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Citations de Gabriel Joseph de Lavergne Guilleragues (35)


Adieu, il me semble que je vous parle trop souvent de l'état insupportable où je suis : cependant je vous remercie dans le fond de mon cœur du désespoir que vous me causez, et je déteste la tranquillité, où j'ai vécu, avant que je vous connusse. Adieu, ma Passion augmente à chaque moment. Ah ! que j'ai de choses à vous dire !
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Adieu, je n’en puis plus. Adieu, aimez-moi toujours ; et faites-moi souffrir encore plus de maux.
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Quoi ? cette absence, à laquelle ma douleur, toute ingénieuse qu’elle est, ne peut donner un nom assez funeste, me privera donc pour toujours de regarder ces yeux, dans lesquels je voyais tant d’amour et qui me faisaient connaître des mouvements, qui me comblaient de joie, qui me tenaient lieu de toutes choses, et qui enfin me suffisaient ? Hélas ! les miens sont privés de la seule lumière qui les animait, il ne leur reste que des larmes, et je ne les ai employés à aucun usage, qu’à pleurer sans cesse, depuis que j’appris que vous étiez enfin résolu à un éloignement, qui m’est si insupportable, qu’il me fera mourir en peu de temps.
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si je n'emploie tous les moments de ma vie pour vous; que ferais-je, hélas ! sans tant de haine, et sans tant d'amour, qui remplissent mon cœur ? Pourrais-je survivre à ce qui m'occupe incessamment, pour mener une vie tranquille et languissante ? Ce vide et cette insensibilité ne peuvent me convenir
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mais vous me parûtes aimable, avant que vous m'eussiez dit, que vous m'aimiez, vous me témoignâtes une grande passion, j'en fus ravie, et je m'abandonnai à vous aimer éperdument, vous n'étiez point aveuglé, comme moi, pourquoi avez-vous donc souf que je devinsse en l'état où je me trouve ? qu'est-ce que vous vouliez faire de tous mes emportements, qui ne pouvaient vous être que très importuns ? Vous saviez bien que vous ne seriez pas toujours en Portugal, et pourquoi m'y avez-vous voulu choisir pour me rendre si malheureuse, vous eussiez trouvé sans doute en ce pays quelque femme qui eût été plus belle, avec laquelle vous eussiez eu autant de plaisirs, puisque vous n'en cherchiez que de grossiers', qui vous eût fidèlement aimé aussi longtemps qu'elle vous eût vu, que le temps eût pu consoler de votre absence, et que vous auriez pu quitter sans perfidie, et sans cruauté : ce procédé est bien plus d'un tyran, attaché à persécuter, que d'un amant, qui ne doit penser qu'à plaire; hélas! pourquoi exercez-vous tant de rigueurs sur un cœur, qui est à vous ?
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Je sens vivement la honte des crimes que vous m’avez fait commettre, et je n’ai plus, hélas ! la passion qui m’empêchait d’en connaître l’énormité ; quand est-ce que mon coeur ne sera plus déchiré ? quand est-ce que je serais délivrée de cet embarras, cruel ?
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Une fin tragique vous obligerait sans doute à penser souvent à moi, ma mémoire vous serait chère, et vous seriez, peut-être, sensiblement touché d’une mort extraordinaire, ne vaut-elle pas mieux que l’état ou vous m’avez réduite? Adieu, je voudrais bien ne vous avoir jamais vu.
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Vous vouliez que je vous aimasse, et comme vous aviez formé ce dessein, il n'y a rien que vous n'eussiez fait pour y parvenir ; vous vous fussiez même résolu à m'aimer, s'il eût été nécessaire ; mais vous avez connu que vous pouviez réussir dans votre entreprise sans passion, et que vous n'en aviez aucun besoin, quelle perfidie ?
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Je vous ai destiné ma vie aussitôt que je vous ai vu : et je sens quelque plaisir en vous la sacrifiant. J'envoie mille fois le jour mes soupirs vers vous, ils vous cherchent en tous lieux, et ils ne me rapportent pour toute récompense de tant d'inquiétudes, qu'un avertissement trop sincère, que me donne ma mauvaise fortune, qui a la cruauté de ne souffrir pas que je me flatte, et qui me dit à tous moments : Cesse, cesse, Mariane infortunée, de te consumer vainement, et de chercher un Amant que tu ne verras jamais ; qui a passé les Mers pour te fuir, qui est en France au milieu des plaisirs, qui ne pense pas un seul moment à tes douleurs, et qui te dispense de tous ces transports, desquels il ne te sait aucun gré ? Mais non, je ne puis me résoudre à juger si injurieusement de vous, et je suis trop intéressée à vous justifier : Je ne veux point m'imaginer que vous m'avez oubliée.
