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Critiques de François Maspero (61)
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Le Hussard

Arturo Perez-Reverte, journaliste de guerre, écrit en 1983 son premier roman sous le patronage littéraire de Céline et de son "Voyage au bout de la nuit" : il y dénonce la guerre en général à travers le prisme particulier de la Guerre d’Espagne, ce bourbier sans nom qui sonna le glas des ambitions de Napoléon…

J’ai cru que les personnages de l’aristocrate provençal Michel de Bourmont et du roturier alsacien Frédéric Glüntz allaient reprendre les rôles de Brett Sinclair et Daniel Wilde de "The Persuaders!" / "Amicalement Vôtre"… Oui mais non, en fait tout est raconté du point de vue du jeune Frédéric qui est venu en Espagne dans le corps prestigieux des hussards pour récolter honneur et gloire. En quelques heures, toutes ses certitudes vont voler en éclats et il ne va récolter que douleur et folie avant de SPOILER… Pas mal de points communs donc avec le film "Bruc", une œuvre de Daniel Benmayor que j’aime beaucoup qui mais semble être à la fois autant méconnue que mésestimée, où les résistants catalans et les soldats napoléoniens qui se voyaient les uns comme les autres comme des héros nationaux ne récolaient finalement que peines et douleurs dans un survival ou chacun lutte pour sauver sa peau…

L’auteur espagnol est donc très couillu d’avoir abordé un moment douloureux de son histoire nationale en racontant le destin de personnages appartenant à l’envahisseur honni. Ça rend finalement l’ensemble plus humain, voire carrément universel, en évitant les écueils du manichéisme, du nationalisme et du chauvinisme. L’histoire courte et intense, bien plus proche de la nouvelle que du roman, est un impitoyable compte à rebours et le chapitrage reflète bien cela : « la nuit », « l’aube », « la matinée », « l’escarmouche », « la bataille », « la charge », « la gloire ». Il s’agit donc d’un récit en temps réel, assez proche dans l’esprit du reportage ou du docu-fiction, qui n’est entrecoupé de quelques flashbacks que pour présenter les rêves et les espoirs de son personnage narrateur et la situation de l’Espagne sous la coupe de Napoléon.





Flandres et Italie au XVIe siècle, Espagne et Russie sous Napoléon, Verdun et Stalingrad durant les guerres mondiales, Irak et Afghanistan au début du XXIe siècle, Syrie et Libye parmi tant d’autres aujourd’hui… Plus les choses changent et plus elle reste les mêmes, et la guerre reste et restera toujours la guerre : boue, sang, merde, et rien de plus… Et ceux qui disent le contraire sont des menteurs, et rien de moins… (Saloperies de novlangue et de propagande qui ont failli nous faire croire aux mythes de « la guerre propre » et du « zéro mort » !)
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Le Hussard

Deux hussards, liés d'une solide amitié, tout jeunes lieutenants, nous emmène à leur suite pour une bataille lors de la guerre d'Espagne en 1808. Bien que d'origine familiale très différente, l'un, Frédéric Glüntz est roturier, l'autre, Michel de Bourmont, aristocrate, ils ont construit des liens forts, les liant dans cette volonté de combattre et de sortir en héros. Au cours des avancées sur le terrain ils dialoguent et nous participons ainsi par leur entremise à l'exposé plutôt objectif de certaines positions de l'auteur sur la guerre d'Espagne et sur la guerre en général. Les descriptions des attaques générales et combats singuliers sont d'une horrible atrocité, reflétant avec réalisme pur les atrocités de la guerre. L'auteur a des expériences en la matière ayant été reporter de guerre dans plusieurs grands conflits récents. Un roman magnifiquement bien écrit, plaisant à lire.
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Le Hussard

Premier livre de Arturo Perez-Reverte, publié en français avec des années de retard, après le succès du Club Dumas et des livres suivants, le Hussard est un récit où l'auteur concilie son amour de l'histoire, période napoléonienne, et son estime pour le sursaut nationaliste espagnol qui accompagna la conquête française. Perez-Reverte utilise son expérience de reporter de guerre pour imaginer quel pouvait être le quotidien d'un simple hussard français lancé en 1808 en Andalousie dans des batailles qui le dépassent, mais qui sont aussi l'occasion de quitter son statut pour gagner le corps de officiers.

