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Critiques de Françoise Héritier (164)
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Au gré des jours

Un plaisir. De découvrir la suite du sel de la vie. Sur le même principe... la liste des moments d'une vie, qui fait qu'elle est belle. Cette "liste" est suivie d'un texte qui donne quelques indications autobiographiques sur l'auteur, ses rencontres, sa carrière, ses pensées... et là, on se dit. Quelle vie! Chapeau madame....
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Au gré des jours

J'ai découvert cette grande dame, dans le sens le plus noble du terme, lors de sa dernière interview.

Je me suis aussitôt ruée vers mon libraire (librairie individuel que je tiens à soutenir)

Je lai lu d'une seule traite.

En une seule phrase elle a saisi tous ces instants, petits moments qui n'ont parfois lair de rien mais qui représentent la somme de tous les bonheurs, joies qui se présentent.

Même affectée par la maladie elle retient ces bonheurs parfois fugaces

Quand de pseudo feel good books nous abreuvent souvent de platitudes ce petit livre fait un bien fou au moral

Je me suis sentie à la fois coupable de ne pas faire d'arrets sur image pour ne retenir que les rares points négatifs

Mme Héritier m'a sans doute involontairement donné une belle ligne de vie
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Au gré des jours

J'avais découvert et dégusté avec gourmandise "Le Sel de la Vie". J'avais eu un peu plus de difficulté à entrer dans "Le Goût des Mots". Et voilà que j'apprends presque en même temps la mort de Françoise Héritier et la parution de son dernier ouvrage "Au Gré des Jours".

Je ne sais pas si elle a écrit ce livre en pensant qu'il serait le dernier, mais je le découvre bien comme son testament. La première partie, « De bric et de broc », est le prolongement du « Sel de la Vie » avec toutes ces actions, remarques, expressions ou petits riens qui font qu'une vie est quelque chose d'irremplaçable. La deuxième partie s'intitule « Façonnages » et c'est elle qui m'apparaît comme le testament de Françoise Héritier. Elle a écrit ce texte au printemps 2017 et elle nous y expose des moments qui ont été déterminants dans sa vie, mais elle nous les présente pas forcément dans l'ordre chronologique. Pêle-mêle, peu de souvenirs d'une enfance vécue pendant la guerre 1939-1945, mais d'autres marquants durant les années de lycée après l'arrivée à Paris. Les études universitaires et l'effervescence du Paris des années 1950 à 1960. Des rencontres professionnelles, notamment avec Claude Lévi-Strauss. La découverte de l'Afrique et toutes les personnes avec qui elle a fait un bout de chemin. Son éducation émotionnelle et la présence forte de l'amitié comme un vrai cadeau !

En introduction de ce dernier livre, Françoise Héritier nous dit : « Prenez place, s'il vous plaît ». J'ai répondu avec plaisir à son invitation. Avec elle, j'ai souri ou je me suis indigné face à certaines situations. J'ai admiré son parcours. Quand, à la fin du livre, elle nous dit :« Fermez doucement la porte derrière vous », je me suis retiré sur la pointe des pieds. J'aurais eu envie de l'embrasser, mais elle n'était plus là. Alors, je lui dis simplement : Merci !
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Au gré des jours

« Caresser l’idée que peut-être, sait-on jamais? tout compte fait, à tout prendre, pourquoi pas? à tout hasard, éventuellement, ce sentiment qui vous emplit de joie pourrait bien être ce qu’on appelle l’amour. »



Au gré des jours, dans sa première partie, poursuit l’inventaire de ces petits riens qui donnent du goût à notre existence, et en font le « sel de la vie ». Françoise Héritier y égrène des souvenirs faits de » bric et de broc »: « trinquer dans un bar d’autoroute avec des chauffeurs de poids lourds ». « Rire au souvenir de la mésaventure de ce jeune homme en vélo sur une route africaine que freinait à coups de patte une jeune lionne facétieuse et qui battit pour le coup des records de vitesse, debout sur les pédales. » A travers ces multiples évocations, elle cherche, selon ses propres termes, à faire affleurer le « permanent sous le contingent », « l’universel sous l’individuel ». Qui, à l’instar de la narratrice, ne s’est pas en effet sentie « nunuche » parfois, quelle femme n’a pas « regretté de n’avoir pas été plus insoumise? » Qui ne s’est pas, un jour, senti rempli d’une douce quiétude à voir surgir des biches d’un bois, à découvrir un trèfle à quatre feuilles, autant de petits bonheurs qui, mis bout à bout, constituent une vie.



