offerte par Babelio et les éditions Critic de Rennes ; et mon envie de connaître la suite reste intacte.

Mention spéciale pour la jolie couverture du livre qui rend bien compte des dimensions et caractéristiques du Saint-Michel ; pour cause, l'illustration ayant été réalisée par l'auteur lui-même !
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L'appel de Cthulhu (Illustré)

La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est bien, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à mettre en relation tout ce qu'il contient.



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Le professeur Angell est décédé et son neveu a hérité de ses possessions. Parmi elles, il trouvera, dans une étrange caisse fermée à clé, un ensemble de documents, de coupures de presses, et une tablette d'argile regroupés sous le titre "LE CULTE DE CTHULHU". Commencera alors une terrible enquête dont l'homme aurait préféré ignorer les résultats...



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On ne présente plus L'Appel de Cthulhu.

On ne présente plus Howard Phillips Lovecraft.

Et pourtant, on devrait...

Ne serait-ce que pour permettre à ceux qui ne connaîtraient pas de mettre un pied dans ce fantastique univers mythologique (et inversement).



L'Appel de Cthulhu, est le récit emblématique de l'auteur américain H. P. Lovecraft, connu autant pour sa misanthropie que pour ses textes fantastiques où l'horreur indescriptible place le lecteur face à ses pires angoisses.



Emblématique car il fait apparaître le Grand Cthulhu en "chair" et en "os" (si le lecteur prend le parti de croire ce que le narrateur raconte).

Emblématique car sa structure, tout en récits rapportés, synthèses de notes de seconde main, lectures de comptes rendus, etc. propose un crescendo au sein duquel le lecteur sera happé.

Emblématique, également, de fait qu'on y retrouvera cet effroi et ce fatalisme qui font les récits du reclus de Providence.

Emblématique, enfin, car la plume suggestive de Lovecraft ne décrit pas de manière exhaustive et naturaliste mais pioche dans l'esprit du lecteur pour en tirer les pires horreurs et lui donner accès à ces hideuses émanations ou entités indicibles.



Dur, donc, de mettre en images les œuvres de Lovecraft. Comment sera-t-il humainement possible de dessiner des géométries non logiques et des créatures que l'esprit humain ne peut pas percevoir sans perdre la raison ?



Et c'est pourtant le pari de cette collection "Les récits de Howard Phillips LOVECRAFT illustrés par François Baranger" dont je ne connais pour l'instant que ce tome.

J'ai eu du mal à trouver la mention « texte intégral » et pour cause, elle est totalement absente du livre. Mais je vous assure qu'il s'agit bien du texte intégral ;)



Je ne donnerai pas mon avis sur l'histoire ici (juste un passage sur la traduction) et je réservé cette critique à sa mise en images. Plusieurs points de vue peuvent entrer en ligne sur ce sujet : la fidélité au texte, l'atmosphère rendue, et la pertinence des découpages en sont une partie. Et je rajouterai donc, pour avoir fait l'expérience de lire en parallèle la version originale, la traduction.



Commençons par ce dernier point : La traduction de cet ouvrage que l'on doit à Bragelonne est, fort logiquement, celle de Maxime Le Dain, chez Bragelonne 2012. Et, franchement, je ne suis pas fan. Si le texte est cohérent et sa lecture très fluide (malgré quelques erreurs idiotes ), on perd beaucoup des structures et des tournures qui font l'ambiance et la pression de l'original. Car Lovecraft ce n'est pas simplement une histoire, c'est surtout une plume particulière qui mérite que l'on ne s'arrête pas à une traduction fallacieuse.