Le souffle de la Révolution souffle encore. Tout semble possible. Mais les Espagnols n'entendent pas se faire dicter sa loi par l'empereur français.

Un bon Perez-Reverte, ambitieux, mais moins alerte toutefois que les suivants.
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Le Hussard

Bonjour tout le monde. Aujourd’hui nous allons suivre Frédéric jeune hussard de 19 ans, qui s’est lié d’amitié avec Michel, 20 ans.



Il est à la veille de sa première bataille et il a hâte d’en découdre ; bon, avouons qu’il a une petite boule à l’estomac, mais Michel lui explique que c’est tout à fait normal, que ça ne l’empêchera pas d’être vaillant sur le terrain. Ah, comme il est fier, ce brave Frédéric, qui va enfin pouvoir mettre en pratique tout ce qu’il a appris !



Et puis c’est la bataille, et le pauvre Frédéric perd peu à peu ses illusions ; il y a un monde entre la théorie et la pratique. Il se rend compte de ce qu’est réellement une bataille, où il y a plus d’attente que de combat, où il n’y a pas vraiment d’initiative pour le soldat qui est à la merci des ordres des gradés. Et ce pauvre Frédéric va passer de son idée romantique de la guerre, à la triste réalité…



Bref un roman sur la fin d’un rêve qui dénonce les ordres souvent donnés par des gens bien à l’abri.



À lire confortablement installé(e) sur un lit de camp, en dégustant des biscuits secs accompagnés de Cognac. Bonne lecture !





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Le Hussard

Espagne 1801 , Frédéric et Michel deux jeunes et fougueux hussards. s, apprêtent

a mener leur première grande bataille.

la tête pleine d, idéaux, ils se voient déjà

vainqueurs de ceux peuple espagnol, d'un autre temps, encore sous le joug de

l, église et de la royauté.

ils rêvent de gloire et d. héroïsme.

on ouvre le livre en pensant à Stendhal

ou au duellistes de Ridley Scott.

un récit férocement romanesque. bariolé et savoureux. passionnant 👍.
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L'etat du monde 1982

La découverte de ce livre dans une boite à livres de Lyon aujourd'hui supprimée me laisse pantois !!! Livre sans code barre coûtant 68 Francs. C'est une découverte !!! Radio libre était une aventure !!! Comme tout les projets de la jeunesse aujourd'hui qui lutte pour un monde égalitaire et meilleur.

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Le Hussard

Espagne, 1808. Frédéric Glüntz, dix-neuf ans est affecté comme sous-lieutenant au 4ème régiment de hussards. Il rêve de participer à une bataille, à une charge ou il pourra avec ses orgueilleux frères d'armes triompher des Espagnols, pour la France, pour l'Empereur, pour la Gloire.

Mais il va apprendre à ses dépends que la réalité est bien différente.



C'est un roman dur, qui montre la camaraderie entre les soldats mais aussi la réalité des combats avec le sang, la boue, la mort.

On suit le parcours de Frédéric dans les heures qui précédent sa première bataille et ses faits d'armes pendant le combat. Il est très attachant, jeune, naif avec ses idéaux ses idées préconçues et des rêves et des espoirs plein la tête.



Le récit est court, un peu moins de deux cents pages, mais très immersif et pendant toute la durée de l'intrigue on est plongé au sein du 4° hussards dans la tête de Frédéric qui exprime ses questionnements et ses doutes sur la guerre, discute avec Michel de Bourmont son ami et compagnon d'armes.