Dans la deuxième partie, intitulée Façonnages, Françoise Héritier, avec l’humilité des grands intellectuels, affirme avoir conscience qu’elle ne « sait rien, à peine savoir vivre. » La maladie et le sentiment de l’imminence de la mort imposent une sorte d’urgence à convoquer la mémoire, si défaillante soit elle. Ainsi évoque t’elle les souvenirs du cours Sévigné, du lycée Racine à Paris où les filles avaient des cours de cuisine et de couture, ou encore ce moment où, en rupture avec sa famille, elle s’enfuit, avec deux petites culottes en poche, rejoindre Michel Izard qui deviendra son mari. On découvre qu’à son époque, il y avait une licence de géographie réservée aux hommes, les universitaires jugeant la discipline trop ardue pour les femmes…. Et lorsque Georges Duby, lors d’une réunion au Collège de France, s’adresse à elle pour lui demander de prendre des notes -elle est la seule femme détentrice d’une chaire- Françoise Héritier lui répond: » mon cher Georges, je ne suis pas programmée génétiquement pour les prendre mieux que vous ». Alors, nous jubilons devant ce féminisme affirmé. L’essai dresse encore un portrait de Claude Lévi Strauss qui fut si déterminant pour sa carrière et fourmille d’anecdotes relatives à son métier d’ethnologue et l’on voit que dans cette Afrique « prolixe en aventures, déroutante, mystérieuse « , elle ne se contenta pas d’en décrire la société mais tissa des liens très forts avec cette terre, y nouant des amitiés, y sauvant des enfants d’une mort certaine.



Comme Montaigne qui « aime l’allure poétique à sauts et à gambades », Françoise Héritier use d’une écriture vagabonde pour raconter ses souvenirs dans un livre en forme de testament où l’ultime dessein reste la connaissance de soi et son esprit vif et brillant nous manque déjà.



« Je ne recherche rien tant que cette simple amitié là, sans arrière pensées, sans chausse-trapes, sans ambiguïté, simplement parce que c’est nous et qu’on s’aime. Montaigne avait su trouver les mots justes pour le dire. »
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Au gré des jours

Je découvre Françoise Héritier dans ce roman qui est en deux parties. La première liste toutes ses madeleines de Proust. La lecture est parfois difficile, les phrases peuvent tenir sur 2 pages, ponctuées de virgules bien sur, mais il est nécessaire de marquer des arrêts réguliers. Un partage d’optimisme qui donne du baume au cœur et sème l’envie d’écrire la sienne.

La deuxième partie est intéressante à partir du moment où l’auteure partage sa rencontre avec Claude Lévi-Strauss.
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Au gré des jours

De son livre, Françoise Héritier, dit qu’il est une simplicité ludique, le creuset de tous ces petits riens qui ne sont souvent ni perçus, ni retenus comme importants mais qui pourtant laissent des traces de bonheur, d’étonnement, de surprise dans nos mémoires. Cette célèbre anthropologue, féministe engagée, professeur au Collègue de France, qui a fait du monde et des rencontres exceptionnelles, consigne dans cet ouvrage des choses sans prétention, imperceptibles qui donnent du goût à la vie. Des souvenirs, des traces qui semblent communes à tous les humains. C’est ce qui en fait le charme parfois un peu désuet comme sur de vieilles photos.

Il souffle parfois un peu de tristesse, de mélancolie dans ces pages car elles parlent d’un temps passé, un temps regretté, de vieux fous rires, d’anciens plaisirs.

Un joli ouvrage dans lequel chacun de reconnaîtra car ce qui fait du bien (comme ce qui fait du mal) semble commun à l’ensemble de l’humanité et du monde animal et Françoise Heritier fait bien de nous le rappeler avec poésie.
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Au gré des jours

Dans "Au gré des jours", publié juste avant sa mort, cette grande dame se raconte. Elle avait succédé à Lévi-Strauss au Collège de France.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Au gré des jours

Pris à la médiathèque sur le nom de Françoise Héritier pour découvrir le vie de cette grande anthropologue féministe, mais je suis un peu déçu car c'est son dernier livre où elle égrène des réflexions et des anecdotes, assez intéressante à la fin mais qui ne nous apprend pas grand chose.

Il faut trouver un autre de ses livres pour découvrir ses enseignements.
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Au gré des jours

Suite du "sel de la vie" que je n'ai pas encore lu. Souvenirs de la célèbre anthropologue spécialiste des sociétés africaines, élève de Lévi- Strauss, deuxième femme à entrer au Collège e France après Jacqueline de Romilly.

