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Critiques de François Baranger (274)
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L'appel de Cthulhu (Illustré)

La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est bien, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à mettre en relation tout ce qu'il contient.



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Le professeur Angell est décédé et son neveu a hérité de ses possessions. Parmi elles, il trouvera, dans une étrange caisse fermée à clé, un ensemble de documents, de coupures de presses, et une tablette d'argile regroupés sous le titre "LE CULTE DE CTHULHU". Commencera alors une terrible enquête dont l'homme aurait préféré ignorer les résultats...



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On ne présente plus L'Appel de Cthulhu.

On ne présente plus Howard Phillips Lovecraft.

Et pourtant, on devrait...

Ne serait-ce que pour permettre à ceux qui ne connaîtraient pas de mettre un pied dans ce fantastique univers mythologique (et inversement).



L'Appel de Cthulhu, est le récit emblématique de l'auteur américain H. P. Lovecraft, connu autant pour sa misanthropie que pour ses textes fantastiques où l'horreur indescriptible place le lecteur face à ses pires angoisses.



Emblématique car il fait apparaître le Grand Cthulhu en "chair" et en "os" (si le lecteur prend le parti de croire ce que le narrateur raconte).

Emblématique car sa structure, tout en récits rapportés, synthèses de notes de seconde main, lectures de comptes rendus, etc. propose un crescendo au sein duquel le lecteur sera happé.

Emblématique, également, de fait qu'on y retrouvera cet effroi et ce fatalisme qui font les récits du reclus de Providence.

Emblématique, enfin, car la plume suggestive de Lovecraft ne décrit pas de manière exhaustive et naturaliste mais pioche dans l'esprit du lecteur pour en tirer les pires horreurs et lui donner accès à ces hideuses émanations ou entités indicibles.



Dur, donc, de mettre en images les œuvres de Lovecraft. Comment sera-t-il humainement possible de dessiner des géométries non logiques et des créatures que l'esprit humain ne peut pas percevoir sans perdre la raison ?



Et c'est pourtant le pari de cette collection "Les récits de Howard Phillips LOVECRAFT illustrés par François Baranger" dont je ne connais pour l'instant que ce tome.

J'ai eu du mal à trouver la mention « texte intégral » et pour cause, elle est totalement absente du livre. Mais je vous assure qu'il s'agit bien du texte intégral ;)



Je ne donnerai pas mon avis sur l'histoire ici (juste un passage sur la traduction) et je réservé cette critique à sa mise en images. Plusieurs points de vue peuvent entrer en ligne sur ce sujet : la fidélité au texte, l'atmosphère rendue, et la pertinence des découpages en sont une partie. Et je rajouterai donc, pour avoir fait l'expérience de lire en parallèle la version originale, la traduction.



Commençons par ce dernier point : La traduction de cet ouvrage que l'on doit à Bragelonne est, fort logiquement, celle de Maxime Le Dain, chez Bragelonne 2012. Et, franchement, je ne suis pas fan. Si le texte est cohérent et sa lecture très fluide (malgré quelques erreurs idiotes ), on perd beaucoup des structures et des tournures qui font l'ambiance et la pression de l'original. Car Lovecraft ce n'est pas simplement une histoire, c'est surtout une plume particulière qui mérite que l'on ne s'arrête pas à une traduction fallacieuse.



Du point de vue du découpage, je n'ai pas grand chose à redire : il est logique avec le texte, et reprend les parties mises en exergue (car certains passages ont été choisis par l'éditeur et mis en police maximale par rapport au reste. Un choix pas toujours judicieux et sans trop d'intérêt car je ne comprends pas ce que le survol de cette œuvre peut apporter...). Un peu trop de pages, à mon goût, sur les entités que l'on ne peut pas décrire,



La réalisation graphique est moyennement fidèle par rapport au texte, mais plutôt pertinente. Si ça ne nuit en rien à l'ensemble, je trouve ça parfois dommage. Je ne reprendrai pas les doubles pages l'une après l'autre, mais je dirai simplement que j'ai trouvé celle sur R'lyeh en songes à côté de la plaque (des pics, des décors osseux, des oiseaux alors qu'on attendait du monolithique, du cyclopéen, de la profondeur, des pierres qui suintent...), que j'ai beaucoup aimé celles illustrant le récit de l'inspecteur Legrasse, même si, encore une fois, le texte nous donne des images mentales qui ne sont pas fidèlement rendues par Baranger (une centaine de cultistes - là à peine 30 ; un cercle de flammes, un cercle d’échafauds - là du feu partout et des gibets erratiques, etc.), que j'ai moins apprécié les images des êtres des profondeurs pour la simple et bonne raison que je n'y ai pas retrouvé ce à quoi je m'attendais (était-ce seulement possible), que je ne comprends pas ce que ça aurait coûté de foutre des cheveux blancs (comme l'indique clairement le récit) à Johansen au lieu de châtain, que la partie à Point Nemo est vraiment réussie et que l'architecture est de toute beauté mais malheureusement trop peu présente pour se concentrer sur un Cthulhu pas franchement constant (et ce côté "je fous des éclairs pour rendre l'ambiance chaotique" me chagrine un peu).



Bilan ?



On pourrait croire que je n'ai pas apprécié cette mise en images, mais il n'en est rien : le tout qu'il forme (récit + illustrations) est de très bon niveau et là j'ai été dur avec la mise en images. L'ambiance qui se dégage des dessins est vraiment très bonne et on sent toute la tension qui émane du récit dans ces illustrations. C'est une bonne entrée en matière, un bon moyen de découvrir ou un autre de redécouvrir. C'est plutôt fidèle et ça apporte un petit plus "aguicheur" qui manquait peut-être à la bibliographie de H.P Lovecraft. En ce sens, c'est du bon boulot (même si Bragelonne aurait pu faire relire ses épreuves et nous virer LA coquille en plein milieu de la page de journal - bonne idée au demeurant - faisant de la police de Sydney "le police de Sydney"... ).



Toutefois, sur des récits moins emblématiques et plus tournés vers la suggestion, la pilule risque de moins bien passer (en même temps, comment imprimer une couleur qui n'existe pas ou tracer des traits à la fois concaves et convexes ?)...
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Dominium Mundi, tome 2

Enfin le très attendu "Dominium Mundi" tome 2 est arrivé dans ma boite aux lettres.

Avec beaucoup d'impatience, j'ai commencé à dévorer ce tome (il n'y a pas d'autres mots).



