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Critiques de Gabriel Trujillo Munoz (35)
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Tijuana city blues

Sans vouloir faire du mauvais esprit, on se demande bien pourquoi la maison « Les Allusifs » a tenu à sortir en autant de volumes séparés ces trois petites novellas criminelles mexicaines au héros récurrent, y consacrant même une collection dédiée « 3/4 polar » restée sans suite…



Les objets sont jolis, tachés de sang qu'il sont, mais laissent l'impression d'une tardive arrivée pour une séance de cinéma inachevée…



Ce premier volet évoque le meurtre « accidentel » de son épouse par le romancier William S. Burroughs, en toile de fond d'une louche histoire de détective, le tout ayant au moins le bon goût de ne pas utiliser de dégradante et particulariste novlangue pour qualifier ce drame mêlant alcool et liberté de port d'arme, obélisques constituants de la civilisation américaine.



Tentation d'en faire les trois-quart, voire la moitié d'une critique… du moins une demi-note…

...

P.S : et malheureusement, ce sont les Folio policier qui tiennent ici le haut du pavé, avec de curieuses photos limite steampunk, à faire frémir... la note n'en aurait été que plus basse...
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Mexicali city blues

Troisième “affaire” de l’avocat Morgado. Je le comprends rapidement, Morgado se comporte plus comme un détective privé dans ce pays qu’un maître du barreau. Mais bon, quand son amour de jeunesse requiert ses services pour retrouver son mari, pilote d’hélicoptère américain et disparu des radars, il ne peut une nouvelle fois refuser le « job ». Je comprends aussi que cela soit dans ses deux précédentes enquêtes ou celle-là, le volume des pages tient à peine dans un verre de Tequila. Quelques quatre-vingts pages, à peine de quoi entamer la bouteille, une pincée de sel, un quart de citron suffit.



Morgado a la tête du détective privé, le penchant pour la boisson en moins. Mauvais point pour lui, j’aime quand les privés ont leu flasque dans le vieil imper troué. D’un autre côté, un imper à Mexicali peut paraître superflu ou pervers, encore que j’aime bien la perversion.



Donc, Mexicali, zone frontière. Une histoire de drogue à coup sûr. Bingo. Le tout est de comprendre le scénario, un peu retors. Les intervenants ne sont pas forcément ce que l’on croit qu’ils sont. Morgado prend un coup sur la tête. Une illumination ou presque lui apporte la solution. Je vais faire court, ça m’évitera de finir la bouteille de Tequila sur cette histoire de cactus et de poussière du désert : est-ce que j’ai envie de lire les précédentes « enquêtes » de l’avocat Morgado. Pas sûr, manque d’entrain, de pulse et de poussière. C’est dommage au milieu de ce désert et de ces trompettes mariachis si présentes à Calexico.
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Tijuana city blues

Un petit polar mexicain par le nombre de pages, moins d'une centaine .

Tijuana, ville mexicaine de l'État de Basse-Californie et le chef-lieu de la municipalité du même nom, ville frontière qui voit passer beaucoup de populations, aussi bien dans un sens que dans l'autre et pas toujours pour le meilleur.

Gabriel Trujillo Monos nous raconte un pan de l'histoire de cette ville avec la voix de son personnage principal l'avocat Morgado qui officie pour la première fois sous la plume de l'auteur.

Une description sans concession des trafiques en tout genre qui gangrénaient Tijuana dans les années 50 et de leur impacte sur la vie au quotidien de ses habitants.

De passage pour la journée en touriste en 1976, il était recommandé par le syndicat touristique de ne pas s'éloigner de l'artère principale.
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Loverboy

La preuve que l’on peut être court et intense, court et percutant, guère épais et en foutre plein la gueule à son lecteur/trice.



Gabriel Trujillo Muñoz attaque très fort et met les deux pieds dans du glauque poisseux qui colle aux doigts et qui fait crisper les orteils au fonds des charentaises.



Imaginez votre voiture qui a un souci, il faudrait une pièce détachée bien spécifique mais pour cela, il faut attendre longtemps ou… aller la chiper sur une autre voiture.