C'est un roman intense également ou se succedent tout une palette d'émotion qui vont de la fierté à la terreur en passant par la haine, un roman puissant dans sa conclusion qui exprime une véritable pensée antimilitariste et qui relate une guerre sale ou les deux camps commettent des atrocités et ou la victoire, l'honneur et la gloire ne sont que des mots.







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Le Hussard



Ah que la guerre est jolie…

Cette phrase est glissée dans le roman.

En effet ce jeune hussard de 19 ans tout juste sorti de l’école militaire commence par chanter la joie de la camaraderie, de la tenue si seyante, de la beauté d’un cheval qui obéit à la moindre pression…

Le premier doute vient sur la qualité de l’encadrement, il prend conscience qu’un mauvais chef peut provoquer des morts inutiles. Il n'ose pas trop le dire à son meilleur ami rencontré sous la tente car ce noble qu'il admire ne se pose pas de questions.

Il connaît d’abord la longue attente, l'excitation de la charge, la joie de sabrer l’ennemi…

Mais peu à peu le lieutenant de hussard Glüntz se détache de l'idée romantique que lui-même, ses parents, la demoiselle qu’il a rencontré dans un salon se font de la guerre.

Il va perdre peu à peu toutes ses certitudes et s'apercevoir que la guerre, c’est avant tout de la boue, du sang, de la merde (au sens propre ) de la fatigue, de la douleur…

Le roman, très court, se divise en chapitres selon le déroulement d’une journée de combats.

J’ai particulièrement aimé la réminiscence d’une soirée passée chez un noble afrancesado.



Perez-Reverte a été correspondant de guerre et son propos contre la guerre porte d’autant plus.



J’ai beaucoup aimé. Merci Mr Perez-Reverte.

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Les Abeilles et la Guêpe

Magnifique témoignage. Au-delà de l’intérêt autobiographique d’un acteur important dans années 60 et 70, son regard sur cette période, ses récits, ses analyses, sa permanente quête de sens, sont vraiment intéressants.



Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Le Hussard

Est-ce-une fiction? Pas complètement, c'est surtout une sorte de documentaire en 7 actes au déroulement précis à travers le regard d'un jeune homme exalté, le" Candide " de service, qui va voir ses représentations et ses valeurs mises à mal par le réel sordide de la guerre napoléonienne en Espagne en 1808. Servi par une plume concise, un propos de connaisseur , historien et reporter de guerre, qui dit mieux, ce livre est un bel hommage à Céline, mais aussi à Voltaire!

Pour poursuivre avec les hussards, je conseille de lire la nouvelle de Joseph Conrad mise en scène dans "les duellistes " de Ridley Scott avec les mêmes héros, et leur sens de l'honneur, qui nourrit la violence et la haine.

Une belle leçon pour l'humanité à méditer...



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Le Hussard

J'ai découvert Pérez-Reverte par le Club Dumas, puis par le Capitaine Alatriste. Logique pour une lectrice comme moi, ayant particulièrement le goût du XVIIè siècle et appréciant Dumas. Si j'ai aimé ces deux romans, romans d'aventure enlevés et plaisants, clairement sous influence "dumasienne" (ce qui est loin d'être un reproche), j'ai été marqué par un tout petit livre, le Hussard.



Ce roman est le premier de l'auteur. Il date de 1984, et réédité avec des retouches en 2004. C'est à ce moment-là que je l'ai lu.



Pérez-Reverte était correspondant de guerre et cela s'en ressent. Il a vu l'horreur de la guerre, son côté sale et sans honneur et c'est ce visage qu'il nous montre, même s'il cache cette vérité éternelle sous un roman historique placé en pleine épopée napoléonienne.



Le personnage principal, Frédérique, jeune hussard, est pétri d'idéaux. Il croit en ces valeurs véhiculées par la France d'après la Révolution. Il est persuadé, en entrant dans la bataille, secourir le peuple espagnol, leur apporter progrès et liberté (ça ne vous rappelle pas d'actualités pas si lointaines?). Il découvre sans le comprendre que ce peuple qu'il croyait aider ne veut pas de cette guerre et considère cette armée "libératrice" comme celle d'envahisseurs. Il se croyait héros, il est accueilli avec haine.