Les troupes de l'ECM sont arrivés sur Akya. Pour rappel, une mission terrienne aurait découvert sur la planète, le tombeau du Christ. Une nouvelle incroyable qui a fait la Une des médias chrétiens. Le pape Urbain IX envoie une mission militaire pour reprendre le tombeau qui appartient de droit au Vatican et à ses pratiquants. Mais cette guerre cache bien autre choses.

Les troupes chrétienne débarque donc sur Akya et créé une ville à l'échelle humaine : La nouvelle Jérusalem.

Les combats contre les Atamides ne se font pas de suite. L'armée a largement le temps de s'installer, de s'acclimater et de préparer les défenses et les plans tactiques.

Cette guerre est meurtrière, violente et ne laisse aucune chance aux Atamides qui combattent avec "des flèches et des lances". Les civils ne sont pas épargnés, les soldats tuent sans aucune distinction, sans réfléchir. Le sang coule à flots.

Mais cette guerre fait prendre conscience à Tancrède de tarente toute l'ignominie de l'être humain. Et celui ci après le mort de trop, se révolte et déserte.

Sa désertion arrange Robert de Montgomery, son ennemi. Celui ci va enfin pouvoir détruire la famille de Tancrède et récupérer le territoire tant convoiter situé en Normandie.

Pierre l'ermite a été destitué de son titre de "Praetor peregrini". Il ne peut plus supporter ces morts et lui sait pourquoi les terriens sont en guerre.

La désertion de Tarente de Tancrède a fait des ravages : Clorinde, son amour, ne comprends pas les idéaux de Tarente ; Liétaud a aussi déserté au grand désarroi de son frère, et les soldats qui glorifiaient Tarente se sentent trahis. Mais Tarente se sent investie par une autre mission. Et je ne dirais pas laquelle.



Ce tome 2 offre (comme le T1) de nombreux rebondissements et des surprises scénaristiques assez incroyables. Je m'attendais à certains évènements concernant la révélation et la présence du Christ sur une lointaine planète.... mais j'ai été bluffé. Décidément François Baranger a très bien construit son roman et on ne peut que l'en féliciter.
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Ars Obscura, tome 1 : Sorcier d'Empire

« Ars obscura » est le premier tome d’une nouvelle série signée François Baranger, bien connu dans le petit monde de l’imaginaire français, autant pour ses précédents romans (notamment le diptyque « Dominum Mundi ») que pour ses nombreuses illustrations de couverture. Son roman se déroule au début du XIXe et relève de l’uchronie puisque nous sommes en 1815 et que la Restauration n’a pas eu lieu, Napoléon Bonaparte restant maître d’une bonne partie de l’Europe. Cette déviation par rapport à notre histoire s’explique essentiellement par l’irruption à la fin du XVIIIe d’Elegast, un sorcier doté de puissants pouvoirs qu’il a choisi de mettre au service du futur empereur, alors seulement général conduisant une campagne décisive en Égypte à la demande du Directoire. Alliée à son génie militaire, la magie fournie par cet allié inespéré a complètement renversé l’ordre du monde et permis à Napoléon d’étendre son influence sur des territoires jusqu’à présent préservés de son ambition, à commencer par l’Angleterre, désormais soumise au joug français. L’arrivée de celui que l’on nomme désormais avec crainte le « Sorcier d’Empire » s’est toutefois accompagnée de l’apparition de « bulles noires » un peu partout sur le territoire : des sortes de portails livrant passage à des résurgions, des créatures toutes plus monstrueuses et mortelles les unes que les autres et qui font régner un climat de terreur permanente dans les campagnes. C’est dans ce contexte que nous faisons la connaissance de plusieurs personnages dont les destins vont se croiser pour le meilleur comme pour le pire. Parmi eux, on trouve, pêle-mêle, Ludwig, un chasseur de résurgions ayant perdu sa famille de façon tragique ; Hélade, un officier appartenant à la très décriée troupe placée sous l’autorité directe du Sorcier d’Empire ; Ethelinde, une jeune naturaliste amatrice d’art obscure justement pourchassée par les sbires d’Elegast ; mais aussi Irénion, un soldat chargé du maintien de l’ordre, Jonas, un espion anglais, ou encore Nicolas, le frère du tsar de Russie qui se livre à de curieuses expérimentations.



Le roman comprend donc beaucoup de personnages que l’on va suivre à tour de rôle, chaque chapitre portant le nom de l’un d’entre eux et se focalisant sur son point de vue. Un procédé qui permet de rendre la lecture plus dynamique mais qui a pour revers de perdre le lecteur dès lors que ces points de vues se multiplient. Et c’est un peu le cas ici puisque, si on suit globalement avec intérêt l’ensemble des protagonistes évoqués plus haut, il faut admettre que changer constamment de personnage au début d’un roman rend l’immersion plus compliquée, d’autant que les liens qu’ils entretiennent les uns avec les autres n’apparaissent que tardivement. Les cent premières pages ont ainsi un petit côté brouillon, puis les différentes trames narratives se rejoignent enfin et permettent au roman de gagner en fluidité et en rythme. On peut alors pleinement profiter du cadre offert par l’auteur qui puise ici son inspiration dans une période historique rarement utilisée en fantasy : le XIXe siècle. La reconstitution de l’époque est convaincante, d’autant que l’auteur ne limite pas son décor aux lieux de pouvoirs comme c’est généralement le cas mais nous entraîne sur les routes et dans les campagnes. L’immersion n’en est que plus forte tandis que le va-et-vient entre différentes ambiances permet d’avoir un aperçu complet du contexte de l’époque, l’auteur insistant aussi bien sur la montée du sentiment d’insécurité dans les campagnes ou sur la façon dont les gens se protègent et se déplacent que sur les manigances auxquelles se livrent les hommes les plus puissants de l’empire afin de limiter l’influence du sorcier. Les informations distillées par l’auteur à propos de ce dernier sont pour le moment très parcellaires et devraient sans doute s’étoffer dans les tomes à venir. De même, on ignore pour le moment presque tout de cet art obscure et de la façon dont il fonctionne, ce qui peut s’avérer légèrement frustrant compte tenu de la place qu’occupe cette étrange magie dans l’intrigue.