Une première partie un peu fastidieuse à mon goût, longue énumération de ce qu'elle a aimé.

Deuxième partie qui mêle souvenirs d'enfance, premiers voyages en Afrique dans les années 1950, rencontres intellectuelles et amicales et sa vision de la vie avec la maladie invalidante et évolutive qui la frappe.
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Au gré des jours

je n'ai pas pu entrer dans ces dédales échevelés

non plus dans la jeunesse estudiantine avec ses amis

j essaierai le sel de la vie ...
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Au gré des jours

Ce livre est, disons, une suite de "Le sel de la vie", un livre que Françoise Héritier a écrit pensant à un ami, médecin, Jean-Charles Piette. Une réponse à un courrier reçu de lui. "Le sel de la vie" était une suite de petits riens presque invisibles, qui font le bonheur de tous les jours.



Ce livre est la suite... Françoise Héritier avait l'habitude d'avoir de quoi écrire auprès d'elle. Et elle a continué à énumérer ses "petits sels", qui font la première partie de ce livre.



La deuxième partie est, au lieu de petites phrases, de petits sels, une suite dans le désordre, de flashes de mémoire de sa vie sur quelques paragraphes. De son enfance, adolescence, les études à Paris, au Collège de France, en Afrique, ... Des flashes de vie qui révèlent une face autre que celle connue par ses écrits scientifiques.



Dans ce livre elle révèle la raison de son amitié avec Jean-Charles Piette : c'est le médecin qui s'est occupé d'elle et de sa maladie depuis les années 80.



Les lecteurs plus perspicaces ne manqueront de remarquer le livre "Les bonheurs du jour" de Marc Augé, son dernier mari. Peut-être un joli hommage de celui qui a été son dernier amour, publié en 2018, un an après le décès de Françoise. "Le sel de la vie" vu par Marc Augé.



Un sacré couple, en effet !!!

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Ces yeux qui te regardent et la nuit et le ..

J’avais connaissance malheureusement de la plupart des évènements déplorables racontés dans ce petit livre, mais j’ai sursauté à la conclusion de l’article de Françoise Héritier.

« Car de toutes les espèces animales répertoriées, il nous faut bien convenir que l’homme est la seule espèce où les mâles tuent les femelles. »
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Comment vivre ensemble quand on ne vit pas ..

Cet opuscule, rédigé par un collectif d'anthropologues français et paru en 2016, résulte d'un projet éducatif dans un lycée d'Aubervilliers, en banlieue parisienne. Il recense vingt questions délicates auxquelles les auteurs apportent des réponses claires. On démarre par la définition du rôle des anthropologues, puis on continue avec les mythes et religions, avec l'intégration individuelle dans une culture différente, et on finit sur les valeurs portées par notre République.

Evidemment, les auteurs prennent des positions qui sont nettement en opposition à la xénophobie et en faveur de l'accueil des cultures différentes dans notre pays. Ils se présentent comme des scientifiques, qui savent de quoi ils parlent. Mais ils se veulent, aussi, des acteurs qui cherchent à promouvoir le vivre-ensemble dans une France qui parait de plus en plus divisée. Peut-on croire que ce type d'action saura apaiser les réactions de rejet (réciproque) et les peurs qui se répandent en France ?

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Comment vivre ensemble quand on ne vit pas ..

C’est un très beau travail qu’a réalisé l’éditeur La ville brûle !
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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Hommes, femmes : la construction de la diff..

Un livre extrêmement inégal avec des chapitres écrits par différents auteur, l'ensemble est un assemblage hétérogène dans les thématiques et surtout dans la qualité. Certains sont très bien d'autres me semblent inadmissibles:



"Dans les cas d’ambiguïté sexuelle, l'avenir psychologique de l'enfant et de la famille est en jeu. Le choix du sexe d'éducation est donc une urgence diagnostique et thérapeutique. Il est néanmoins indispensable de se donner un minimum de temps pour faire le choix le plus favorable. Ce laps de temps permettra de faire un diagnostic aussi précis que possible, permettant d'évaluer ce que pourra être l'avenir de l'enfant durant sa puberté et sa vie sexuelle."

Ce paragraphe s'inscrit dans le cadre de la justification des mutilations génitales des personnes intersexes. Non seulement les assertions sont gratuites et non prouvées mais elles engendrent des mutilations sexuelles graves et irréversibles. J'ai également noté que le terme de personne "intersexe" n'est pas utilisé.



