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Critiques de François Corteggiani (179)
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Raimond le Cathare (BD)

Tout comme Jean-Pierre Soisson, qui fut maire d'Auxerre, président du conseil régional de la Bourgogne et ministre de Valéry Giscard d'Estaing puis de François Mitterrand, s'intéressa aux ducs de Bourgogne, Dominique Baudis, qui fut maire de Toulouse et président du conseil régional de Midi-Pyrénées, et qui est mort en 2014, appartenait à cette catégorie d'hommes politiques qui avaient la passion de l'Histoire régionale et qui pensaient devoir s'illustrer en laissant un ou plusieurs livres qui entraient dans cette catégorie et permettaient à leurs auteurs de porter haut les couleurs de la région qu'ils dirigeaient. Il se trouve que Dominique Baudis fut servi par un incontestable talent de plume, parce qu'il fut d'abord un brillant journaliste. Se distinguant d'un François Bayrou qui dressa un flamboyant portrait très idéalisé de Henri IV, d'un Philippe Séguin qui s'efforça de réhabiliter un Napoléon III vilipendé par Victor Hugo, d'un Philippe de Villiers parti dans une déclaration d'amour à Jeanne d'Arc qui le rapproche de Delteil mais nous éloigne de la Jeanne de l'Histoire, ou bien encore d'un Jack Lang qui semble nous inviter trop fortement à nous pâmer d'admiration devant le roi François 1er - qu'il semble confondre comme protecteur des arts avec le président mécène et homme de culture qu'il voulut voir en Mitterrand, Dominique Baudis nous présente l'histoire d'un homme marqué par les échecs de sa politique et par les leçons parfois amères qu'il dut en tirer : RAYMOND VI DE TOULOUSE (1156-1222), comte pacifique et tolérant, homme politique intéressant mais plein d'espérance folle et presque toujours déçue - encore que l'homme fût très lucide même s'il ne fut pas toujours clairvoyant par anticipation - et roi des calculs erronés, victime malheureuse de ses propres erreurs, pathétique et héroïque à force de vouloir préserver l'indépendance de sa région et la vie des Parfaits et Parfaites contre l'emprise des Croisés anti-cathares qui se répandirent comme vautours sur son territoire.

Son engagement désinterréssé pour ces causes lui tint lieu de programme politique. Il dut parfois donner le change à ses ennemis pour tenter de sauver les meubles, mais il s'opposa au très cruel Simon de Montfort, meneur des Croisés, désireux de se tailler une grande seigneurie aux dépens des feudataires locaux, et sut bien manoeuvrer avec la monarchie française. Je ne sais pas ce que vaut le livre original de Dominique Baudis, dont cette bande dessinée est tirée, mais celle-ci a quelque chose de fort, tant par le dessin que par les dialogues et contenus des bulles. Une petite leçon d'Histoire sur un destin contrarié et sur la liberté confisquée de toute une région. Merci à François Corteggiani et à Michel Suro pour cette belle adaptation.
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Marqué par le diable

Je suis en admiration devant le dessin «expressionniste» de Tisseli. La neige, les flocons, des pastels c'est magnifique!



Cette chasse à l'homme se passe dans le grand nord Canadien, Cortegiggiani nous a concocté un scénario aux petits oignons il y les ingrédients d'un western sombre, original et terrifiant.



Une réussite

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La jeunesse de Blueberry, tome 21 : Le conv..

Mike Blueberry, le plus connu des lieutenants nordistes de la bédé franco-belge est une fois de plus fait prisonnier par l'armée sudiste et doit être transféré dans un pénitencier. On ne compte plus les pénitenciers qui ont accueilli le lieutenant yankee depuis son entrée en scène en 1963, à peu près tous, à mon avis. On ne se souvient plus trop des circonstances de son arrestation ni pourquoi il se retrouve cette fois encore entre les mains des sudistes, car il s'écoule environ trois ans et demi entre les parutions de chaque album, un délai largement suffisant pour avoir tout oublié. Dans l'avant-dernier, intitulé Gettysburg, souvenez-vous, Blueberry s'était réfugié avec le sergent Peters dans la cave d'une cabane encerclée par les troupes confédérées, une belle occasion pour lui raconter son expérience personnelle de la célèbre bataille de Gettysburg, et de faire profiter le lecteur d'un flashback de bon aloi insérant ce moment historique un peu oublié dans la chronologie de la série. Ils se font choper à la fin de l'album comme deux rats sortant de leur trou à rats, alors que la bicoque est incendiée.