En dépit de ses qualités le roman souffre de quelques maladresses qui, sans être rédhibitoires, n’en demeurent pas moins problématiques. Parmi ces bémols on peut mentionner la place accordée aux personnages féminins qui sont bien peu nombreux et, pour celles mises sur le devant de la scène, bien trop stéréotypées. On retrouve ainsi le cliché de l’espionne lascive et cruelle, mais aussi celui de la jeune femme bad-ass désireuse d’assouvir une vengeance familiale, ou encore de l’amante idéalisée par son compagnon pour qui elle incarne le bonheur domestique. Ethelinde est la seule à bénéficier d’un traitement un peu plus approfondi qui permet de la rendre sympathique mais il s’agit là d’une exception. L’auteur a de plus tendance à systématiquement tomber dans le même travers dès lors qu’il dépeint un personnage féminin puisque toutes sont définis (évidemment) par leur physique, mais aussi par l’attention qu’elles portent aux hommes. Difficile également par moment de se départir de l’impression d’avoir à faire à une scène de « Witcher » tant les similitudes sautent aux yeux (un chasseur de monstres, des attaques de bêtes plus hideuses les unes que les autres dans la forêt, l’aide d’une magicienne…). Certes, cela donne lieu à de belles scènes d’action, mais la référence est ici un peu trop marquée pour ne pas faire tiquer. On peut également regretter que certains éléments de l’intrigue se révèlent trop prévisibles, certains rebondissements n’en étant pas vraiment dans la mesure où on les voit arriver longtemps à l’avance. Enfin, j’ai trouvé les méchants de l’histoire vraiment très caricaturaux puisque tout ce que l’on sait d’eux est qu’ils n’hésitent pas à utiliser n’importe quel individu comme cobaye ou chair à canon, et ce sans le moindre remord. Seule compte pour eux l’atteinte de leur objectif, et les nombreux actes de cruauté dont ils se rendent coupables les rendent finalement assez peu crédibles.



« Sorcier d’empire » est le premier volet d’une série de François Baranger consacrée à une uchronie se déroulant au début du XIXe et basée sur la survie du Premier Empire et de Napoléon après 1815 grâce à l’aide d’un puissant sorcier capable de manier « l’art obscure ». Immersif et dynamique, ce premier tome permet de poser les bases du contexte et de l’intrigue qui souffre, malgré tout l’intérêt qu’on lui porte, de légères maladresses, notamment en ce qui concerne la représentation des femmes et la capacité à surprendre le lecteur. L’histoire est tout de même alléchante, aussi espérons que ces défauts seront corrigés dans le prochain volume.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Dominium Mundi, tome 2

Ce long et lointain voyage dans l’espace et dans le temps est finalement une belle excursion. J’avais pourtant juré,, au milieu du tome 1 que je ne lirai sûrement pas la suite : la mise en place des personnages était fastidieuse, il ne se passait pas grand chose, hormis cette traversée des espaces intergalactiques….seulement voilà, la dernière page se terminait sur l’arrivée du vaisseau sur la planète où de sanguinaires atamides avaient décimé les premiers explorateurs. Comment résister à l’envie de voir de quoi avaient l’air ces extra-terrestres? Et puis il semblait quand même que les intentions des chefs de cette croisade du troisième millénaire n’étaient pas nets sur les buts avoués de la mission.

Pas de regret pour cette immersion de 800 pages dans ce roman d’aventures qui puise son inspiration à la foi dans un texte classique, la Jérusalem Délivrée de Le Tasse, en reprenant les noms des personnages, dont le destin est superposable à celui de Dominium lundi, et la trame historique, celle de la première croisade.



L’ensemble est construit comme un scénario, le travail est prémaché pour un film avec effets spéciaux spectaculaires. Même si l’on s’attend un peu à la tournure que vont prendre les événements, il y a suffisamment d’action pour ne pas s’ennuyer une seconde.

L’univers des aramides aurait pu peut-être être plus détaillé, au risque d’alourdir le récit, qui est déjà long, mais sans redondances.

En ce qui concerne l ‘aspect technologique, le travail est soigné, crédible autant que peut l’être un univers futuriste (moyens de communication, techniques chirurgicales -on est loin d’Ambroise Paré Guérissant le duc de Guise lors du siège de Boulogne!. On aime l’allusion à Hal, ici Nod2.



Différent en cela du poème épique à l’origine de l’inspiration de l’auteur, le roman est aussi un prétexte à de sévères coups de griffe, dirigés vers ceux qui utilisent le besoin de spiritualité des humains pour créer un pouvoir inattaquable et asservir les peuples qui leur accordent leur confiance.

Ces quelques lignes sont bien insuffisantes pour faire le tour des thèmes abordés, de nombreuses bonnes surprises attendent le lecteur qui se lancera dans l’aventure, sans s’effacer des quelques 1500 pages pour les deux tomes.
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Ars Obscura, tome 2 : Second sorcier

1815. Waterloo. Bataille célèbre dans toutes les têtes, même si l’on n’en connaît pas nécessairement grand-chose. Elle est au centre de ceux deuxième tome de la série Ars obscura de François Baranger. Tous les personnages que nous avons découvert dans Sorcier d’Empire sont là et finissent par se croiser. Et ces rencontres vont être électriques.



Sorcier d’Empire, et c’est normal pour un premier volume, prenait le temps de poser le décor et les personnages. J’avais d’ailleurs eu un peu de mal à rentrer dedans. Mais quand l’action s’était mise en route, difficile de lâcher le livre. Dans Second sorcier (qui débute par un petit résumé fort bien fait et, surtout, fort bienvenu), pas de temps de latence, pas de moment d’hésitation, on repart directement dans le feu de l’action. Et de l’action, et du feu, on va en avoir. Car si François Baranger a mis en place ces protagonistes aux parcours et aux buts si différents, ce n’est pas pour qu’ils boivent le thé ensemble. Vraiment pas !



Ludwig, au mystérieux passé, Éthelinde et Mathurin, aidés de Lithian, la vieille savante sortie de sa retraite, poursuivent leur recherche de la vérité : d’où vient Ludwig et que sont devenues ses épouse et fille ? Où est désormais le père d’Éthelinde ? Des questions qui vont trouver des réponses dans ce roman. De son côté, Irénion, le capitaine d’un régiment des Sentinelles intérieures, en désaccord de plus en plus frontal avec ses supérieurs et, surtout, la Garde hermétique, va devoir faire des choix. Il avait déjà décidé d’aider Ludwig à s’échapper. Poursuivra-t-il dans cette voie et lui apportera-t-il son soutien lorsque celui-ci tentera de faire s’évader Éthelinde et Mathurin ? Ou rentrera-t-il dans le rang, du même côté que Joachim, qui décidément a bien mal tourné ? Et tout cela n’est qu’une partie des interrogations qui taraudent le lecteur.