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« Je me souviens pourtant de vous avoir dit quelquefois que vous me rendriez malheureuse : mais ces frayeurs étaient bientôt dissipées, et je prenais plaisir à vous les sacrifier, et à m'abandonner à l'enchantement, et à la mauvaise foi de vos protestations ».
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Cependant je sens bien que mes remords ne sont pas véritables, que je voudrais du meilleur de mon cœur avoir couru pour l’amour de vous de plus grands dangers, et que j’ai un plaisir funeste d’avoir hasardé ma vie et mon honneur : tout ce que j’ai de plus précieux ne devait-il pas être en votre disposition?
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Vous trouverez, peut-être, plus de beauté (vous m'avez pourtant dit autrefois que j'étais assez belle), mais vous ne trouverez jamais tant d'amour et tout le reste n'est rien.
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Comment se peut-il faire que les souvenirs des moments si agréables soient devenus si cruels ? Et faut-il que contre leur nature, ils ne servent qu’à tyranniser mon cœur ?
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Vous me fîtes, il y a cinq ou six mois, une fâcheuse confidence, et vous m'avouâtes de trop bonne foi que vous aviez aimé une dame en votre pays: si elle vous empêche de revenir, mandez-le-moi sans ménagement, afin que je ne languisse plus; quelque reste d'espérance me soutient encore, et je serai bien aise (si elle ne doit avoir aucune suite) de la perdre tout à fait, et de me perdre moi-même; envoyez-moi son portrait avec quelqu'une de ses lettres, et écrivez-moi tout ce qu'elle vous dit! J'y trouverais, peut-être, des raisons de me consoler, ou de m'affliger davantage; je ne puis demeurer plus longtemps dans l'état où je suis, et il n'y a point de changement qui ne me soit favorable. Je voudrais aussi avoir le portrait de votre frère et de votre belle-soeur; tout ce qui vous est quelque chose m'est fort cher, et je suis entièrement dévouée à ce qui vous touche: je ne me suis laissé aucune disposition de moi-même. Il y a des moments où il me semble que j'aurais assez de soumission pour servir celle que vous aimez; vos mauvais traitements et vos mépris m'ont tellement abattue, que je n'ose quelquefois penser seulement qu'il me semble que je pourrais être jalouse sans vous déplaire, et que je crois avoir le plus grand tort du monde de vous faire des reproches: je suis souvent convaincue que je ne dois point vous faire voir avec fureur, comme je fais, des sentiments que vous désavouez.
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J'eusse été trop heureuse, si nous avions passé notre vie ensemble: mais puisqu'il fallait qu'une absence cruelle nous séparât, il me semble que je dois être bien aise de n'avoir pas été infidèle, et je ne voudrais pas, pour toutes les choses du monde, avoir commis une action si noire. Quoi? vous avez connu le fond de mon coeur et de ma tendresse, et vous avez pu vous résoudre à me laisser pour jamais, et à m'exposer aux frayeurs que je dois avoir, que vous ne vous souvenez plus de moi que pour me sacrifier à une nouvelle passion? Je vois bien que je vous aime comme une folle; cependant je ne me plains point de toute la violence des mouvements de mon coeur, je m'accoutume à ses persécutions, et je ne pourrais vivre sans un plaisir que je découvre, et dont je jouis en vous aimant au milieu de mille douleurs: mais je suis sans cesse persécutée avec un extrême désagrément par la haine et par le dégoût que j'ai pour toutes choses; ma famille, mes amis et ce couvent me sont insupportables; tout ce que je suis obligée de voir, et tout ce qu'il faut que je fasse de toute nécessité, m'est odieux; je suis si jalouse de ma passion, qu'il me semble que toutes mes actions et que tous mes devoirs vous regardent.