Dans ce nouvel album, nous retrouvons donc Mike et Peters à bord d'un train faisant route vers le pénitencier, le scénario étant extensible à l'infini, ils n'arriveront jamais à destination, ce sera pour une prochaine fois, car une bande de pillards prend d'assaut le convoi et met fin au voyage. Mike, Peters et un troisième larron parviennent à s'enfuir à bord de la locomotive. Après avoir échappé aux pillards, au déraillement, à l'écrasement par des blocs de rocher, à la noyade, à une demi-douzaine de morts certaines, ils seront accueillis par une communauté pacifiste et pastorale au sens religieux du terme dans un endroit isolé du monde nommé Paradise Valley. le nom idyllique de ce lieu contrôlé par le pasteur Edmund Wilcox cache bien entendu une réalité bien différente, où les ennuis ne vont pas tarder à recommencer.



Une fois encore, cet album profite du trait de crayon finement ciselé de Michel Blanc-Dumont, d'un scénario plein de bruits et de fureur signé François Corteggiani et d'une tonalité sépia due à la palette délicate de Jocelyne Etter-Charrance. Bien sûr dans cet album superbement dessiné, les mustangs caracolent toujours l'échine luisante de sueur et les naseaux couverts d'écume, les étincelles jaillissent des boggies des locomotives dans un son strident, les flots tumultueux des arroyos tourbillonnent au fond des canyons, les jeunes filles vertueuses dissimulent leurs corps de rêve sous des crinolines pudibondes, les colts et les fusils crachent leurs flammes sans répit, et les geysers de sang giclent des blessures aussi souvent que dans les films de Quentin Tarantino.



Tout cela a un goût de déjà-vu mais le plaisir de poursuivre cette épopée qui semble ne jamais vouloir se terminer et qui dure maintenant depuis quatre décennies (le premier tome de la Jeunesse de Blueberry, scénario de Jean-Michel Charlier et dessin de Jean Giraud, les créateurs du personnage, date de 1975) reste absolument intact grâce au respect absolu des lois du genre, comme celles énumérées plus haut.



Je me suis donc posé la question suivante : à partir de quand sonnera l'heure de la fin de la jeunesse de Blueberry ? Celle-ci doit assurer la jonction avec l'ouverture de l'album Fort Navajo (publié en 1965) qui démarre juste après la guerre de Sécession, donc en 1865. Or, l'histoire actuelle se situe en 1864 juste après la bataille de Chickamauga et quelques mois avant l'assassinat de Lincoln. Il nous reste peu de temps.



On pressent malgré tout dans ce vingt-et-unième album, après la parenthèse de Gettysbourg, le début d'un nouveau cycle, avec l'apparition d'un nouveau personnage féminin, la troublante Emily, qui à mon avis n'a pas encore dit son dernier mot. On lui souhaite une belle carrière dans la série, même si les personnages féminins de la Jeunesse – Harriet, qui réapparaît ici dans un cauchemar, Elisabeth, Soledad, Virginia Kidman ou même Eleonore Mitchell – doivent se résigner à faire pâle figure au côté de l'irremplaçable Chihuahua Pearl qui fera son apparition quelques années plus tard dans la vie de Blueberry, comme les aficionados le savent, à partir de l'album numéro 13 (de la série principale) publié en 1973.





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Le guerrier de l'Arc-en-ciel

"Le guerrier de l'arc-en-ciel" devait être le 1er tome d'une série mettant en scène les aventures de Francis Falko mais finalement resta sans suite. Pourtant tout était réuni pour faire une série à succès. Aux manettes du projet, 2 vieux briscards de la B.D européenne, Corteggiani et De La Fuente, dont on ne peut pas nier le savoir-faire. Ces 2 grands noms de la B.D proposent avec ce "guerrier de l'arc-en-ciel" un très agréable récit de fantasy.



Parvenant à un bon équilibre entre épique et humour, le scénario est bien mené et très plaisant. Pas de temps mort, les péripéties s'enchaînent à vive allure.

Le dessin est très bien fait et De La Fuente s'amuse des stéréotypes du genre en évitant tout cynisme et tout mépris.



Je regrette vraiment que cette série n'ait pas connu de suite, Falko était un héros sympathique, ses aventures palpitantes et drôles étaient remarquablement dessinées... Bref, de la très bonne B.D !