Surtout, cette guerre qu'il imaginait belle et noble, il en voit la réalité, la boue et le sang, la violence, la mort qui, contrairement à ce qu'il croyait, n'est jamais grande.



L'histoire tourne à l'horreur, sombre et intime, faite de solitude et d'espoir devenant désespoir, car nous voyons cette guerre, non de loin, spectaculaire, avec des armées de centaines d'hommes, mais de près à travers les yeux de Frédérique. Comme si on y était.



Je ne révélerai pas la fin, mais elle est logique et inévitable.



Un roman aussi beau que cruel, un roman à lire pour voir la réalité de la guerre, la vraie, la guerre des hommes et des soldats, loin de celle décidée dans les état-majors.



Je préfère prévenir les plus sensibles qu'à part si l'on arrive à prendre du recul, les dernières pages sont aussi réalistes que dures. Et pourtant, je vous le conseille de tout mon cœur, et j'aimerais pouvoir le conseiller à tous les généraux du monde.
Lien : http://lesmotsdag.over-blog...
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Le Hussard



Ce premier roman de Pérez-Reverte (1983 republié en 2004) ne ressemble pas aux suivants, thrillers historiques (pour la plupart) à suspense endiablé et trame compliquée ; il se ressent probablement de l'expérience de reporter de guerre de l'auteur.

Au cours de la campagne d'Espagne napoléonienne de 1808, est narrée la métamorphose des sentiments guerriers d'un très jeune officier des Hussards alsacien, Frédéric Glüntz, dans une durée d'environ un trentaine d'heures s'écoulant entre la veille d'une bataille en Andalousie et l'aube du lendemain de celle-ci. La veille, le jeune officier rêve de gloire, viatique d'une ascension sociale pouvant le faire se rapprocher de son ami Michel de Bourmont qui rêve à son tour d'un héroïsme seul sauf-conduit valant pour faire passer son nom à particule dans ces temps troubles. Les deux se sentent aussi les ambassadeurs des idées nouvelles de la Révolution, dans ce pays asphyxié par le cléricalisme arriéré et par une monarchie dégénérée, légitimés par le génie napoléonien.

La description de la bataille, menée avec la minutie d'un chroniqueur, prend plus de la moitié du livre. La déroute du soldat, qui ignore même le résultat de celle-là, le conduit, après un véritable "voyage au bout de la nuit", à repenser la duperie militariste sous un jour complètement opposé. Non sans ironie et intelligence, le chapitre où s'opère ce revirement s'intitule "La gloire".

Ce qui est le plus remarquable dans ce roman, c'est la capacité de l'auteur de se plonger dans le quotidien matériel de l'époque et de s'identifier dans l'esprit de celui qui demeure, pour lui, Espagnol, le soldat envahisseur. (On sent bien que pour les Espagnols, encore aujourd'hui, Napoléon représente un peu l'équivalent d'Hitler pour nous. Et ont-ils tort...?) Par moments, il sait même s'amuser à jongler entre les deux représentations contradictoires des ennemis, notamment dans la belle description de l'hospitalité que le héros avait reçue du vieux noble "afrancesado", don Alvaro de Vigal, qui s'exprime ici sur l'évidence d'une victoire française :

"[...] Je crois que vous ne la gagnerez pas, messieurs, et celui qui vous dit cela est un vieil homme qui admire la France, qui n'est plus en âge de soutenir ses propos sur un champ de bataille et qui, malgré cela, sommé de choisir, dégainerait son épée trop longtemps restée au fourreau pour combattre aux côtés de ces paysans incultes et fanatiques ; pour se battre, même, contre les idées que, tout au long de sa vie, il a ardemment défendues. [...]" (p. 122).