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Oui, je fais quelque scrupule, si je n'emploie tous les moments de ma vie pour vous; que ferais-je, hélas! sans tant de haine et sans tant d'amour qui remplissent mon coeur? Pourrais-je survivre à ce qui m'occupe incessamment, pour mener une vie tranquille et languissante? Ce vide et cette insensibilité ne peuvent me convenir. Tout le monde s'est aperçu du changement entier de mon humeur, de mes manières et de ma personne; ma mère m'en a parlé avec aigreur, et ensuite avec quelque bonté, je ne sais ce que je lui ai répondu, il me semble que je lui ai tout avoué. Les religieuses les plus sévères ont pitié de l'état où je suis, il leur donne même quelque considération et quelque ménagement pour moi; tout le monde est touché de mon amour, et vous demeurez dans une profonde indifférence, sans m'écrire que des lettres froides, pleines de redites; la moitié du papier n'est pas remplie, et il paraît grossièrement que vous mourez d'envie de les avoir achevées.
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Votre lieutenant vient de me dire qu'une tempête vous a obligé de relâcher au royaume d'Algarve: je crains que vous n'ayez beaucoup souffert sur la mer, et cette appréhension m'a tellement occupée, que je n'ai plus pensé à tous mes maux; êtes-vous bien persuadé que votre lieutenant prenne plus de part que moi à tout ce qui vous arrive? Pourquoi en est-il mieux informé, et enfin pourquoi ne m'avez-vous point écrit? Je suis bien malheureuse, si vous n'en avez trouvé aucune occasion depuis votre départ, et je la suis bien davantage, si vous en avez trouvé sans m'écrire; votre injustice et votre ingratitude sont extrêmes: mais je serais au désespoir, si elles vous attiraient quelque malheur, et j'aime beaucoup mieux qu'elles demeurent sans punition, que si j'en étais vengée.

Je résiste à toutes les apparences, qui me devraient persuader que vous ne m'aimez guère, et je sens bien plus de disposition à m'abandonner aveuglément à ma passion, qu'aux raisons que vous me donnez de me plaindre de votre peu de soin. Que vous m'auriez épargné d'inquiétudes, si votre procédé eût été aussi languissant les premiers jours que je vous vis, qu'il m'a paru depuis quelque temps! mais qui n'aurait été abusée, comme moi, par tant d'empressements, et à qui n'eussentils paru sincères? Qu'on a de peine à se résoudre à soupçonner longtemps la bonne foi de ceux qu'on aime! Je vois bien que la moindre excuse vous suffit, et sans que vous preniez le soin de m'en faire, l'amour que j'ai pour vous vous sert si fidèlement, que je ne puis consentir à vous trouver coupable que pour jouir du sensible plaisir de vous justifier moi-même. Vous m'avez consommée par vos assiduités, vous m'avez enflammée par vos transports, vous m'avez charmée par vos complaisances, vous m'avez assurée par vos serments, mon inclination violente m'a séduite, et les suites de ces commencements si agréables et si heureux ne sont que des larmes, que des soupirs, et qu'une mort funeste, sans que je puisse y porter aucun remède.

Il est vrai que j'ai eu des plaisirs bien surprenants en vous aimant: mais ils me coûtent d'étranges douleurs, et tous les mouvements que vous me causez sont extrêmes. Si j'avais résisté avec opiniâtreté à votre amour, si je vous avais donné quelque sujet de chagrin et de jalousie pour vous enflammer davantage, si vous aviez remarqué quelque ménagement artificieux dans ma conduite, si j'avais enfin voulu opposer ma raison à l'inclination naturelle que j'ai pour vous, dont vous me fîtes bientôt apercevoir (quoique mes efforts eussent été sans doute inutiles), vous pourriez me punir sévèrement et vous servir de votre pouvoir: mais vous me parûtes aimable, avant que vous m'eussiez dit que vous m'aimiez, vous me témoignâtes une grande passion, j'en fus ravie, et je m'abandonnai à vous aimer éperdument.

Vous n'étiez point aveuglé, comme moi, pourquoi avez-vous donc souffert que je devinsse en l'état où je me trouve? qu'estce que vous vouliez faire de tous mes emportements, qui ne pouvaient vous être que très importuns? Vous saviez bien que vous ne seriez pas toujours en Portugal, et pourquoi m'y avez-vous voulu choisir pour me rendre si malheureuse? Vous eussiez trouvé sans doute en ce pays quelque femme qui eût été plus belle, avec laquelle vous eussiez eu autant de plaisirs, puisque vous n'en cherchiez que de grossiers, qui vous eût fidèlement aimé aussi longtemps qu'elle vous eût vu, que le temps eût pu consoler de votre absence, et que vous auriez pu quitter sans perfidie et sans cruauté: ce procédé est bien plus d'un tyran, attaché à persécuter, que d'un amant, qui ne doit penser qu'à plaire.

