AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.68/5 (sur 40 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Actrice et auteure, Frédérique Voruz a débuté à 21 ans avec Ariane Mnouchkine et sa troupe du Théâtre du Soleil.
A 28 ans, elle a créé le 'seule-en-scène' autobiographique 'Lalalangue', mis en scène par Simon Abkarian.

Ajouter des informations
Bibliographie de Frédérique Voruz   (1)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Frédérique Voruz - Lalalangue


Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Toutes ces furies ne rataient pas une messe mais étaient bien loin d’appliquer une once de charité chrétienne à domicile, assurant leur aller simple au paradis en se privant de tout moment agréable, mai éructant leurs petits geysers de frustration sur autrui, c’est à dire nous, les enfants.
Commenter  J’apprécie          180
[Ma mère] était tombée amoureuse d'un chanteur catholique pour ménagères esseulées : Jean-Christophe Granadda. Il avait un sourire chrétien collé aux lèvres qui m'exaspérait, porteur de cette fausse gentillesse complaisante typique des fidèles.
(p. 87)
Commenter  J’apprécie          90
On veut tous sauver sa mère.
Et l'on passe une vie à se libérer de ce fardeau inconscient.
Pour pardonner à ma mère, il m'a d'abord fallu lui pardonner d'être si malheureuse.
Je la haïssais non seulement pour ce qu'elle me faisait vivre, mais aussi parce qu'il m'était impossible de la sauver et de soulager sa souffrance.
- Pauvre maman... Elle a eu une vie de merde...
- Je ne pense pas que votre mère pense qu'elle a eu une vie de merde. Je pense qu'elle pense qu'elle a eu une vie de martyre. Et que ça lui convenait parfaitement.
pages 191-192.
Commenter  J’apprécie          50
L'idéal de ma mère aurait été je crois d'être clocharde, ou en tout cas martyre de la société. Un tas de haillon faisant la manche à la sortie de la messe, repoussée du pied par le badaud.
Ne supportant pas d'avoir, elle se délestait de tout. Elle multipliait les dons à toutes les ONG possibles et imaginables, convaincue qu'il était odieux que nous possédions quoi que ce soit, quand il y avait tant de miséreux dans le monde qui n'avaient rien.
Commenter  J’apprécie          40
- Je ne vous tendrai pas le mouchoir ! [Cigarillo !]
Ma psy est une femme très digne et très drôle.
Sa méthode ? Dédramatiser le réel. Rire de ce réel, l’éloigner de soi en évitant de le prendre au sérieux. Se désidentifier du trauma, en somme.
C’est une grande dame, toujours bien habillée, qui m’a axée sur la poursuite de mon désir, ce à quoi je tenais vraiment.
Ma psy m’a permis de me reconstituer une image de femme. Et même de mère.
Car j’ai passé ma vie à me chercher des parents dignes de ce nom.
Lors des premières années d’analyse, avant que je commence à être allongée sur le divan, elle était face à moi, attendant un peu impatiemment que la parole vienne, loin de me regarder avec commisération, mais plutôt avec l’air de celle à qui il ne fallait pas la faire.
Je ne l’amadouerais pas avec mes larmes ou une histoire compliquée.
Commenter  J’apprécie          10
Dès mon plus jeune âge, j'ai en fait été en représentation permanente, racontant à Dieu quelque chose que je n'étais pas, pour convenir à ce que j'imaginais devoir être...
Plus tard, le choix du métier de comédienne fut donc une évidence, la question du regard étant dans ma vie assez centrale...
Commenter  J’apprécie          20
Elle s’acharnait à minutieusement détruire tout ce que je m’échinais à construire. Venant me rappeler d’où je venais. Que je lui appartenais. J’étais mortifiée en la voyant saper mes efforts démesurés pour m’éloigner de l’avenir tragique qu’elle me destinait.
Commenter  J’apprécie          20
Ma grand-mère maternelle détestait mon père, à qui elle n'a jamais pardonné l'accident. Elle disait de lui qu'il avait les yeux vides. Mamie égrenait son chapelet de méchancetés en brodant, recousant ou en faisant des confitures, image d'Epinal de la parfaite grand-mère, femme en deux dimensions refoulant ses désirs inavoués et se vengeant sur son entourage, répétant d'un air conspirateur : "Tu ne sais pas tout".
De l'autre côté, il y avait la mère de mon père, Bonne-Maman, véritable armoire à glace dépositaire de la tradition des familles bourgeoises militaires et qui a résumé la position des femmes de la famille par cette phrase devenue mythique : "Nous, les hommes" !
Commenter  J’apprécie          10
- Mais c’est un fabuleux exemple de « lalalangue » !
- Euh… C’est quoi « lalalangue » ? En langage lacanien, la « lalangue » est le dictionnaire familial : tout cet ensemble de mots qui ne veulent dire quelque chose que pour une famille donnée. [Cigoarillo !]
Tout reclus que nous étions, nous avions une lalangue assez fournie chez les Marotte.
« Je regrette, il y a un mot pour chaque chose. »
Le bac à légumes en bas du frigo était un « hydrator » ; une lavette, un « shamex » ; et une raclette à plat, un « lèche-tout ».
Commenter  J’apprécie          10
Plus les années passaient, plus je prenais conscience de la bizarrerie familiale.
Nous vivions en autarcie.
Les rares amis de maman étaient pour la plupart des clochards, des handicapés mentaux et autres reclus.
Elle avait tout de même quelques connaissances rencontrées à la paroisse, comme ma marraine, Blandine, qui disait : "Le Sida a été envoyé par Dieu pour nettoyer la terre des homosexuels, c'est évident !"
Je crois que, quitte à choisir, je préférais les clodos...
(p. 61)
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Frédérique Voruz (43)Voir plus

Quiz Voir plus

Oyez le parler médiéval !

Un destrier...

une catapulte
un cheval de bataille
un étendard

10 questions
1563 lecteurs ont répondu
Thèmes : moyen-âge , vocabulaire , littérature , culture générale , challenge , définitions , histoireCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}