Car, outre les destins individuels, nous assistons à une page d’Histoire. Pas celle que nous ont enseignée nos professeurs, mais celle, différente, qu’a imaginée François Baranger. Et l’on découvre que les écarts avec notre réalité sont plus nombreux qu’il n’apparaissait dans Sorcier d’Empire. L’intrigue se densifie et les ramifications historiques prennent de l’ampleur. Il faut dire que la magie est intervenue dedans avec cette « Anomalie » dont on ne sait jusqu’ici (et encore à la fin du roman) pas grand-chose. Mais ses conséquences sont gigantesques et imprévisibles. Car, même Élégast, le sorcier de Napoléon, dont on connaît l’origine non-humaine, ne peut voir au-delà de Waterloo. Le moment où toutes les lignes se rejoignent, où les destins vont se jouer, où les morts vont se compter par milliers. La description de cette bataille, qui s’étend sur plusieurs chapitres (petit rappel : on change régulièrement de narrateur et donc de point de vue, en revivant parfois certaines scènes vues de l’autre côté) et fonctionne même quand on ne connaît pas du tout le déroulement de l’originale, est particulièrement réussie. Et horrible. Accrochez-vous, ça dépote !



Ce moment est particulièrement important et a donné lieu à de nombreuses réflexions, de nombreux questions. Avec le célèbre « Et si ? ». Thierry Cadmous dans son excellent Uchronies. Le laboratoire clandestin de l’histoire en fait d’ailleurs une des dix dates clefs qu’il étudie. François Baranger nous propose une variante parfaite de dark fantasy tendance gore. Réaliste jusqu’à l’intervention des forces obscures. Car, on le sentait venir depuis Sorcier d’Empire, les Russes entrent dans la danse. Et cela va complètement changer la donne. On assiste à un duel préparé depuis des centaines de pages. Duel qui ne déçoit pas.



Second sorcier est une suite logique et parfaite de Sorcier d’Empire. L’histoire se développe et prend de l’ampleur. Les personnages tentent de s’en sortir, d’obtenir les objets de leurs vœux malgré le climat tendu qui règne en Europe. Une fois qu’on a goûté à cette tétralogie, difficile de s’en détacher. Et donc, je suis plus qu’impatient de découvrir la suite, l’année prochaine.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Tepuy



Une jeune femme se réveille à même le sol empêtrée dans un parachute, elle est mal en point. Seule. Amnésique. Peu de temps après son réveil, elle est contactée sur son talkie-walkie par Chris, compagnon d'infortune, lui aussi blessé. Il lui apprend qu'ils se sont crashés avec un petit monomoteur sur une montagne tabulaire du Venezuela : un tepuy. Ils venaient tous les deux en ce lieu difficile d'accès pour exfiltrer Ed, le frère de Chris et fiancé de la jeune femme.

Je ne me suis pas régalé avec ce texte. Dans la première moitié il ne se passe pas grand-chose, j'avais juste l'impression de lire un manuel de survie en milieu équatorial. Puis au début de la seconde moitié du roman on comprend enfin tous les enjeux de la découverte effectuée par Ed et son équipe de scientifiques. Du coup l'auteur ne sait plus s'il doit continuer son récit d'aventure, basculer vers le fantastique ou plonger dans de la science-fiction. Tout devient exagéré, caricatural, sans finesse…



Je me suis fourvoyé dans une lecture pour ados nourris aux Marvel et aux productions hollywoodiennes taillées pour Dwayne Johnson.



L'idée du tepuy était dépaysante mais je n'ai pas suivi le bon guide…

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Ars Obscura, tome 1 : Sorcier d'Empire

France, 1815 : Napoléon règne sur toute l’Europe !



Soutenu par le sorcier Élégast, il a vaincu ses ennemis au fil des batailles. Mais les Anglais réfugiés au Caire espèrent un retournement, avec leurs alliés russes et tous ceux qui exècrent la France impériale trop puissante. Quand j’ai lu que l’Angleterre était sous domination française, mon sourire s’est élargi d’une oreille à l’autre. C’est mal ?



Revenons à l’histoire : dans une France uchronique, des bulles noires apparaissent parfois, ici et là. Elles se transforment en « résurgences » d’où s’échappent de terribles « résurgions », bêtes de diverses tailles et très dangereuses. Il est difficile de les éliminer : les voyageurs traversant les bois doivent être prudents.



Dans ce contexte, Ludwig gagne sa vie en traquant les résurgions. Personnage étrange et hors de la société qui ne se souvient plus de son enfance, il espère découvrir les secrets des bulles noires qui ont englouti sa femme et sa fille. Un jour, il secourt Éthelinge pourchassée par des Gardes Hérétiques, le corps d’armée du Sorcier Élégast qui constitue une armée dans l’armée. Éthelinge est la fille d’un savant mort pendant la campagne d’Égypte de Bonaparte, et elle est persuadée que son père a été tué. Son esprit scientifique la pousse à étudier la magie et à tenter de reproduire certains sorts. Or Ludwig se révèle avoir des dons qu’il ne comprend pas. Est-ce lié à son enfance ? Ce mystère se double d’un deuxième : ceux qui prétendent avoir des pouvoirs, en général des charlatans, sont assassinés les uns après les autres. Qui veut les éliminer ?



Ce roman choral donne la voix à de multiples narrateurs, offrant une vue d’ensemble des contextes et des actions : en France, en Angleterre, en Russie ; dans les campagnes, les casernes ou les palais impériaux ; parmi les soldats, les fugitifs ou les hommes de pouvoirs. On voyage beaucoup avec Sorcier d’Empire, on suit une scène à travers les yeux de divers personnages qui ont leur propre compréhension des événements, de l’espion anglais à la comtesse russe séductrice mais impitoyable avec les Bohémiens ; du frère du Tsar attiré par les sciences obscures au jeune serf effrayé par la barbarie d’une confrérie rêvant de la renaissance d’un dieu maléfique qui reposerait dans un sarcophage égyptien et renaîtrait grâce à un rituel sanglant ; du noble au service de Napoléon à l’officier de terrain ; et bien d’autres. Cette richesse de points de vue brosse un tableau vivant, en contrepartie d’une longue exposition qui dévoile les personnalités et les motivations de chacun. L’action ne manque pas à l’appel, bien au contraire, et chacun est mis en danger, d’autant plus que les dissensions dans chaque camp sont nombreuses.



Parlons de l’uchronie de fantasy : dans ce monde, la magie puissante avait disparu depuis des temps immémoriaux, même si certains se disaient dotés de pouvoirs. Ce n’était plus qu’un objet d’étude pour des lettrés et des superstitions diverses. Le point de départ de l’uchronie est l’apparition d’Élegast, présenté par Napoléon en 1803. L’empereur remporte alors des batailles grâce aux sorts et délaisse son génie militaire au grand dam des généraux qui se méfient de la Garde Hérétique et encore plus d’Élegast dont personne ne sait rien.