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Raimond le Cathare (BD)

Je suis tombé sur ce titre par hasard. Je ne savais pas que Dominique Baudis avait écrit une biographie romancée de Raimond VI de Toulouse, encore moins qu’il en existait une adaptation BD.



Raimond VI est ce comte de Toulouse, seigneur d’une quantité considérable de terres du Midi, qui dut faire face à l’invasion des « croisés » du nord de la France venus s’emparer de ses terres avec la bénédiction de l’Église sous prétexte d’en arracher l’hérésie cathare.

Interprétation de ma part très partisane, voire midi-nationaliste des événements diriez-vous ? Certainement, mais c’est plus la vision que Dominique Baudis veut partager que la mienne propre.



Ce n’est pas la première fois que les « nordistes » descendent s’emparer du royaume du midi. Déjà au VIème siècle, Clovis était venu renverser le royaume wisigoth d’Occitanie. Je me demande d’ailleurs dans quelle mesure le comte de Toulouse et ses vassaux possèdent du sang de ses précédents envahisseurs.

Quoi qu’il en soit, cela recommence. Dominique Baudis laisse Raimond raconter ses mémoires, parle par la voix du comte. L’Église romaine apparaît assoiffée du sang de tous ceux qui ne lui obéissent pas au doigt et à l’œil : les hérétiques, les juifs, les seigneurs qui défendent simplement leurs terres de l’invasion. Des hommes d’église comme Arnaud Amaury ou l’évêque Foulques invitent au carnage sans distinction. A Rome, le pape et les cardinaux sont à peine moins fanatiques. Ils sont surtout ravis de voir leurs caisses se renflouer des richesses prises aux « sudistes » par Simon de Monfort et consort. Simon de Monfort ne fait pas dans la dentelle non plus ; il est là pour acquérir des terres. Du point de vue de Raimond, il est venu pour devenir comte à la place du comte. L’hérésie cathare n’est guère évoquée ici, sauf en tant que prétexte.



Raimond de Toulouse est donc présenté comme un résistant qui va louvoyer et ruser, se battre quand il n’y a plus d’autre choix. Parfois, souvent, il va s’aplatir devant l’Église qui l’excommunie plus d’une fois et les envahisseurs qu’il va même devoir accompagner à la croisade. Poussé à bout, il en viendra à défendre ses terres par l’épée en gardant porte ouverte à la négociation. Il refuse de livrer les hérétiques qu’il considère comme faisant partie entière de son peuple mais ne veut pas non plus rompre avec l’Église. Le portrait n’est pas toujours flatteur. Raimond admet lui-même être un piètre guerrier et un tacticien médiocre. Mais la population du midi le considère comme un symbole incarnant la civilisation des pays d’Oc qui se défend comme le peut face aux Francs qui veulent l’annihiler.



L’adaptation BD est plutôt réussie. J’ai apprécié voir revivre Toulouse cachée derrière ses remparts, voir Béziers, Minerve et les châteaux inaccessibles plantés au sommet des montagnes. La qualité du dessin laisse cependant à désirer, surtout dans les scènes de bataille tenant plus souvent de l’esquisse.

Cette BD veut avant tout affirmer la différence du Midi moderne face aux « dictats » de la capitale. Il s’agit d’afficher un régionalisme culturel moderne, une fierté d’être du Sud, et de rappeler les souffrances que le Nord y a apporté il y a 800 ans.

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Chef Joseph

Club N°55 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Cinquième opus de cette série "la véritable histoire du Far west" qui déconstruit à chaque tome, certains mythes de l'histoire américaine.



Se lit toujours avec plaisir.



Wild57

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Petit récapitulatif d'une énième histoire de traité corrompu au dépourvu des amérindiens qui ont encore à l'époque du fuir leur territoire pour ces maudits colons aux grands sabots, ingrats et massacreurs...



JH

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Chef Joseph

Une fois de plus, c’est un excellent album que nous propose la série « La Véritable histoire du Far-West » avec cet album consacré à la longue marche que firent les Nez-Percés pour tenter d’échapper aux Tuniques Bleues et éviter de se retrouver parqué dans la réserve de Lapwai, en Idaho.