Du point de vue du découpage, je n'ai pas grand chose à redire : il est logique avec le texte, et reprend les parties mises en exergue (car certains passages ont été choisis par l'éditeur et mis en police maximale par rapport au reste. Un choix pas toujours judicieux et sans trop d'intérêt car je ne comprends pas ce que le survol de cette œuvre peut apporter...). Un peu trop de pages, à mon goût, sur les entités que l'on ne peut pas décrire,



La réalisation graphique est moyennement fidèle par rapport au texte, mais plutôt pertinente. Si ça ne nuit en rien à l'ensemble, je trouve ça parfois dommage. Je ne reprendrai pas les doubles pages l'une après l'autre, mais je dirai simplement que j'ai trouvé celle sur R'lyeh en songes à côté de la plaque (des pics, des décors osseux, des oiseaux alors qu'on attendait du monolithique, du cyclopéen, de la profondeur, des pierres qui suintent...), que j'ai beaucoup aimé celles illustrant le récit de l'inspecteur Legrasse, même si, encore une fois, le texte nous donne des images mentales qui ne sont pas fidèlement rendues par Baranger (une centaine de cultistes - là à peine 30 ; un cercle de flammes, un cercle d’échafauds - là du feu partout et des gibets erratiques, etc.), que j'ai moins apprécié les images des êtres des profondeurs pour la simple et bonne raison que je n'y ai pas retrouvé ce à quoi je m'attendais (était-ce seulement possible), que je ne comprends pas ce que ça aurait coûté de foutre des cheveux blancs (comme l'indique clairement le récit) à Johansen au lieu de châtain, que la partie à Point Nemo est vraiment réussie et que l'architecture est de toute beauté mais malheureusement trop peu présente pour se concentrer sur un Cthulhu pas franchement constant (et ce côté "je fous des éclairs pour rendre l'ambiance chaotique" me chagrine un peu).



Bilan ?



On pourrait croire que je n'ai pas apprécié cette mise en images, mais il n'en est rien : le tout qu'il forme (récit + illustrations) est de très bon niveau et là j'ai été dur avec la mise en images. L'ambiance qui se dégage des dessins est vraiment très bonne et on sent toute la tension qui émane du récit dans ces illustrations. C'est une bonne entrée en matière, un bon moyen de découvrir ou un autre de redécouvrir. C'est plutôt fidèle et ça apporte un petit plus "aguicheur" qui manquait peut-être à la bibliographie de H.P Lovecraft. En ce sens, c'est du bon boulot (même si Bragelonne aurait pu faire relire ses épreuves et nous virer LA coquille en plein milieu de la page de journal - bonne idée au demeurant - faisant de la police de Sydney "le police de Sydney"... ).



Toutefois, sur des récits moins emblématiques et plus tournés vers la suggestion, la pilule risque de moins bien passer (en même temps, comment imprimer une couleur qui n'existe pas ou tracer des traits à la fois concaves et convexes ?)...
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Ars Obscura, tome 1 : Sorcier d'Empire

1815. Contrairement à notre Histoire, Napoléon n’a pas échoué en Russie. Il n’a certes pas vaincu le tsar, mais il est dorénavant à la tête d’un Empire s’étendant des iles britanniques aux frontières de son ennemi de l’est. Pourquoi ? Le responsable de ces immenses victoires est Élégast. Il n’est pas un tacticien hors pair (Napoléon se suffit à lui-même), mais un mage exceptionnel, seul capable, semble-t-il, de maîtriser l’Ars Obscura, source incroyable de magie.



Sorcier d’Empire est le premier volume d’une tétralogie en cours de publication. Tétralogie que je compte bien suivre, vu le plaisir que j’ai pris à lire ce tome. Posons le cadre. L’empereur a donc pu l’emporter face à ses nombreux ennemis européens, non grâce à son seul génie tactique, mais, surtout, grâce aux pouvoirs phénoménaux d’un homme. Mais Élégast est-il seulement humain ce mage qui a pris une telle importance dans le gouvernement de la France et son Empire ? Lui qui semble seul à être capable de manier les forces de l’Ars Obscura. Car les autres habitants de ces contrées sont capables de quelques trucs, de concocter et d’utiliser des potions aux pouvoirs impressionnants. Cependant, rien de comparable. Or, la population en aurait bien besoin, de ses capacités. Car depuis plusieurs années, de mystérieuses bulles noires apparaissent ici ou là, sur le territoire. En sortent les résurgions, des monstres atroces et difformes dont la principale caractéristique est la cruauté et la sauvagerie. Ils n’ont, semble-t-il, qu’un but : tuer. Et d’abominable façon. « Ludwig aperçut son premier résurgion ; une vile créature semblable à un charançon de quatre pieds de long, à la tête hérissée de nombreuses piques empoisonnées et pourvue de plusieurs pinces acérées, dont il apprendrait le nom plus tard : un phoboïde. » Et ils peuvent s’extirper de leur enveloppe noire à n’importe quel endroit : en rase campagne comme en pleine ville, sur une place comme dans une maison. Aussi, ils s’en prennent à n’importe qui : femmes, hommes, enfants. Tout le monde est une proie potentielle. Et si vous réchappez à leurs griffes et leurs crocs, mais que vous avez le malheur d’être touchés par ces créatures, votre peau est marquée d’une sombre tâche. Et votre entourage vous regarde de travers en vous traitant de vile-peau. Comme Ludwig, l’un des héros de cette aventure.