Un bel exercice de mise en perspective de soi à travers l'autre.

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Balkans-transit

D'emblée, l'auteur se présente "Portrait de l'auteur en Européen" , puzzle d'une Europe rencontrée en un temps où existait encore la Prusse orientale, bien différente de la Communauté des 27 états actuels. Aujourd'hui, quand l'idée européenne vacille sous les buttoirs des financiers, triples A et dettes, et sous les discours souverainistes, lire le livre d'un Européen me fait chaud au cœur.



En compagnie du photographe dromomane, polyglotte et slovène Klavdij Sluban, il a parcouru les Balkans, de Durrës en Albanie à Sofia et Bucarest jusqu'à la Mer Noire. Balkans-Transit n'est pas le carnet d'un voyage, plutôt la somme de cinq ans de périples, de retours, de rencontres, de lectures aussi dans des Balkans secoués par l'implosion de la Yougoslavie et la chute du communisme.



Cet ouvrage fait découvrir des pays méconnus, l'Albanie, Pays des Aigles, et la Macédoine, pays dont même le nom est sujet de conflit. Très loin du voyage touristique, l'auteur ne s'attarde pas sur la description des ruines antiques. En revanche il plonge dans l'histoire de toutes les nations qui composent la mosaïques balkanique.



En Albanie, il raconte Skanderbeg, le héros national contre la progression ottomane (1443-1478), le roi Zog(1924-1939) mais aussi Byron 1823 et ses fidèles Souliotes, palikares et armatoles qui le suivirent dans la guerre d'Indépendance Grecque. Sur la route de Gjirokaster, ville de Kadaré, ils passeront près du Mont Grammos, frontière entre l'Albanie, la Grèce et la Macédoine où se déroulèrent les batailles de l'ELAS (1949), entre les andartes partisans communistes et les troupes gouvernementales soutenues par les Britanniques évocation de la dictature de Metaxas et du commandant Markos. histoire récente de la Grèce que j'avais oubliée. Dans ces territoires toutes les histoires se chevauchent comme toutes les littératures. Je ne connaissais pas Faik Konika, ami d'Apollinaire...Palimpseste de poésie, de batailles, d'histoire....



Balkans-Transit se lit aussi comme un roman d'aventure quand leur autobus branlant prend en chasse un automobiliste "psychopathe" ou quand les chauffeurs de taxi grecs refusent de les charger...



C'est surtout un récit de rencontres. Rencontres avec des chauffeurs de taxi, des universitaires, des gens ordinaires dans des cafés qui livrent des histoires extraordinaires. Est-il grec ou macédonien le chauffeur de taxi de Florina? Les gens ne livrent pas forcément leurs origines. Origines souvent mêlées. Hellinisations forcées d'Albanais ou de Macédoniens, purification ethniques, serbes ou bosniaques. le choix d'une langue pour communiquer va induire des rapports différents. Le photographe slovène polyglotte maîtrise le Serbo-croate que tous comprennent mais qui peut aussi être source de conflits...



En Macédonie, le puzzle se complique encore. qui sont donc ces Macédoniens qui ont volé le soleil d'Alexandre aux Grecs? Grecs, Slaves, Turcs, Bulgares, Aroumains, Albanais, Roms, Juifs ont coexisté ou vivent encore ensemble. Baïram à Skopje, ou rencontre avec les moines de Prilep. Au hasard d'un carrefour de Prilep, le bust de Zamenhof "Autor dus Esperanto 1859-1919"....



la Bulgarie est qualifiée de Pays Sans Sourire et pourtant toute la partie du livre qui lui est consacrée contredit ce titre péremptoire, rencontres chaleureuses à Sofia avec une Arménienne (encore une autre ethnie) . L'histoire raconté est un peu différente, guerre de Crimée, insurrection contre les Turcs de 1877, Alliance balkanique 1912, les combattants prennent nom de comitadjis. Alliances hasardeuses du petit Tsar Boris III rencontré par Albert Londres....Et, bien sûr la période communiste Dimitrov, homme lige de Staline. Il passe aussi à Ruse, le Roustchouk d'Elias Canetti où l'on parlait espagnol depuis le 15ème siècle...