Plus le lecteur avance dans le roman, plus se dessine le schéma de l’Art Obscur, venant de temps oublié. Qui est exactement Élégast ? Que veut-il ? Napoléon a-t-il perdu son sens stratégique pour céder à la facilité d’un homme dont les motivations sont à craindre ? Quel danger viendra de la Russie ? Et quel sera le rôle de l’Angleterre ? La conspiration contre Élegast va-t-elle connaître le succès ? Et Élegast lui-même, jusqu’où va-t-il aller ?



De manière plus intimiste, on ne peut s’empêcher d’espérer pour quelques personnages attachants en mauvaise posture : le serf Pavel, Éthelinge à l’esprit scientifique, et Ludwig, qu’on devine le pilier de l’histoire.



Parlons un peu de l’univers : Élégast entrevoit l’avenir, ce qui lui permet de développer des outils et des armes utilisant sa magie et donnant une touche rétrofuturiste au roman. Grâce à une plume très travaillée et toujours fluide, l’auteur pose des ambiances prenantes et fait vivre un passé très proche de celui que nous connaissons, avec des parcelles de surnaturel — voire parfois d’horreur — bienvenues.



Le retournement de situation de la fin de ce tome, touchant certains des héros, donne très envie de continuer à découvrir la suite de la saga.


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Dominium Mundi, tome 1

C'est de la science-fiction d'assez bonne facture que nous propose ici François Baranger dans ce premier tome de Dominium Mundi (l'univers est accrochant, même si j'avoue que j'aurais apprécié plus de détails sur la situation de la Terre après la Guerre d'une Heure). Les aspects technologiques sont bien amenés et crédibles, mais c'est surtout l'histoire mêlant le millénarisme ancestral du Christianisme à un univers futuriste post-apocalyptique qui fait le charme de ce roman. Le tout prend plutôt bien, et l'apport de personnages charismatiques, mystiques ou sournois rappelle habilement les manigances de la papauté à travers les âges.

Le voyage dans le Saint-Michel, ce vaisseau cyclopéen emmenant 1 million de soldats du Christ sur une planète d'où on ne sait finalement pas grand-chose est intéressant, donnant parfois l'impression d'entendre grincer les poutres métalliques de cet engin colossal bâti à la gloire de Dieu.

Je n'ai pas vraiment ressenti de longueurs, mais paradoxalement quelques dizaines de pages en moins auraient peut-être allégé l'ensemble, ou est-ce seulement qu'il me tardait d'enchaîner...



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Dominium Mundi, tome 2

Le voyage vers la planète Akya est terminé, et le tome deux commence avec le débarquement des troupes du Nouvel Empire Chrétien. L’objectif unique de cet Armada consiste à délivrer le tombeau du Christ des méchants Atamides. La supériorité numérique et technologique des Croisés font qu’on assiste à une vraie partie de plaisir dans les combats qui marquent la première partie du livre. Notre héros Tancrède de Tarente remporte bataille sur bataille en s’illustrant à chaque fois aux yeux de ses pairs. Si le tome premier décrivait à la perfection la vie à l’intérieur du vaisseau spatial « le Saint Michel », cette seconde partie nous invite à la découverte de la planète Akya et de ses habitants. Sans rien dévoiler de l’histoire, la désertion de Tancrède va nous permettre d’apprendre la véritable nature des Atamides et comprendre les funestes desseins de la croisade ordonnée par le Pape Urbain et de ses hommes de main.

L’écriture de François Baranger reste fluide et efficace. Les rebondissements sont toujours aussi nombreux. Les personnages sont toujours fouillés, bien décrits et toujours attachants. Les scènes de batailles sont réelles et soignées dans le détail. L’histoire nous accroche du début à la fin avec une conclusion qui en est véritablement une.

François Baranger nous offre un Planet Opera français de haut vol. On y voit la patte de l’illustrateur et du réalisateur de courts-métrages. Après un livre, pourquoi pas un film ?

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Dominium Mundi, tome 2

Résumé : J’ai passé un moment de lecture sympathique avec ce second tome. Il nous plonge directement dans l’histoire et on se retrouve emporté par cette guerre pleine d’adrénaline, de combats et de violence, mais qui ne s’arrête pas là et nous offre des réflexions intéressantes sur les hommes, la religion et le rejet des autres tout en répondant aux différentes questions que le lecteur se pose. L’univers se révèle dense, soigné et travaillé, l’auteur ne laissant rien au hasard, montrant bien que ça fait des années qu’il travaille sur son histoire. Mais voilà là où le bat blesse c’est que justement l’auteur a beaucoup trop travaillé son texte ; déjà il explique tout dans les moindres détails ce qui ne laisse que peu de place à l’imagination, ensuite à force de trop détailler cela crée des longueurs. Pourquoi aussi revenir sur toutes les ellipses temporelles que le lecteur avait bien compris tout seul. Concernant les personnages ils se révèlent denses, travaillés et soignés, même si on devine aisément leurs camps, mais dans la présentation des sentiments parfois ça manque de naturel. De plus l’auteur utilise une narration chorale, mais des fois ne sait pas quoi faire de ses personnages. La conclusion, malgré quelques facilités, se révèle haletante, prenante et efficace. Le style se révèle toujours aussi entrainant, simple et captivant. Au final si on prend l’histoire dans son ensemble, le roman aurait selon moi mérité plusieurs coupes, mais pour un premier roman publié il se révèle tout de même efficace et divertissant.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Ars Obscura, tome 1 : Sorcier d'Empire

J’aime beaucoup l’histoire qui se profile. Les personnages sont tous des prénoms originaux : Ludwig ou encore Ethelinde, Irinïa, Mathurin… J’attache énormément d’importance à ce détail. J’ai l’impression que l’auteur est minutieux, car il a pensé jusqu’au prénom. Impossible de tous les retenir, mais difficile de confondre les personnages. Pour deux raisons, Yvan Lecomte arrive à donner des intonations différentes, et surtout François Baranger joue sur la hargne, la douceur, mais aussi l’incertitude.



Aimes-tu les complots chers lecteurs ?

Si oui, tu seras servi. La France est en pleine période de conquête. Napoléon est un chef qui a soif de territoires. Dans cette version de l’histoire, il est assisté d’un sorcier d’empire, un être à la magie aussi noir que craint. Il n’est plus à ça près. Élégast a surgi lors de la conquête de Napoléon en Égypte, l’on ne sait pas d’où il vient. Ce sorcier a aidé Napoléon à gagner la bataille de Waterloo, mais la Russie et son tsar n’ont pas encore plié. Élégast pourra-t-il faire la différence ? Les Russes ne préparent-ils pas une riposte ? Laquelle ? J’ai pu suivre les deux camps avec un bol de popcorn, ravie par les complots.