Dans ce roman, ce n’est pas de voitures dont il est question, mais d’enfants malades et les pièces détachées que l’on prend ailleurs, pas besoin de vous faire un dessin : elles ne proviennent pas d’enfants qui seraient décédés à l’hôpital mais prélevé directement sur des enfants enlevés, qui ne se relèveront jamais, sauf le jour de la résurrection (si ce jour existe) et les pauvres gosses devront chercher leurs morceaux.



Putain, pour être glauque, c’est glauque !



Miguel Ángel Morgado est un avocat mexicain chargé de faire la lumière sur les enfants enlevés et la mort d’un médecin qui semble avoir découvert une piste et filmé une scène. Problème ? Les images sont pouraves.



Dans ce court roman, l’auteur nous décrit un Mexique qui serait la poubelle des États-Unis, juste bon à fournir de la drogue, des travailleurs bon marché, des prostituées, des organes prélevés sans accord sur des gosses, dans des cliniques privées et illégales, le tout pour guérir des enfants de riches Blancs friqués…



Hélas, le format court fait que l’auteur doit aller au plus pressé, le ton est radical, on ne tourne pas autour du pot et on va direct à la résolution, ou du moins, vachement vite. Comme dans la série les Experts où, avec des images pourries de 3 pixels, ils arrivent à lire le nom du gars dans le reflet de sa rétine, ici, son pote arrivera à lire un peu trop bien…



Pas crédible du tout, je l’avoue, mais le roman est plus un roman pour décrire le Mexique et ses gens, son racisme envers les Indiens, qu’un roman policier en bonne et due forme avec une recherche d’indices et des fausses pistes pour leurrer le lectorat.



Un gros bémol cependant : des tas de phrases sont en anglais… Mon anglais est rouillé et heureusement que je regarde souvent des séries en VOSTFR, ce qui m’a permis de tout comprendre. Bon sang, l’éditeur aurait pu se donner la peine de traduire et de les ajouter en fin de chapitre.



Anybref, je pinaille, mais de temps en temps, faut le faire. Dans l’ensemble, on se trouve face à un roman noir ultra court mais ultra percutant, pas de fioritures, on ne tourne pas autour du pot, on ne cherche pas midi à quatorze heures et on va direct à l’essentiel. On aimera ou pas.



Pour ma part, même si ça se précipite trop vite, le voyage valait le déplacement au Mexique. Maintenant, je vais vérifier que je n’ai perdu aucun organe…


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Tijuana city blues

Vous avez décidé de visiter le Mexique et la ville de Tijuana ? Pas besoin de vous farcir des tonnes de prospectus, ce petit roman d’un peu plus de 100 pages fera l’affaire.



Bon, après lecture, vous aurez peut-être – tout comme moi – décidé d’abandonner le voyage !



Miguel Àngel Morgado est un avocat et le voici engagé par un charpentier (qui ne prénomme pas Joseph) pour retrouver la trace de son père, un américain mystérieusement disparu en 1951 lors de la fusillade dans la cantina El Tecolote à Tijuana.



Est-il toujours vivant ou non ? Et si oui, pourquoi cet homme bien n’a-t-il plus donné signe de vie à sa fiancée mexicaine qui avait un polichinelle dans le tiroir ?



La quête de ce paternel disparu mystérieusement de la circulation – comme si c’était Copperfield – mènera l’avocat dans la ville de Tijuana pour une confrontation avec la vérité toute nue et sans l’éclat du bronzage.



Une lecture qui se termine vite, sans temps mort, l’intrigue étant aisée à suivre sans pour autre être simpliste.



L’enquête était correcte, le dépaysement était total, et j’ai savouré les petites répliques acides entre l’avocat, mexicain, et le gars du FBI, américain jusqu’aux bout des ongles.



Et prends-toi dans la gueule, gars du FBI, que les yankees considèrent le Mexique comme un lieu de défoulement et un super réservoir pour obtenir des travailleurs à bas prix ou des prostiputes.



Mais attention, le gars du FBI a de la réplique ! Et prends-toi dans les dents que les Mexicains ne sont pas des anges non plus avec les autres.