"Les inuits fiançaient les enfant jeunes. Ils choisissaient une fiancée à identité masculine pour un garçon à identité féminine: ils avaient compris qu'ils étaient complémentaires. tout individu devait en effet constituer une famille avec quelqu'un du sexe opposé et procréer ou adopter des enfants."

La description est une chose, mais le fait de dire " ils avaient compris qu'ils étaient complémentaires" est complétement homophobe et hétéronormatif. Je ne sais pas si cela représente les avis de l'auteur ou une grosse bourde.



Le titre de chapitre: "Le genre, la psychanalyse, la "nature": réflexions à partir du transsexualisme" est très problématique. Je passe outre la psychanalyse et m'attaque directement au mot "transsexualisme". Les associations militantes demandent régulièrement à ce qu'on arrête d'utiliser ce terme offensant les réduisant à une pathologie (il s'agit d'un diagnostic médical) et à des organes génitaux. Il s'avère qu'il ne s'agit pas tellement de sexe, mais de genre: de la perception de soi comme appartenant à un genre socialement construit.



Dans ce même chapitre: "Le genre d'un sujet, soutient Money, est définitivement fixé à l'âge limite de deux ans et demi, sauf dans les cas où les parents, incertains quant au sexe de leur enfant, lui ont tranmis leurs doutes et donc une identité ambiguë qui permettra une réassignation plus tardive. Dès lors, le psychanalyste Robert Stroller put théoriser dans le même sens à propos de l'identité sexuelle inversée des transsexuels, qui se pensent hommes dans un corps de femme ou, inversement, femmes dans un corps d'homme, mais ne présentent pas d'anomalie physique et n'ont pas fait l'objet d'erreur d'assignation."

Ces paragraphes sont tellement catastrophiques que je ne sais pas par où commencer: "transsexuel": non, ne pas utiliser ce mot. "identité sexuelle inversée": non, cisnormativité. "qui se pensent"= jugement. "dans un corps de": vocabulaire inadapté. Accusation des parents etc. C'est juste n'importe quoi et c'est complété par ce passage:

"Dans cette perspective, tout discours médical ou seulement psychologique peut être entendu comme normatif et interprété comme une stigmatisation: c'est ce que soutiennent les militants transsexuels ou queer." Là on a les précautions du type "interprété" alors que dans les autres paragraphes jugeant, non. Réutilisation du terme "transsexuels" alors que les militants demandent généralement qu'il ne soit pas utilisé.

Toujours dans ce chapitre la pathologisation continue avec "les transsexuels, les transgenres ou aussi les homosexuels". On note au passage l'essentialisation: le fait de réduire une personne à une de ses caractéristiques (c'est très déconseillé en psychologie).



La conclusion de ce -déplorable- chapitre est condescendante:

"On se retrouve donc dans une situation historique tout à fait paradoxale, où la critique des définitions traditionnelles et normatives du genre conduit des militants à retomber dans le piège d'un naturalisme qui constitue pourtant le plus solide fondement idéologique de ce qu'ils combattent."

Mauvaise connaissance des milieux militant, mauvaise compréhension des revendications et la prétention de savoir mieux que les concernés comment ils devraient mener leur luttes, cf whitesplanning, mensplanning etc., même si je n'ai pas encore été confrontée au mot et ne sais pas s'il ce dit, ça semble être un bel exemple de cissplanning. Vraiment interpellée par ce chapitre, je me suis un peu renseignée sur l'autrice, qui est sur le site de l'ANT (Association Nationnale Transgenre) dans les citations transphobes, sur un forum de transidentité comme ayant tenus des propos et écrit des articles catastrophiques et complétement à côté de la plaque. Ce que j'ai également ressenti.



Pour conclure: certains chapitres sont intéressants, mais d'autres non et notamment certains qui sont gravement problématiques (thématiques trnas', transgenre, transidentité, intersexuation, homosexualité...). Dans l'ensemble je déconseille plutôt ce livre.



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Hommes, femmes : la construction de la diff..

D'où viennent les inégalités entre les hommes et les femmes ? Construction culturelle, inégalité fondée sur la nature et donc irréductible ?

Vous vous doutez bien qu'il s'agit d'une construction culturelle et qu'elle est ancienne, voire très ancienne ; mais sûrement pas inéluctable. Des progrès on été constatés de ce côté-ci du monde et bien qu'il reste du chemin à parcourir, je suis bien contente de vivre là maintenant qu'il y a 100 ans.

