Ce polar historique mâtiné de fantastique, qui se déroule essentiellement à Paris en 1907, avait, sur le papier, tout pour me plaire. Hélas, j'en ressors très mitigé.
François Baranger, excellent illustrateur par ailleurs, n'a pas ménagé sa peine sur ce très (trop) long roman, et cela se sent, ne serait-ce qu'en recherches documentaires, et son style est plutôt agréable et enlevé, là n'est pas la question.
Le problème, c'est qu'il n'a pas réussi à éviter certains écueils assez classiques du roman en général, et du roman historique en particulier.
— Les personnages secondaires sont peu développés et on met du temps à les différencier et à leur trouver un intérêt réel.
— Comme je l'ai dit, c'est très documenté, mais parfois trop. On a d'abord de longues digressions sur le descriptif du Paris de 1907, déconnecté du scénario. Certains faits historiques sont même carrément "plaqués", comme la crise des vignerons dans le sud de la France, qui est intéressante mais n'a clairement rien à faire dans cette histoire.
— Ceci a par ailleurs pour effet de diluer une intrigue qui n'a pas besoin de ça, puisque elle est déjà très embrouillée. Les motifs du tueur apparaissent bien capillotractés, mais peut-être parce qu'en traitant encore du sempiternel tueur en série, ça devient difficile de faire original ?
— Dans la première moitié en particulier, l'auteur s'appesantit dans des détails descriptifs qui ont bien peu d'intérêt... J'avoue avoir sauté bien des paragraphes, et avoir lu des pages entières en diagonale.
— On note aussi quelques maladresses cardinales, comme le dialogue avec l'occultiste britannique où le British émaille ses phrases d'anglicismes alors que par ailleurs il parle un français soutenu avec un lexique complexe. Résultat : un dialogue qui sonne complètement faux (et qui dure sur des pages et des pages).
— La multiplication des sujets secondaires (féminisme, inceste, enfants surdoués) finit par lasser, surtout quand cela s'accompagne de sentiments et de prises de position pas toujours compatibles avec l'époque où se passe l'histoire.
Fort heureusement, la deuxième moitié se révèle malgré tout bien meilleure que la première, et il était temps car malgré mon opiniâtreté, j'ai bien failli abandonner.