Mais il n’est pas le seul, cet homme étrange, chasseur de résurgions, dont on ignore à peu près tout au début du roman. Et dont on découvrira peu à peu les origines et les pouvoirs. Il va rencontrer sur son chemin une jeune femme qui refuse l’idée de magie. Pour elle, toute imprégnée de l’esprit des encyclopédistes et qui rêve de publier un article dans ce prestigieux monument du savoir qu’est l’Encyclopédie, tout est phénomène explicable par la raison. Courageuse posture, d’autant qu’elle est femme dans une nation d’hommes surs de leur force et de leur pouvoir. Mais son tempérament et son savoir lui permettent de se tirer de la plupart des mauvais pas. Pourtant, elle aussi est hantée par son passé.



Tout comme Élégast, le mage de Napoléon, qui cherche, à travers son aide apportée à l’empereur, à atteindre un but inavouable. Mais à quel prix ? Et parmi tous ces hommes d’armes qui entourent le pouvoir, certains finissent par chuchoter de plus en plus fort. Est-il bien normal de laisser autant de pouvoir à un vulgaire sorcier. Qui n’a aucune connaissance militaire. Et qui fait peur, il faut bien l’avouer. Grouille donc toute une troupe de personnages plus ou moins ambitieux, plus ou moins persuadés que le sort du pays est entre leurs mains. Et tout ce beau monde s’associe, réfléchit à voix haute ou basse, complote. Sans compter les femmes et hommes venus de l’étranger. « En France, les espions poussent plus vite que les mauvaises herbes. » Car l’hexagone est devenu le centre de tous les complots, de tous les plans, de toutes les convoitises. Russes, Anglais (surtout eux, dont le pays a été conquis par l’empereur) et d’autres encore tentent de s’unir pour renverser le tyran. Mais sans oublier leurs propres intérêts. Un gigantesque panier de crabes merveilleusement mis en scène par François Baranger.



Car, vous l’aurez compris, la trame est riche et compte de nombreux protagonistes. Il serait donc facile de se perdre dans les lieux, les individus, les quêtes. On ne peut donc que se féliciter que l’homme aux commandes, François Baranger, maitrise la narration avec brio. Cela ne m’étonne pas de l’auteur de Dominium Mundi. Les grandes fresques ne lui font pas peur. Et on le voit bien dans le premier tome de cette tétralogie où les éléments se mettent en place. C’est d’ailleurs ce dernier point qui fait que je ne vous parle de ce roman sorti en mars qu’aujourd’hui. J’en avais commencé la lecture peu après sa parution, mais le démarrage a été un peu lent à mon goût et j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Mais quand je l’ai repris quelques semaines plus tard, rien de commun. Les premières pages de mise en place étaient passées et l’action a filé à bride abattue. Pour mon plus grand plaisir, puisque je n’ai pas lâché le roman avant de l’avoir terminé.



L’éditeur promet une parution rapprochée des quatre tomes. D’ailleurs, le suivant, Second sorcier, est prévu pour septembre 2023. Et c’est une très agréable façon de faire. Je l’ai appréciée pour le Second Œkumène de John Crossford (Bertrand Passegué). Cela permet de lire d’autres histoires entre-temps sans perdre le fil du récit. Et tant mieux, car Ars Obscura s’annonce comme une saga riche et entraînante, pleine de surprises et de coups fourrés. Tout ce que j’aime !
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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