Eux qui étaient si bien dans magnifique vallée de la Wallowa (nord-est de l’Oregon)… Mais voilà, il faut dégager les Nez-Percés pour faire face à l’arrivée des colons qui voudraient bien s’installer sur ces terres luxuriantes, riches et fertiles, alors, comme toujours, c’est "bougez-vous, les peaux-rouges". Le colon est comme un virus, il se déploie sans cesse.



Les dessins sont magnifiques, très réalistes et les dialogues sont riches. Autrement dit, dans les phylactères, vous aurez beaucoup de données, notamment les interrogations de chef Joseph, qui lui voulait la paix et ne pas se battre, là où d’autres en avaient marre de se faire sans cesse dégager par les Hommes Blancs qui ne respectaient jamais leur parole.



À leur place, je l’aurais eu mauvaise si on avait voulu me faire quitter les terres de mes ancêtres. Surtout pour ensuite parquer les Indiens dans des endroits affreux, arides, sales, sans armes, voulant transformer des chasseurs-cueilleurs en agriculteurs, et ce, rapidement. Hé oh, il ne faut pas pousser mémé dans les orties !



Un album remplit de courage, celui des Indiens, bien entendu, qui n’ont pas hésité à grimper sur des sentiers escarpés pour échapper aux Tuniques Bleues, qui ont perdu bien des braves, bien des femmes et des enfants, dans leur fuite en avant, les militaires possédant des canons et n’hésitant pas à s’en servir…



Un album tout en émotion, une page d’Histoire des États-Unis importante et une belle réhabilitation des peuples Amérindiens, eux qui ont souffert atrocement du virus Colon Blanc, qui dévasta tout sur son passage…


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La jeunesse de Blueberry, tome 21 : Le conv..

Difficile de proposer une nouvelle histoire, après l’album spécial consacré à la bataille de Gettysburg. Le convoi des bannis tente pourtant ce pari : nous allons retrouver le lieutenant Blueberry et son nouveau compagnon de galère, le sergent Peters, aux mains des Confédérés.



Rapidement expédiés dans un train, tout le monde aura rapidement compris que les deux énergumènes vont vouloir s’évader. Cela tombe bien car une bande de pillards sudistes vont venir leur donner un coup de main, pour mieux leur donner du fil à retorde par la suite.



Ce vingt-et-unième album innove quelque peu : il s’agit d’une histoire d’un seul tenant, qui peut se lire de manière indépendante du reste de la série. Le scénario est original car pour une fois il n’est ni question de changement d’uniforme, ni de complots, ni de l’agence de Pinkerton mais d’une bande de fanatiques religieux, pas si sympathiques, mais rapidement confrontés aux déboires de la guerre.



Le décès de la coloriste (qui avait déjà commencé à passer la main depuis l’album précédent) ne se fait pas trop sentir ici. Malgré sa peine, Michel Blanc-Dumont parvient, une nouvelle fois, à nous régaler d’un album réussi, qui innove, tout en poursuivant avec talent la mise en images de quelques poncifs de la série (la locomotive, les fusillades, la demoiselle en détresse).



Un album sympathique, efficace mais qui ne peut que laisser dubitatif. Annoncé depuis quelques temps l’album L’antre du serpent semble avoir bien du mal, et ce depuis 2017, à trouver son chemin jusqu’à aux étals de nos librairies…
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La jeunesse de Blueberry, tome 16 : 100 dol..

Dans une série pourtant bien rodée, Cent dollars pour mourir est un album atypique à bien des égards.



Dans sa construction, il propose un scénario dynamique, qui se lit très rapidement. Les premières blanches, hormis le trait caractéristique de Michel Blanc-Dumont, nous rappellent furieusement les parutions originelles de la série… L’entrée en matière est d’autant plus appréciable qu’elle s’inscrit dans le cadre d’un album et qu’il n’est pas nécessaire d’attendre plusieurs semaines pour lire quelques planches supplémentaires.



Une bataille moins connue de la Guerre de Sécession sert de liant pour une histoire tordue dans laquelle le sergent Grayson va être plongé la tête la première. Ce personnage récurrent, souvent sous-exploité, le sera tout autant ici puisque son supérieur hiérarchique va lui ravir la vedette. Mais ses origines permettent de construire une histoire originale qui renoue avec les guerres indiennes.



Un personnage original, particulièrement haut en couleur, et à fort potentiel fera ici son apparition et les dernières planches réserveront de belles surprises pour la suite ! Tout un programme… Par ailleurs, plusieurs personnages historiques feront une apparition remarquée.