Les petites gens ont fait le lien entre son arrivée et celle des résurgences et la soif inextinguible de Napoléon pour la conquête au détriment de la santé et de l’insatisfaction de son peuple. La colère gronde.



Cher lecteur, tu te demandes peut-être ce qu’est une résurgence, non ?

C’est des émanations qui apparaissent sans raison. Elle tue, blesse… Ludwig est un survivant d’une résurgence, il est marqué à vie et traité comme un homme atteint de la peste bubonique. Un mercenaire qui cherche à en savoir plus sur les résurgences. Qu’a-t-il laissé dans les résurgences ? Est-ce une simple question d’apparence ?



Le lecteur suit également le capitaine Bregante, il fait partie des armées de Napoléon. Un homme droit dans ses bottes qui a hérité de la lourde tâche d’élever son neveu, une brute épaisse, malgré tout son amour, cette mauvaise herbe n’en fait qu’à sa tête. Heureusement, il peut compter sur son amour, Agnès, une fleur libre et avec des épines. Elle griffe, mais sait se montrer tendre. J’avoue que ce petit couple a fait vibrer la corde sensible chez moi.





Ethelinde est une voleuse, une scientifique couverte de ronces et de fleurs… Elle vole tout ce qui pourrait avoir un pouvoir. Ethelinde s’intéresse également de près aux résurgences. Elle les aborde comme un problème scientifique. C’est une originale, pourtant sa méthode a l’air de porter ses fruits. Pourquoi la magie ne serait-elle pas liée à la science après tout ? J’aime sa théorie et son esprit cartésien.



Quel est le but de chaque personnage ?

Sont-ils amenés à se rencontrer ? Élégast continuera-t-il à étendre son influence ?



François Baranger a créé un univers qui allie fantastique et histoire. La France sous Napoléon, ça change de ses univers fantastiques dans Londres Victoriennes. L’idée est ingénieuse et elle m’a conquise.



En résumé

C’est un excellent premier opus, riche avec des jeux de pouvoir, une bataille et une magie aussi noire que mortelle. Les camps se soulèvent, la soif de conquête est présente et le début des combats gronde. Impossible de le lâcher. Les ralentissements sont présents, puis le rythme reprend rapidement. Les pauses ne sont pas de refus et la fin invite à lire la suite. Mon dernier argument ; les personnages sont attachants, différents et éveillant des émotions chez moi.
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Dominium Mundi, tome 2

Alors non, je n'aurai décidément pas réussi à accrocher à ces 2 pavés qui constituent Dominium Mundi. le premier tome est passé assez bien, les 3 étoiles optimistes espérant une suite plus prenante. Mais non, pour moi c'est même le contraire qui a eu lieu : les "événements" se flairent 2 chapitres à l'avance, l'abus outrageux des "toutefois", parfois remplacés par des "néanmoins" guère plus légers achèvent de plomber l'histoire qui s'embourbe dans d'interminables descriptions technologiques. Enfin, attention je dévoile l'intrigue : l'inspiration d'un Jésus extraterrestre ne m'a VRAIMENT pas accroché, même si je craignais depuis le milieu du premier tome une explication unijambiste. Bref, 1600 pages de perdues en ce qui me concerne.
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L'effet Domino

Un thriller envoutant de François Baranger le titre L'effet domino.

Paris début du siècle le préfet Lépine oui Lépine le créateur du projet Lépine pour la création. Convoque en grand secret l'inspecteur Laciniée, un breton de Rennes qui à fait ses preuves qui porte une histoire passée. Des crimes sont commis sur Paris et sa banlieue. Nous sommes en 1907. Le criminel signe ses crimes en mettant des dominos dans la bouche de ses victimes. Une équipe va être constitué pour résoudre ses mettre et attraper le ou les meurtriers.

Passionnante histoire que l'auteur nous conte à travers de l'ésotérisme, du créole, un mélange de vaudou et à travers la psychologie de chaque personnage.

A lire. note 4/5
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Dominium Mundi, tome 1

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce premier tome qui vient nous offrir une histoire dont la tension monte lentement au fil des pages pour happer le lecteur et lui offrir un roman vraiment divertissant et entrainant. L’aspect religieux est certes présent, mais ne se révèle pas non plus envahissant et offre quelques réflexions, classiques, mais efficaces. L’univers développé par l’auteur est vraiment dense, complexe et fascinant même si parfois il cherche à trop le détailler. Les personnages sont intéressants et travaillés même si on devine souvent trop facilement les bons des méchants. Je reprocherai juste certaines grosses ficelles et aussi une envie de l’auteur de trop en faire, trop en rajouter. La plume de l’auteur se révèle simple et entrainante même si parfois un peu trop protocolaire dans la présentation des personnages. Au final un livre qui possède ses qualités et ses défauts, mais qui se laisse lire avec plaisir et dont je lirai la suite qui sort en Mars 2014.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Ars Obscura, tome 2 : Second sorcier

Suite directe du tome précédent, dans la France uchronique de 1815 où Napoléon règne sur toute l’Europe grâce au sorcier Élégast. Celui-ci a permis à l’Empereur de gagner ses batailles, négligeant son propre talent de stratège, au grand dam des généraux dont certains complotent pour écarter le sorcier : ils rêvent au retour de « leur » Empereur. Le mystère place autour d’Élégast — qui est-il réellement ? — ainsi qu’autour de Ludwig, cet homme a priori peu sociable, qui ne se souvient plus de son enfance et se découvre des pouvoirs. Pendant ce temps Nicolas, frère et héritier du Tsar, a réveillé une entité puissante et maléfique en s’associant avec un comte russe et sa confrérie terrifiante qui n’hésite pas à sacrifier des serfs pour leur culte. Nicolas rêve de pouvoir ; il est persuadé que son entité permettra de faire main basse sur le monde, mais cette entité est-elle contrôlable ?