Ce petit regroupe regroupe une dizaine d'articles de vulgarisation scientifique qui essaient de comprendre pourquoi (à défaut de depuis quand) le féminin et ce qui lui est associé est toujours vu comme négatif. Sans surprise, c'est parce que les femmes peuvent enfanter, qu'elles perdent leur sang (ce qui a aussi un impact sur les méthodes de chasse. Car oui, dans certains coins du monde, elles peuvent chasser, si elles le font sans faire couler le sang. Genre assommer trop fort un phoque c'est possible). Le plus intéressant a été de savoir que même si elles apportent 2/3 de la nourriture quotidienne dans les tribus de chasseurs-cueilleurs et que les Inuits ont un 3è sexe social lié à leurs prénoms, associés ç leurs ancêtres. Si un garçon porte un prénom féminin, il sera éduqué comme une fille jusqu'à l'âge de devenir homme et inversement pour les filles, qui a leurs premières règles reviennent auprès de leur mère pour apprendre le rôle des femmes. Ce sont souvent ces personnes qui deviennent chamans.

Des informations plus tristes, qui vont poser des problèmes à l'avenir pour certains pays : le déséquilibre du ratio fille/garçon à la naissance. En France (par exemple), il naît 100 filles pour 105 garçons (ratio normal, qui s'équilibre au fil des années). Dans certains pays, comme la Chine, l'Inde mais aussi certains pays des Balkans, le nombre de garçons est plus élevé que celui des filles, au point de créer un véritable déséquilibre démographique : peu d'enfants dans les générations suivantes et donc un vieillissement plus rapide de la population. Et tout ça parce que ces sociétés sont encore très patrilinéaires...

Ce sont donc quelques unes des nombreuses informations de ce petit livre. C'est relativement accessible, assez facile à lire et ne demande pas de pré-requis. C'est une bonne introduction, en plus pluridisciplinaire (ethnologie, anthropologie, biologie...), pour qui veut d'où viennent les différence entre sexe.

Peut-être que cela permettra de lutter contre certains stéréotypes tenaces... (aller, un marrant : les femmes ayant leurs règles ne feraient pas prendre la mayo...)
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Hommes, femmes : la construction de la diff..

12 chercheurs, 11 chapitres, courts, savants sur la construction de la différence entre hommes et femmes. Font le point sur les connaissances suite à un colloque de 2004 sous la direction de F. Héritier.

On voit que les idées ont la vie dure et que le chemin dans les esprits, l'éducation, les attitudes, les représentations, les lois mêmes est encore à faire. Ce livre y contribue.

J'ai particulièrement aimé les textes de F. Héritier, celui de Catherine Vidal ( sur le cerveau) et aussi celui sur la chasse!



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L'identique et le différent

C'est un petit livre, un essai, sous forme d'entretiens qui permet aussi de comprendre les recherches qu'a menées cette très grande anthropologue.

A lire .
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L'identique et le différent

Françoise Héritier est une anthropologue et ethnologue française. Née en 1933, elle est récemment décédée en novembre 2017. Elève de Claude Lévi-Strauss, elle lui a succédé au collège de France. Ce petit livre d'entretiens aborde divers sujets comme son enfance en Auvergne, ses études universitaires, ses premiers travaux sur la parenté en Afrique et surtout son sujet préféré : la différence homme-femme. A travers deux concepts qu'elle a beaucoup travaillés, "l'identique et le différent" et "la valence différentielle des sexes", elle s'interroge sur la hiérarchie entre les deux sexes, ses fondements, ses conséquences.

Un petit livre passionnant.
Lien : http://carnetdenoisette.cana..
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La différence des sexes

"Les petites conférences" sont de brefs exposés devant un public d’enfants de plus de dix ans, abordant un sujet bien précis. Après cette prise de parole de l’intervenant, le public pose des questions qui reçoivent leurs réponses. Ce sont des initiatives sympathiques et utiles, qui débouchent sur une publication.

Dans le cas présent, c’est l’anthropologue Françoise Héritier (1933-2017) qui éveille l’attention des auditeurs sur un sujet important pour tout le monde, les jeunes ou les moins jeunes: les différences qui conduisent à de nettes inégalités entre hommes et femmes. Elle expose son point de vue en se fondant sur l’anthropologie et l’Histoire, sur l’impact de l’éducation et sur l’analyse du monde du travail. Divers arguments, pas forcément très percutants mais solides, sont brièvement présentés. Ensuite l’auteure donne ses réponses aux questions parfois naïves, parfois très pertinentes de son auditoire. Un livre très court, facile à lire, qui peut introduire à la problématique du genre.

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