Voici un album qui se lit trop rapidement pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur, malgré les nombreuses nouveautés introduites ici mais qui demeure plaisant.
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La jeunesse de Blueberry, tome 17 : Le sent..

Le sentier des larmes met un terme au dytique débuté avec Cent dollars pour mourir. Sans se hisser au niveau de la Sirène de Veracruz, nous pouvons y voir quelques caractéristiques communes.



L’Union, la Confédération, les rebelles indiens, l’agence Pinkerton sans oublier quelques traîtres, sont bien décidés à mettre la main sur un trésor de guerre, retenu de l’autre côté de la frontière. Sauf que les choses ne vont pas se passer comme prévu.



Ce qui étonne ici est le ton étonnamment fantaisiste. Le pari est ici osé et il permet d’introduire des facilités scénaristiques. Bon certes, elles peuvent s’expliquer, mais elles n’en demeurent pas moins étonnantes. Et d’autres facilités du même type attendent le lecteur en cours de lecture.



Peut-être un peu moins bon que les albums précédents, nous avons toutefois affaire à un album efficace qui revient sur le sort des Amérindiens, qui laisse la part belle à l’action, tout en permettant à Blueberry de retrouver Walter Baumhoffer et l’agence Pinkerton.



Un album sympathique donc, parfois un peu curieux, mais qui nous réserve un bon moment de détente malgré tout.
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Marqué par le diable

C’est un western dans le grand nord canadien, dans une ambiance enneigée, le graphisme est tout en aquarelle, léger, avec un beau travail sur les paysages, le flou des arbres dans la neige, la présence du blanc au reflet bleuté. Le graphisme est superbe. Le scénario est moins enthousiasmant, une histoire d’une communauté de chercheurs d’or devenus des fous sanguinaires, les héros, une indienne et un officier de la police montée partent à la recherche d’indiennes disparues. C’est violent, beaucoup d’hémoglobine vient maculer la neige, mais rien de très original de ce côté, quelques bagarres, fusillades et final en feu d’artifice pour une conclusion un peu facile. Ce n’est pas désagréable à lire, pour la qualité des aquarelles et l’ambiance du grand nord.
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La jeunesse de Blueberry, tome 15 : La Sirène..

Le dénouement du dernier album, Le boucher de Cincinnati, a laissé le lieutenant Blueberry en fâcheuse position. Après avoir été emprisonné à de multiples reprises aux États pas encore Unis, le voici mis aux fers par l’Armée française au Mexique… cela change beaucoup de choses et perturbe quelque peu le sommeil de notre héros.



L’expédition de Maximilien est souvent utilisée par les scénaristes de bande dessinée de manière plus au ou moins heureuse. Il s’agit ici pourtant d’un élément parmi de nombreux autres, un ressort destiné à donner du relief à un album qui va être placé sous le sceau de l’action.



Les Mexicains, les Français, les Unionistes, les Sudistes, sans oublier des traitres : tout le monde veut mettre la main sur la machine Gatling. Tout cela donne un joyeux tohu-bohu qui ne laisse pas une minute de répit au lecteur, bien curieux de voir de quelle manière tout cela va bien pouvoir finir. Et il faudra vraiment attendre la dernière planche pour être fixé. Le scénario rabat constamment les cartes.



Certaines séquences sont à la limite du cliché et n’apporte pas grand-chose, sinon un clin d’œil à la série principale… les amateurs seront toutefois ravis et amusés.



Une nouvelle fois, nous avons donc affaire à un album efficace qui rempli très bien son office.
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La jeunesse de Blueberry, tome 18 : 1276 âmes

On a beau être dans la jeunesse de Blueberry, avec un scénariste et un dessinateur différents suite au décès de ses pères, ça commence toujours aussi fort.



Tout le monde dort à l’Institution Baptiste de la Rédemption à Ogamaw, Ouchita County, en Arkansas.



Tout le monde ? Non, une bonne sœur discute encore avec un pasteur aux yeux hallucinés et lorsque ce dernier lui proposera d’embrasser sa croix, faudra pas y voir du grivois, mais du meurtre matois.



Ensuite, ça va se déchaîner et les corps vont pouvoir se ramasser à la pelle et plus personne ne sera là demain pour l’appel. L’unique survivante étant emmenée de force par les sbires du pasteur criminel.