Le seul bémol est la petitesse du roman (oui, parfois, la taille est importante).



La plume de Muñoz est un plaisir à suivre et j’aurais bien poursuivit l’Histoire de la ville, de ses vices et de ses délices, bien en sécurité dans mon divan que j’étais.



Vu les personnages, les approfondir ne leur auraient pas fait de tort, que du contraire, cela aurait donné encore plus de corps au récit.



Hélas, en 100 pages, l’auteur doit aller à l’essentiel et c’est bien dommage parce qu’il y avait matière là à nous écrire un bon 300 pages sans soucis. Plus si affinités.



Pas de regret d’avoir découvert "ce saisissant portrait du Mexique" comme l’écrivait Le Monde.


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Tijuana city blues

Tijuana city blues est un court roman de l'auteur mexicain Gabriel Trujillo Muñoz, publié en français par Les allusifs, une maison d'édition québecoise.



Résumé



Miguel Angel Morgado est un avocat assez réputé à Mexico, surtout pour sa défense des droits de l’homme. Son bureau est en plein chantier et l’un des charpentiers insiste pour le voir en privé. Blondie – c’est son nom – demande alors une faveur à l’avocat : partir sur la piste de son père, disparu subitement à Tijuana en 1951 à la suite, semble-t-il, d’une affaire suspecte à laquelle la drogue ne serait pas étrangère. Morgado va devoir remonter le temps pour résoudre son enquête.



Mon avis



- Ecoutez maître, dit Leobardo sans se départir de son air austère, à Tijuana, les agressions, les vendettas, les règlements de compte, les crimes sordides, passionnels ou corporatifs sont monnaie courante. Ça ne date pas d’hier. Depuis la fondation de notre bien-aimé trou-à-rats, il en est toujours allé ainsi. Mais, vous êtes bien placé pour le savoir, il y a crime et crime. Ceux qui apparaissent au grand jour tels qu’ils se sont produits, et ceux qui restent dans l’ombre mais sont connus de tous et dont tout le monde parle. Vous me suivez ?



Moins de cent pages pour un roman ?! Pari risqué pourrait-on se dire. Tijuana city blues n’est pourtant ni une nouvelle tirant en longueur ni un roman au rabais : le défi est relevé, et avec la manière.

Le format contraint quelque peu Gabriel Trujillo Muñoz à aller à l’essentiel, ce qui est appréciable, mais ne l’empêche pas cependant de trouver le temps de faire vivre son roman.



- Combien de temps a-t-il passé en taule ?

- Je ne sais pas. C’est pour ça que je t’ai filé le bouquin. Mais j’ai l’impression qu’il n’y est pas resté longtemps. Quelques semaines, ou quelques mois. Je me souviens que c’était sous la présidence de Miguel Aleman, quand le pot-de-vin était un dieu omniprésent.

- Etait ? demanda Morgado.

Cette fois, il n’obtint pas de réponse.



Les dialogues sont travaillés et il en va de même pour les personnages, même pour les seconds couteaux – on pense à ce professeur d’université, puits de science sur l’histoire de la Basse Californie à la logorrhée facile – les portraits sont réussis. Les quelques passages descriptifs concernant Tijuana nous plongent sans mal dans un Mexique sombre mais jamais sans espoir, où la vie suit son cours quoi qu’il advienne. Il y a presque du Taibo II par moments, lorsque Trujillo Muñoz s’essaie à l’humour, non sans talent.

Si l’intrigue n’est pas des plus développées, elle est facilement parvenue à m'intéresser, de par quelques rebondissements notamment.



Attention, petit roman mais grand talent avec ce Tijuana city blues, premier opus d’une série qui se poursuit avec Loverboy et Mexicali city blues. Attendu que les romans sont aussi bons que courts, il faut signaler la sortie ce mois-ci de Mezquite Road, pour ceux qui souhaiteraient du rab de polar mexicain goûtu.