Passant le Pont de l'Amitié sur le Danube il termine le voyage en Roumanie, commençant le chapitre par une citation de Panaït Istrati. Bucarest, ville Lumière de l'Est mais aussi celle de Ceauscescu..



Je ne veux pas raconter ici tout le livre, seulement donner un aperçu de la richesse des références et de la mosaïque des populations balkaniques.



Maspero raconte son expérience dans Sarajevo assiégée, il fait l'impasse sur le Kosovo, où il n'a pu se rendre



"La guerre, elle a hanté mes voyages, elle hante ce livre. Les guerres du passé, avec la résurgence des obsessions nationalistes que le désespoir et la misère alimentent toujours"



écrit-il dans la postface de 1999.



"De ces voyages, je suis sorti, moi qui aime profondément ma patrie, renforcé dans un sentiment : la haine des nationalismes"



Est la dernière phrase du livre.



Depuis que je l'ai refermé, un mot me vient, fraternité.




Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Les Passagers du Roissy-Express

Ils auront des ampoules aux pieds, ils seront harassés par les longues marches à travers la banlieue grise et uniforme. Ils descendront à ces stations qui ont pour nom Villepinte, Sevran-Beaudottes, Aulnay-sous-Bois, Blanc-Mesnil, Drancy, Aubervilliers....

A chaque étape, ils chercheront un hôtel pour poser leurs bagages afin d'explorer le territoire. Et pourtant, ils habitent à Paris. Mais ils veulent parcourir la ligne du RER comme si ils étaient en voyage dans un autre pays.

C'est un journal de voyage et un morceau de réel importé d'un passé récent - il y a 25 ans. Et qui plonge lui-même dans l'histoire. En effet, impossible d'y échapper quand on passe par Drancy, ou par Aubervilliers, dont Laval fut maire pendant 23 ans.

François Maspero, avec son humour léger, son ironie relate en détail tout ce qu'il voit comme s'il savait que les lieux vont changer à vitesse grand V.

Dans la passionnante postface du livre, 4 ans après, il le dit: le décor a beaucoup changé : construction du Stade de France, Eurodisneyland "Il paraît d'ailleurs que ça bat de l'aile, Eurodisneyland" ( et on est en 1993...) Un nouveau Ministre de la ville, et la guerre du Golfe qui donne, selon lui, une nouvelle poussée au racisme qui gangrène la société française.

Ce que j'aime dans le livre: l'attention soutenue, presque pointilleuse, de l'auteur pour les détails, il s'agit de fixer le lieu pour un moment donné, on pourrait penser aux Carnets d'enquête de Zola. Une sorte de croquis urbain par les mots, une quête impossible d'ailleurs, François Maspero court après la mise au propre de ses notes, comment marcher, rencontrer, palabrer, se disputer et écrire en même temps ?

Les photos d'Anaïk Frantz s'accordent très bien au texte, leur noir et blanc donnent une profondeur, un relief, une âpreté supplémentaire aux mots de Maspero. Ils ont fait des rencontres, ils ont photographié ces gens et on ressent la même chose que quand on regarde nos vieilles photos de classe. Que sont-ils devenus ?
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Le Hussard

Contrairement à ses romans ultérieurs, Pérez-Reverte, dans ce premier roman, fait preuve de concision. Le roman est alerte et la chute finale assez inattendue au regard de la lente montée en puissance du récit. Du rêve, de gloire d'un jeune officier hussard, à la réalité de la guerre. Troussé comme une charge de cavalerie sabre au clair.
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L'ombre d'une photographe, Gerda Taro

Un très beau récit mettant à l'honneur la trop peu connue Gerda Taro, une des premières femmes photographes de guerre et accessoirement, la compagne de Robert Capa.