Ce tome-ci reprend une multitude de personnages narrateurs, trop nombreux pour tous les citer ici. Ils nous font voyager dans toute l’Europe et plus particulièrement la France du début du XIXe, marquée par la réapparition de la magie disparue depuis des siècles, une magie sombre que seul Élegast maîtrise. Les actions du sorcier sont probablement la cause des résurgences (les bulles noires d’où sortent des créatures mortelles) qui menacent les campagnes. Si quelques textes demeurent, Élégast se croit l’unique sorcier, et pourtant, il fait tout pour rechercher et éliminer Ludwig, ainsi qu’Éthelinge qui l’accompagne. La résolution de certains mystères viendra au fil du tome, notamment concernant Élégast, Ludwig et Éthelinge. Au passage, nous apprendrons que le point de divergence de l’Uchronie (où l’Histoire du roman s’écarte de notre Histoire) est bien plus ancien que ce qu’on pensait. Quant à la magie elle-même, on la comprend mieux, et notamment pourquoi les « cristaux » sont si importants pour Élegast. Ajoutons qu’en plus d’éléments typiques d’une certaine Fantasy (monde parallèle, langage ancien, etc). Élegast entrevoit l’avenir et imagine des appareils inspirés de notre époque mais utilisant sa magie, comme les « parlants à distance » imitant les téléphones. Cela donne une touche rétrofuturiste à l’univers qui, curieusement, fonctionne très bien.



L’émotion n’est pas absente et survient sans prévenir. Je pense notamment au vrai Ludwig, enfant au destin volé. L’un des points forts du roman est effectivement la profondeur et l’évolution de nombre de ses personnages : on passe suffisamment de temps avec chacun d’entre eux pour bien les connaître et prendre peur quand le danger menace.



L’action est au rendez-vous, à travers les complots et les combats entre différentes factions : les fidèles de Napoléon, les affidés d’Élégast, les généraux insurgés et les espions, les ambitieux et les héros… Un tourbillon qui brosse un monde complexe, mais qui n’oublie jamais le plaisir de lecture grâce à des chapitres courts et des personnages très bien caractérisés, à diverses strates de la société.



Tandis que les caves du Palais du Tsar cachent des infamies, la riposte se prépare contre Napoléon : les nations étrangères s’apprêtent à combattre les armées de l’Empereur.



Et vient le paroxysme du roman : Waterloo. Qui va gagner cette bataille dans ce monde uchronique, où l’Angleterre est conquise par la France ? Pendant une longue, très longue journée, le lecteur va suivre une succession de rebondissements, en Belgique, en France et ailleurs, jusqu’à une conclusion que je n’écrirai pas ici, pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte.



Et le dernier chapitre offre une surprise qui promet de corser la suite de cette saga !


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L'effet Domino

Je me suis laissé emporter par cette enquête épique et sanglante aux frontières de l’étrange.

Un thriller historique dans un Paris année 1907 mêlant vrais personnages (Louis Lépine) et personnages fictifs d’une vraisemblance incroyable.

Un mystérieux « Domino» prend pour cible l'entourage de célébrités et les policiers chargés de l'enquête. Il sème derrière lui de curieux symboles ésotériques et un domino dans la gorge de ses victimes.

Un trio d'enquêteurs de choc : l’inspecteur Lacinière et son équipe Mlle Albertine de La Roche-Dufresse, petite-fille du maréchal du même nom et Thomas Abeille jeune agent ont la charge de l'enquête.

La découverte du domino par le légiste permet-il de faire le lien avec un truand nommé André Délga, dit « Double-Six » parce qu’il a des dominos tatoués sur le torse ?

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L'appel de Cthulhu (Illustré)

S'inscrire sur Babelio c'est aussi prendre conscience du nombre "d'incontournables" qui manque à nos lectures! Amatrice de science-fiction et de fantastique, je n'avais jamais lu H.P Lovecraft et ne connaissais pas Cthulhu avant de m'interroger sur le curieux pseudo de notre babelpote Musardise_aka_CthulieLaMignonne!

Il est de ces auteurs majoritairement reconnus comme incontournables que l'on range cependant au rang des "éventualités" dans sa PAL, je confesse quelques à priori, sur cet écrivain du début d'un autre siècle, qui publia toute sa vie dans des revues bas de gamme avant d'être unanimement reconnu par de prestigieux ascendants comme Stephen King, entre autres.

C'est ainsi que je me suis tournée vers la version illustrée de "L'appel du Cthulhu", un des plus connus de ses textes, qui m'a littéralement fait de l'oeil à la bibliothèque, grand livre érigé de toute sa hauteur format BD, avec sa sublime couverture, réveillant la curiosité que j'avais néanmoins à découvrir cet auteur. de manière générale je lis peu de livre graphiques, préférant des images mentales personnelles créées par les romans. C'est aussi un critère de qualité pour moi: si je suis capable de m'immerger avec précision et passion dans un univers, par ma seule imagination, c'est que l'auteur, selon moi, a atteint un objectif et qu'il a eu assez de puissance pour créer une intimité entre nous. Soit, 1+1+1=1 (je tente de faire du van Damme) lorsque l'auteur, le lecteur, et l'oeuvre s'unissent et ne font qu'un!

Je me suis donc tournée vers cette version illustrée, un peu par facilité, et je l'ai appréciée, parce qu'en fin de compte les illustrations, l'atmosphère rendue par l'illustrateur François Baranger se mettent humblement au service de la nouvelle de Lovecraft et en révèlent toute la majesté. Un vrai bonus il me semble, bien qu'évidemment la comparaison avec ou sans illustration ne soit dans mon cas plus possible^^

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Une atmosphère sombre et oppressante, qui débute par le décès de l'oncle du narrateur, qui découvre dans les affaires du défunt, illustre professeur, des éléments bien mystérieux, qui vont l'amener au tombeau assoupi au fond de l'océan d'une gigantesque et malfaisante créature, Cthulhu. Assoupi, seulement, Cthulhu "rêve et attend" de pouvoir surgir à nouveau parmi les fourmis inconséquentes que nous sommes. Il rêve, et transmet ainsi son culte venimeux, par télépathie, à certaines de ces fourmis qui pourront néanmoins lui être un temps utiles.

le narrateur découvre avec effroi un monde qui lui était totalement inconnu de fanatiques aux rites vaudous orgiaques et sacrificiels dont les activités s'intensifient à divers endroits du monde, sans qu'il y ait pourtant de lien établi entre eux, de février à avril 1925.