Il faut en parler : Malheureusement pour eux et leur diffusion à un large public, ces livres sont trop chers. Les allusifs fait un travail de qualité, avec du beau papier, de belles couvertures, bref, des petits livres qu'il fait bon tenir en main. Cependant (c'est mon humble avis) cela ne justifie pas de tels prix. Chacun de ces romans (ils font tous moins de cent pages, sauf 160 pour le dernier) coûte pas moins de 12,50€, soit 50€ pour se faire la collec ! Et pour la fin de l'année, voilà qu'on nous promet un coffret contenant les quatre romans pour... 51,50€ ! Dites, le coffret doit être vraiment chouette à ce prix là !

M'enfin, personnellement, je ne vais trop me plaindre puisque j'ai reçu Tijuana city blues dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.
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Mezquite Road

Un polar mexicain, bien assaisonné, bien saignant, mais qui laisse un arrière-goût amer et sera sans doute vite oublié. Que des méchants, trafiquants et flic ripoux dans le même sac, y compris les agents fédéraux de la DEA (les "stups" US), au milieu desquels surnage tant bien que mal Miguel Morgado, avocat au grand cœur, qui n'hésite pas à défourailler comme les autres dès lors qu'il s'agit de sauver sa peau. On y croit, parce qu'on est au Mexique et qu'on nous a dit qu'il était mal séant de sortir dans la rue sans être armé ou bien accompagné d'un garde du corps. Mais quand même, l'enquête aurait pu être assortie de quelques pistes, vraies ou fausses peu importe, pour nous tenir en haleine avant d'en venir à la conclusion finale. Ici l'enquête ne piétine guère et les méchants sont occis avant même d'avoir avoué leur forfait. Caramba…

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Mexicali city blues

Voici la suite des aventures de l'avocat Morgado commencées avec "Tijuana city blues « et "Loverboy". Miguel Ángel Morgado est un avocat mexicain se consacrant officiellement à la défense des droits de l'homme.

Ici Cécilia demande à son ami de jeunesse, Morgado, d'enquêter sur la disparition de son mari, un pilote d'hélicoptère américain disparu dans le désert californien avec ses deux passagers. Morgado découvre vite que les trois disparus, officiellement partis recenser les cactus en voie de disparition, sont en realité impliqués, tout comme la police, dans un trafic de drogue.

A travers son personnage récurent, Munoz continue à dénoncer les travers de la société mexicaine.
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Mexicali city blues

J'ai retrouvé ce livre au fond d'une armoire.

Comme je n'avais rien inscrit dedans, je me suis dit que c'était encore un livre que j'avais acheté et n'avais jamais lu.

A la moitié du livre je me suis souvenu de l'avoir déjà lu.

Mauvais signe d'avoir attendu si longtemps...

Enfin pas si longtemps car le bouquin ne fait que 74 pages...

Je croyais découvrir les moeurs mexicains mais n'en ai pas eu le temps.

Bon ben je l'oublierai encore une fois quoi.
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Tijuana city blues

Après Loverboy, me voilà enfin avec le premier volume des enquêtes de Miguel Ángel Morgado.



L’avocat mexicain est ici contacté par un ébéniste qui lui demande de bien vouloir enquêter sur une affaire vieille de près d’un demi-siècle. L’artisan lui présente des photographies et coupures de presse qui mettent notamment en scène son père, un américain alors installé à Mexico, et William Burroughs. Le père de l’ébéniste se serait rendu à Tijuana avec deux autres hommes et transportait avec lui une poupée et un mystérieux paquet remis par Burroughs. Pris dans une fusillade, il a purement et simplement disparu. Aiguillonné par sa curiosité, Morgado accepte de s’occuper de cette affaire et de partir sur les traces du passé.



On trouve dans Tijuana City Blues ce qui fait le charme des très courts romans de Gabriel Triujillo Muñoz : une intrigue qui éveille la curiosité du lecteur, une vision mexicaine des relations entre Mexique et États-Unis qui peut se résumer en une réplique de Blondie, l’ébéniste : « Enfoirés de gringos, grommela Blondie. Toujours à nous considérer comme des sauvages. Des brutes. Des bêtes. Et eux ? Ce sont des petits saints ? De purs et durs tueurs en série, oui, voilà ce qu’ils sont, des cinglés de mes deux ».