1276 âmes… Je ne sais pas pour vous, mais moi, ce titre me fait penser à la traduction erronée du titre du roman noir de Jim Thompson « Pop. 1280 » dont la Série Noire avait rebaptisé « 1275 âmes ».



Jim Thompson ? Bon sang, mais c’est le nom du pasteur dingue ! Dois-je y voir une référence à l’auteur, une sorte d’hommage ? Je ne sais pas et Wiki mon ami est muet sur le sujet.



Anybref, encore une mission périlleuse pour notre jeune lieutenant qui va devoir retrouver la nièce d’un haut gradé qui n’en a pas trop envie vu que sa disparition va faire de lui l’héritier principal d’une assez belle fortune.



Un pasteur fou (pas si fou), des ouailles qui le suivent aveuglément, la Pinkerton sur le coup, avec son directeur et Baumhoffer, l’agent au service de l’agence Pinkerton que nous avons croisé dans les tomes précédents, du sang, des trimes, des morts…



Cet album ne brille pas par son originalité ni par son grand méchant car un pasteur rendu fou par les exactions commises par les autres, c’est assez convenu et si on y réfléchi bien, on se demande même qui est le plus criminel de lui où du général qui ordonna ce massacre stupide.



Là où cela devient intéressant, ce sont dans certains dialogues et dans le fait que de nombreux personnages se retrouvent dans cette aventure sans que l’on sache exactement qui roule pour qui.



Pas le meilleur mais il se laisse lire au coin de la terrasse, sous le soleil, avec un mojito glacé pour aider.


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La Jeunesse de Blueberry, tome 9 : Le prix ..

Le Prix du sang met un terme – peut-être temporaire ? – à la poursuite effrénée de Bowman qui motive Blueberry et sa petite équipe constituée par Homer et le sergent Grayson. Il marque également la fin de la collaboration entre Colin Wilson et François Corteggiani.



Les dessins sont ici un peu différents de ceux que nous avons connus avec Trois hommes pour Atlanta. Ici le dessin est plus fluide, plus proche de ce que l’on nous avait proposé dans la Poursuite impitoyable. Le style comics est ici oublié au profit d’un trait plus classique, dans le genre western bien entendu.



L’histoire offre une forme de continuité avec les albums précédents. Si la guerre passe ici au second plan (il n’est plus question de bataille), elle joue un rôle très important. Notre équipée va ainsi être amenée, une nouvelle fois, à passer derrière les lignes ennemies, dans ce qui ressemblerait presque à une mission d’infiltration.



Après avoir découvert un village, dans lequel les habitants sont un peu chatouilleux de la gâchette, ils investissent un ranch un peu particulier. Nous avons ici droit à une histoire classique, mais qui offre de belles surprises en cours de route.



Un volume classique, mais qui remplit bien son office.
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Le Chemin du couchant

Roman graphique retraçant la traque d’une bande de hors-la-loi à la fin du XIXeme siècle au Canada.

Gendarmes et métis se font la guerre pour des raisons anciennes.

Les planches ressemblent plus à des esquisses de peintures qu’à des dessins et donnent à l’album un petit air rétro.
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Lefranc, tome 28 : Le principe d'Heisenberg

Je n’avais encore jamais lu de Lefranc non scénarisé par Jacques Martin (auteur surtout connu pour sa série “Alix“). Lefranc est une série d’espionnage, avec comme héros, Guy Lefranc, journaliste au Globe, Jacques Martin n’a réalisé entièrement que les trois premiers albums, écrits en 1954, 1961 et 1965. Après, la série va connaître plusieurs dessinateurs, Gilles Chaillet dans les années 80, puis cela changera souvent. Au milieu des années 2000, Jacques Martin laisse peu à peu la main avant de s’éteindre en 2010. La série de n’arrête pas, plusieurs équipes alternent par la suite. Avec le décès récent de François Corteggiani, je me décide à m'intéresser à ses productions. Et la surprise est plutôt bonne.



Un triple assassinat à lieu dans une forêt de l’Aveyron. Lefranc décide d’aller enquêter sur l’affaire, car la qualification en crime de fou lui semble suspecte. L’intrigue est bien construite, le lecteur sait depuis le début que ce n’est pas un crime crapuleux, mais beaucoup d’éléments restent mystérieux, c’est bien rythmé, bien imaginé, le déroulé du récit m’accroche totalement, et l’ensemble est suffisamment crédible.