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J'ai été happée par l'enquête, et agréablement surprise par une langue élégante, avec des tournures travaillées qui invitent à la réflexion, au delà de ce thème de créature monstrueuse qui peut paraître simpliste. "Les théosophes ont pressenti l'envergure grandiose et terrifiante du cycle cosmique duquel notre monde et notre espèce ne sont rien de plus que d'éphémères incidents." Peut-on lire dans les premières lignes. Ainsi s'ouvrent avec HP Lovecraft les prémices d'un monde fantastique où "l'être humain, forme de vie insignifiante parmi d'autres, est loin de tenir une place privilégiée dans la hiérarchie infinie des formes de vie" (merci, Wiki!). Cthulhu n'a donc rien d'une créature humaine, hormis une forme humanoïde, et le danger vient d'une civilisation extérieure à notre bulle terrestre. de là à dire que pour Lovecraft, le danger vient des étrangers, et pas seulement extra-terrestre, le pas est hélas vite fait. Un pas qui ripe sur une algue glissante et visqueuse et m'a faite plonger dans la vase plus d'une fois au cours de ma lecture. le récit pullule en effet de racisme, il faut bien le dire. Les fanatiques aux rites vaudous sauvages et sanglants ne viennent pas de notre continent et les termes employés par Lovecraft pour les décrire font heureusement partie d'un passé où le politiquement correct était manifestement bien différent de celui de nos jours. On peut ainsi constater que les mentalités évoluent, ce qui est positif. Mais enfin, voilà tout de même un indéniable et triste état de faits, sur lequel se justifie l'éditeur à la fin du livre dont voici un extrait :"il était hélas le produit de son époque et de son milieu, ainsi que de son état psychologique marqué par la dépression. Son racisme est l'expression outrancière de sa misanthropie fondamentale et de son horreur de la réalité."...Mouais...ça fait un peu saigner les yeux tout de même...

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Cette version illustrée a aussi eu l'attrait de me permettre de profiter d'une excellente traduction de Maxime le Dain, je tenais à le souligner. J'ai pu comparer grâce à ce site plusieurs traductions différentes d'une même citation reprise plusieurs fois par les babeliotes qui l'ont appréciée comme moi-même. La voici, extraite de mon exemplaire "Du fond de son tombeau à R'lyeh, Cthulhu rêve et attend".

Même citation, aux éditions Points (non illustrée), traduction de François Bon: "Dans sa demeure de R'lyeh, la ville morte, Cthulhu attend, plongé dans ses rêves".

La voici encore, dans la nouvelle version manga, aux éditions Ki-oon, traducteur Sylvain Chollet : "Dans sa demeure de R'lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant."

Je pourrais sans doute continuer tant Lovecraft, devenu aussi mythique que son Cthulhu, a été traduit et retraduit...M'enfin pour en venir au but de ce dernier paragraphe, et ce n'est pas parce que c'est "mon" exemplaire" mais il me semble que la traduction de Maxime le Dain a quelque chose de plus concis et donc impactant, important pour cette courte phrase qu'on imagine répétée telle une litanie par d'infâmes séides vaudous. Etendue au reste du récit, cette qualité de traduction a sans nul doute fortement participé à mon plaisir de lecture.

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Dominium Mundi, tome 2

Une guerre humain/autochtone où chacun semble découvrir l'adversaire et à cette occasion se redécouvrir aussi. Tancrède un méta guerrier est sommé d'appliquer des ordres de plus en plus incompréhensibles. Le pouvoir est près à tout pour arriver à s'emparer d'un sanctuaire où reposerait le corps du christ. Pendant ce temps, son ancien ami, Albéric fait sécession et s'enfuit dans le désert et sa compagne lui pose un ultimatum. Dans un univers structuré autour de la religion, les clivages autour des valeurs sera sanglant !



Second tome d'un space opéra aux multiples rebondissements. Le lecteur débarque sur cette planète hostile pour ce qui se révèle être une terrible croisade. Le livre de presque huit cent pages est composé de plusieurs temps. A celui du doute et de la rébellion succède ensuite celui de la rencontre avec l'Autre et de la stratégie. On parle beaucoup de manipulation et de guerre.



Un récit complexe mais qui nous accroche tant les questions qu'il pose nous renvoie à notre monde à nous. Celles des croyances et de l'information destinée aux masses, celles de ce que nous sommes prêts ou non à sacrifier pour des valeurs ou encore celles de la confiance et de l'écoute. Un bon space opéra pour les amateurs du genre.
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Dominium Mundi, tome 1



Ca faisait un moment que ce premier tome traînait dans ma PAL, mais je n'étais pas vraiment rassuré par la quatrième de couverture.

Des croisades religieuses au temps de la conquête interstellaire? Très ambitieux, mais surtout sacrément risqué à mon goût. Le fait de n'avoir jamais entendu parler de l'auteur n'a, évidemment, rien arrangé.



Quelle claque!



Loin de tomber dans les clichés ou dans les pièges qu'aurait pu tendre ce mélange de genre, Baranger à réussi à me faire mordre très rapidement, au point de me faire commander le 2e tome immédiatement. Hors de question que je me retrouve en rade au moment de finir ce premier volume.



Des protagonistes captivants et un style limpide, un contexte cohérent ainsi qu'une intrigue passionnante... bref, j'ai véritablement adoré.



De la SF à la sauce bien moyen-ageuse, un vrai bijou à mes yeux.
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Tepuy

Au Venezuela, une jeune se réveille au milieu de la jungle. Amnésique et blessée, dans un milieu hostile. François Baranger n’est pas tendre avec son personnage principal, il faut bien l’avouer, et cela va empirer au fil des pages.



Ruz est une jeune en excellente condition physique. Mais lorsqu’elle se réveille avec une végétation à perte de vue, sans aucune trace de la raison de sa présence ici ni d’aucune civilisation, il y a de quoi s’interroger ! Son instinct lui dicte des éléments de survies, pourquoi ? Qui est-elle ?



Lorsqu’elle entend un talkie-Walkie crépiter et lui laisse entendre qu’elle n’est pas seule sur ce tepuy, elle se lance à corps perdu vers cette source de vie.



Son instinct la guiderait, lui dicterait sa conduite. Avant que son compagnon d’infortune ne lui demande comment désinfecter sa plaie, elle n’en avait aucune idée, et, soudain, l’information était remontée des profondeurs de sa mémoire, s’imposant à elle : faute d’un véritable antiseptique, l’urine, stérile, contient de l’acide urique pouvant contribuer au nettoyage d’une plaie. Cette résurgence de ses connaissances avait été aussi spontanée qu’inattendue. À croire qu’une amnésie comme celle dont elle était affligée n’effaçait pas la mémoire, mais en perturbait simplement l’accès.



En Floride, un privé est engagé pour retrouver un avion volé. Clinton Fisher va creuser si loin qu’il va tomber dans les méandres d’un laboratoire pharmaceutique sans scrupules.



François Baranger change d’univers par rapport au livre précèdent L’effet Domino – François Baranger, dans celui-ci on est propulsé en pleine jungle avec des surhommes et une force étrangère . Un mélange d’intrigue scientifique-fantastique. Telle la couverture, qui est d’ailleurs l’œuvre de l’auteur, ce livre est très visuel. On aurait tendance à frôler la flore et sentir les gouttelettes sur nos vêtements.



Une aventure palpitante pour celui qui se laissera porter par l’imagination fantastique de l’auteur.
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