Comme dans Loverboy, Muñoz ne cache pas son antipathie envers ces yankees qui prennent le Mexique comme un lieu de défoulement et un réservoir humain pour le travail à bas prix ou la prostitution. Cela d’ailleurs sans pour autant exonérer les Mexicains de certaines de leurs responsabilités en la matière. Il a, pour appuyer son propos, le talent de tisser une intrigue aisée à suivre sans être vraiment simpliste sur le fond et, on l’a déjà dit à propos de Loverboy, celui de donner vie et épaisseurs à ses personnages en l’espace de quelques phrases.



Cette concision – le livre compte une centaine de pages – est plaisante, certes, mais aussi frustrante tant il semble que Gabriel Trujillo Muñoz avait la matière nécessaire pour en faire une histoire plus longue. Au total, il nous livre un très bon roman qui aurait sans doute pu être excellent si certains aspects de cette intrigue, qui nous laissent parfois sur notre faim, avaient été développés. C’est en tout cas un roman idéal pour qui cherche une lecture courte et de qualité.


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Tijuana city blues

Un bref roman policier rythmé. Bien bref et bien rythmé.
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Mezquite Road

Dans ce nouvel opus, Miguel Ángel Morgado, l’avocat défenseur des droits de l’Homme, revient une fois encore dans sa ville natale de Mexicali à la demande d’un ami d’enfance anarchiste. Un ami de ce dernier a été retrouvé mort dans une chambre d’hôtel dans laquelle se trouvaient aussi des sachets de cocaïne. La police a eu tôt fait de mettre ce meurtre sur le compte d’une transaction entre narcos qui aurait mal tournée. Or, la victime, Heriberto, était un joueur invétéré, criblé de dettes, certes, mais ni un drogué ni un trafiquant. Morgado va alors mettre le pied dans une drôle de fourmilière, entre policiers corrompus, DEA, gangs de motards, narcos, brigade anarchiste et tenancières de tripots. Sans compter le poids du passé.



On retrouve donc là les thèmes chers à Gabriel Trujillo Muñoz : l’amitié fidèle, la corruption, les morts anciens qui continuent de hanter les vivants et, surtout, cette foutue frontière et ces foutus États-Unis. Une situation résumée en quelques lignes de dialogues entre Morgado et un agent de la DEA :



« -Quand allez-vous nous lâcher la grappe ? demanda Morgado.

-Jamais. Nous sommes voisins, l’aurais-tu oublié ?

-Nous non plus nous n’allons pas vous lâcher.

-We know.

-Et alors ?

-Nous sommes un couple mal assorti, sans possibilité de divorcer. From here to eternity.

-Quelle chierie. »



L’intrigue, une fois encore, est avant tout prétexte à montrer la situation autour de cette maudite frontière qui corrompt tout. À telle enseigne que le simple retour de Morgado dans sa ville pour enquêter le désigne comme une cible aussi bien pour les narcos que pour les policiers. Plutôt échevelée, l’histoire bénéficie toutefois de ce format plus long que celui des autres romans de Trujillo Muñoz. Si les élisions sont encore là, l’intrigue gagne en cohérence mais aussi en profondeur et, en fin de compte, Mezquite Road apparaît sans doute comme le plus abouti jusqu’à maintenant des romans de l’auteur. Un livre toujours sombre mais d’un pessimisme joyeux et avec toujours une once d’espoir incarnée ici par l’étonnante Liga Anarquista Ricardo Flores Magón peu encline à déposer les armes.


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Mezquite Road

Là où on avait affaire à des histoires courtes très bien menées, Gabriel Trujillo Munoz donne de l’épaisseur à son personnage, à son histoire et à ses obsessions. Dans cet opus, il prend le temps de décrire les personnages et les paysages. C’est bigrement agréable, et ça permet de s’installer dans l’histoire. Morgado est toujours ce personnage bougon, bourru et humaniste que l’on aime tant. Et cette fois, il est amoureux. C’est pour cela qu’il est pressé de se débarrasser de cette enquête pour retrouver sa bien aimée.