Il y a un truc que j’ai trouvé très sympathique, c’est cette traversée de la France par les route nationale ou secondaire, l'intrigue est replacée dans le contexte de la fin des années 50, pas encore beaucoup d’autoroutes, les noms des patelins traversés résonnent et sentent bon le terroir, il y a un aspect bucolique et en même temps, on retrouve les caractéristiques du roman d’espionnage de l’époque, la préoccupation nucléaire, la guerre froide…



L’action est placée dans ce contexte, les personnages secondaires sont tous bien campés, le journaliste à sensation, la jeune stagiaire, les flics locaux… Sans non plus tomber dans l’obsession de la psychologie des personnages, ce n’est pas une spécialité de la série, loin de là.



Le graphisme de Christophe Alvès est très respectueux du style de Jacques Martin : une colorisation qui détache bien les personnages, simple mais efficace pour la lecture, beaucoup de détails dans les décors, architectures et paysages, avec un côté guide touristique et un souci d'authenticité géographique et historique. Cela reste très classique, dans la lignée franco-belge, un classicisme soigné et assez élégant qui rend cette lecture très agréable.



Ces retrouvailles avec un héros dont je n’avais pas lu les aventures depuis longtemps se sont donc très bien passées et me donnent envie de me replonger plus à fond dans les aventures de Guy Lefranc.
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La Jeunesse de Blueberry, tome 13 : Il faut..

Le titre en dit long : Il faut tuer Lincoln, ou justement non, en fonction de l’objectif de tel ou tel personnage.



Cet album suite la même ligne que le précédent : l’action au rendez-vous avec une longue poursuite entre Blueberry et son amante-ennemie Éléonore Mitchell. Placé dans une position délicate en début de volume, le lieutenant n’aura d’autre choix que de trouver des expédients pour arriver à ses fins.



Fort heureusement, il pourra compter avec des alliés imprévus : Walter Baumhoffer qui a fait son apparition au cours du dernier album et qui est amené à devenir un personnage récurrent ainsi qu’un bien curieux Sudiste… Nous pouvons également noter avec un certain plaisir l’absence de Bowman pour la deuxième fois consécutive.



Une nouvelle fois, il est difficile de s’accorder une pause au cours de cette lecture qui mérite d’être directement précédée par celle du dernier train pour Washington. La tension est ici palpable jusqu’aux deux dernières planches. Un personnage important fera ici son apparition (devinez qui ?).



Ce treizième album met ici un terme au cycle consacré à Atlanta et à la poursuite de la belle espionne qui tourmente tant Blueberry. Il ouvra également d’autres perspectives, avec un ennemi pour le moins inquiétant : pour en savoir plus, il faudra attendre.



Il faut tuer Lincoln reste dans la lignée des albums passés et se révèle une lecture indispensable.
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La Jeunesse de Blueberry, tome 8 : Trois ho..

La poursuite de Bowman prend décidément l’image d’une expédition qui n’en finit pas et qui prend des formes diverses et variées. Après une chevauchée extraordinaire réalisée en cheval de fer, Blueberry, Homer et le sergent Grayson vont essayer de retrouver ce sinistre personnage dans la ville d’Atlanta.



Sauf que… pendant ce temps-là la Guerre de Sécession fait rage. Le général Shermann est bien décidé à couper les forces sudistes en deux, alors que celles-ci tentent de se regrouper… La ville d’Atlanta est au centre de cette confrontation et Blueberry va tenter, tant bien que mal, de faire coïncider ses objectifs avec ceux de son camp.



L’album est riche en péripéties et la guerre est ici omniprésente. Le ton est donné dès le début avec plusieurs affrontements et une tentative de lynchage. Suite une enquête derrière les lignes qui mènera à une tentative désespérée de sortie de la ville assiégée. Pour ne rien arranger, le passé de notre lieutenant favori viendra se rappeler à son bon souvenir.



Si la conclusion de l’album est plutôt décevante, il se laisse lire avec plaisir. Les planches se suivent à grand vitesse. Il est très difficile de s’arrêter en cours de route tant le rythme ici est soutenu. Il se passe sans cesse quelque chose et nos héros ne devront pas compter avoir beaucoup de répit.



Les dessins sont ici quelque peu particuliers. Le style se rapproche davantage des comics que celui de la bande dessinée. L’on pourra regretter que la police d’impression (typique d’un western), laisse assez souvent des lettres et des mots à peine imprimées rendant la lecture difficile.