Hélas! Pourquoi exercezvous tant de rigueurs sur un coeur qui est à vous? Je vois bien que vous êtes aussi facile à vous laisser persuader contre moi, que je l'ai été à me laisser persuader en votre faveur; j'aurais résisté, sans avoir besoin de tout mon amour, et sans m'apercevoir que j'eusse rien fait d'extraordinaire, à de plus grandes raisons que ne peuvent être celles qui vous ont obligé à me quitter: elles m'eussent paru bien faibles, et il n'y en a point qui eussent jamais pu m'arracher d'auprès de vous; mais vous avez voulu profiter des prétextes que vous avez trouvés de retourner en France; un vaisseau partait, que ne le laissiezvous partir? Votre famille vous avait écrit, ne savez-vous pas toutes les persécutions que j'ai souffertes de la mienne? Votre honneur vous engageait à m'abandonner, ai-je pris quelque soin du mien? Vous étiez obligé d'aller servir votre roi, si tout ce qu'on dit de lui est vrai, il n'a aucun besoin de votre secours, et il vous aurait excusé.
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Gabriel Joseph de Lavergne Guilleragues
A Constantinople comme à Paris, pourtant, Guilleragues s'attache avant tout aux devoirs de sa charge. Les dépêches qu'il envoie, tant à ses deux ministres de tutelle, Affaires étrangères et Marine, à Paris, qu'aux autres , ambassadeurs de l'Europe orientales et aux consuls, témoignent de cette application, même dans les affaires secondaires, à plus forte raison dans les circonstances où de grands intérêts sont en jeu.
Celle qui l'occupa le plus ne touchait qu'au protocole, mais il est vrai que les questions de protocole avaient encore plus d'importance à l'époque en Orient que dans les cours occidentales. Il s'agissait du "sofa" : pour défendre les intérêts du "commerce" et de la "Religion", l'ambassadeur avait besoin d'une audience du grand vizir. Mais en même temps, des instructions formelles lui enjoignaient de ne l'accepter qu'avec les honneurs accordés aux ambassadeurs antérieurs à Nointel, à savoir un siège à la hauteur de celui du vizir, sur l'estrade appelée sofa. Or la personnalité du vizir, Kara Mustafa, personnage à la fois brutal et hésitant, rendait la négociation très difficile.
(Guilleragues par lui-même)
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Gabriel Joseph de Lavergne Guilleragues
Ces fonctions à la cour, qui n'occupaient Guilleragues que pendant le trimestre d'hiver, ne nuisaient pas, tant s'en faut, à ses fréquentations mondaines. A la ville ou à la campagne, il est de la compagnie d'élite qui se retrouve chez Gourville, Coulanges, Brancas, le duc de Richelieu, La Rochefoucauld, et qui rassemble Mme de La Fayette, Mme de Sévigné, Mme Scarron, Mme de Thianges, et des écrivains comme Boileau et Racine, avec bien d'autres dont Guilleragues évoquera mélancoliquement le souvenir dans une lettre à Mme de La Sablière. Dans cette société, Guilleragues est un plaisant respecté, redouté même pour ses bons mots, dont feront les frais aussi bien des gens du monde tels que Grignan ou Coulanges qu'un écrivain comme Pellisson, dont Guilleragues disait, selon Mme de Sévigné écrivant à sa fille le janvier 1674, qu'il "abusait de la permission qu'ont les hommes d'être laids". Ce ton volontiers satirique n'est pas pour surprendre de la part de l'auteur des Lettres portugaises.
(Guilleragues par lui-même)
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Gabriel Joseph de Lavergne Guilleragues
Mais si le succès des Lettres portugaises explique que Guilleragues soit devenu secrétaire du cabinet dans des conditions très favorables, puisque un "brevet de retenue" lui en garantissait la revente au prix de cent cinquante mille livres, l'obtention de cette charge suffit à elle seule à expliquer la discrétion dont lui-même et ses amis devaient envelopper la paternité des Lettres de la prétendue religieuse. Même à l'époque où le Roi n'était pas encore tombé dans la grande dévotion, il n'aurait pas été convenable que son secrétaire privé passât publiquement pour l'auteur d'une oeuvre où la religion n'était pas traitée avec un respect particulier.
(Guilleragues par lui-même)
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