On en apprend aussi plus sur la famille de Morgado. On fait la connaissance de son père, avec des passages écrits toute en retenue. J’ai eu l’impression que l’auteur écrivait ces passages avec les dents serrées, car il n’est pas trop du genre à étaler ses sentiments. On y parle aussi de son frère, de sa nièce, de sa mère. Et Morgado devient pour nous, lecteurs, un personnage plus profond et encore plus sympathique.



On retrouve dans cet opus l’obsession de Gabriel Trujillo Munoz : ces enquêtes servent de métaphore pour décrire les relations Amour / Haine entre les Etats-Unis et le Mexique. Le Mexique rêve de vivre avec l’opulence des Etats-Unis, sans en subir les conséquences, et les Etats-Unis exploitent ce pays à bas coût pour leur bien-être. Ces deux pays sont comme un couple qui ne s’entendrait plus mais qui restent ensemble … pour les enfants. C’est particulièrement bien décrit à la fin du roman avec les dialogues entre Morgado et son ami de la DEA.



Décidément, c’est un roman qui fait avancer le cycle Morgado dans le bon sens. L’analyse de la société mexicaine devient passionnante au travers de ce personnage et j’attends avec impatience la suite, qui est ouverte au vu des dernières pages. Pour finir, je vous signale que le premier tome vient de sortir chez Folio Policier à un prix de l’ordre de 4 euros, ce qui est acceptable pour un roman de 80 pages. Alors, jetez vous vite sur les aventures de Morgado. Je vous le dis, je vous le répète, vous ne le regretterez pas.
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Tijuana city blues

Avocat spécialisé dans la défense des droits de l’homme à Mexico, Miguel Angel Morgado est sollicité par un des ouvriers qui travaillent à la construction de sa bibliothèque. Blondie, ébéniste, lui remet une enveloppe remplie de photos et de coupures de presse des années 50 et demande à l’avocat de retrouver son père disparu suite à une affaire de trafic d’héroïne en 1951 à Tijuana. Intrigué par ces vieilles photos où mafieux locaux, jeunes inconnus, auteurs et poètes de la beat generation posent l’air goguenard, Morgado prend l’affaire en main. Aidé par un ami du FBI, l’homme de loi plonge dans le Tijuana de l’époque, ville frontière où la drogue, la corruption et la prostitution attirent les Etats-Uniens en recherche de sensations. On croise, dans ce court roman qui ne s’embarrasse pas de fioritures, William Burroughs, Jack Kerouac et Allen Ginsberg, leurs excès et finalement ils ne sont que le reflet de leurs compatriotes attirés par les lumières de ce lieu de perdition « où se réalisent le mieux les pires désirs ». Car c’est aussi cela que raconte Gabriel Trujillo Muñoz : les rapports faussés de l’Amérique du Nord et de celle du Sud dans ces villes frontalières et les conséquences désastreuses de cette proximité. Muñoz livre, dans ce court texte percutant, un regard sans concession, mais non dénué d’humour, sur son pays, celui d’hier comme celui d’aujourd’hui : « Brûler ses vaisseaux, se dit Morgado. Incinérer le passé afin de pouvoir lui donner la forme qui nous chante, de sorte que les crimes soient oubliés et que les affaires continuent de tourner. Pour ce qui est d’ensevelir profondément nos morts, d’enterrer tout ce qui nous dérange, nous sommes les meilleurs. »
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Loverboy

Le docteur Fidel Chacón est tué alors qu’il enquêtait sur des enlèvements d’enfants survenus à Mexicali. Seule piste : une bande vidéo de mauvaise qualité où apparaît le repère des malfaiteurs. Mandaté pour tirer cette affaire au clair, Morgado plonge dans les ramifications d’un odieux trafic d’organes organisé par la mystérieuse Molly et Loverboy, un jeune psychopathe.

Un roman sur les trafics d'organes au Mexique, sujet qui a déjà inspiré plusieurs livres et quelques auteurs. Mais celui-ci est écrit par un Mexicain. Et rien que pour cela il vaut le déplacement.