En somme, voici un album bien rythmé, qui parlera aux adeptes de la période. Pour la suite : il faudra attendre le prochain album.
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La jeunesse de Blueberry, tome 16 : 100 dol..

L’album commence fort avec le massacre d’une patrouille de Nordistes par des Sudistes, embusqués derrière un talus et ça dégomme sec !



Comme toujours, le nerf de la guerre est l’argent et dans ce tome-ci, nous n’avons pas moins qu’un train rempli d’or qui est essentiel à l’effort de guerre, qu’il soit Nordiste ou Sudiste…



Vous n’êtes pas sans savoir que des banques américaines, lors de la Seconde Guerre Mondiale, mangeaient à tous les râteliers et finançaient aussi bien les américains que les allemands, histoire de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, sans doute…



Et dans ce train qui n’est pas le postal Glasgow-Londres, il y a de l’argent en provenance de la banque pour laquelle l’employeur du tabasseur a bossé : Rotschild !



Et le type disparu est le seul à connaître la combinaison gagnante qui ouvre la boite au trésor…. Chargé de mission ? Blueberry, bien entendu ! Accompagné du sergent Grayson et ils ne seront pas trop de deux pour venir à bout de toutes les chausses-trappes tendues sur leurs parcours.



Véritable petite enquête afin de savoir qui a enlevé l’envoyé de la banque Rotschild, sans oublier le train bourré d’or coincé quelque part, un Allan Pinkerton flirtant avec on ne sait trop quelle ligne et des Indiens en colère pour toutes les saloperies, génocides et autres spoliations de terre dont ils furent victimes par l’Homme Blanc.



Un tome qui pulse, des dessins agréables à regarder, une histoire comme ne l’aurait pas renié le Blueberry adulte sous la plume de ses premiers pères (Giraud et Charlier) car c’est relevé, épicé, sans temps morts et notre jeune bourru mal rasé brille toujours par son inventivité et sa bravoure, sans parler de sa répartie et de sa manière bien à lui de se prendre des coups sur la tête.



Mon seul regret est de ne pas avoir encore mis la main sur la suite et que l’album est parfois un peu obscur, nébuleux et qu’il m’ait fallu plusieurs retours en arrière pour être bien sûre que je n’avais rien raté.


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La Jeunesse de Blueberry, tome 7 : La pours..

La poursuite impitoyable continue sur la lancée entamée avec Le raid infernal : il va donc, être question d’action, de cheval de fer avec une équipe en partie renouvelée aux commandes puisque François Corteggiani succède à Jean-Michel Charlier.



Le résultat est à la hauteur de nos attentes avec un album qui approfondi le scénario laissé à un point critique. Il y encore de la matière et c’est elle est exploitée ici. Les mécaniques sont celles des premiers albums de la série avec une équipe livrée à elle-même qui doit se débrouiller pour passer les lignes des combattants. L’histoire est ici agréablement mise en scène : il faudra attendre plusieurs planches avant de voir apparaître Bluebbery, laissé dans une fâcheuse position. Quelle agréable frustration !



L’action est fidèle au rendez-vous et tient une place importante, essentiellement en début et à la fin de l’album. Vers le milieu, l’intrigue s’étoffe et offre des pistes intéressantes. Plusieurs surprises seront au rendez-vous avec des personnages qui se comportent d’une manière assez imprévisible. L’on pourrait ici y voir des fins un peu trop commodes, mais elles restent réalistes et franchement surprenantes. Deux personnages tirent ici leur épingle du jeu : Bowman, un nouveau venu qui va être appelé à un rôle récurrent et le sergent Grayson qui lui aussi va prendre davantage d’importance.



Le style de Colin Wilson reste le même : il est assez réaliste et s’éloigne de ce qui a été fait au début de la saga. Les couleurs donnent ici l’impression d’être dans un western qui ne renie pas ses origines issues des comics. Le souci du détail n’est pas une préoccupation de tous les instants, sans que ce choix gène la lecture puisque l’heure est à l’action. La mise en scène est réussie, bien que certaines séquences auraient gagnées à être davantage mises en avant (le camp de Rome ou les échauffourées en train notamment).



Voici un album d’autant plus réussi que l’équipe à l’œuvre a été renouvelée alors que le cycle n’était pas achevé. Le pari est tenu et l’histoire nous offre ici de belles perspectives pour la suite !
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