En lisant ce livre de François Maspero, on comprend bien la complexité de la personnalité de Gerda, femme engagée, militante à sa façon, charmante, charmeuse et déterminée...



Cet ouvrage concis mais bien documenté propose également des reproductions des plus célèbres clichés de/prises par la photographe.



Á découvrir!
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Le sourire du chat

Luc à treize ans, son surnom c'est le Chat. Il vit à Paris avec sa famille. C'est la guerre depuis 5 ans déjà mais il n'en est pas trop conscient. Son frère est résistant et recherché par la Gestapo. Son père est un célèbre sinologue, mais il est aussi engagé dans la Résistance avec sa femme. Le Chat collectionne les tracts et journaux résistants que ramène sa famille à la maison. Il est heureux et ne se pose pas trop de questions. Mais du jour au lendemain, tout bascule...

Roman autobiographique qui couvre une partie de l'adolescence de l'auteur pendant les années de guerre à Paris mais aussi à la campagne.

Bien que les chapitres soient très longs, l'écriture est fluide et l'histoire bouleversante.

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Le Hussard

Après la très agréable lecture du "Maître d’escrime", j’ai enchainé joyeusement sur la suite de la bibliographie de Pérez-Reverte. Roman historique se déroulant en 1808, "Le Hussard" raconte l’histoire d’un jeune soldat français envoyé mater les guérilleros pendant la guerre d’Espagne, la plus sordide et la plus éprouvante de toutes les guerres napoléoniennes (quoique la retraite de Russie était pas mal dans son genre…). "Le Hussard" est un récit glaçant… Celui de la sanglante descente aux enfers d’un jeune homme de dix-huit ans, avide de gloire et de rêves, qui apprendre dans la boue, le sang et la merde le vrai visage de la guerre. Les trente dernières pages sont particulièrement terribles et laisse comme un arrière- goût amer dans la bouche du lecteur, partagé entre la pitié et une pointe d’amusement écœuré du type « Eh bien, mon petit gars, il fallait t’y attendre ». Très bon roman dans tous les cas qui m’encourage à penser que le señor Pérez-Reverte est décidément une valeur sûre.
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Des saisons au bord de la mer

Des saisons au bord de la mer : deux courts récits mais riches d'une belle et pudique intensité.

Ce n'est sans doute pas l'ouvrage le plus abouti formellement parlant mais assurément le plus introspectif de ce grand intellectuel ayant marqué de son empreinte la seconde moitié du siècle dernier.
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Le Hussard

Ecrit en 1983, réédité en 2004, le Hussard est le premier roman d’Arturo Pérez Reverte. Beaucoup plus simple que ses textes ultérieurs, il n’en est pas moins, par sa concision même, d’une redoutable efficacité. Une conversation bien tournée suffit pour mettre en lumière le pourquoi, le comment et les ambiguïtés de cette absurde guerre d’Espagne, où de jeunes officiers français croient apporter les lumières de la raison à un pays encore esclave de ses rois et de ses prêtres, obscurantiste et fanatisé. Où des espagnols érudits s’allient aux français pour le bien de leur peuple, en sachant que le peuple peut bien les tuer pour cela et qu’ils auront peut-être raison, car les français n’ont rien compris à l’Espagne. Au fond, n’est-ce pas l’ambiguïté du colonialisme qui s’esquisse là, dans ce roman de guerre et d’apprentissage ?

La guerre, quant à elle, est mise en scène avec une remarquable précision – pas du point de vue général qui fait l’Histoire, non, mais du point de vue particulier qui fait l’humain.

Et l’humain, lui, a le charme agaçant du jeune héros naïf, qui devient de plus en plus attachant à mesure que les doutes l’envahissent, à mesure que l’apprentissage se fait désillusion et la désillusion désespoir. Le résultat est assez poignant.


Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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