Gabriel Trujillo Muñoz met ici en scène le personnage de Miguel Ángel Morgado, un avocat mexicain qui se consacre officiellement à la défense des droits de l'homme.

Loverboy semble être sa seconde aventure. Et je vous avoue que j'aimerai bien continuer un bout de chemin avec lui et découvrir ses autres enquête et découvrir un peu plus son pays, ce Mexique halluciné !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Tijuana city blues

Cet ouvrage paru initialement aux éditions Les Allusifs, mais aujourd'hui chez Folio policier, est le premier d'une série de polars mexicains mettant en scène l'avocat Morgado. Celui-ci, à l'image de son pays, est surprenant et atypique. Spécialisé dans les affaires ayant un lien avec les droits de l'homme, il jette un œil lucide et critique sur les “gringos” voisins qui viennent prendre du bon temps dans son “pays du Sud” bon marché pour qui dispose d'une monnaie forte.

Dans cette première enquête, notre avocat est sollicité par un charpentier qui travaille chez lui. Alors qu'il plaide pour des paysans de Colima en conflit avec leur employeur, Blondie, son employé, qui veut retrouver trace de son père disparu, lui remet un étrange paquet. Dans cette enveloppe, des photos d'écrivains de la Beat Generation, dont Burroughs. Les recherches de Morgado vont le conduire à la zone frontière avec les États-Unis, à Tijuana, en Basse-Californie, et le mener vers des révélations étonnantes. J'ai trouvé l'intrigue de ce polar mexicain bien conduite, mais surtout, j'ai apprécié le portrait du Mexique d'aujourd'hui.
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Loverboy

Très déçu par ce roman de G T Munoz, je n'y reviendrai pas. Intrigue très lache, écriture un peu bâclée, rythme pas soutenu : une bonne intention de départ sur un sujet grave ( le trafic d'organes d'enfants) mal défendue.
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Tijuana city blues

Elle est loin l’image d’Epinal d’un Mexique balnéaire à tendance touristique dans Tijuana City Blues de Gabriel Trujillo Munoz. Surtout lorsque l’avocat Morgado, plus habitué à défendre les droits de l’homme dans son pays, se retrouve irrémédiablement embarqué dans une enquête où il aura à remonter le temps....
Lien : http://lirevoirentendre.blog..
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Loverboy

J’avais lu il y a quelques mois le tome 3 de ces petits polars mexicains très concentrés (83 p. pour celui-ci) et il m’avait plu. Grâce à l’opération Masse critique, j’ai reçu le tome 2, intitulé Loverboy. Titre qui me paraissait léger et intrigant.



Pour l’intrigue, je n’ai pas été déçue, mais alors pour le côté léger, il faudra repasser… On retrouve le détective privé mexicain Morgado qui commence par décliner la mission qu’on veut lui confier : retrouver l’assassin du directeur de la Commission du Droit de l’Enfant. Et puis une grande blonde s’en mêle et le voilà sur l’enquête, qui tourne autour d’un sordide trafic d’organes d’enfants.



Ca va très vite, forcément, mais tous les éléments s’enchaînent parfaitement, et on a le temps de s’horrifier devant les activités des trafiquants (ils sont vraiment effrayants).



Et puis on trouve au détour d’une page un concept fort sympathique : le cafébrairie. Un café-librairie où le privé séducteur emmène ses conquêtes féminines prendre un petit-déjeuner… Pas mal, non ?



Encore une fois, GTM (l’auteur !) a su m’impressionner avec cette nouvelle policière percutante, plutôt noire et qui révèle les sujets tabous d’une société mexicaine en plein mal-être.



NB : les trois tomes sont des enquêtes totalement indépendantes.
Lien : http://www.tamaculture.com/i..
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Loverboy

Amour, sexe… sang et humour, dans un polar miroir d’une réalité cruelle. Lire entre les lignes… la responsabilité de tous ceux à qui profitent le crime, en passant par la corruption des autorités. Une lecture que je vous recommande vivement, par un écrivain lui-même né à Mexicali.
Lien : http://notesvagabondes.wordp..
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